Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 116
Temps de recherche: 0.0693s

déception

Lorsque [Walter] Benjamin écrit ses souvenirs, en 1942, il a déjà quarante ans et un sens aigu de la dangerosité de l'époque et de sa propre finitude. Il a assisté à la naissance de l'état fasciste et de la prise du pouvoir par Hitler et les nazis et il s'est exilé. En France, à Berlin, à Ibiza aussi. Il ne lui reste à vivre qu'une poignée d'années et s'il ne le sait pas, il en a peut-être la prémonition, en tant que juif, en tant qu'être ultrasensible et animé par une conscience politique qui le propre d'écrivains et de philosophes de sa génération. En tout cas, il est suffisamment âgé et lucide pour savoir que la vie a été une promesse non tenue, un avenir non réalisé. Pas seulement pour lui. Pour comprendre que, déjà enfant, il se révoltait contre ses parents, contre l’école telle qu'il la vivait, contre les meubles encombrants et les armoires trop bien rangées. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Benjamin pensait que la faiblesse de l'enfant, son impuissance -voire celles de l'adulte- à leur niveau le plus extrême, étaient une chance de salut. Un pressentiment salutaire. Sa conception de l'Histoire est une seule et unique catastrophe qui ne cesse d'amonceler les ruines, les éternels vaincus, les humiliés de la faim et de la misère. Les promesses oubliées, les espérances brisées. L'enfant lui-même est victime d'une semblable catastrophe. Dans ces souvenirs, il y a déjà des conceptions mystiques et historiques qu'il exprimera dans ses Thèses sur la philosophie de l'histoire.

Auteur: Lacoste Jean

Info:

[ insoumission ] [ confrontation ] [ désir de fuite ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

vingtième siècle

Nous vivons dans les ruines d'un monde dans lequel "Dieu est mort", comme l'a déclaré Nietzsche. Les idéaux d'aujourd'hui sont le confort, l'opportunisme, la connaissance superficielle, le mépris de l'héritage ancestral et des traditions, la satisfaction des plus bas niveaux de goût et d'intelligence, l'apothéose du dérisoire, l'accumulation d'objets matériels et de possessions, le manque de respect pour tout ce qui est intrinsèquement supérieur et meilleur - en d'autres termes

une inversion complète des vraies valeurs et des idéaux, déploiement des étendards de l'ignorance et de la dégénérescence. Dans pareille époque, la décadence sociale est si répandue qu'elle apparaît comme une composante naturelle de toutes les institutions politiques. Les crises qui dominent la vie quotidienne de nos sociétés font partie d'une guerre occulte secrète visant à supprimer le soutien des valeurs spirituelles et traditionnelles afin de transformer l'homme en un instrument passif de puissances obscures.

Le point commun du capitalisme et du socialisme est une vision matérialiste de la vie et de l'être. Dans sa guerre contre l'esprit, le matérialisme a pris de nombreuses formes ; certaines ont promu ses objectifs avec une grande subtilité, tandis que d'autres l'ont fait avec un manque alarmant de finesse, mais tous deux ont contribué, dans une mesure plus ou moins grande, à la misère croissante de l'humanité. Les formes qui ont fait le plus de dégâts à notre époque peuvent être énumérées comme suit : la franc-maçonnerie, le libéralisme, le nihilisme, le capitalisme, le socialisme, le marxisme, l'impérialisme, l'anarchisme, le modernisme et le New Âge.

Auteur: Hossein Nasr Seyyed

Info:

[ bilan ] [ idéologies ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

autodestruction

Perchée sur un éperon rocheux, au sommet d'une montagne escarpée qui domine la rive sud-ouest de la mer Morte, la forteresse de Massada devint le dernier bastion de la résistance des juifs sicaires, le symbole même de la rébellion. Masada résistait encore, alors que toutes les autres villes ou places fortes étaient tombées. Jérusalem avait été pris et rasé deux ans après le début de l'insurrection en 70. Masada resta imprenable jusqu'en 74. Abrités derrière ses murs, neuf cent soixante défenseurs repoussèrent les assauts d'une armée romaine estimée à quinze mille hommes. En dépit de sa résistance acharnée la situation de Massada, en avril 74, était devenue désespérée. Coupée de tout renfort, entièrement cernée par l'armée romaine, sa garnison n'était plus capable de supporter une attaque décisive. Après avoir bombardé la forteresse à l'aide de lourdes machines de siège, les Romains tracèrent une immense voie d'approche et, la nuit du 15 avril 74, se préparèrent à l'assaut final. Exhortés par Eléazar, commandant de la forteresse, les hommes tuèrent leurs femmes et leurs enfants. Dix hommes furent choisis pour tuer leurs compagnons. Puis ils tirèrent au sort celui d'entre eux qui égorgerait les neuf autres. Lorsqu'il eut accompli sa tâche, il mit le feu aux bâtiments encore debout et se suicida. Neuf cent soixante hommes, femmes et enfants périrent ainsi. Lorsque les Romains prirent Masada le lendemain matin, ils ne trouvèrent que des cadavres dans un monceau de ruines.
Deux femmes et cinq enfants réussirent à échapper au massacre en se cachant dans une citerne. Une des femmes témoigna de cette histoire, interrogée par des officiers romains...

Auteur: Flavius Josèphe Yosef Ben Matthias

Info:

[ historique ] [ judaïsme ]

 

Commentaires: 0

couchant

Pirate et Osbie Feel sont étendus sur le toit de l'immeuble, un magnifique coucher de soleil traverse et dessine la rivière sinueuse, impérial serpent, une multitude d'usines, d'appartements, de parcs, de tours et de façades enfumées, un ciel incandescent qui se déverse sur les kilomètres de rues profondes, l'encombrement des toits et les ondulations de la Tamise, y mettant une tension drastique d'orange brûlée pour rappeler au visiteur sa fugacité mortelle, pour sceller ou cacher toutes portes et fenêtres visibles à ses yeux, qui ne cherchent qu'un peu de compagnie, un mot ou deux dans la rue avant de monter vers l'odeur de savon de la chambre louée et les carrés corail du coucher de soleil sur le plancher - une lumière antique, intériorisée, combustible consommé dans l'holocauste hivernal programmé, les formes plus lointaines parmi les brins ou les feuilles de fumée sont maintenant elles-mêmes de parfaites ruines carbonisées, les fenêtres plus proches, frappées un instant par le soleil, ne réfléchissent plus rien mais contiennent la même lumière destructrice,  intense décoloration qui ne permet aucune promesse de retour, une lumière qui rouille les voitures du gouvernement sur les trottoirs, qui vernit les derniers visages se pressant devant les magasins dans le froid comme si une vaste sirène avait finalement retenti,  une lumière qui fait que les innombrables rues se transforment en canaux froids déserts, et qui, avec les étourneaux de Londres, emplit tout, les oiseaux convergent par millions vers des piédestaux de pierre embrumés, vers les endroits qui se vident et vers un grand sommeil collectif. Ils convergent en anneaux, des anneaux concentriques sur les écrans radar. Les opérateurs les appellent des "anges".  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow, trad Mg

[ soir ] [ cépuscule ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

bibelots

Dans ma chambre, il y a deux petits objets qui ont une grande valeur pour moi, ils ne sont donc pas négociables. L’un d’eux est une frise en pierre, ramassée dans les décombres de la bibliothèque de Sarajevo pendant les années de siège. J’ai fréquenté ces lieux lors des dizaines de voyages en tant que conducteur de convois d’aide, pendant leur enfer. J’avais la quarantaine et je quittais le chantier de construction où je travaillais comme maçon. Les autres travailleurs gardaient ma place. Ce morceau de pierre blanche et taillée, exposé sur un ancien bâtiment musulman écroulé par les obus de la fin du siècle, contient mon époque, mon appartenance au XXe siècle.

L’autre objet est un boulon massif à tête carrée, utilisé pour fixer un rail à sa traverse. Je l’ai ramassé sur le ballast défoncé et labouré du camp d’extermination de Birkenau/Brzezinka en Pologne. C’était le mois d’avril, j’étais seul, enveloppé dans un silence servi par le vent, qui agissait comme un serveur balayant tout sans bruit. J’ai marché sur le quai le long duquel plus d’un million de vies étaient descendues des wagons de marchandises plombés. J’ai parcouru les mètres jusqu’à la fin de la course, où la sélection a eu lieu. J’ai marché sur ces derniers pas. J’étais entouré des ruines du siège d’une infamie. J’ai ramassé parmi les bouts de fer rouillé, éparpillés, le boulon à tête carrée. Il est un peu tordu, probablement martelé. J’ai enlevé la rouille avec mes mains, j’avais des paumes en papier de verre à l’époque. Maintenant, il est posé sur la table de mon bureau. Il appartient au milieu des années 1900, époque où je n’étais pas là et dont j’ai hérité de la génération de mes parents.

Auteur: Luca Erri De

Info: " Circa il valore ", 24 octobre 2013, in " Itinéraires ", Œuvres choisies ; © Gallimard, 2023

[ fétiches personnels ] [ mémoire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

USA

Tout le monde sait que l'égoïsme de chaque individu, du premier au dernier, dont les droits à l'égoïsme sont garantis par notre Constitution américaine, contient la ruine de notre pays, du monde, de la Terre elle-même. Notre Constitution affirme le droit de détruire le monde, et le monde sera détruit, complètement détruit, et ceux qui resteront dans les ruines seront dévoués, du premier au dernier individu, à eux-mêmes seulement, ne s'inquiéteront que de leur propre survie et, en toute légalité constitutionnelle, ils couperont le dernier arbre restant qui pourrait, si on le sauvait, produire assez de semences pour replanter les forêts du monde entier, ils tueront le dernier couple d'oiseaux qui pourrait, si on l'épargnait, se reproduire en masse pour remplacer tous les oiseaux du monde. La Société, à son apogée dans les inaliénables droits américains à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, a évolué dans un sens intrinsèquement néfaste à la survie du monde. Tout à fait néfaste, mais telle est la vérité américaine fondamentale universelle: tu es toi et je suis moi, et je suis content que ta pauvreté ne signifie pas que je doive être pauvre, que ta maladie ne signifie pas que je doive être malade, que ta souffrance ne signifie pas que je doive souffrir, que le fait que tu sois noir ou juif ou homo ne signifie pas que je doive être noir ou juif ou homo, que ta mort ne signifie pas que je doive mourir. Je suis très content qu'aux Etats-Unis nous vivions individuellement et mourions individuellement. Si néfaste que ce soit, si destructeur de cette terre sur laquelle nous vivons telle qu'elle est, je suis content que la seule personne dont j'aie à m'inquiéter soit moi. Et cela fait de moi un Américain.

Auteur: Plante David

Info: Le Temps de la terreur

 

Commentaires: 0

arrivée

Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime, nul ne vit le canot de bambou s’enfoncer dans la fange sacrée, mais, quelques jours plus tard, nul n’ignorait que l’homme taciturne venait du Sud et qu’il avait pour patrie un des villages infinis qui sont en amont, sur le flanc violent de la montagne, où la langue zende n’est pas contaminée par le grec et où la lèpre est rare. Ce qu’il y a de certain c’est que l’homme gris baisa la fange, monta sur la rive sans écarter (probablement sans sentir) les roseaux qui lui lacéraient la peau et se traîna, étourdi et ensanglanté, jusqu’à l’enceinte circulaire surmontée d’un tigre ou d’un cheval de pierre, autrefois couleur de feu et maintenant couleur de cendre. Cette enceinte est un temple dévoré par les incendies anciens et profané par la forêt paludéenne, dont le dieu ne reçoit pas les honneurs des hommes. L’étranger s’allongea contre le piédestal. Le soleil haut l’éveilla. Il constata sans étonnement que ses blessures s’étaient cicatrisées ; il ferma ses yeux pâles et s’endormit, non par faiblesse de la chair mais par décision de la volonté. Il savait que ce temple était le lieu requis pour son invincible dessein ; il savait que les arbres incessants n’avaient pas réussi à étrangler, en aval, les ruines d’un autre temple propice, aux dieux incendiés et morts également ; il savait que son devoir immédiat était de dormir. Vers minuit, il fut réveillé par le cri inconsolable d’un oiseau. Des traces de pieds nus, des figues et une cruche l’avertirent que les hommes de la région avaient épié respectueusement son sommeil et sollicitaient sa protection ou craignaient sa magie. Il sentit le froid de la peur et chercha dans la muraille dilapidée une niche sépulcrale et se couvrit de feuilles inconnues.



 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les ruines circulaires, in Fictions

[ incipit ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

homme-animal

- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?

- Non, je ne lis jamais les journaux.

- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.

- Alors je t’écoute.

- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les ruines, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?

Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. "Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections." Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.

- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?

- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes.

Auteur: Cossery Albert

Info: Mendiants et orgueilleux

[ conte ] [ humour ]

 

Commentaires: 0

espérance

A midi, sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer.

Car il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. Nous tous, aujourd’hui, mourons de ce malheur. C’est que le sang, les haines décharnent le cœur lui-même ; la longue revendication de la justice épuise l’amour qui pourtant lui a donné naissance. Dans la clameur où nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas. C’est pourquoi l’Europe hait le jour et ne sait qu’opposer l’injustice à elle-même. Mais pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quitté. C’était lui qui pour finir m’avait empêché de désespérer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant.

Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible

Auteur: Camus Albert

Info: L'été, retour à Tipasa, 1952

[ cyclique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

conte électoral

- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?

- Non, je ne lis jamais les journaux.

- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.

- Alors je t’écoute.

- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les ruines, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?

Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. "Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections." Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.

- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?

- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes.




Auteur: Cossery Albert

Info: Mendiants et orgueilleux

[ humour ] [ homme-animal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel