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femmes-hommes

Je trouve que la plus stupide, la plus connasse des bonnes femmes n'est pas aussi con qu'un homme. La connerie, la vraie connerie, la connerie rutilante, la connerie superbe, c'est l'homme.

Auteur: Frédéric Dard

Info:

[ stupidité ]

 

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auto-appréciation

Jorge Semprun considérait l'engagement politique comme la "création la plus pure", il n'eut de cesse de faire entendre sa voix. Dans "Adieu, vive clarté", en 1998, dressant un bilan de sa vie, il jugeait que "toute cette folie, cette exaltation, ce rêve obstiné" lui avaient donné "une sombre et rutilante cohérence".

Auteur: Internet

Info: compil de l'Huma et de la RTS. *camps de concentration, communisme et Europe, beaux-arts

[ fragment biographique ] [ self-description ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

triade

J'ai vu trois choses qui se ressemblent en ce monde.

Les écoles rutilantes, mais sinistres, des pays occidentaux,

l'obscurité et la crasse des avant-postes sur les cargos,

et les hôtels de passe avec leurs filles perdues.



Ces trois choses évidemment différentes

ont une étrange parenté :

à toutes manquent

le mouvement, le confort et la gaieté.

Auteur: Kavvadias Nikos

Info: Courants noirs : Oeuvre poétique complète. Parallélismes

[ poème ] [ tristes routines ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

républicanisme

Je crois que la démocratie, en raison de son système indirect, n'a jamais été qu'une utopie fort dangereuse. En refusant de se donner les moyens d'être vraiment démocratique, elle nous oblige à un perpétuel balancement entre les extrêmes de gauche et de droite, pareillement détestables. En omettant de prendre en compte les épiphénomènes les plus cruels de son histoire, en utilisant négativement ses forces politiques comme tristes exutoires occasionnels, elle perpétue la barbarie et freine l'évolution intelligente des hommes. En s'embourbant dans un extrême centre (on me passera la plaisanterie) elle désespère ses citoyens et les livre en pâture à toutes les aventures rutilantes mais pernicieuses du destin.

Auteur: Micberth Michel-Georges

Info: La Lettre, Res Universalis éditeur, 1984

[ arène ] [ critique ] [ système politique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps

Tandis qu'un rayon de soleil dessine le contour de ma tasse de thé froid, je vois et j'entends mon arrière-arrière-arrière-petite-fille rire dans le jardin, entre les cyprès et la balançoire. Ses éclats résonnent, saccadés, imperturbables, comme la trotteuse fraîchement posée d'une horloge rutilante, bien avant que ses pignons ne s'éliment, que ses mécanismes ne s'usent. Pour l'heure, tout fonctionne avec la justesse du neuf. C'est cela, je le crois, l'innocence, lorsque tout opère sans fatigue ni rugosité.
Plus d'un siècle me sépare de cet ange.
Moi, le très vieux monsieur du monde.
Le cliquetis autrefois limpide de mes entrailles égrène maintenant chaque seconde avec lourdeur et insistance, la grande tocante, je le sens est à bout; et je vais m'éteindre bientôt avec ce siècle fou.

Auteur: Chattam Maxime

Info: Leviatemps

[ durée ] [ nostalgie ]

 

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terreur

Quand le rêve commence, le monde est déjà sans dessus dessous et je sais que je suis folle. Les éléments du monde sont encore là, mais leur agencement est épouvantable, du jamais-vu. Des voitures dégoulinantes de peinture circulent en tous sens, des gens surgissent, masques grimaçants, qui en approchant tombent à la renverse ; ce sont des mannequins de paille, des gerbes de fil de fer, des personnages en carton-pâte, et dans ce monde qui n'en est pas un, je continue d'avancer les poings serrés, les bras tendus pour repousser ces objets, ces machines qui me heurtent avant de partir en fumée ; quand la peur m'empêche d'avancer je ferme les yeux, mais les peintures éclatantes, rutilantes, effrénées tâchent mon visage et mes pieds nus, je rouvre les yeux pour m'orienter, trouver l'issue puis je m'envole, car mes doigts et mes orteils sont devenus de légers ballons bleu ciel qui m'emportent vers des hauteurs jamais atteintes, tout empire, ils éclatent et je tombe, tombe et me relève, mes orteils ont noirci et je ne peux plus avancer.

Sire !

Mon père surgit des lourdes traînées de peinture et persifle : continue, continue donc ! Je tiens ma main devant ma bouche, toutes mes dents sont tombées, elles gisent à mes pieds, infranchissable bloc de marbre arrondis.

Moi qui ne peux rien dire, car je dois m'éloigner de mon père et franchir ce mur de marbre, je lance tout de même dans une autre langue : Ne ! Ne ! Et dans toute sorte de langues : No ! No ! Non ! Non ! Niet ! Niet ! No ! Ném ! Ném ! Nein ! Car même dans l'autre langue, je ne peux plus dire que non, je ne trouve pas d'autres mots dans quelque langue que ce soit. Une carcasse roulante m'arrive dessus, peut-être la grande roue dont les nacelles déversent des excréments, et je dis :Ne ! Ném ! Mais pour que je cesse de crier non, mon père me passe sur les yeux ses doigts courts, durs et solides, même si je suis devenue aveugle, il me faut continuer ma route. C'est insupportable. Je souris donc car mon père tente d'attraper ma langue et de me l'arracher pour que personne ici ne m'entende dire non, or personne ne m'entend, mais avant qu'il ne m'arrache la langue, l'atroce se produit, une immense tache bleue m'entre dans la bouche pour m'empêcher de produire le moindre son. Mon bleu, mon merveilleux bleu où les paons se promènent, et mon bleu des lointains, mon hasard bleu à l'horizon ! Le bleu s'enfonce encore plus en moi, dans ma gorge mon père l'aide à avancer, il m'arrache le cœur et les entrailles mais je peux encore marcher, j'atteins les premières neiges à demi fondues avant d'en venir aux neiges éternelles, et en moi résonnent ces mots : n'y a t-il donc personne, n'y a-t-il plus personne dans le monde entier ? N'y a-t-il plus personne parmi ses frères, l'homme ne veut-il donc plus rien parmi ses frères ? Ce qui reste de moi se fige dans la glace, n'est qu'un amas et je lève les yeux vers le monde chaleureux ou vivent les autres où vivent les autres, et le grand Siegfried m'appelle, d'abord tout bas puis à voix haute, j'entends avec impatience sa voix : que cherches-tu ? Quelle sorte de livres cherches-tu ? Je suis sans voix. Que veut le grand Siegfried ? D'en haut, il crie de plus en plus distinctement : quel genre de livre sera le tien ?

Soudain, à l'extrémité du pôle sans retour, je parviens à crier : un livre sur l'enfer. Un livre sur l'enfer !

La glace se casse, je m'enfonce sous le pôle, à l'intérieur de la terre. Je suis en enfer. Les minces flammes jaunes se tordent, j'ai des boucles de feu jusqu'aux pieds, je crache du feu, j'avale du feu

Délivrez-moi ! Délivrez-moi de cette heure ! J'ai ma voix d'écolière, mais je pense avec une grande lucidité, en toute conscience, à la gravité de la situation, et me laisse tomber sur le sol fumant, toute à mes pensées, couchée sur le sol je me dis que je dois encore appeler à pleine voix les gens qui pourraient me sauver. J'appellerai ma mère, ma sœur Eléonore en respectant bien l'ordre, donc d'abord ma mère en lui donnant le petit nom affectueux de mon enfance, puis ma sœur, puis... (à mon réveil je m'aperçois subitement que je n'ai pas appelé mon père). Je rassemble mes forces, moi qui suis passée de la glace au feu où je péris, le crâne en fusion, sachant que mon appel doit se faire dans l'ordre hiérarchique, car la succession est le contre-charme.

C'est la fin du monde, une chute catastrophique dans le néant, le monde où je suis folle s'est terminé, je porte la main à ma tête, comme bien souvent, et prends peur : sur mon crâne rasé il y a de petites plaques de métal ? Étonnée je regarde autour de moi où sont assis quelques médecins en blouse blanche, l'air aimable. D'un commun accord, ils affirment que je suis sauvée, qu'on peut même m'enlever mes petites plaques et que mes cheveux repousseront. Ils m'ont fait un électrochoc. Je demande, vu que mon père ne paye pas : dois-je payer tout de suite ? Ces messieurs restent aimables, cela peut attendre. L'essentiel est que vous soyez sauvée. Je retombe, me réveille une seconde fois, moi qui n'étais jamais retombée du lit ; il n'y a pas de médecins, mes cheveux ont repoussé, Malina me relève et me remet au lit.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: Malina (1971, 288 p.)

[ chaos ] [ onirisme ] [ peur panique ] [ irréalité perturbante ] [ cauchemar ]

 

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