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être humain

L'homme est constitué de gènes et de neurones, le robot de cristaux et de tubes électroniques. Une cellule nerveuse humaine ne produit d'elle-même aucune impulsion ; elle ne fait que transmettre des stimuli extérieurs. Le cristal d'un robot vibre au rythme de l'impulsion régulière que lui envoie un de ses tubes ; une modification de cette impulsion altère la période de cette vibration. Une telle modification résulte ordinairement d'un stimulus extérieur. Pour conserver son organisme en bon état de marche, l'homme se nourrit et subit des opérations chirurgicales. Dans le même but, le robot recharge ses batteries et remplace ses tubes. L'homme est doué de pensée, le robot aussi. Les organes de l'homme finissent par se détériorer, et la matière qui le compose retourner à son état naturel. De même, le cristal d'un robot, au bout d'un trop grand nombre de variations, se dégrade et se fatigue, ce qui entraîne la mort du robot.
Peut-on dire qu'une de ces deux formes est moins vivante que l'autre ?

Auteur: Van Vogt Alfred Elton

Info: Les Monstres

[ automate ] [ question ] [ science-fiction ]

 

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vieillir

Dans l'enfance, le temps passe si lentement qu'il semble immobile. Vers l'âge adulte, le rythme s'accélère mais on ne s'en aperçoit pas encore car on est obsédé par le futur, ce gisement inépuisable. Et puis vient l'âge mûr et alors le temps file à toute allure, comme la corde d'un arc qu'on avait tendue à l'extrême depuis sa naissance, pour la retenir, et qui lâche brusquement. Le temps fonce alors si vite que les années durent des minutes. comme si Dieu avait appuyé sur la touche "avance rapide". Les enterrements s'enchaînent, les anniversaires aussi. Soudain les bébés des autres passent le baccalauréat, le permis de conduire, se marient ou meurent. Passé cinquante ans, l'accélération vers le tombeau donne le tournis. Le futur n'est plus une richesse infinie. On croise des copains de l'adolescence devenus chauves comme des sénateurs. Nous sommes ridés parce qu'il est tellement fatigant d'essayer de retenir le temps ; c'est comme empêcher les chutes du Niagara de couler avec les deux paumes écartées.

Auteur: Beigbeder Frédéric

Info: L'homme qui pleure de rire

[ augmentation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Mon goût cinématographique n'est pas d'origine cinématographique, mais pictural. Les images, les champs visuels que j'ai dans la tête, ce sont les fresques de Masacio, de Giotto - les peintres que j'aime le plus, avec certains maniéristes (comme, par exemple, Pontormo). Je n'arrive pas à concevoir des images, des paysages, des compositions de figures, en dehors de ma passion fondamentale pour cette peinture du Trecento, qui place l'homme au centre de toute perspective. Quand mes images, donc, sont en mouvement, elles sont en mouvement un peu comme si l'objectif se déplaçait devant un tableau : je conçois toujours le fond comme le fond d'un tableau, comme un décor, c'est pour cela que je l'attaque toujours de front. Et les figures se déplacent sur cette toile de fond de façon toujours symétrique, à chaque fois que c'est possible : gros plan contre gros plan, panoramique-aller contre panoramique-retour, rythmes réguliers (ternaires, si possibles) des plans, etc. Il n'y a presque jamais de montage gros plans/plans généraux.

 

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Texte écrit lors du tournage de "Mamma Roma" (1962), et cité dans les Cahiers du cinéma, hors-série n°9, 1981 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 191

[ art italien ] [ forme picturale ] [ structure filmique ] [ influences ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

science-fiction

Cette vision, indiscutable pour lui, antérieure même à toute raison, était que la littérature, comme tout art authentique, ne pouvait être que puissance de vie. Donc que le Livre, s'il existait, ne pouvait qu'incarner, avec la plus féroce intensité, la vie - et plus profondément qu'incarner, mot presque statique, la faire fulgurer, siffler, se découdre comme une peau, pour libérer, par éclat - par écart et petit bond, salto, vague haute déferlée, rouleau ou ressac - une coulée de sang pur, d'un rouge d'encre longue, que rien ne pouvait faire sécher, ni vent ni temps, ni le soleil au zénith. Rien, puisque le rythme capturé-relancé à chaque lecture, à chaque attaque de glotte placée au premier mot du premier vers, redéfroissait la totalité de la surface physique du son, lâchait au souffle toute la violence articulatoire des phonèmes briquetés et découplait, sur la page, la masse d'abord compacte des lettres aboutées, pour lui déplier à mesure, comme on offre à un enfant une plage, l'espace où s'architecture l'épars.

Auteur: Damasio Alain

Info: El Levir

[ écriture ] [ charnelle ] [ interprétée ]

 

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triades

J'ai remarqué que les wemistikoshiw  (Blanc & Occidentaux) font toujours les choses par trois. Ils sont obsédés par ce nombre : ligne de front, de renfort, de réserve n'en sont qu'un exemple parmi tant d'autres. Leurs équipes de travail comptent toujours trois membres : d'ailleurs, ils les appellent en les numérotant. Le soldat un fait le guet pendant que les soldats deux et trois opèrent. Même leurs armées se divisent en trois corps, l'infanterie, l'artillerie, la cavalerie, et ces trois corps sont soumis aux trois rituels de l'entrainement, du combat et du repos.

Cette passion du nombre trois se communique de ceux qui donnent les ordres à ceux qui les reçoivent. Dès que nous partons en repos, nous nous comportons au même rythme : manger, dormir, les femmes. [...] Parfois, j'assiste aux prières où les wemistikoshiw se rassemblent et dans lesquelles ils invoquent leurs trois manitous, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C'est peut-être la raison pour laquelle ils font tant de choses par trois.

Auteur: Boyden Joseph

Info: Le chemin des âmes

[ colonisateurs ] [ supputation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

souvenirs

Quand je serai vieille, je m'allongerai sur mon lit ou me calerai les reins dans un fauteuil et j'écouterai la musique que j'écoute aujourd'hui, celle qui passe à la radio ou dans les boîtes de nuit. Je fermerai les yeux pour retrouver la sensation de mon corps en train de danser. Mon corps délié, souple, obéissant, mon corps au milieu des autres corps, mon corps affranchi de tout regard, quand je danse seule au milieu de mon salon. Quand je serai vieille, je passerai des heures ainsi, attentive à chaque son, à chaque note, à chaque impulsion. Oui, je fermerai les yeux et je me projetterai mentalement dans la danse, dans la transe, je retrouverai un à un les mouvements, les ruptures, et mon corps épousera de nouveau le rythme, la mesure, au plus près de sa pulsation.

Quand je serai vieille, si je le suis un jour, il me restera ça. Le souvenir de la danse, les basses qui cognent dans le ventre, et l'ondulation de mes hanches.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les gratitude, Les gratitude Page 96, JCLattès, 2019

[ futur antérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

coévolution

Lorsque les changements d'un trait génétique sont source d'une sélection pour les changements d'un second, le taux de réponse de ce dernier dépend en partie du taux de changement du premier, qui, en règle générale, n'est pas rapide. Comparativement si une pratique culturelle modifie la sélection qui agit sur la variation génétique humaine, plus la proportion d'individus de la population présentant ce trait culturel est importante, plus la sélection sur le gène est forte. Par conséquent, la diffusion rapide d'une pratique culturelle améliore la sélection de la variante génétique dont la fréquence augmente rapidement. Les pratiques culturelles se répandent généralement plus vite que les mutations génétiques, tout simplement parce que l'apprentissage culturel se fait généralement à un rythme plus rapide que l'évolution biologique. De quoi dépend la vitesse de propagation d'un trait culturel ? Réponse : de la fidélité de sa transmission culturelle. Le facteur qui joue un rôle essentiel dans l'émergence d'une culture cumulative complexe chez l'homme est  en même temps un déterminant majeur des réponses évolutives pour cette culture.

Auteur: Laland Kevin Neville

Info: Darwin's Unfinished Symphony : How Culture Made the Human Mind

[ épigénétique ] [ sagesse grégaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spectateur

Vers neuf heures, lorsque je me réveillai, c’était une orgie : les marchés sont les orgies des heures matinales, et la faim, comme aurait dit Jean Paul, sonne l’ouverture du jour, comme l’amour la finale. Les pièces de monnaie firent leur entrée sur un rythme syncopé et, lentement, se pressèrent et se bousculèrent des filles avec des filets rebondis qui de tous côtés invitaient à profiter de leurs rondeurs. Mais à peine étais-je descendu tout habillé sur la place, au moment où je voulais aller sur scène, que l’éclat et la fraîcheur du spectacle avaient disparu. Je compris que tous les dons du matin, comme le lever du soleil, doivent être reçus sur des hauteurs. Et ce qui illuminait, il y a un instant encore les dés frêles du pavé, n’était-ce pas une aurore mercantile ? Elle était maintenant ensevelie sous les papiers et les ordures. Au lieu de la danse et de la musique, il n’y avait plus que l’échange et le trafic. Rien ne peut être aussi irrévocablement perdu qu’un matin.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Weimar" in Images de pensée, pages 89-90

[ décalage ] [ animation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dressage

Selon les explications de la femme, pour dresser son chaton blanc, Tomizô attisait les cendres du long brasero et posait dessus une plaque en cuivre. Une fois celle-ci bien chaude, il ficelait l'animal avec une cordelette de chanvre et le suspendait au plafond de façon à ce qu'il puisse tout juste poser les quatre pattes sur le métal. Alors le chat, surpris par la chaleur, relevait alternativement les pattes de devant et de derrière avec agilité. A ce moment-là, Tomizô se mettait à jouer du shamisen. Bien sûr, au début, il suivait le mouvement des pattes pour pincer ses cordes en rythme, mais une fois habitué, c'est l'animal lui-même qui les soulevait avec régularité. Au bout d'un certain temps de dressage, le chat finissait par relever les pattes naturellement à la moindre note de l'instrument de musique, qu'il soit sur une planche ou sur un tatami. On dressait toujours ainsi les chats qui dansaient en musique dans les baraques foraines, et Tomizô avait mis deux mois pour obtenir ce résultat avec son chaton.

Auteur: Kidô Okamoto

Info: Fantômes et kimonos, Hanshichi mène l'enquête à Edo

[ éducation ]

 

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méditation

Le grand silence qui règne autour des choses. Ce silence de la proximité est fait pour apaiser le coeur et pour nous rendre plus sensible notre connaissance des êtres. C'est un silence de plénitude et de grâce que même les éclats de la voix ou du rire ne peuvent altérer. Il fait partie substantielle des mots que nous avons besoin d'entendre pour exister vraiment, et du regard et de la physionomie qui assurent le dialogue. Il est toujours un moment où les tensions du temps s'apaisent et où l'espace se recueille. Ce moment, nous le saisissons au vif d'un visage aimé ou dans l'accord profond qui nous lie au dessin et au rythme d'un paysage. C'est un instant de silence et un instant de présence dans le tumulte de la vie - une solitude, peut-être, mais sans isolement ni rupture. La part contemplative de notre être, que les agitations du jour n'ont pas éliminée, s'épanche alors et nous fait éprouver la continuité de notre être avec les réalités électives qui nous peuplent, au dedans.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info:

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