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lire

S’évader dans un film, ce n’est pas comme s’évader dans un livre. Un livre vous oblige à échanger avec lui, à faire travailler votre intelligence et votre imagination, alors qu’on peut regarder un film - et même y prendre plaisir - dans un état de passivité décérébrée.

Auteur: Auster Paul

Info: Seul dans le noir

[ visionner ] [ comparaison ] [ cinéma ] [ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

détachement

Cioran raconte – peut-être l’ai-je rêvé – qu’un moine d’Égypte, après quinze ans de solitude complète, reçut de ses parents et de ses amis tout un paquet de lettres. Il ne les ouvrit pas, il les jeta au feu pour échapper à l’agression des souvenirs. Il convient de s’évader de sa propre histoire. Celui qui n’a brisé aucun lien est un esclave qui mérite d’être traité comme tel.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Le blog de Roland Jaccard

[ liberté ] [ courage ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

supplice

L’expérience de la torture n’est pas seulement, peut-être même pas principalement, celle de la souffrance, de la solitude abominable de la souffrance, écrirait Semprun. C’est aussi, surtout sans doute, celle de la fraternité. Le silence auquel on s’accroche, contre lequel on s’arc-boute en serrant les dents, en essayant de s’évader par l’imagination ou la mémoire de son propre corps, son misérable corps, ce silence est riche de toutes les voix, toutes les vies qu’il protège, auxquelles il permet de continuer à exister. […]

Auteur: Kix Paul

Info: Le saboteur

[ prendre sur soi ] [ encaisser ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vacances

S’évader de quoi ? J’admets volontiers qu’on tienne à se distraire de ses occupations journalières et à fuir un appartement en ville et des rues bruyantes et surpeuplées. Mais s’évader vers quoi ? Pour passer des journées dans une voiture plus exigüe que n’importe quel appartement citadin et sur des routes aussi encombrées, tapageuses et malodorantes que les artères parisiennes. En fait, on ne s’évade pas, on passe d’une prison immobile à une prison motorisée : le déplacement accéléré de la cage donne à l’oiseau l’illusion de la délivrance.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 105

[ transports ] [ embouteillages ] [ enfermement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exister

Et qu’est-ce donc qu’être artiste, poète, sinon échapper à l’aspect journalier du monde pour s’efforcer de prendre d’autres incidences sur la réalité ? À leur manière, les gens de votre espèce tentent un voyage dans la causalité. Ils veulent s’évader de la prison du monde familier, mais leurs forces les trahissent, ils y retombent. Ils ont rejoint la gare de départ, ils montent dans le chemin de fer du rêve, mais le train ne part pas, la fusée ne décolle pas, l’aventure rate… Ratée l’expérience artistique ! Ratée l’expérience poétique ! Ils n’ont pas trouvé la ligne de fuite, ils n’ont pas atteint la limite au-delà de laquelle ils échapperaient à la glu du monde. Ils chantent l’amour, les joies de la chair, la vie triomphante. Erreur radicale. Au lieu de se laisser aller à l’attrait du monde, il faudrait commencer par éprouver pour lui une solide répulsion.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'oeil du purgatoire

[ réalisation de soi ] [ refus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

Toute la philosophie de Plotin est organisée autour de l’idée d’un voyage orienté par la recherche de la chambre centrale du labyrinthe. L’âme, qui a perdu ses ailes, est descendue dans un corps où elle a été emprisonnée, elle est ainsi enfermée dans un tombeau et dans une caverne. Là, elle connaît que l’ "exil", le "voyage errant", la faute qui la sépare de Dieu. Esclave du temps, l’âme s’égare dans la pluralité, se disperse dans toutes les directions, se perd dans le successif, le changement et l’agitation. Un tel voyage la précipite dans le divers et dans le mal.

Il faut donc qu’elle accomplisse le voyage inverse afin de se délivrer de tous les liens qui l’enchaînent au corps. Pour cela, elle doit remonter jusqu’au principe intérieur à elle-même et suivre la voie montant de la contemplation jusqu’à la cause du Bien d’où tout est issu. Aussi Plotin oppose-t-il nettement un ici dont il faut s’évader à un là-bas où l’être fera coïncider son propre centre avec le centre universel et où il "verra". [...]

Plotin part donc de la conscience de soi, éveille dans l’âme oublieuse le sentiment de son origine et fait du retour à soi le début d’une remontée au principe même du moi. Ce voyage initiatique est une ascension débouchant sur une Gnose. C’est pourquoi, au délire d’expansion est opposé un mouvement de recueillement, de régression et de concentration : il faut refluer vers la source et revenir au foyer.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 88-89

[ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vitalité

Je me souviens de ce soir-là.

Je suis monté dans ma chambre. J’ai ouvert la fenêtre, en grand, j’avais envie de vivre à bloc. La nuit s’amenait tout doucement, sans secousse. Ça allait bientôt être l’heure de dormir et je n’avais pas envie de dormir.

Je regardais la cour et puis les étoiles. 

[…] Allons ! que je me suis dit. C’est le printemps. Il faut que j’aille faire un petit tour, ça se passera… Je ne la reconnaissais pas, ma chambre, elle me dégoûtait, elle puait.

Je suis redescendu à pied jusque sur les boulevards.

Ça sentait le printemps frais, partout, une bonne odeur de vie, même le cambouis, même les pissotières, ça avait une odeur nouvelle, comme des soirs très lointains perdus dans la fraîcheur des souvenirs.

J’étais content ; et puis il y avait aussi un tas de trucs qui revenaient à la surface, c’était complexe et bien mélancolique.

Il y avait beaucoup de monde sur les boulevards. Tout ça se promenait comme moi. Il y avait aussi beaucoup de femmes et des belles, mais je me sentais vraiment trop miteux, je n’osais rien leur dire. J’admirais en silence, froid comme un pur amateur, je les détaillais une à une, et morceau par morceau. […]

Printemps, tout était bon, rien n’était pour moi !

On a comme ça des fringales. On boufferait n’importe quoi, mais on ne peut rien acheter. Je connaissais ça un peu moins que vaguement. J’y étais même plutôt habitué et pour suivre le conseil d’un robuste penseur, pour ne pas sombrer dans la neurasthénie, j’épongeais la vie au fur et à mesure qu’elle s’écoulait, seconde par seconde.

Mais ce soir-là, elle demandait à s’évader, la vie. Elle sortait à flots, comme le sang d’une artère rompue, je n’avais plus assez d’éponge, ça me dépassait, j’étais tout près de recommencer l’aventure à tout le monde, avec des projets et des souvenirs, ces deux pôles, et des instants qu’on décolle avec peine d’un côté pour les recoller de l’autre.

Toutes mes sales idées de quand j’étais jeune, ça me revenait d’un coup. Tout mon enthousiasme, toutes mes folies, mon ambition et mes aspirations épatantes et incontrôlées…

Pourtant, je me raisonnais, je n’étais plus jeune, c’était loin tout ça, maintenant j’allais sur ma vingt-sixième année, il y avait beau temps que j’étais un apprenti vieillard. Je ne demandais pas à vivre, j’avais déjà vécu, j’étais déjà usé par la misère. Ça me plaisait maintenant ma vie de tous les jours, soutenue par l’allocation. Il n’y avait rien de mieux. Je me couchais tôt, je me levais tard, je n’avais pas à m’esquinter du tout, je croquais à peine, je vivais comme à regret, à tout petits coups. C’est tout ce que j’avais trouvé comme défense et ça n’était pas si mauvais. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, pages 12 à 14

[ sans but ] [ marginal ] [ excès ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson