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totalitarisme

Je suis né en dictature.

J’ai vécu en dictature jusqu’à l’âge de vingt-six ans.

Je sais ce que c’est. Je sais comment ça s’installe. C’est très simple, quoique pensent les optimistes irrécupérables. Étonnamment simple. Et quand elle est là, on ne la chasse pas en écrivant des articles - aussi brillants, aussi virulents soient-ils. D’ailleurs, il y a un temps où les articles, on ne les écrit plus que pour soi-même.

Interdictions absurdes et obligations humiliantes sont faciles à imposer.

On vous laisse vivre ; on vous défend seulement d’exister. Tout est dans cette nuance tragique.

Vous n’êtes plus qu’un dossier dans lequel s’accumulent résolutions et notes informatives. La bureaucratie répressive étend son ombre sur vous, vous contrôle, mais vous ne pouvez rien contre elle.

Mais elle peut prendre d’autres formes, elle peut même, en décorant joliment sa vitrine, faire semblant de ne pas être ce qu’elle est. Cela ne change rien à sa substance misérable. Il y a tant de manières d’écraser les gens !

Les temps derniers, ce que j’ai vécu se retrouve de plus en plus dans ce que nous vivons. Autrement, mais pareil.

Auteur: Portocala Radu

Info: Publication facebook du 06.01.2022

[ témoignage ] [ répétition historique ] [ tyrannie sanitaire ]

 
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respiration

Tandis que prâna est la force vitale que l’on tente à l’inspir de ramener à l’intérieur du corps dans la région de la poitrine, apâna représente toutes les impuretés tant physiques que psychiques qui s’accumulent dans la région de l’abdomen, et que l’expir va permettre d’éliminer. […] Quelqu’un qui a le souffle court et qui n’arrive pas à faire des rétentions ou à allonger des expirations a davantage d’apâna. Plus on a d’apâna et plus on souffre de toutes sortes de problèmes dans toutes les régions du corps. L’activité du yoga consiste à le réduire en sollicitant toutes les techniques qui attisent la combustion. L’on dit en effet qu’il y a un feu à l’intérieur du corps et qu’il se trouve entre prâna et apâna. Le siège de ce feu se situe près du nombril. Au cours de l’inspir, il se produit un mouvement descendant du souffle. Ce mouvement vers le bas produit un courant d’air qui attire la flamme vers le bas. C’est cette flamme-là qui brûle la "souillure" du corps. Pendant l’expir, le courant d’air est orienté dans l’autre sens en remontant, et conduit l’impureté calcinée à l’extérieur. C’est pendant l’inspir et la rétention à plein qu’a lieu la combustion. Au cours de l’expir, l’apâna calciné se dirige vers prâna et ensuite sort du corps. C’est là l’effet du prânâyâma.

Auteur: Berthelet-Lorelle Christiane

Info: Dans "La sagesse du désir" page 88

[ symbolique ] [ nettoyage ] [ inspiration-expiration ] [ méditation ]

 
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dernières paroles

Longue et brune, la taille bien prise dans un tailleur noir de bonne coupe : Madame Pichon, à soixante-quatre ans, avait de l'allure et du charme. Il y a quelques mois, elle avait acheté un minuscule logement dans une cité du dix-huitième arrondissement de Paris. Elle y vivait seule. Deux fois divorcée, elle ne recevait pas de visite et ses deux enfants l'avaient semble-t-il oubliée. Ses voisins la connaissaient peu. Au début, on la voyait parfois faire ses courses. Puis plus rien. Elle était partie, peut-être. Personne ne s'est ému lorsque, répondant à une petite annonce, elle avait participé à une émission d'Anne Gaillard consacrée à la solitude et diffusée le 27 septembre 1984. 

Ancien mannequin du couturier Jacques Fath, Marcelle Pichon avait été heureuse sans doute, il y bien longtemps. Mais elle crevait de solitude. Avec pudeur, elle l'avait dit devant les caméras de FR 3 : Le pire c'est de devoir rentrer chez moi et de ne pas m’entendre "Bonsoir chérie."

Personne ne dira plus jamais bonsoir a Marcelle Pichon. En septembre 1984, l'électricité de son studio est coupée. Les factures s’accumulent. Dans un cahier d'écolière, elle note : "J’ai de graves difficultés financières. Je suis lasse de la vie."  Elle ne s'alimente plus. Et du 23 septembre au 6 novembre, elle note les phases de son agonie : "Le jeûne, c’est la mort la plus horrible qui soit (...) Pour un bol de bouillon, une tranche de melon, une orange, on vendrait son âme. Une voisine, une fois, sonne à sa porte. Elle répond : "Fichez-moi la paix." Le mardi 6 novembre, une dernière annotation :

"Je ne peux plus me lever. Mes urines sont rouge sang. J’ai très mai aux reins." 

Auteur: Pichon Marcelle

Info: In Le Monde 27 août 1985. 10 mois plus tard on trouvera son corps momifié

[ suicide par inanition ] [ mourir de faim ] [ famine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Emmanuel Macron ne se rendra pas à Kigali le 7 avril pour commémorer le génocide rwandais.

Le 7 avril, les Rwandais commémoreront le génocide des Tutsis (et le massacre des Hutus pacifistes). Près d’un million de morts en trois mois, entre avril et juin 1994. Dans les premiers jours, le massacre atteignait dix mille morts toutes les 20 minutes. Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à Kigali. On croyait avoir décelé ces derniers mois des signes de réchauffement diplomatique entre nos deux pays. Las. Ni le chef du gouvernement, ni le ministre des Affaires étrangères, ni même un secrétaire d’État n’iront. De la façon la plus maladroite qui soit, l’Élysée annonce être représenté par… un député… originaire du Rwanda. Double faute.

Mais l’essentiel réside sans doute ailleurs. Le pouvoir français continue en effet, en notre nom, de cultiver le déni de sa responsabilité dans l’un des plus grands génocides de l’histoire. On peut discuter longtemps de savoir si elle est directe ou non, et ce bien que les preuves s’accumulent, que les documents d’archives sont exhumés ou encore que des témoins – y compris des militaires français – rompent l’omerta. Mais responsabilité il y a : l’armée et des instructeurs français ont armé et formé le pouvoir génocidaire. Avant, pendant et après. Certes, les Français n’ont pas transmis les techniques de mort à la machette. Mais les services et les responsables politiques français savaient qu’un génocide se préparait. Ni en amont ni quand il s’est déclenché, le pouvoir français ne s’est donné véritablement les moyens de l’empêcher puis de l’arrêter, quoi qu’en disent les défenseurs de l’opération Turquoise.

Il est un autre aspect de ce génocide mis sous le tapis : celui qui a présidé à sa construction mentale, à sa justification raciste. Hutus et Tutsis n’ont en réalité aucune différence : même langue, même culture, même zones de nomadisme et de sédentarisation… Même histoire. Ce sont, à l’instar des Anglais et des Français, les colonisateurs belges qui ont créé et entretenu une distinction artificielle destinée à affermir leur pouvoir. Ce qui est frappant dans ce déni profond est ce qu’il dit de la France. De son incapacité à assumer autant que de son refus systématique de s’excuser de ce que d’autres ont fait avant. Ah ! la repentance, ce vilain mot qui déshonore. La Belgique et même le Vatican ont reconnu leur part ? Peu importe. Un président français ne s’excuse pas.

Auteur: Pouria Amirshahi

Info: https://www.politis.fr, 27 mars 2019

[ nord-sud ] [ machiavélisme ]

 

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