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rapports humains

Lundi. Comme chaque lundi, je descends l’escalier pour partir travailler. Au rez-de-chaussée, Bernard, le concierge, m’attend comme d’habitude de pied ferme. Des choses immuables rythment notre vie et c’est rassurant. "Alors Bernard, comment ça va ce matin ? Et votre dos ? Toujours pareil… mais que dit votre médecin ? Ah, il vous a changé d’anti-inflammatoires. Bon je vais vous redonner les coordonnées de mon acupunctrice, Véronique, mais cette fois vous y allez, je vous jure qu’elle fait des miracles."

Mardi. Même rituel. Bernard guette mon passage, prêt à dégainer son "ça va ?", Comme s’il attendait vraiment des informations sur ma santé. Ce matin, il n’aura de moi qu’un "ça va, ça va…" supersonique : on dirait que j’ai un rendez-vous capital.

Mercredi. Je m’arrête au premier étage, en entendant Dupont, du troisième, ouvrir la porte. Il s’arrête tous les jours pour discuter avec Bernard. Faisant semblant de chercher je ne sais quoi dans mon sac, j’attends qu’il passe et je me glisse derrière lui pour sortir de l’immeuble sans parler à personne.

Jeudi. Je n’en reviens pas, ma fille Yasmin a eu 17 en politique internationale. Heureusement, Bernard est à son poste, il faut vraiment que je le dise à quelqu’un. Échanger avec lui quelques mots le matin, c’est bien agréable. Si les concierges n’existaient pas, il faudrait les inventer.

Auteur: Piazza Piervi

Info: Homo biologicus

[ nécessaires ] [ naturels ] [ essentiels ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rumeurs

Sans doute Nozdref était un hâbleur et un affronteur ; personne n’ignorait que de sa bouche il ne pouvait guère sortir que des rafales de choses impertinentes et folles ; mais un homme, un homme quelconque, énonçant, n’importe en quel état, une idée nouvelle, ne manquera jamais de l’inoculer à un autre homme qui en sera fortement saisi, lors même qu’en la rapportant à son voisin, il aura employé cette précaution oratoire : "Voyez un peu quelles bêtises on colporte !…"
Et le voisin y sera pris de même manière, bien qu’il dise : "Oui, oui, ce sont des bourdes, et on ne s’arrête pas à de tels propos." Il s’arrête si peu, quant à lui, qu’il court à l’instant conter la chose à son compère et à une bonne dame qui se trouve là par hasard, et le trio de s’écrier : "Des folies, des folies ! ce n’est pas à nous qu’on fera croire…" Et le trio se sépare pour aller communiquer la nouveauté absurde, sans songer qu’elle a déjà fait bien du chemin avec sa formule obligée : "Je vous demande un peu quelle bêtise !" L’idée nouvelle fait ainsi deux ou trois fois le tour de la ville, des faubourgs et de la banlieue, quoique indigne d’aucune attention et ne méritant nullement qu’on en daigne parler aux gens de bon sens.

Auteur: Gogol Nikolaï

Info: Les Âmes mortes

[ bouche-à-oreille ] [ on-dits ] [ mécanisme ] [ cancans ] [ propagation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

occultisme

Comment ne pas songer non plus à l’artiste transsexuel Anna/Varney alias Sopor Aeternus, un(e) chanteu(se)r albinos et castra torturé(e) déclamant des lamentations maladives et plaintives sur une musique dark wave aux accents médiévaux et funèbres sortis tout droit d’un cimetière désolé ? Au début des années 1990, Sopor Aeternus s’était très vite fait remarquer au sein de la scène gothique à cause de son apparence de danseur de Buto qui aurait abusé du Nosferatu de Murnau, et dont certaines caractéristiques physiques ne sont pas sans résonner avec celle de Grosche/Gregor A. Gregorium/Gotos, le Grand Maître de la Fraternita Saturni. A ses débuts, la rumeur courait qu’il vivait en ermite dans la crypte d’une tour perdue au milieu des bois autrichiens. Les anciens se souviennent encore de l’époque où il déambulait tel un spectre, avec ses ongles démesurés, dans les caves des clubs dark wave de Nuremberg où, avec l’aide d’Holger, son valet bossu, il vendait sous le manteau ses premières démos. Nous n’irons pas jusqu’à affirmer que Sopor s’est directement inspiré d’Eugène Grosche/Gotos mais les ressemblances et les analogies sont frappantes et ne s’arrêtent pas là, Anna/Varney, qui prétend n’être qu’un "réceptacle pour la musique que les esprits des morts lui dévoilent et qu’il retranscrit", ayant développé tout un concept autour de l’influence de Saturne dont il utilise le sigle astrologique comme logo. Ses textes sont influencés par "les rêves, les planètes, les limbes, la numérologie et les dimensions parallèles".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 820-821

[ influences ] [ source d'inspiration ] [ marketing sépulcral ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décompensation psychotique

Une tempête balaie toute la moitié nord de la France. Les rafales cognent si fort contre la tour Eiffel que je crains qu’elle ne s’effondre. Ma tête est toute comprimée. J’ai peur. On me regarde de biais. On me prête les intentions les plus viles dans le but de me nuire. On cherche à m’empoisonner par tous les moyens. On me fait suivre dans la rue. A un feu rouge, une voiture a pilé devant moi uniquement dans le but de me faire tomber. L’actrice Eva Marie Saint a payé un détective pour m’espionner. Elle avait il y a quelques années fait imprimer exprès des journaux avec de fausses nouvelles où l’on annonçait que mon Jeannot chéri filait le parfait amour avec elle. Maintenant, voilà qu’elle trouve son inspiration d’actrice dans ma vie. Je suis certaine que c’est elle, elle la petite salissure, qui intercepte les lettres que j’envoie à Jean pour y ajouter des mots qui en modifient totalement le sens et que c’est donc pour ça qu’il ne vient pas me voir. L’administration du journal est au courant de toutes ces infamies. On envoie sur la route de mes promenades des hommes beaux pour éprouver ma fidélité. On fait tomber mes cheveux lorsque je me coiffe pour m’enlaidir. Les enfants qui devant la maison se moquent de moi et m’envoient des cailloux sont les mêmes que ceux qui jouent dans Orphée. La nuit la lune, clignotant à travers les volets, semble me fixer et me poursuivre de son œil jaune, immense et […]
[Le journal s’arrête ici.]

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés" pages 203-204

[ concernement ] [ paranoïa ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

principe psychanalytique

Reprenons par exemple le Wo Es war, soll Ich warden, traduit Là où C’était, là Je dois devenir.

Ceci est très précis. il s’agit du Ich, qui n’est pas das Ich, le moi. Ich est ici utilisé comme sujet de la phrase. Là où C’était, c’est là où ça parle, c’est-à-dire où, à l’instant d’avant, quelque chose était qui est le désir inconscient.

C’est là que Je dois me désigner, où Je dois être. Ce Je est le but, la fin, le terme, de l’analyse avant qu’il se nomme, se forme, s’articule – si tant est qu’il le fasse jamais, car aussi bien le soll Ich werden de la formule freudienne doit-il être entendu comme un dois-Je devenir. Le Je est le sujet d’un devenir, d’un devoir qui vous est proposé.

[...] Mais la question se pose – avant que ceci ne soit fait, qu’est-ce qui nous désigne, là où ça était, la place du Je qui doit venir au jour ? C’est, très exactement, l’index du désir. J’entends, du désir en tant que fonction et terme de ce dont il s’agit dans l’inconscient, le désir soutenu par la coexistence et l’opposition des deux termes, le S barré et le petit a.

A cette limite où l’inconscient commence, le sujet se perd. Il n’y a pas là, purement et simplement, privation de quelque chose qui s’appellerait la conscience. C’est une autre dimension qui commence, où il n’est plus possible au sujet de savoir ni qui, ni où il est. Ici s’arrête pour lui toute possibilité de se nommer.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 447

[ indice ] [ intermédiaire ] [ accès indirect ] [ signification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

monde amniotique

Le murmure de l’océan monte dans la nuit fraîche, comme une caresse, une promesse, un souvenir doux. Les étoiles se reflètent à la surface, des milliers d’étoiles qui palpitent et dansent dans le courant, frêles éclats de ciel tombés du firmament. Les vagues s’enroulent autour de ses chevilles. Un souffle effleure son visage, ses épaules…

Elle frissonne, et plonge.

Les friselis de l’eau sur sa peau lui disent qu’elle est vivante. Les échos qui vibrent dans la matière liquide lui rappellent qu’elle n’est pas seule. Non loin, le parfum âpre d’une présence l’invite à la suivre. Elle se met en mouvement. Sans effort, elle glisse. Ses muscles puissants ondulent et roulent sur ses côtes. L’air qu’elle a puisé dehors embrase ses cellules. Elle n’est entravée par aucune chaîne, aucune chair ne la retient. Elle est libre, libre ! Ivre, elle jaillit, sous le regard sévère des colosses pétrifiés. Impatiente, elle file, elle vole à travers les nappes d’eau mélangées, celles qui montent, tièdes et vives, celles qui tombent, lourdes et lentes. Joueuse, elle flâne, elle flaire, elle frôle, puis dans un sursaut, elle évite les rôdeurs, ces géants saisis par le froid qui dérivent dans la nuit.

Soudain, elle se fige.

La mer a un goût de sel, presque piquant. L’éclat argenté d’un poisson perce l’obscurité. Elle l’effleure, le suit et s’arrête à nouveau. Devant elle s’ouvre un corridor étroit entre deux falaises. Le ciel renversé se drape de transparences turquoise. Au-delà, c’est l’inconnu.

Elle s’avance, change de position.

Viens ! entend-elle.

Les sons se diluent dans le silence, échos lointains, incertains.

Sur le qui-vive, elle écoute encore.

Viens ! l’appelle-t-on.

Auteur: Querbalec Émilie

Info: Les chants de Nüying - Prélude

[ appartenance ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

homme-machine

Ici dans les laboratoires de Zurich, nous travaillons sur l’après. Dans les dix prochaines années, il y aura des innovations liées aux techniques d’intelligence artificielle qu’on mettra à disposition, telle que l’intelligence artificielle généralisée (AGI). Une intelligence artificielle plus intelligente. Un des concepts sur lesquels mes équipes travaillent ici est la partie symbolique, que l’on appelle l’intelligence symbolique*. L’idée est de ne pas seulement dépendre d’un réseau de neurones qui demande une quantité colossale de données à répétition pour pouvoir apprendre.

Je vous donne l’exemple d’un système de conduite pour automobile, pour que ce soit plus compréhensible. Au lieu d’entraîner le système avec une grosse quantité de vidéos de voitures qui s’arrêtent à une intersection quand une autre voiture arrive de la droite, nous pourrions lui faire ingérer le code de conduite directement, et intégrer cette notion dans celle-ci. On en arrivera au même point, mais avec l’apprentissage neuronal classique, il faut une quantité phénoménale de vidéos différentes qu’il faudra répéter plusieurs fois pour que le réseau ait compris et ajusté ses poids pour obtenir la bonne réponse.

Le travail est donc d’aller faire ingérer le modèle de ces 50 pages comprenant toutes les règles et leur description, puis d’utiliser cette intelligence symbolique en combinaison avec l’intelligence basée sur les données, le Deep Neural Network. Ce sera beaucoup plus efficace ainsi. Notamment dans les situations uniques où le modèle n’aurait pas été entraîné. Avec un système de conduite, cela pourrait être utile si une voiture rencontre un panneau stop tombé sur le bas-côté de la route. On pourra aller plus loin dans ce que l’on appelle la out of distribution generalization* : la généralisation de ce qu’on a appris en dehors des données fournies pendant l’apprentissage.

 

Auteur: Haas Robert

Info: https://www.01net.com/, 24 déc 2023, *à différencier du développement de la fonction symbolique chez l'enfant, c'est-à-dire la capacité d'avoir des représentations mentales. ****généralisation hors distribution (OOD), ou problème de généralisation de domaine, qui suppose l'accès uniquement à des données tirées d'un ensemble "Eavail" "domaines disponibles pendant la formation".  Il faut donc aller vers la généralisation d'un ensemble de domaines plus large "Eall" comprenant des domaines non vus.

[ combinaison ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Il se rendit chez Hélène en sortant de l’hôpital.
Dès qu’il arriva, il s’enferma dans la salle de bains. Un gant de toilette s’égouttait sur le rebord du lavabo. Hélène venait de se laver. La brosse à dents était mouillée. Hélène voulait avoir l’haleine fraîche au cas où Loïc l’embrasserait. Il vit, sur un coin de la baignoire, une boîte bleue. Une boîte plate, presque ovale, qui ressemblait à un grand poudrier. C’était la boîte d’un diaphragme. Loïc l’ouvrit. Elle était vide. Il sourit. Ainsi, Hélène s’était préparée pour lui. Elle s’était soigneusement lavée et, jambes fléchies, un pied en appui sur le bord de la baignoire, elle avait mis son diaphragme. Puis elle avait enfilé un slip propre, neuf peut-être, avec le soutien-gorge assorti. Elle avait sûrement quitté son bureau plus tôt que d’habitude et elle était allée au magasin de lingerie. Elle avait essayé plusieurs modèles. Nue dans la cabine, elle avait sans doute eu froid. Elle s’était rapidement décidée. La vendeuse lui avait souri, complice. Et maintenant, elle était assise à côté de lui, propre, dans ses beaux dessous, avec, dans la bouche, le goût du dentifrice. Il lui parlait, elle ne l’écoutait pas. Elle pensait au moment où il se déciderait à poser la main sur elle, à la toucher, à la caresser. Elle y penserait au restaurant et dans la voiture, au retour. Jusqu’à ce qu’il s’arrête devant chez elle, sans se garer, sans couper le contact. Là, elle comprendrait. Les sous-vêtements neufs et le diaphragme n’auraient servi à rien. Elle rentrerait seule. Dans la salle de bains, elle verrait le gant de toilette avec lequel elle s’était lavée et la boite bleue et elle se jetterait sur son lit en pleurant. Lui, il irait chez Brigitte.

Auteur: Bernheim Emmanuèle

Info: Un couple

[ littérature ]

 

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évolution de l'univers

Question : l’équivalence entre information et entropie au signe près me semble être le point le plus délicat à comprendre dans votre théorie. Dans quelle mesure par exemple peut-on dire qu’une structure dissipative non-bio "mémorise" de l’information ?

Réponse : L’information est le sujet d’étude de l’informatique. Elle ne nécessite aucune intelligibilité. Lorsque vous regardez sur votre ordinateur la taille d’un fichier, vous mesurez son contenu d’information pas son intelligibilité. L’information est essentiellement une quantité qui peut être mémorisée, aussi bien dans la mémoire d’un ordinateur que dans votre propre cerveau. Elle est liée à l’existence de phénomènes non linéaires qui font qu’un même système peut exister dans plusieurs états, par exemple les phénomènes d’hystérésis. Avez-vous connu les mémoires à tores de ferrites des années 60?

Fondamentalement, une information est une modification d’un système induite par son environnement et qui subsiste ensuite, même si l’environnement évolue. Appliquez une force sur une boule de billard. Elle va se mettre en mouvement. Supprimez la force. La boule de billard va continuer à rouler. Elle a mémorisé de l’information. S’il y a des frottements, la boule de billard va finir par s’arrêter. L’information s’efface progressivement. Cette perte d’information est irréversible. On appelle cela de la dissipation de l’énergie.

Votre cerveau, vos gènes, comme ceux des autres organismes vivants, mémorisent de l’information. Il n’y a pas de solution de continuité entre les structures dissipatives purement physiques et les structures biologiques. Nous obéissons tous aux lois de la physique. Je suis surpris de voir à quel point de nos jours beaucoup de gens refusent encore cette idée. C’est peut être le message essentiel de mon livre: l’évolution de l’humanité obeit elle-même aux lois de la thermodynamique. L’important est d’en prendre conscience et de comprendre ces lois.

Auteur: Roddier François

Info: https://www.lemonde.fr/blog/petrole/2013/10/30/francois-roddier-par-dela-leffet-de-la-reine-rouge/#comment-18006

[ désorganisation ]

 

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autorité traditionnelle

Tout d’abord, pour ce qui est de l’individu, il est évident, après ce qui vient d’être dit, que son intention d’être initié, même en admettant qu’elle soit vraiment pour lui l’intention de se rattacher à une tradition dont il peut avoir quelque connaissance "extérieure", ne saurait aucunement suffire par elle-même à lui assurer l’initiation réelle. En effet, il ne s’agit nullement d’"érudition", qui, comme tout ce qui relève du savoir profane, est ici sans aucune valeur ; et il ne s’agit pas davantage de rêve ou d’imagination, non plus que d’aspirations sentimentales quelconques. S’il suffisait, pour pouvoir se dire initié, de lire des livres, fussent-ils les Écritures sacrées d’une tradition orthodoxe, accompagnées même, si l’on veut, de leurs commentaires les plus profondément ésotériques, ou de songer plus ou moins vaguement à quelque organisation passée ou présente à laquelle on attribue complaisamment, et d’autant plus facilement qu’elle est plus mal connue, son propre "idéal" (ce mot qu’on emploie de nos jours à tout propos, et qui, signifiant tout ce qu’on veut, ne signifie véritablement rien au fond), ce serait vraiment trop facile ; et la question préalable de la "qualification" se trouverait même par là entièrement supprimée, car chacun, étant naturellement porté à s’estimer "bien et dûment qualifié", et étant ainsi à la fois juge et partie dans sa propre cause, découvrirait assurément sans peine d’excellentes raisons (excellentes du moins à ses propres yeux et suivant les idées particulières qu’il s’est forgées) pour se considérer comme initié sans plus de formalités, et nous ne voyons même pas pourquoi il s’arrêterait en si bonne voie et hésiterait à s’attribuer d’un seul coup les degrés les plus transcendants. Ceux qui s’imaginent qu’on "s’initie" soi-même, comme nous le disions précédemment, ont-ils jamais réfléchi à ces conséquences plutôt fâcheuses qu’implique leur affirmation ?

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 38

[ possibilités ] [ contrefaçon ]

 

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