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eugénisme

Un enfant, c’est comme un veau ; si la chose naît estropiée, on s’empresse de lui briser le crâne pour saillir de nouveau la vache. Il n’y a pas grand plaisir pour les femmes dans tout cela, c’est entendu, mais il faut bien que quelqu’un souffre. Remercions les Dieux que ce soit elles, plutôt que nous.

Auteur: Cornwell Bernard

Info: La Saga du roi Arthur, tome 1 : Le Roi de l'hiver

[ machisme ] [ procréation ] [ pensée de droite ]

 

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étymologie

Nous vivons dispersés sur cet énorme continent, dans des villes et des villages qui portent de jolis noms à faire rêver les Européens, de jolis noms qu’on s’empresse de traduire parce que nous sommes si fiers de savoir que "Québec" veut dire "là où le fleuve se rétrécit" en algonquin, que "Canada" signifie "village" en iroquois et que "Tadoussac" vient de l’innu et se traduit en français par "mamelles". Nous avons de jolis mots dans le dictionnaire comme toboggan, kayak et caribou, il fut une époque où des hommes issus des générations de paysans de père en fils entendaient l’appel de la forêt et couraient y rejoindre les "Sauvages", il fut un temps où nous étions intimement liés, nous avons la mémoire courte, hélas.

Auteur: Léveillé-Trudel Juliana

Info: Nirliit

[ amérindiens ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

simplification théorique

Dolto avait prononcé cette énorme bourde que tout le monde s’empressera de reprendre : "Tout est langage." Aux débuts de la psychanalyse, certains élèves de Freud n’avaient-ils pas donné dans une exagération semblable, "tout est sexe" ? Si bien que Freud devra lui-même critiquer le pansexualisme de ses disciples. Nous étions confrontés, cette fois, à un "pan-langagisme". Lacan s’efforcera à maintes reprises de rectifier ce travers, dans sa théorie du nœud borroméen par exemple où l’imaginaire tient un rôle de même importance que le langage. Pour moi, la bulle du pan-langagisme éclata à la présentation de malades le jour où, malicieusement, il demanda…un marteau à réflexes. Puis, consciencieusement, il examina un à un les réflexes rotuliens, puis ceux des tendons d’Achille du malade. Au public qui s’étonnait de voir le maître ès signifiants s’affairer en ces tâches de basse médecine, il lança :

"Vous savez, il y a aussi des maladies réelles."

Auteur: Haddad Gérard

Info: Dans "Le jour où Lacan m'a adopté", éd. Grasset & Fasquelle, Paris, 2002, pages 237-238

[ contre-enseignement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

survie

La loi naturelle ne donne pas droit au bonheur, elle prescrit au contraire la misère et la douleur. Quand une proie est exposée, une proie comestible, les parasites accourent, et s’il n’y en a pas, ils s’empressent de naître. Bientôt la proie suffit à peine, et aussitôt après elle ne suffit plus, car la nature ne fait pas des calculs, mais des expériences. Quand elle ne suffit plus, les consommateurs se raréfient : la mort que précède la souffrance, se charge de réduire leur nombre, et ainsi, pour un temps, l’équilibre est rétabli. Pourquoi se plaindre ? Tous se plaignent pourtant. Ceux qui n’ont rien eu de la proie meurent en criant à l’injustice et ceux qui ont eu leur part estiment qu’ils auraient dû en avoir une part plus grande. Pourquoi ne vivent-ils pas et ne meurent-ils pas en silence ? Autrement sympathique est la joie de celui qui a su conquérir la part du lion et qui se dresse en plein soleil, au milieu des applaudissements. Le seul cri admissible, c’est le cri de triomphe.

Auteur: Svevo Italo

Info: La Conscience de Zeno

[ bouillonnement ] [ impitoyable ] [ insectes ]

 

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femme-objet

On a souvent demandé ma main. Chaque fois ma famille fait pression sur moi pour que j’accepte de voir le fiancé. Je refuse et me dispute mais à la fin je suis obligée de le rencontrer. Le fiancé est généralement très élégant lorsqu’il arrive à la maison, très infatué de lui-même et très confiant à cause de l’argent dont ses poches sont pleines. Il s’empresse de m’informer en quelques phrases de l’étendue de ses possessions : une voiture de luxe (une Mercedes ou une BMW), une villa sur la côte nord et une autre à Aïn Sokhna en plus d’un appartement luxueux de trois cents mètres carrés sur deux étages, généralement situé à Medinat Nasr18. Après avoir étalé sa fortune, le futur marié commence à évaluer la marchandise (c’est-à-dire moi). Je sens que ses yeux examinent soigneusement chaque recoin de mon corps. On ne peut pas le lui reprocher : l’homme va payer une dot importante pour avoir la possibilité de jouir de mon corps (c’est la définition du contrat de mariage selon certains livres de jurisprudence religieuse). N’a-t-il pas le droit d’inspecter ce corps pour s’assurer qu’il place son argent au bon endroit ?

Auteur: El Aswany Alaa

Info: J'ai couru vers le Nil

[ islam ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vertes années

C’est vrai, je n’ai jamais repensé à mon enfance. À présent cependant, elle se trouve soudain à nouveau devant moi, et je suis à nouveau un enfant. Mon père est là à nouveau, son pas lourd résonne, comme jadis, revenant à la maison, il apporte la sécurité, la tranquillité et la protection avec lui. Ma mère est là à nouveau ; elle s’empresse laborieusement à travers les chambres, sans cesse en activité, sans cesse à se soucier de ses enfants et de sa maison. Et dans la cuisine les domestiques travaillent, ils nettoient et rangent et cuisinent les merveilleux gâteaux de fête. L’odeur du gâteau remplit à nouveau la maison, cette odeur, dans laquelle toute l’enfance est celée. Je roule à nouveau, comme jadis, dans les rues hivernales, je me plonge profondément dans les sièges mous de la voiture, autour de moi règnent le tourbillon des flocons de neige, le tintement des grelots et le bruit de l’agitation de la rue. À ma droite et à ma gauche cependant se trouvent mes parents qui m’entourent de leur amour et de leur protection. Tout cela est là à nouveau, mais ce ne sont pas que des souvenirs isolés ou des images, au contraire ils forment un tout, une seule sensation, une seule odeur…

Auteur: Flinker Robert

Info: Le Voyageur

[ souvenir ] [ ambiance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intuition

L’homme qui en est doué, par exemple, ne dira pas : ici s’est produite, va se produire, doit se produire telle ou telle chose ; mais il imaginera : ici pourrait, devrait se produire telle ou telle chose, et quand on lui dit d’une chose qu’elle est comme elle est, il pense qu’elle pourrait aussi bien être autre. Ainsi pourrait-on définir simplement le sens du possible comme la faculté de penser tout ce qui pourrait être "aussi bien" et de ne pas accorder plus d’importance à ce qui est qu’à ce qui n’est pas. On voit que les conséquences de cette disposition créatrice peuvent être remarquables ; malheureusement, il n’est pas rare qu’elles fassent apparaître faux ce que les hommes admirent et licite ce qu’ils interdisent, ou différents l’un et l’autre… Ces hommes du possible vivent, comme on dit ici, dans une trame plus fine, trame de fumée, d’imaginations, de rêveries et de subjonctifs ; quand on découvre des tendances de ce genre chez un enfant, on s’empresse de les lui faire passer, on lui dit que ces gens sont des rêveurs, des extravagants, des faibles, d’éternels mécontents qui savent tout mieux que les autres. […]

Un homme non-pratique […] reste, dans le commerce des hommes, peu sûr et indéchiffrable. Il commettra des actions qui auront pour lui un tout autre sens que pour les autres, mais il se consolera de n’importe quoi, pour peu que ce n’importe quoi puisse être résumé en une idée exceptionnelle.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 26-28

[ type psychologique ] [ description ] [ rêveur ] [ extrapolateur ] [ imaginatif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Il est vrai, Caïetan reprochait autre chose à Luther : sa doctrine de la justification : neminem justificari posse nisi per fidem. Question capitale sans doute ; mais enfin, telle qu’il la formulait avant la dispute de Leipzig et dans l’été de 1518, la doctrine de Luther était-elle hérétique, sans hésitation ni scrupule quelconque ? Un historien n’est pas qualifié pour le dire. Il peut seulement, il doit rappeler un fait.

L’attention s’est portée dans ces dernières années sur l’activité doctrinale d’un groupe de théologiens, dont certains parvinrent, dans l’Église, à de hautes situations et qui, sur la justification, professèrent fort tard (en plein concile de Trente) des opinions toutes proches, pour un profane, des opinions luthériennes. Tel, ce Girolamo Seripando, général des Augustins de 1539 à 1551, qui reçut le chapeau (1561) et remplit jusqu’à sa mort (1563) les fonctions de cardinal-légat au concile. Là, à l’indignation de certains (ce n’étaient pas des Augustins !) il exposa et défendit avec acharnement des idées hardies, opposées à celles des thomistes, proches des idées luthériennes. Les tenait-il de Luther ?

Le chanoine Paquier, dans le Dictionnaire de théologie catholique, s’empresse de laver Seripando d’un tel soupçon. Peu nous chaut. Le fait demeure. Un légat pontifical, un cardinal romain, pouvait impunément, quarante ans après la condamnation de Luther par la bulle Exsurge, dix-sept ans après la mort de l’hérétique, soutenir en plein concile des doctrines telles que M. Paquier se croit tenu d’écrire : "La manière fort opposée dont l’Église a traité ces idées et ces hommes (Seripando, Luther) ne doit pas scandaliser... À toutes les époques de la vie de l’Église, certaines théories se côtoyant ont éprouvé ainsi, des traitements fort divers... La vraie raison de cette différence... tient à la doctrine elle-même... Seripando et les siens ont toujours maintenu la responsabilité de l’homme envers Dieu et l’obligation d’observer la morale. Luther au contraire a nié fougueusement la liberté. Et pour affirmer qu’à elle seule, la foi neutralise les péchés les plus réels, il a des textes d’une massivité déconcertante." Oui, mais ces textes, de quand datent-ils ? Ces déclarations "d’une massivité déconcertante" sont donc antérieures à la dispute de Leipzig ? Rappelons-nous les dates, et que Luther, quand il comparaît à Augsbourg devant Caïetan, du 12 au 14 octobre 1518, près d’un an avant son tournoi avec Eck — déjà ses juges romains, sans plus de façon l’ont déclaré hérétique ; déjà l’ordre a été transmis aux chefs des Augustins d’Allemagne d’avoir à incarcérer leur confrère pestilentiel ; déjà le bref du 23 août 1518 mobilise contre lui et l’Église et l’État...

Or, qu’on se reporte à l’écrit en allemand, Unterricht auf etliche Artikel, que Luther publia en février 1519, à la veille de la dispute de Leipzig. Des idées réformatrices, sans doute. Un effort hardi pour épurer la théologie du temps. Mais qu’il s’agisse du culte des saints, à travers qui l’on doit honorer et invoquer Dieu lui-même (p. 70) ; ou des âmes du Purgatoire qui peuvent être secourues par des prières et des aumônes, encore qu’on ne sache rien des peines qu’elles endurent et de la manière dont Dieu leur applique nos suffrages — weiss ich nit, und sag noch das das niemant genugsam weiss — qu’il soit question encore des commandements de l’Église : ils sont, écrit Luther, au Décalogue ce que la paille est à l’or, wie das Golt und edel Gesteyn uber das Holtz und Stroo ; qu’il vienne à traiter, enfin, de l’Église romaine qu’on ne saurait quitter en considération de saint Pierre, de saint Paul, des centaines de martyrs précieux qui l’ont honorée de leur sang, ou même du pouvoir papal qu’il faut respecter comme tous les pouvoirs établis, tous venant également de Dieu : rien dans tout cela que vingt, que quarante théologiens ou humanistes en vue de ce temps n’aient dit de leur côté, avec autant ou même parfois avec plus de vivacité et de hardiesse, sans qu’ils fussent traqués, cités en cour de Rome, réputés hérétiques et dénoncés d’avance aux pouvoirs séculiers... 

[…] Érasme avait raison pour une fois. Si Rome poursuivait Luther avec tant de hâte passionnée, c’est qu’il avait touché "à la couronne du pape et au ventre des moines". Et Hutten avait raison aussi : c’est que Luther était un Allemand qui, dangereusement, se dressant à la porte de l’Allemagne, prétendait en interdire l’exploitation fructueuse aux Italiens. Comment Luther, l’impulsif, l’impressionnable Luther aurait-il fermé les yeux à cette évidence ?

Ainsi Rome faisait tout pour le pousser, l’incliner dans la voie des Hutten et des Crotus Rubianus. En le classant sans répit et presque sans débat parmi ces hérétiques criminels dont il faut étouffer les idées dans l’œuf, elle le chassait peu à peu hors de cette unité, de cette catholicité au sein de laquelle pourtant, de toute son évidente sincérité, il proclamait vouloir vivre et mourir. Elle acceptait le schisme, elle courait au-devant de lui. Elle fermait, sur la route de Martin Luther, la porte pacifique, la porte discrète d’une réforme intérieure.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 94 à 97

[ catholicisme ] [ politique ]

 

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