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éloge

Au lieu de rapporter la volonté au sexe, Jung rapporte le sexe à la volonté. Ainsi, inconsciemment, il ouvre la voie à un retour en force de la vieille et merveilleuse idée de la volonté comme dynamique du soi… Une fois de plus, nous assistons au spectacle de la Science s’inclinant avec grâce devant son vieux père, le Merveilleux. 

Auteur: Crowley Aleister

Info: "An improvement on Psychoanalysis : The psychology of the Unconscious – for Dinner-table Consumption”, Vanity Fair, décembre 1916

[ new age ] [ contributions idéiques ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

destin

La graine de sapin contient en germe tout l’arbre à venir sous une forme latente. Mais chaque graine tombe à un moment donné dans un lieu donné, où un certain nombre de facteurs particuliers, tels que la qualité du sol, la pente, l’exposition vont intervenir. Et la forme latente du sapin va réagir à toutes ces circonstances, en évitant les pierres, en s’inclinant vers le soleil, ce qui modèle finalement sa croissance. C’est ainsi qu’un sapin individuel vient lentement à exister, réalisant sa totalité, son entrée dans le domaine de la réalité. Sans cet arbre vivant, l’image du sapin n’est qu’une possibilité ou une abstraction. Et c’est la réalisation de cette unicité dans l’individu qui est le but du processus d’individuation. […] Mais, à proprement parler, ce processus d’individuation n’est réel que si l’individu en a conscience et vit en union avec lui. Nous ne savons pas si le sapin a conscience de sa croissance, s’il prend plaisir ou souffre des vicissitudes qui vont la marquer. Mais l’homme, lui, est indéniablement capable de participer consciemment à son propre développement. [...]
Notre attitude doit être celle du sapin dont nous avons parlé ; il ne s’irrite pas parce que sa croissance se heurte à une pierre, il ne spécule pas sur les moyens de surmonter l’obstacle, mais tâtonne pour voir s’il vaut mieux pousser vers la gauche ou vers la droite, dans le sens de la pente ou le sens contraire.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info: Dans "L'homme et ses symboles", pages 161-163

[ empirisme ] [ hasard ] [ environnement ] [ essence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

eulogie

En 1720, au retour d’un voyage à Karlsbad, Bach apprend que sa femme Maria Barbara est décédée et déjà mise en terre depuis dix jours ; elle laisse 4 enfants, dont l’aînée a 11 ans et le dernier 5 ans. Bach est très profondément affecté par ce décès. Avant la fin de la même année il reprend la composition de ses sonates et partitas, et modifie notamment la Chaconne. Il y introduit, dans les voix de basse et de médium, deux mélodies de chorals : "Que ta volonté soit faite, Seigneur" et le choral de Luther "Christ gisait dans les liens de la mort".

"Sei Solo", titre associé aux Sonates et Partitas au sein de laquelle se trouve cette chaconne, écrit et signé par Bach lui-même dans son manuscrit, présente une ambiguïté. On lui a faussement donné le sens de "Six Solos", mais l’italien correct serait dans ce cas "Sei Soli". "Sei Solo" veut donc dire : "Tu es seul". Quand on connait l’esprit de Bach, où tout est connecté, où les lettres sont cachées et les chiffres participent à l’architecture, le titre est limpide de sens. Cette chaconne en ré mineur, quitte donc le monde de la danse pour devenir un hommage funèbre, méditation à la fois douloureuse et pleine d’espérance sur la mort qui a déjà frappé ses proches à plusieurs reprises et qui vient de lui arracher sa femme. Mais pour le maître de la musique baroque, la mort n’est pas que séparation, chagrin, solitude ; elle libère le croyant du péché, et dans sa désespérance il affirme sa confiance en s’inclinant devant la volonté de Dieu. Par un contrepoint complexe, c’est-à-dire la superposition de plusieurs mélodies différentes, et par des variations infiniment savantes, il exprime sa lamentation, son découragement, sa peur et sa douleur qui sont le pain des larmes du croyant. Sa piété l’a porté tout au long de sa vie, dans les turbulences comme dans les moments les plus heureux. Bach ressentait au fond de son coeur la nostalgie "Sehnsucht" de la mort ; il l’a traduite dans de nombreuses oeuvres, comme ici où il chante la lassitude de la vie, l’attente de la mort qui libère et apaise, la certitude de la victoire sur la mort par le Christ ressuscité – Alleluia –, et l’assurance de la résurrection.

Christian Tetzlaff dans "A Musicology of Performance : Theory and Method Based on Bach's Solos for Violin" avance que dans cette pièce le maître use les parties jouées sur deux cordes à la fois pour ramener sa femme à la vie, pour ainsi dire, en tant que second violoniste virtuel. On est semble t'il en pleine interprétation romantique. Romantisme allumé par Bach lui-même par la qualité exceptionnelle d'un métier de fer qui lui permet d'exprimer et développer sur la mort avec beauté et profondeur. Douleur du manque doublée du sentiment ressassé de cette condition de "passager" de l'animal humain, effet émotionnel qui sera fortement renforcé par les compositeurs renommés qui suivirent et portèrent JSB au nues, Schumann, Brahms, Chopin... Un violonniste m'a dit un jour que la chaconne est comme un "arbre gorgé de fruits sous la neige". Jehudi Menuhin la joua durant l'entracte d'un concert avec le Philharmonique de Berlin et la dédia à sa soeur Hephzibah qui venait de mourir. Auditeurs bien entendu au bord des larmes. Mais laissons cela : Bach parle de son art comme d'une "Rekreation des Gemüts", "recréation du coeur et de l'esprit". Il a réussi ; point besoin d'être spécialiste, l'écouter suffit pour vivre mieux.

(Pour les spécialistes) Des recherches ont été effectuées par la musicologue Helga Thoene sur les paroles des Chorals cités tout au long de la Chaconne de la Partita II. Mises bout à bout elles révèlent une signification, une sorte de tombeau dédié à sa femme. Il utilise Ré mineur, la tonalité de la mort. La danse a des airs sacrés, un peu mystiques dans ses variations. Le passage central en majeur est comme une visite au paradis, suivie par le terrible retour sur terre... Et après cette Chaconne, on repasse en majeur dans l’Adagio de la Sonate III, avec une marche en quatorze stations comme le chemin de croix. Le religion est omniprésente dans la vie et l’oeuvre de Bach. Dieu est partout dans sa musique.

Auteur: Mg

Info: 2019, compil de diverses sources

[ chef d'oeuvre ] [ émoi ] [ pré-romantisme ] [ libération ] [ théologie musicale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel