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métamorphoses de l'esprit

Le premier pas consiste donc à se charger du poids des siècles, à se soumettre à la tradition collective nourrissante (lorsque la tradition – chrétienne, en l’occurrence – et la communauté – cité, nation, Empire, Église – existaient encore, cela va de soi). Est sage qui s’approprie ce qui ne dépend pas de lui et s’inscrit dans sa lignée native.

Deuxième pas : le moment satanique, le "Non serviam" luciférien, la négation méphistophélique, la révolte (l’ "orgueil", si l’on use des lunettes chrétiennes que Nietzsche fut contraint de chausser). L’esprit libre pense différemment de son milieu d’origine ou de son temps, ce en quoi il fait preuve de courage et d’intempestivité. Il ne brait plus avec le troupeau et choisit de s’éloigner, solitaire, vers les escarpements les plus risqués.

Troisième pas, enfin : l’affirmation créatrice du surhomme libéré de la névrose chrétienne ou obsessionnelle (l’enfer du devoir) ainsi que de son revers malin, l’approbation joyeuse du monde comme jeu créateur et destructeur. 

Auteur: Soulié Rémi

Info: Dans "Nietzsche ou la sagesse dionysiaque", éditions Point, 2014, pages 17-18

[ zarathoustra ] [ triade philosophique ] [ explication ] [ réfléchir ]

 

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discours sur le monde

Or de quoi s’agit-il entre la philosophie et la poésie ? C’est un concours de sagesse. Permettez-moi d’illustrer cela par les Nuées d’Aristophane : Socrate y est présenté comme un homme qui fait des recherches sur la nature, sur la nature de toutes choses, ou sur le Tout, et également comme un maître de rhétorique. Il est présenté comme un corrupteur de la jeunesse en faisant représenter à un jeune homme la victoire de l’argument en faveur de l’injustice sur l’argument en faveur de la justice. Il dépasse la vie éphémère, ordinaire, de l’homme, tout ce qui est simplement humain, et dévoile le caractère conventionnel des choses que tous les hommes considèrent comme sacrées. Bien qu’il soit un maître de rhétorique, il est incapable de l’emporter à la fin – il ne peut pas persuader le grand nombre. Son "pensoir" - son école – est entièrement réduite en cendres. Aristophane suggère ainsi que la philosophie, contrairement à la poésie, est incapable de persuader ou de charmer la multitude.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, page 17

[ confrontation ] [ déplaisante ] [ contre-intuitive ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mythologie

Le "premier Dionysos" - la tradition en compte trois -, le Zagreus orphique, naquit de Zeus et de Déméter (ou de Perséphone, selon les versions du mythe). Furieuse d’avoir été trompée, Héra, l’épouse légitime du roi des dieux, demanda aux Titans de tuer le petit Zagreus que son père aimait au point de vouloir en faire son successeur ; ils l’amadouèrent avec des jouets, le démembrèrent, le rôtirent et le dévorèrent malgré les neuf métamorphoses tentées par le jeune dieu qui comprit trop tard leurs intentions ; Athéna, toutefois, réussit à récupérer son cœur battant que Zeus avala afin de le ressusciter (selon une autre version, Zeus demanda à Apollon de brûler les restes de son fils devant le mont Parnasse, à l’exception du cœur, qu’il confia à une mortelle, Sémélé, afin qu’elle l’enfantât à nouveau). Le maître de l’Olympe foudroya ensuite les Titans, des cendres desquelles naquirent les hommes à la fois bons et mauvais puisqu’en eux se mêlent le divin (le dionysiaque) et le titanesque. 

Auteur: Soulié Rémi

Info: Dans "Nietzsche ou la sagesse dionysiaque", éditions Point, 2014, pages 43-44

[ origines ] [ naissance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

emploi du temps

Spinoza se claquemure dans sa mansarde et en interdit l’entrée à quiconque ne s’est pas annoncé deux ou trois jours auparavant ; il veut être tout entier à ce qu’il fait et s’impose à cet effet l’emploi du temps le plus strict : pendant deux heures, le matin, il taille et polit ses verres ; lorsqu’il a fini, il peut se mettre à lire ou à écrire jusqu’à l’heure où son hôtesse lui apporte un repas léger qu’il mange avec application mais rapidement – il devrait, il le sait, sortir ensuite pour une promenade digestive mais il est d’ordinaire si pressé de renouer le fil de sa réflexion qu’il y renonce aisément ; il lui est arrivé de ne pas quitter sa chambre durant plus semaines. Vers le milieu de l’après-midi, il réserve une heure ou deux aux visiteurs et à la correspondance. Puis il aime, jusqu’au souper toujours frugal, bavarder avec ses logeurs. Après quoi, il reprend son travail jusque tard avant dans la nuit.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 73

[ vie quotidienne ] [ fragment biographique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homosexualité

Ce jeune homme jouait des instruments à vent aussi bien que des instruments à cordes ; il connaissait la musique vocale, la danse, l'escrime ; il était du reste amoureux de tous les plaisirs. Cette vie désordonnée ne l'empêchait pas cependant d'étudier le Chi-king, le Chu-king, les poètes anciens et modernes ; quant à la charité, la justice, l'observation des rites, la sagesse, la sincérité, ce sont là des choses qu'il ignorait absolument. Aussi le voyait-on, tantôt dans la capitale, tantôt dans la banlieue, s'abandonner partout au luxe et à la mollesse. Il avait contracté avec le fils d'un officier supérieur, appelé Wang, une liaison qui aurait pu être préjudiciable à la fortune de celui-ci (car chaque jour amenait pour eux des intrigues et des dépenses nouvelles), si Wang n'eût porté sa plainte au premier magistrat de la capitale. Kao-khieou fut condamné à la bastonnade et au bannissement ; défense fut faite à tous les habitants de la capitale de lui accorder un asile dans leurs maisons.

Auteur: Luo Guan zhong

Info: Au bord de l'eau, tome 2, chapitres 47à 92

[ laisser-aller ]

 

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scepticisme

Pyrrhon d'Elis n'a laissé aucun écrit, mais Timon, son disciple, dit que celui qui veut être heureux doit considérer ces trois points. Premièrement, quelle est la véritable nature des choses (ou que sont les choses en elles-mêmes) ? Deuxièmement, quelle doit être notre disposition d'âme relativement à elles ? Enfin, que résultera-t-il pour nous de ces dispositions ? Les choses sont toutes sans différence entre elles, également incertaines et indiscernables. Aussi nos sensations et nos jugements ne nous apprennent-ils ni le vrai ni le faux. Par suite, nous ne devons nous fier ni aux sens ni à la raison, mais demeurer sans opinion, sans incliner ni d'un côté ni de l'autre, impassibles. Quelle que soit la chose dont il s'agisse, nous dirons qu'il faut l'affirmer et la nier à la fois, ou bien qu'il ne faut ni l'affirmer ni la nier. Si nous sommes dans ces dispositions, dit Timon, nous atteindrons d'abord l'aphasie - c'est-à-dire que nous n'affirmerons rien - puis l'ataraxie (c'est-à-dire que nous ne connaîtrons aucun trouble.)

Auteur: Aristoclès

Info: Cité dans "Pyrrhon ou l'apparence" de Marcel Conche, Presses Universitaires de France, 1994

[ philosophie ] [ questions ] [ sagesse ] [ épochè ]

 

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illumination

Quelle folie vous aveugle ? Car c’est en vous et non en sortant de vous que sera tout ce que vous cherchez au-dehors et non en vous. C’est ordinairement la tare du vulgaire que, méprisant tout ce qui lui est propre, il convoite seulement sans cesse ce qui est étranger… Car c’est en nous que lui obscurément, en quelque sorte dans les ténèbres, la vie qui est la lumière des hommes. Elle ne doit pas être cherchée comme sortant de nous, bien qu’elle soit en nous, et non de nous mais de celui qui daigne faire en nous sa demeure… Il a planté cette lumière en nous afin que, par la lumière de celui qui habite une lumière inaccessible, nous voyions la lumière, et que nous puissions exceller par-dessus ses autres créatures. Nous sommes rendus vraiment semblables à lui, en ce qu’il nous a donné une étincelle de sa lumière. Cette vérité est donc à rechercher, non pas en nous, mais dans l’image de Dieu qui est en nous.

Auteur: Dorn Gérard

Info: Dans "Philosophia meditativa"

[ sagesse naturelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

coévolution

Lorsque les changements d'un trait génétique sont source d'une sélection pour les changements d'un second, le taux de réponse de ce dernier dépend en partie du taux de changement du premier, qui, en règle générale, n'est pas rapide. Comparativement si une pratique culturelle modifie la sélection qui agit sur la variation génétique humaine, plus la proportion d'individus de la population présentant ce trait culturel est importante, plus la sélection sur le gène est forte. Par conséquent, la diffusion rapide d'une pratique culturelle améliore la sélection de la variante génétique dont la fréquence augmente rapidement. Les pratiques culturelles se répandent généralement plus vite que les mutations génétiques, tout simplement parce que l'apprentissage culturel se fait généralement à un rythme plus rapide que l'évolution biologique. De quoi dépend la vitesse de propagation d'un trait culturel ? Réponse : de la fidélité de sa transmission culturelle. Le facteur qui joue un rôle essentiel dans l'émergence d'une culture cumulative complexe chez l'homme est  en même temps un déterminant majeur des réponses évolutives pour cette culture.

Auteur: Laland Kevin Neville

Info: Darwin's Unfinished Symphony : How Culture Made the Human Mind

[ épigénétique ] [ sagesse grégaire ]

 

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pédagogie artistique

Qui trompe un autre se trompe beaucoup plus lui-même. On reconnaît donc les Charlatans à leur amour des riches robes, des cérémonies, décorums, rituels, retraites magiques, conditions absurdes et autres stupidités, trop nombreuses pour être relatées. Toute leur doctrine n'est qu'étalage vantard, une lâcheté avide de notoriété ; leur norme tout ce qui est inutile, leur échec certain assuré. C'est pourquoi ceux qui ont quelque capacité naturelle la perdent rapidement par leur enseignement. Ils ne peuvent que dogmatiser, implanter et multiplier ce qui est entièrement superficiel. Si j'étais professeur, je ne me comporterais pas en maître, celui qui en sait plus, ainsi l'élève ne pourrait prétendre au titre de disciple. Assimilant lentement, il ne serait pas conscient de son apprentissage, il ne répéterait pas l'erreur vitale ; sans crainte, il la réaliserait avec facilité. Le seul enseignement possible est de montrer à un homme comment apprendre de sa propre sagesse, et comment utiliser son ignorance et ses erreurs. Pas en obscurcissant sa vision et son intention par "ce qui est juste".

Auteur: Osman Spare Austin

Info: The Book of Pleasure (Self-Love): The Psychology of Ecstasy

[ ouverture ] [ autonomisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rigoler

Le rire est directement contraire à cette forcenée attention à soi, qui est le fond du sérieux. Le rire secoue tout le corps comme un vêtement, laissant chaque partie s'ébattre à sa guise. Par essence le rire est un abandon de gouvernement, et le premier remède contre cet absurde gouvernement qui noue et paralyse. Le rire rétablit les échanges en déliant ; il aère, nettoie et repose. Quoi de mieux ? Mais le rire a ceci de mauvais qu'il attaque le sérieux en son centre et menace de le détrôner. Et c'est un scandale, pour celui qui s'est fait de belles raisons d'être triste, que toutes ces raisons se perdent soudain par cette négation de toute attitude qu'est le rire. "Ne prétendez point" se ramène à ceci : "ne tendez point". Mais on veut prétendre. Ainsi le rire est comme une violence, et une tentative de vous faire sauter comme un nourrisson. Il faut toutes les précautions de l'art comique pour que le rire soit vainqueur. Mais aussi ce triomphe est beau.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, Gallimard 1960p.173>

[ décoincer ] [ désinhiber ]

 

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