Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 34
Temps de recherche: 0.0416s

femmes-hommes

Cet échange électrique de regards accrut sa température corporelle et aviva parallèlement le feu de son imagination, ouvrant tout un monde de possibilités excitantes, avec l'anxiété irrépressible de la petite fille qui vient de découvrir, auprès d'un maître en la matière, ce que c'est que le jeu.
Alors elle ne voulut plus retenir ses yeux de descendre des lèvres béantes, charnues, humides vers la gracieuse pomme d'Adam, vers les belles épaules, vers le torse brun, musclé, tendu sous la chemise [...], vers les mains sereines qui s'avançaient , de se laisser tomber en piqué vers l'abîme, depuis ce trampoline de la tentation, cette incroyable sensation de se laisser tomber... de s'abandonner au pressentiment du corps, de ne pas écouter son cerveau, de se laisser tomber...jusqu'à ce que le scanner du regard prenne feu devant cette bosse entre les jambes, cette bosse saillante, érigée en son honneur [...]

Auteur: Beccaria Lola

Info: Laisse-toi faire

[ amour ] [ abandon ] [ érotisme ] [ excitation ] [ séduction ]

 

Commentaires: 0

femmes-par-homme

Depuis les tendrons de douze, treize printemps, au duvet encore à peine apparent jusqu'aux vieilles routières de maison, en passant par les lisses comme des oeufs et les velues comme des ourses, sans oublier les théâtreuses sur le retour et les nonnes dépravées en rupture de voeux, il avait goûté avec les unes et les autres à toute la palette des voluptés que le corps féminin peut offrir, moyennant quoi, à la longue, il s'était retrouvé avec des reins vidés, or ce jouisseur invétéré demeurait encore sur sa faim et à peine vit-il Tomi que, l'air concupiscent, il la serra contre lui, le membre déjà saillant, aux dimensions d'un avant-bras qui surprirent l'entremetteuse elle-même, puis, soulagé, se retira en laissant une vulve distendue : "eh bien, dites donc, c'est que vous me l'avez vilainement arrangée ! - Et mon cul ? N'importe comment, elle doit finir sous les pissenlits et nourrir les vers, pas vrai ? C'est égal, même une moule de trépassée, ça vous a du bon !" lança-t-il insolemment avant de disparaître.

Auteur: Akiyuki Nosaka

Info: Le Dessin au sable : Et l'apparition vengeresse qui mit fin au sortilège

[ littérature ] [ obsédé ]

 

Commentaires: 0

personnage

À trente ans, Ophélie Labourette supplantait dans la mocheté et la disgrâce les culs de cynocéphales les plus tourmentés. Elle était intensément laide de visage et de corps, et le plus naturellement du monde, c'est-à-dire sans que jamais le moindre camion ne l'eût emboutie, ni qu'un seul virus à séquelles déformantes n'y creusât jamais ses ravages.
Jaillissant de sa tête en poire cloutée de deux globules aux paupières à peine ouvrables, elle imposait un pif patatoïde qu'un duvet noir séparait d'une fente imprécise qui pouvait faire illusion et passer pour une bouche.
Le corps était court et trapu, sottement cylindrique, sans hanches ni taille, ni seins, ni fesses. Une histoire ratée, sans aucun rebondissement. De ce tronc morne s'étiraient quatre maigrelettes ; les membres inférieurs, plus particulièrement, insultaient le regard. Rien ne permettait de discerner la jambe de la cuisse. L'un et l'autre affûtées dans le même moule à bâtons, s'articulaient au milieu par la protubérance insolite d'un galet rotulien trop saillant. Un trait, un point, un trait, c'étaient des jambes de morse. Moins affriolantes que bien des prothèses. Avec, pour seul point commun avec des jambes de femmes, une certaine aptitude à la marche.

Auteur: Desproges Pierre

Info: Chroniques de la haine ordinaire 1985

[ humour ] [ mocheté ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

gouvernement

Parmi les causes des désappointements du libéralisme, il en est une toutefois que nous ne saurions nous dispenser de signaler, c’est l’avènement de la démocratie, avènement qui sera le trait le plus saillant de l’histoire du dix-neuvième siècle et auquel le libéralisme a lui-même largement contribué. La démocratie était la seule souveraine dont il pût préparer le règne. Il aurait beau la renier, c’est l’enfant de sa chair et de son sang, mais un enfant qui, tout en gardant l’empreinte de ses traits, ne lui ressemble guère. Fille indisciplinée, passionnée, remuante, impatiente de toute règle, présomptueuse et arrogante, elle est loin d’écouter docilement les froides leçons de son père ; elle ne se fait pas scrupule d’être rebelle à ses maximes ; elle est portée, en grandissant, à ne voir en lui qu’un mentor gênant. Une fois émancipée et investie de la souveraineté, la démocratie s’est presque partout montrée prompte à faire bon marché des solutions libérales, chaque fois qu’elle en croyait apercevoir de plus conformes à ses appétits ou à ses ambitions. Rien de plus simple. Les intérêts ou les penchants, qui avaient d’abord espéré tout gagner à la ruine du principe d’autorité, se sont plus ou moins insurgés contre le principe de liberté, dès qu’ils ne se sont plus flattés d’y trouver leur profit.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page VI

[ idéologies ] [ incompatibilité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

monde fermé

Telles furent les conséquences immédiates de la déforestation et d'autres actions de l'homme sur l'environnement. Les conséquences ultérieures prirent la forme d'une famine et d'une chute dramatique qui firent sombrer la population dans le cannibalisme. Les récits faits par les insulaires survivants de cette famine sont graphiquement confirmés par la prolifération de petites statues appelées moaï kavakana, qui montrent des individus affamés aux joues creuses et aux côtes saillantes. Le capitaine Cook, en 1774, décrivit les Pascuans comme des êtres "petits, maigres, effarouchés et misérables". Le nombre de sites d'habitation sur les basses terres côtières, où se concentrait la majorité de la population, diminua de 70% par rapport à son chiffre maximal atteint en 1400-1600 et les années 1700, suggérant une diminution identique du nombre d'habitants. Pour remplacer leurs anciennes sources de viande sauvage, les Pascuans se tournèrent vers la source la plus abondante et qui jusqu'alors n'avait pas été exploitée : les humains, dont on vit apparaître fréquemment les os non seulement dans les cimetières mais aussi (brisés pour en extraire la moelle) sur les tas de détritus des Pascuans de la fin de la période. La tradition orale des insulaires est riche de récits hantés par le cannibalisme; la pire injure que l'on pouvait lancer à un ennemi était : "la chair de ta mère est coincée entre mes dents".

Auteur: Diamond Jared Mason

Info: Effondrement, Chapitre Crépuscule sur l'île de Pâques

[ épuisement des ressources ] [ anthropophages ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

traumatisme

A la suite de graves commotions mécaniques, de catastrophes de chemin de fer et d’autres accidents mettant la vie en danger, on voit survenir un état qui a été décrit depuis longtemps et a gardé le nom de "névrose traumatique". [...] Le tableau clinique de la névrose traumatique se rapproche de celui de l’hystérie par sa richesse en symptômes moteurs similaires ; mais en règle générale, il le dépasse par ses signes très prononcés de souffrance subjective, évoquant par là l’hypocondrie ou la mélancolie, et par les marques d’un affaiblissement et d’une perturbation bien plus généralisés des fonctions psychiques. [...] Dans la névrose traumatique commune, deux traits saillants pourraient servir de point de départ à notre réflexion : premièrement, ce qui semble peser le plus lourd dans son déterminisme, c’est le facteur surprise, l’effroi ; deuxièmement, si le sujet subit en même temps une lésion ou une blessure, ceci s’oppose en général à la survenue de la névrose. Effroi, peur, angoisse sont des termes qu’on a tort d’utiliser comme synonymes ; leur rapport au danger permet de bien les différencier. Le terme d’angoisse désigne un état caractérisé par l’attente du danger et la préparation à celui-ci, même s’il est inconnu ; le terme de peur suppose un objet défini dont on a peur ; quant au terme d’effroi, il désigne l’état qui survient quand on tombe dans une situation dangereuse sans y être préparé ; il met l’accent sur le facteur surprise. Je ne crois pas que l’angoisse puisse engendrer une névrose traumatique ; il y a dans l’angoisse quelque chose qui protège contre l’effroi et donc aussi contre la névrose d’effroi.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 47-49

[ psychanalyse ] [ ébranlement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

tableau

Un autre four fermé, lui, plissé serré, une des plus belles œuvres de Courbet, qu’on appelle pudiquement Torse, ou occulto-socialistement L’Origine du monde, et qui n’est ni un torse, ni rien du tout d’allégorique ni d’originaire puisque c’est un ventre de femme. Auquel il manque tout ce qu’il faut pour faire un être homologué : une tête, des bras et des jambes. Un ventre ouvert ? Non, ce sont les cuisses qui sont ouvertes. Sur un trou fermé. Trompeuses apparences des dédales… Cette œuvre presque clandestine de Courbet est en elle-même comme une contestation de ses propres positions politico-mystiques puisqu’il montre qu’une ouverture (celle des cuisses) ne conduit pas comme les initiations de tous genres veulent nous le faire croire à un débouché panoramique sur un océan de lumière mais sur rien d’autre qu’un trou clos. Deux lèvres bien charnues mais fort pincées. Babines verticales qui ne se desserrent pas sous le crêpelage roux descendant en charmilles de frisettes. Trois tronçons, celui du ventre et ceux des cuisses, emboîtés par le joint d’étanchéité du système de sécurité féminin, son jointoyage saillant et savant. Ce qui est peint, ce qui est exposé là en très, très gros plan, vraiment, c’est ce qui ne l’a jamais été jusqu’ici dans la peinture. Pour que l’éthique occultiste de l’Eros et tout le reste puissent continuer. L’occulte, comme généralement toutes les visions d’avenir radieux, vous dit que le trou est ouvert et vous mène à un monde. Courbet peint le contraire : le monde sous sa forme de corps de femme est ouvert mais mène à une fermeture de trou. C’est exactement l’inverse du message de tous les arcanes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 296-297

[ interprétation ] [ description ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sémantique automatique

Les sceptiques n’en peuvent mais.

L’intelligence artificielle des textes, dont la réalisation la plus connue est chat GPT, a envahi avec succès nos vies et nos laboratoires.

Cependant, la machine n’a ni intelligence ni éthique. Les avatextes qu’elle produit ne sont pas fondés sur un prédicat de vérité et ne sauraient se revendiquer ni du bien, ni du beau, ni du mal. De plus, en l’absence d’intention de la machine, autre que la stochastique, le lecteur ne saurait engager un parcours interprétatif classique sur les contrefaçons textuelles générées ; et non créés. 

Nos questionnements portent sur la compréhension du mode de fonctionnement des IA, condition pour évaluer les plus-values heuristiques que les traitement deep learning peuvent avoir dans l’analyse des corpus textuels : l’interprétabilité/explicabilité des modèles est la question essentielle et préalable à tout usage scientifique (vs. commercial) de l'IA. En d’autres termes, l’IA, plus que tout autre traitement automatique, " suppose une herméneutique des sorties logicielles " (F. Rastier, La mesure et le grain, Champion, 2011 : 43).  

Nous plaiderons que les modèles convolutionnels (CNN) ont le pouvoir de rendre compte de l'axe syntagmatique, c'est-à-dire qu'ils exhibent les combinaisons saillantes sur la chaine des textes. Tandis que les modèles transformers ont le pouvoir de rendre compte de l’axe paradigmatique, c’est-à-dire qu’ils identifient les sélections ou les " rapports associatifs " (Le Cours, Chapitre V, pp. 170-175 de l'éd 1972) des textes en corpus. Dans les deux cas, et de manière fermement complémentaire, c’est à un effort de co(n)textualisation que nous appelons – le mot en relation syntagmatique avec son co-texte immédiat, le mot en association avec ses coreligionnaires du paradigme en mémoire ou en corpus – pour une sémantique non pas formelle mais une sémantique de corpus.

Auteur: Mayaffre Damon

Info: Descriptions idiolectales et Intelligence artificielle. Que nous dit le deep learning sur les textes ? Résumé introductif de son intervention

[ homme-machine ] [ onomasiologie mécanique ] [ signifiants vectorisés ] [ pensée hors-sol ] [ ouverture ] [ méta-contextualisation ] [ interrogation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déshabillée

Vive et soumise, elle enjamba tout le linge qui traînait par terre et resta nue, grise et mauve, avec ce corps si particulier aux femmes quand il est pris de frilosité nerveuse, qu'il se tend et devient frais sous l'effet de la chair de poule, et dans ses modestes bas gris, aux jarretelles toutes simples, et ses pauvres petites chaussures noires ; elle lui jeta un regard ivre et triomphant, les mains à ses cheveux pour en retirer les épingles. Glacé, il la suivait des yeux. Elle était mieux faite, plus jeune de corps qu'il n'avait pensé. La maigreur des côtes et des clavicules répondait à celle du visage et à la finesse des mollets. Mais les hanches étaient vraiment fortes. Dans le ventre légèrement creux, disparaissait un nombril minuscule, et plus bas, l'on retrouvait dans le relief soyeux d'un triangle noir la sombre richesse de ses cheveux. Quand elle eut retiré ses épingles, ils roulèrent en masse épaisse sur les vertèbres saillant dans le dos trop maigre. Elle perdait ses bas et, en se penchant pour les retenir, laissa voir deux petits seins transis aux pointes brunes et fripées qui pendaient comme deux petites poires chétives, adorables de pauvreté. Il la força à goûter à cette impudeur extrême qui allait si mal à son visage et qui éveillait en lui pitié et tendresse, et passion... On ne pouvait rien voir à travers les lames relevées du store, mais elle y jetait des coups d'oeil de terreur exultante, écoutant les voix tranquilles et les pas sur le pont juste sous la fenêtre, et cela augmentait avec encore plus de fureur les délices de sa débauche. Oh ! comme ils sont près ces gens qui parlent et qui marchent, et aucun d'eux n'a idée de ce qui se passe à deux pas dans cette cabine blanche.

Auteur: Bounine Ivan Alex

Info: Les Allées sombres

[ femme-par-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

érotisme

Que le pied, le doigt, le nez ou quelque autre partie du corps puissent jouer comme métaphore du pénis, ce n’est pas en vertu de leur forme saillante (selon un schème d’analogie entre ces divers signifiants et le pénis réel) : ils n’ont de valence phallique que sur la base de cette coupure phantasmatique qui les érige – pénis châtrés, pénis parce que châtrés. [...] Le corps ne se distribue pas en "symboles" masculins ou féminins : il est bien plus profondément le lieu de ce jeu et de ce déni de la castration, illustré par l’usage chinois (cité par Freud dans Le fétichisme) de commencer par mutiler le pied de la femme, puis de vénérer comme un fétiche ce pied mutilé. Le corps tout entier est disponible, sous des formes innombrables, pour ce marquage/mutilation suivi de vénération phallique (exaltation érotique). C’est là son secret, et non pas du tout dans l’anamorphose des organes génitaux. 

Ainsi la bouche fardée est phallique (fard et maquillage font éminemment partie de l’arsenal de mise en valeur structurale du corps). Une bouche maquillée ne parle plus : lèvres béates, mi-ouvertes, mi-fermées, elles n’ont plus pour fonction de parler, ni de manger, ni de vomir, ni de baiser. [...] la bouche maquillée, objectivée comme bijou, dont l’intense valeur érotique ne vient pas du tout, comme on l’imagine, de son soulignement comme orifice érogène, mais, à l’inverse, de sa fermeture – le fard étant en quelque sorte le trait phallique, la marque qui l’institue en valeur d’échange phallique – bouche érectile, tumescence sexuelle par où la femme s’érige, et où le désir de l’homme viendra se prendre à sa propre image.

Médiatisé par ce travail structural, le désir, d’irréductible qu’il est lorsqu’il se fonde sur la perte, sur la béance de l’un à l’autre, devient négociable, en termes de signes et de valeurs phalliques échangées, indexées sur une équivalence phallique générale – chacun jouant contractuellement et monnayant sa jouissance propre en termes d’accumulation phallique – situation parfaite d’une économie politique du désir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 167-168

[ interdit ] [ manque ] [ artifices ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson