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guerres

Si l’enfer de l’au-delà n’intéresse plus grand monde, l’enfer terrestre est plus populaire que jamais : nous en voyons des images tous les jours à la télévision, et cela n’émeut plus guère. Comme nous l’annoncions en 1994, le XXIe siècle est bien parti pour en être l’apothéose : inauguré par l’effondrement des tours infernales du World Trade Center en 2001, suivi de la vague terroriste djihadiste, il se dirige tout droit vers l’enfer planétaire qu’annoncent la pollution généralisée, le surpeuplement et le dérèglement climatique. L’enfer des religions peut être relégué dans l’histoire des mythes, il peut fermer ses portes : nous avons ce qu’il faut sur terre, au-delà même des visions les plus sauvages des moines médiévaux. Mais le terme lui-même d’enfer, tellement galvaudé, a-t-il encore un sens ? L’évolution du mythe infernal est un bon indicateur des mutations éthiques à l’œuvre dans nos sociétés ; son dernier avatar révèle aussi les inquiétudes du monde contemporain face à un avenir plus incertain que jamais.

Auteur: Minois Georges

Info: Que sais-je ? Histoire de l'enfer

[ souffrances ] [ géhenne ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

russie

A un certain moment, nous avons eu l’idée d'un grand show patriotique. En demandant à notre public de nous indiquer ses héros, les personnages sur lesquels se fonde l'orgueil de la mère Russie, nous nous attendions aux grands esprits : Tolstoi, Pouchkine, Andrei Roublev, ou que sais-je, un chanteur, un acteur comme cela arriverait chez vous. Mais que nous ont donné les spectateurs, la masse mforme du peuple habitué à courber Ie dos et baisser Ie regard ? Que des noms de dictateurs. Leurs héros, les fondateurs de la patrie, coïncidaient avec une liste d'autocrates sanguinaires : Ivan Ie Terrible, Pierre Ie Grand, Lénine, Staline. On a ete obligés de falsifier les résultats pour faire gagner Alexandre Nevski, un guerrier au moins, pas un exterminateur. Mais celui qui a recueilli Ie plus de voix fut Staline. Staline, vous vous rendez compte ? C'est là que j'ai compris que la Russie ne serait jamais devenue un pays comme les autres. Non pas qu'il y ait eu un vrai doute.

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Le mage du Kremlin

[ historique ] [ dictateurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Qu'est-ce que la causalité ? Le rapport qui unit la cause à l'effet. Il y a des nuages, il va pleuvoir. J'entre dans l'eau, je vais me noyer. La terre tourne autour du soleil, demain sera pareil à hier. Lien causal partout autour de moi. Le monde est causal. Pas de miracles. J'enferme le monde dans la vision causale que j'en prends. Mais ne croyez-vous pas que le monde, le vrai monde, s'en fout, lui, de la causalité ? La neige se soucie-t-elle de savoir qu'elle provient de l'eau congelée ? Et la vapeur serait bien étonnée si on lui parlait de son père l'eau. D'autant qu'elle pourrait prétendre l'inverse avec autant de raison. Ce monde pourrait avoir un autre aspect que l'aspect causal. On pourrait l'habiller de tout autre vêtement, en venir à le voir sous un nouveau complet veston, une houppelande, un justaucorps, une toge, que sais-je ? Ce serait précisément faire un voyage dans la causalité, une excursion dans la "chose en soi" comme disent les philosophes.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'oeil du purgatoire

[ philosophie mécaniste ] [ réalité séquentielle ] [ causes-effets ] [ temporalité prison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Vous ne pouvez pas savoir, me répondit Monet, combien tout ce que vous venez de dire est véritable. C'est la hantise, la joie, la tourmente de mes journées. A ce point qu'un jour, me trouvant au chevet d'une morte qui m'avait été et m'était toujours chère, je me surpris, les yeux fixés sur la tempe tragique, dans l'acte de chercher machinalement la succession, l'appropriation des dégradations de coloris que la mort venait d'imposer à l'immobile visage. Des tons de bleu, de jaune, de gris, que sais-je ? Voilà où j'en étais venu. Bien naturel le désir de reproduire la dernière image de celle qui allait nous quitter pour toujours. Mais avant même que s'offrit l'idée de fixer des traits auxquels j'étais si profondément attaché, voilà que l'automatisme organique frémit d'abord aux chocs de la couleur, et que les réflexes m'engagent, en dépit de moi-même, dans une opération d'inconscience où se reprend le cours quotidien de ma vie. Ainsi de la bête qui tourne sa meule. Plaignez-moi, mon ami.

Auteur: Monnet Claude

Info: Rapporté par George Clémenceau dans : Claude Monnet intime, cité par Salva Rubio

[ seconde nature ] [ manie ]

 

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célébration

Et puis il y a dans les écoles de France, maintenant, le problème posé par les fêtes des Mères et des Pères. Quelles horreurs les enfants n'ont-ils pas à vivre, à l'occasion de ces fêtes !

Les enfants ont pour leur mère et pour leur père des sentiments intimes qui ne peuvent absolument pas coïncider avec les mièvreries qui leur sont dites en classe à ce sujet.

La "maman chérie", Dieu sait que ces mots-là, dans certaines familles, sont tout à fait hors de propos (parce que la mère est malade, dépressive, partie, a abandonné le foyer, est morte ... et que sais-je encore) : que font tous ces pauvres enfants avec ces fêtes des Mères qui ne font qu'enclaver le problème, alors qu'à cette occasion, justement, et en la préparant, ce pourrait être la fête de l'enfant lui-même, de son désir d'être né de l'union sexuelle de ses parents, qui a eu un sens, et qui en aura toujours un, le sens de son désir de vivre qui le relie à deux lignées à travers ceux qui l'ont conçu.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 181

[ critique ] [ violence uniformisante ] [ sentiment d'anormalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

Il est imaginable que le monde, la réalité, le cosmos - le terme importe peu - recèle un nombre de sections : vibratoires, inter dimensionnelles, que sais-je, qui nous sont totalement incompréhensibles. Je mets ceci en avant parce que nous paraissons très loin de nous figurer une explication "cohérente" du phénomène OVNIs. Il parait logique de penser, une fois établi un catalogue de toutes les manifestations rapportées, qu'il ne s'agit pas d'un phénomène seulement physique et que son rapport au "temps" nous échappe totalement. De plus nous sommes incapables de savoir dans quelle mesure il s'agit d'une réalité ou d'un effet psychique ? Il est aussi difficile de croire qu'il n'y ait qu'une cause ou entité unique dans cet "extérieur". Je pressens la derrière une multiplicité d'interactions, plusieurs plans "parallèles" ou "latéraux", un monde élargi, bien plus complexe que le notre, si simple, avec ses sempiternelles notions de temps, de matière et d'esprit. Ou alors sommes-nous une bio culture "test", mise en branle par quelque facétieuse entité, qui bricolerait, à temps perdu, quelque fourmilière biologique microbienne, sur un support sphérique offrant les conditions idoines pour ce faire ?

Auteur: Mg

Info: 18 juin 2009

[ extraterrestre ] [ question ]

 

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manipulation

Nous faisions une télévision barbare et vulgaire comme le veut la nature de ce média. Les Américains n’avaient plus rien à nous apprendre, en fait c’était nous qui repoussions les frontières du trash. Mais, de temps à autre, l’immémoriale âme russe émergeait des profondeurs. À un certain moment, nous avons eu l’idée d’un grand show patriotique. En demandant à notre public de nous indiquer ses héros, les personnages sur lesquels se fonde l’orgueil de la mère Russie, nous nous attendions aux grands esprits : Tolstoï, Pouchkine, Andreï Roublev, ou que sais-je, un chanteur, un acteur comme cela arriverait chez vous. Mais que nous ont donné les spectateurs, la masse informe du peuple habitué à courber le dos et baisser le regard ? Que des noms de dictateurs. Leurs héros, les fondateurs de la patrie, coïncidaient avec une liste d’autocrates sanguinaires : Ivan le Terrible, Pierre le Grand, Lénine, Staline. On a été obligés de falsifier les résultats pour faire gagner Alexandre Nevski, un guerrier au moins, pas un exterminateur. Mais celui qui a recueilli le plus de voix fut Staline. Staline, vous vous rendez compte ? C’est là que j’ai compris que la Russie ne serait jamais devenue un pays comme les autres. Non pas qu’il y ait eu un vrai doute.

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Le mage du Kremlin

[ aveuglement patriotique ] [ opinion publique ] [ propagande ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

question

Le voyage astral véritable, souvent le moins tape-à-l’oeil, est celui que l'écrivain sincère, désintéressé et indépendant va chercher au fond de lui afin de reformuler un réel complexe et acceptable, acceptable parce qu'il rend cohérente une singularité personnelle quasi indicible qui parvient, vaille que vaille, à s'intriquer avec celle du lecteur. C'est une communication télépathique compréhensive, ouverte et élargie parce que rien ne vient interrompre le dialogue de deux solitudes respectives.

Communication limitée aussi puisqu'émetteur et récepteur usent de conventions subjectives, restreintes pas leurs éducations, les époques, lieux, habitudes, etc... et, par-dessus tout, par les sens de leur espèce propre et le langage qui en a émergé. Il semble alors que tout gourou - ou autre voyageur sidéral et sidérant -, s'il veut parvenir à transmettre des trucs d'autres dimensions atemporelles, niveaux vibratoires ou que sais-je, devra se doubler d'un écrivain de tout premier ordre puisque capable d'embarquer son lecteur dans un voyage compréhensible, convainquant et dépaysant... qu'il parvient à conjuguer avec sa singularité à lui.

Ainsi de manière générale les bons écrivains de SF me paraissent cent coudées devant tous les voyants, clairvoyants, réincarnés avertis et autres spécialistes des sorties extra-corporelles que j'ai pu lire ou écouter. Il sera peut-être utile que quelqu'un un jour sache aborder l'idée que voyages intérieurs et extérieurs sont identiques, mais de points de vue décalés, et que vouloir les faire coïncider est simplement ridicule. L'exemple qui me vient à l'esprit est celui de ce rêve, très clair, où un camarade, disparu récemment, vient me dire au revoir. Certains diront que c'est mon inconscient qui travaille, d'autres parleront de télépathie. Faut-il séparer les deux ?

Auteur: Mg

Info: 8 avril 2020

[ songe ] [ réalité ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

métropolisation

Bref, on se modernisait, à part les retardataires, ceux des générations "sacrifiées" : qu’ils se cachent, ceux-là ! et qu’on les oublie… sauf, bien entendu, pour le payement des impôts. […] Payez pour les sanatoriums et les hôpitaux de Modernopolis – de toute Modernopolis -, qui, de plus en plus, aura besoin de retaper le matériel humain qu’elle abîme, les poumons qu’elle essouffle, les reins qu’elle use, les cerveaux qu’elle fatigue. […] Ne nous laissons pas arrêter par de si mesquines apparences, écoutons les prometteurs, les bâtisseurs, les artisans d’urbanisme, de modernisme – ceux qui voient grand, et vaste, et riche, et "cher" ! Recrutons de la main d’œuvre, renouvelons les villes, élevons des gratte-ciel, remplaçons les vieilles rues par deux ou trois voies superposées ; après quoi, tout sera encore plus complexe, plus coûteux, plus épuisant pour les reins, pour les cerveaux, pour les finances : mais au moins, si nous devons en crever, nous en crèverons au nom du Progrès !
[…]
Car il en avait, des projets grandioses : non seulement pour l’Urbanisme, l’Hygiène, les Sanatoriums, Préventoriums, et pour la modernisation du Travail – "tayloriser", "standardiser", "américaniser" - , mais aussi, et surtout, dans son domaine spécial de technicien, pour l’exploitation rationnelle, intégrale, de toute la Houille blanche du Dauphiné. C’était un cerveau "géométrique" et "mécanique" : l’irrégularité géographique l’exaspérait ; eh bien ! il la ramènerait à la logique et à la raison. Discipliner les chutes d’eau, étager les réservoirs avec une régularité de godets ou de monte-charge, convergeant tous vers le bassin de Grenoble, creuser et cimenter le lit de l’Isère, du Drac, de la Romanche, ménager d’immenses champs d’inondation – l’Agriculture dût-elle en crever -, supprimer les boucles qui gênent l’écoulement normal des crues… que sais-je encore ? rogner les angles, tailler des pans de montagne…

Auteur: Lote René

Info: Dans "Modernopolis. La comédie humaine et le progrès"

[ urbanisation ] [ absurde ] [ homme-nature ] [ fuite en avant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

instant de la mort

Le nazi mit en rang ses hommes pour atteindre, selon les règles, la cible humaine. Le jeune homme dit: "Faites au moins rentrer ma famille". Soit: la tante (94 ans), sa mère plus jeune, sa sœur et sa belle-sœur, un long et lent cortège, silencieux, comme si tout était déjà accompli.

Je sais - le sais-je - que celui que visaient déjà les Allemands, l'attendant plus que l'ordre final, éprouva alors un sentiment de légèreté extraordinaire, une sorte de béatitude (rien d'heureux cependant), - allégresse souveraine ? La rencontre de la mort et de la mort ?

A sa place, je ne chercherai pas à analyser ce sentiment de légèreté. Il était peut-être tout à coup invincible. Mort - immortel. Peut-être l'extase. Plutôt le sentiment de compassion pour l'humanité souffrante, le bonheur de n'être pas immortel ni éternel. Désormais, il fut lié à la mort, par une amitié subreptice.

À cet instant, brusque retour au monde, éclata le bruit considérable d'une proche bataille. Les camarades du maquis voulaient porter secours à celui qu'ils savaient en danger. Le lieutenant s'éloigna pour se rendre compte. Les Allemands restaient en ordre, prêts à demeurer ainsi dans une immobilité qui arrêtait le temps.

Mais voici que l'un d'eux s'approcha et dit d'une voix ferme : "Nous, pas allemands, russes", et, dans une sorte de rire : "armée Vlassov", et il lui fit signe de disparaître.

Je crois qu'il s'éloigna, toujours dans le sentiment de légèreté, au point qu'il se retrouva dans un bois éloigné, nommé "Bois des bruyères", où il demeura abrité par les arbres qu'il connaissait bien. C' est dans le bois épais que tout à coup, et après combien de temps, il retrouva le sens du réel. Partout, des incendies, une suite de feu continu, toutes les fermes brûlaient. Un peu plus tard, il apprit que trois jeunes gens, fils de fermiers, bien étrangers à tout combat, et qui n'avaient pour tort que leur jeunesse, avaient été abattus.

Auteur: Blanchot Maurice

Info: L'instant de ma mort

[ sauvé par le gong ] [ miraculé ] [ in extremis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel