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joie

Celui qui l’a vue l’admire comme la souveraine Beauté, est frappé à la fois de stupeur et de plaisir, ressent un saisissement qui n’a rien de douloureux, aime d’un véritable amour, d’une ardeur sans égale.

Auteur: Plotin

Info: Les Ennéades VI 7

[ expansion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chantier

Après une courte sieste, le charpentier se levait, le menuisier reprenait sa brouette, les maçons réveillaient les manœuvres endormis, et tout ce peuple muet se remettait à cingler comme une enclume sous le marteau du labeur. Octavio éprouvait un profond saisissement devant ce spectacle. Chacun y était aussi autonome et aussi nécessaire qu'un mot dans la musique d'une phrase.

Auteur: Bonnefoy Miguel

Info: Le Voyage d'Octavio

[ organisation ] [ analogie ] [ interdépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égoïsme

M. de Laitre racontait un jour l'histoire suivante : " Vous savez comme j'aime S*** ; j'étais hier à la chasse avec lui ; son cheval se cabra et se renversa sur lui. Je volai à son secours. J'avais un saisissement affreux. Je dégageai S*** de dessous son cheval ; il n'avait aucune blessure, mais il était d'une pâleur effrayante, je vis qu'il allait s'évanouir.
Heureusement que je porte toujours sur moi un flacon plein d'eau-de-vie ; je le tirai de ma poche, et je l'avalai, car je sentis que j'allais moi-même me trouver mal.

Auteur: Genlis Madame de

Info: Souvenirs de Félicie

[ anecdote ]

 

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Grèce antique

En voyant la façon dont étaient exprimées, en ce début de notre culture, ces idées que les Grecs découvraient alors et qu’ils développaient avec une merveilleuse clarté, j’ai très souvent éprouvé cette espèce de saisissement qu’apporte la présence de la beauté. Je ne veux pas dire par là que les Grecs étaient des optimistes béats, peignant la vie sous des couleurs absolument charmantes et douces ! Ils sont les inventeurs de la tragédie, ils connaissent la violence, la guerre, la mort ; mais ils ont eu conscience de tout ce qu’il y a d’émouvant, de magnifique, de stimulant même dans la vie humaine, et ils ont su le dire de manière incomparable. 

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Une certaine idée de la Grèce, 2003, Éditions de Fallois, 2006

[ fondation occidentale ] [ émotion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

peinture

Sur le chemin de Genève, nous nous arrêtâmes une journée à Bâle, où mon mari voulait voir une toile de Holbein dont il avait entendu beaucoup parler ; une déposition de Croix. Déjà, le corps du Christ supplicié, tel que le représente le peintre, se décompose ; le visage tuméfié et ensanglanté fait frémir d’horreur. Mon mari semblait écrasé ; il s’arrêta net devant le tableau, comme foudroyé (on en trouve une réminiscence dans L’Idiot). Mon état de santé m’interdisant de regarder longuement l’effrayante toile, je poursuivis seule la visite du musée. Revenant après une vingtaine de minutes, je retrouvai mon mari au même endroit. Son visage bouleversé avait cette expression de frayeur dont j’étais familière et qui, habituellement, précédait une crie d’épilepsie.

Auteur: Dostoïevski Anna Grigorievna Snitkine

Info: Extrait des "Mémoires " dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 228

[ émotion ] [ saisissement ] [ impressions ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

médium

Le mari traça quelques lignes en l’air, jusqu’à ce qu’elle se mette à trembler et que ses yeux se ferment. Puis il ressortit. Elle se saisit immédiatement de ma main droite et commença à parler, sans attendre mes questions, d’une voix tremblante, mais l’élocution étonnamment fluide. Je ne pus malheureusement pas retenir grand-chose, ni rien noter. Elle dit, que j’avais beaucoup à lutter, que souvent le sol se dérobait sous mes pieds, que bien des gens se mettaient en travers de mes projets ; que j’étais trop bon, trop désintéressé. Mais que je devais rester ferme et continuer comme j’avais commencé ; qu’il y avait des gens qui m’aidaient, pas avec de l’argent, mais avec des mots. Qu’à la fin, je me frayerais un passage, comme un héros, "pas tout à fait dans ce domaine", "quelques changements seront encore nécessaires". Que tout ce que je pourrais, c’est subvenir à mes besoins, "me maintenir à flot", mais que je ne deviendrais pas riche ; la satisfaction de la reconnaissance ne se ferait pas attendre longtemps, etc. Puis elle s’arrêta soudain de parler.

Ces phrases beaucoup trop générales semblent toutefois avoir éveillé en moi certains affects (de nature infantile) ; je ressentais une sorte de saisissement auquel, du reste, je me laissai aller ensuite, intentionnellement, voulant ainsi favoriser l’expérience. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 20 novembre 1909

[ prophétie ] [ avenir ] [ analyse ]

 
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infigurable

Et si nous revenons à la solitude, il devient de plus en plus clair qu'elle n'est pas une chose qu'il nous est loisible de prendre ou de laisser. Nous sommes solitude. Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout.

Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et partir de cette vérité ! Sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous aurons échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini. Seul un homme qui serait placé brusquement, et sans y avoir été aucunement préparé, de sa chambre au sommet d'une haute montagne, éprouverait quelque chose de pareil : une insécurité sans égale, un tel saisissement venu d'une force inconnue, qu'il en serait presque détruit. S'il imaginait qu'il va tomber, ou être jeté dans l'espace, ou encore éclater en mille morceaux, quel monstrueux mensonge son cerveau devrait-il inventer pour qu'il puisse recouvrer ses sens et les mettre en ordre ! Ainsi pour celui qui devient solitude, toutes les distances, toutes les mesures changent.

Beaucoup de ces changements sont subits. Comme chez cet homme au sommet de la montagne, naissent en lui des images extraordinaires, des sentiments étranges qui semblent défier sa résistance. Mais il est nécessaire que nous vivions cela aussi. Nous devons accepter notre existence aussi complètement qu'il est possible.

Au fond, le seul courage qui nous est demandé est de faire face à l'étrange, au merveilleux, à l'inexplicable que nous rencontrons.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info:

[ réel ] [ radicalement autre ] [ changement de point de vue ]

 

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première fois

Il la saisit à bras le corps, rageusement, comme affamé d’elle ; et il parcourait de baisers rapides, de baisers mordants, de baisers fous, toute sa face et le haut de sa gorge, l’étourdissant de caresses. Elle avait ouvert les mains et restait inerte sous ses efforts, ne sachant plus ce qu’elle faisait, ce qu’il faisait, dans un trouble de pensée qui ne lui laissait rien comprendre. Mais une souffrance aiguë la déchira soudain ; et elle se mit à gémir, tordue dans ses bras, pendant qu’il la possédait violemment.

Que se passa-t-il ensuite ? Elle n’en eut guère le souvenir, car elle avait perdu la tête ; il lui sembla seulement qu’il lui jetait sur les lèvres une grêle de petits baisers reconnaissants.

Puis il dut lui parler et elle dut lui répondre. Puis il fit d’autres tentatives qu’elle repoussa avec épouvante ; et comme elle se débattait, elle rencontra sur sa poitrine ce poil épais qu’elle avait déjà senti sur sa jambe et elle se recula de saisissement.

Las enfin de la solliciter sans succès, il demeura immobile sur le dos.

Alors elle songea ; elle se dit, désespérée jusqu’au fond de son âme, dans la désillusion d’une ivresse rêvée si différente, d’une chère attente détruite, d’une félicité crevée : "Voilà donc ce qu’il appelle être sa femme ; c’est cela ! c’est cela !"

Et elle resta longtemps ainsi, désolée, l’œil errant sur les tapisseries du mur, sur la vieille légende d’amour qui enveloppait sa chambre.

Mais, comme Julien ne parlait plus, ne remuait plus, elle tourna lentement son regard vers lui, et elle s’aperçut qu’il dormait ! Il dormait, la bouche entr’ouverte, le visage calme ! Il dormait !

Elle ne le pouvait croire, se sentant indignée, plus outragée par ce sommeil que par sa brutalité, traitée comme la première venue. Pouvait-il dormir une nuit pareille ? Ce qui s’était passé entre eux n’avait donc pour lui rien de surprenant ? Oh ! elle eût mieux aimé être frappée, violentée encore, meurtrie de caresses odieuses jusqu’à perdre connaissance.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 97-98

[ point de vue féminin ] [ baise ] [ relation sexuelle ] [ déception ]

 

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