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censure

On ne saurait trop conseiller à ce garde des Sceaux de ne pas perdre son temps à modifier la loi de 1881 sur la liberté d’expression mais de la supprimer sans façon, car très bientôt elle ne servira plus à rien dans la mesure où, par la grâce des sanctions qu’il prépare, c’est l’expression en soi, toute possibilité d’expression quelle qu’elle soit, et non pas seulement ses "abus" comme par le passé, qui va disparaître. Et nul ne s’en alarmera puisque, une fois de plus, "dans le silence de l’abjection", l’on n’entendra "retentir que la chaîne de l’esclave et la voix du délateur". Sauf que le délateur, aujourd’hui, loin de raser les murs, couvert de crachats et de honte, tient sous le nom jamais tout à fait revendiqué de communautariste le haut du pavé, dicte ses volontés au ministre de la Justice et déploie son hystérie sans limites sous forme de lois imposées, via les médias amplificateurs, au nom de la tolérance et de la liberté.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1574

[ interdits ] [ police de la pensée ] [ politiquement correct ]

 

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antisémitisme

Au moment même de leur essor culturel, les Juifs du Nord de la France subissent leurs premières persécutions (ceux du Midi en avaient connu dès l'an mille, ponctuellement). La première croisade, ou plus exactement ses éléments incontrôlés (bandes de Pierre L'Ermite), fait des pogroms de Rouen à Cologne, obligeant tout le moins ses victimes, réputées ennemies du Christ, à se convertir ou à payer rançon. Le calme revient, mais il s'écoule à peine un jubilé et voilà qu'en 1146, lors du départ de la seconde croisade, la persécution reprend. Il s'agit toujours des "autonomes" : le moine Raoul, prêcheur non autorisé d'allure érémétique, incite au meurtre, en Rhénanie ; saint Bernard fait entrer dans le rang ce disciple dévoyé et préconise le respect des Juifs. Il cite la phrase de saint Paul et s'inspire de textes de saint Augustin pour aboutir à la position suivante : si le peuple juif est voué à la dispersion et à l'itinérance, c'est la sanction du refus de reconnaître la divinité de Jésus (Historiquement pourtant, la dispersion du peuple juif a précédé de beaucoup l'époque du christ).


Auteur: Barthélemy Dominique

Info: Nouvelle histoire de la France médiévale (3) L'ordre seigneurial, XIe-XIIe siècle, 524 - [Points Histoire H203, p. 177]

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réciprocité

C'est "dans" la chose donnée que se trouve la "force" qui contraint le récipiendaire à redonner. C'est un concept de chez nous les maoris de Nouvelle Zélande qui est de portée générale : les choses échangées, les taongas, y sont dotées d'un esprit, le hau. Loin d'être inertes, c'est d'elles que vient l'obligation qui pèse sur le donataire.

Le hau est la force des choses, qui explique que je dois te donner la chose (taonga) que l'on m'a donnée en échange de celle que tu m'avais préalablement donnée : "Cette taonga qui m'est offerte par un tiers, c'est le hau des taongas qui m'avaient été donnés par toi auparavant." 

Le hau est comme une obligation de rendre en dehors de tout "marché", sans "prix fixé". Le hau n'est donc pas une contrepartie fixée à l'avance comme lors d'un contrat chez les occidentaux. Ce qui est fixé, c'est qu'il faut une contrepartie de la chose donnée. Le hau comporte une dimension de justice et de sanction. "Si je ne conservais ce deuxième taonga que pour moi, il pourrait m'en venir du mal, sérieusement, même la mort".

Auteur: Ranapiri Tamati

Info: Extrait de l'Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques de Marcel Mauss,  via l'analyse qu'en fait Nicolas Olivier dans "Le hau  : de l'esprit à la contrepartie"

[ rapports humains ] [ potlatch ] [ superstition ] [ tribalisme ] [ troc spirituel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décharné

Impossible, quoi qu'il en soit, de comprendre l'objet de ces stigmatisations du "gros" sans mesurer la vision tout aussi redoutée du "maigre". L'obligation affirmée d'un "équilibre". [...] Le danger de cette maigreur serait de faire disparaître ce qu'une graisse "normale" est censée promouvoir : volume et modulation de formes. D'où la description fortement alarmée de la maigreur elle-même : "exténuation extrême" du corps, reconnaissable à "la lâcheté de la peau lorsque, étant attirée haut avec le bout des doigts, se sépare facilement d'avec la chair". D'où encore la sanction sociale possible de cette maigreur : le renvoi brutal de Hosse Clichtove comme "confesseur royal" en 1517 pour "excès de maigreur", ou l'ironie de Brantôme sur ces femmes "si décharnées que le plaisir et la tentation en sont bientôt passés" ; voire celle de l'Arétin, sur la "garce du couvent", femme jugée "revêche et sans grâce" que la maigreur transformerait en "figure de possédée". La maigreur alarme, rappelle la famine, la peste, les décharnements. Elle est dessèchement, aspérité, faiblesse, ce qui, dans l'imaginaire ancien, s'oppose aux ressorts de la vie. Elle profile l'inéluctable, le chemin de la vieillesse, celui de la mort : "Il n'y a rien qui dessèche comme l'âge bien que ce soit lentement."

Auteur: Vigarello Georges

Info: Les métamorphoses du gras : Histoire de l'obésité du Moyen Age au XXe siècle

[ inquiétante ] [ mince ] [ émacié ]

 

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interdictions

La Ville de Paris, qui n’a que de bonnes idées, s’apprête à proposer aux douze mille cafés, hôtels et restaurants de la capitale d’adopter le label "Établissement sans tabac". Proposer, c’est adopter. Soixante et un pour cent des personnes qui ne fréquentent jamais ni bars ni restaurants viennent de déclarer qu’elles s’y rendraient si elles ne risquaient pas d’y apercevoir un rond de fumée à l’horizon. C’est tout à fait comme si, du temps où les maisons closes existaient encore, on avait exigé que les prostituées en soient bannies afin que l’on puisse s’y rendre en famille, le dimanche, avec la grand-mère et les enfants en bas âge. [...] Purger l’homme de l’humain, toujours instable et dangereux, remplacer le concret incontrôlable par de l’abstrait programmé n’est plus un rêve mais un travail de chaque instant ; et d’autant plus drôle qu’il y a des sanctions à la clé : en même temps que le label "Établissement sans tabac", la Ville de Paris va en effet proposer des "stickers" comportant un numéro de téléphone que l’on pourra appeler si par hasard, dans ces établissements sans tabac, on a repéré un mégot écrasé, ou même peut-être entendu chuchoter le mot "cigarette". Ainsi, à la joie de respirer sans entraves, s’ajoutera le plaisir de dénoncer sans frein.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1746

[ totalitarisme du bien ] [ maternification ]

 

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besoin de punition

Qu’il me soit plus facile de prendre la parole, quand cette parole a pour but de dire "non" à l’injustice que de prendre la parole pour dire "oui" à la justesse tient à ceci : dire "non" à l’injustice, même si c’est là un acte moral louable, n’est pas l’équivalent du fait de dire "oui" à la justice.

Répondre "oui" à ce qu’a de juste la révélation de la dette symbolique par le signifiant sidérant implique de pouvoir soutenir ce que je ne comprends pas : le non-savoir dans lequel je suis sur la façon d’acquitter cette dette. 

Ce "oui" implique ainsi de résister à la tentation de substituer à la possibilité de soutenir ce non-savoir la possibilité de m’en acquitter en m’engageant dans la voie de la culpabilité surmoïque : voie où je pourrai cesser d’ignorer ce dont je suis coupable. L’expérience analytique nous apprend, à cet égard, que le sujet, pour échapper à la question du non-savoir, ne demande qu’à assumer le fait d’être réellement accusé, pour peu qu’il sache exactement de quel chef d’accusation il est coupable : il n’est pas exceptionnel de voir un sujet commettre une faute réelle pour être mis en rapport avec une loi qui cesse de se manifester comme questionnante pour devenir purement sanctionnante, énonçant clairement quel est le délit et de quel prix il doit être payé.

Auteur: Didier-Weill Alain

Info: "Les trois temps de la loi", éditions du Seuil, 1995, page 188. En langue allemande Bejahung (affirmation au sens de " confirmation ", se distingue de Behauptung (affirmation au sens de "assertion ")

[ ignorance ] [ refoulement ] [ Bejahung ] [ subjectivation ]

 

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dictature sécuritaire

Les gouvernements ont carte blanche pour adopter les mesures d'exception qu'ils souhaitent. Je ne sais pas si vous avez suivi ça, ça se passait en Lettonie cette semaine, [...] ils ont suspendu les députés lettons de présence au Parlement qui ne sont pas vaccinés et qui, évidemment, défendent le droit des lettons à ne pas se vacciner s'ils ne le souhaitent pas. Ils ont été interdits. C'est fascinant. C'est un coup d'État. C'est-à-dire qu'on interdit des députés d'opposition de participer aux sessions parlementaires, alors qu'ils représentent des électeurs, parce qu'ils ne participent pas du grand projet. Toute l'Union européenne devrait être vent debout contre cette attaque contre la démocratie. Pas du tout. C'est le silence total. Il n'y a pas une seule demande de sanction. Rien. Des demandes de sanction contre Orban, quand il se mêle de politique migratoire ou quand il refuse que Soros étende son influence dans son pays, là oui d'accord, Bruxelles immédiatement communiquait appel à sanction. En Pologne, quand ils refusent que le lobby pédo-LGBT essaie de laver le cerveau des enfants pour les transformer en travelos, pareil : appel à sanction, Emmanuel Macron hurle sur tous les toits, [...] on n'entend qu'eux. Là on a un Parlement d'un état membre de l'Union européenne qui suspend carrément des parlementaires en leur interdisant de participer au vote, il ne se passe rien. C'est normal, c'est au nom du covidisme.

Auteur: Anonyme

Info: Transcription d'un extrait du podcast de Démocratie participative S06E41

[ prétexte sanitaire ] [ justice à deux vitesses ] [ covid-19 ]

 

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biographie

[A propos de Simone Weil] Née à Paris en 1909, ancien élève d'Alain, elle entra très jeune à l'Ecole normale supérieure et passa brillamment l'agrégation de philosophie. Elle enseigna ensuite dans divers lycées et se mêla très tôt à la politique. Il va sans dire que ses convictions révolutionnaires qu'elle manifestait sans le moindre souci des convenances professionnelles ou mondaines lui attirèrent quelques ennuis administratifs qu'elle accueillit avec un dédain transcendant. À un inspecteur général qui la menaçait de sanctions pouvant aller jusqu'à la révocation, elle répondit en souriant : "Monsieur l'Inspecteur, j'ai toujours considéré la révocation comme le couronnement normal de ma carrière."  Elle milita dans les rangs de l'extrême-gauche, mais elle n'adhéra jamais à aucune formation politique, se bornant à défendre les faibles et les opprimés quels que soient leur parti ou leur race. Voulant partager à fond le sort des pauvres, elle demanda un congé et s'embaucha dans les usines Renault où, sans révéler à personne sa qualité, elle travailla pendant un an comme fraiseuse. Elle avait loué une chambre dans un quartier ouvrier et vivait uniquement du maigre produit de son travail. Une pleurésie vint interrompre cette expérience. Au moment de la guerre d’Espagne, elle s’engagea dans les rangs des Rouges, mais elle eut à cœur de ne jamais se servir de ses armes et fut une animatrice plutôt qu’une combattante. Un accident physique (elle s’était par inadvertance ébouillanté les pieds) la fit ramener en France.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10

[ caractère ] [ intransigeance ]

 
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détermination

Dans cette histoire [la fable des disques blancs et des disques noirs], un couple de signes distinctifs, blanc ou noir, permet de discriminer le rapport d’un sujet avec deux autres. Chaque sujet se repère en se référant à la recherche que font ces deux autres en fonction de ce qu’ils voient de lui-même et de l’un d’entre eux. Les trois passent par une succession d’oscillations synchrones qui finit par les déterminer de façon conclusive à ce que j’appellerai ici un Wahl, un choix fondamental, par quoi chacun décide de ce qu’il est effectivement, blanc ou noir, et s’avère prêt à le déclarer, ce pour quoi la fable est construite.

Eh bien, n’est-ce pas là ce qui nous est familier dans la structure de la pulsion ?

Nous y trouvons l’identification relative, la dénégation, le refus d’articuler, la défense, qui sont aussi cohérents avec la pulsion que l’envers et l’endroit d’une même chose. L’affaire se conclut par une décision qui devient pour le sujet la marque de ce que, en fait, il fait toujours le même choix, dans les mêmes situations. Ce pouvoir de répétition, nous l’appelons selon les sujets comme nous pouvons – une tendance masochiste, un penchant à l’échec, le retour du refoulé, l’évocation fondamentale de la scène primitive – il ne s’agit que d’une seule et même chose, la répétition, dans le sujet, d’un type de sanction dont les formes dépassent de beaucoup les caractéristiques du contenu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 466

[ inconscient ]

 
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oraison funèbre

Le cœur ne peut errer. La chair est un songe, elle se dissipe ; cet évanouissement, s’il était la fin de l’homme, ôterait à notre existence toute sanction. Nous ne nous contentons pas de cette fumée qui est la matière ; il nous faut une certitude. Quiconque aime sait et sent qu’aucun des points d’appui de l’homme n’est sur la terre ; aimer, c’est vivre au delà de la vie ; sans cette foi, aucun don profond du cœur ne serait possible. Aimer, qui est le but de l’homme, serait son supplice ; ce paradis serait l’enfer. Non ! disons-le bien haut, la créature aimante exige la créature immortelle ; le cœur a besoin de l’âme...

Le prodige de ce grand départ céleste qu’on appelle la mort, c’est que ceux qui partent ne s’éloignent point. Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre monde de ténèbres. Ils sont en haut et tout près. Oh ! qui que vous soyez, qui avez vu s’évanouir dans la tombe un être cher, ne vous croyez pas quittés par lui. Il est toujours là. Il est à côté de vous plus que jamais. La beauté de la mort, c’est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L’être pleuré est disparu, non parti. Nous n’apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents.

Auteur: Hugo Victor

Info: Prononcé sur la tombe d’Émilie de Putron à Guernesey, le 19 janvier 1865. Elle était la fiancée de son fils cadet François-Victor, qui décèdera comme elle de la tuberculose en 1873.

[ au-delà ]

 
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