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pipi

- Tu n'as pas de sang dans les urines?
- Non ! répondis-je, effrayé.
- Alors, pisse donc dans la dame-Jeanne. C'est bon pour les dents.
- L'urine?
- Les Anciens le savaient déjà : l'urine de grand garçon est ce qu'il y a de mieux pour blanchir les dents.
- Ne me dis pas qu'il faut la boire?
- Non, on se rince la bouche. Si tu étais plus lettré, tu saurais que Strabon relevait déjà cette coutume des peuples ibériques de se laver les dents à l'urine..., coutume que Rome a adoptée, et l'urine espagnole y est devenue à la mode. Oui, monsieur, les pissades de nos aïeux se sont exportées au cœur de l'empire dans de riches vases d'onyx.

Auteur: Alfonso Mateo-Sagasta

Info: Voleurs d'encre

[ dentifrice ]

 

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penser

Il est bien triste d'avoir des idées et de ne savoir pas au juste la nature des idées.
Je l'avoue ; mais il est bien plus triste et beaucoup plus sot de croire savoir ce que l'on ne sait pas. Mais, si vous ne savez pas positivement ce que c'est qu'une idée, si vous ignorez d'où elles viennent, vous savez du moins par où elles vous viennent ?
Oui, comme les anciens Egyptiens, qui ne connaissant pas la source du Nil, savaient très bien que les eaux du Nil leur arrivaient par le lit de ce fleuve. Nous savons très bien que les idées nous viennent par les sens ; mais nous ignorons toujours d'où elles partent. La source de ce Nil ne sera jamais découverte.

Auteur: Voltaire

Info: Dictionnaire philosophique, Garnier 1967.<p.555-556>

 

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imagination

Oh! c'est elle, la bête qui n'existe pas.
Eux, ils n'en savaient rien, et de toute façon
- son allure et son port, son col et même la lumière
calme de son regard - ils l'ont aimée.

Elle, c'est vrai, n'existait point. Mais parce qu'ils l'aimaient
bête pure, elle fut. Toujours ils lui laissaient l'espace.
Et dans ce clair d'espace épargné, doucement,
elle leva la tête, ayant à peine besoin d'être.

Ce ne fut pas de grain qu'ils la nourrirent, mais
rien que, toujours, de la possibilité d'être.
Et cela lui donna, à elle, tant de force.

qu'elle s'en fit une corne à son front. L'unicorne.
Et puis s'en vint de là, blanche, vers une vierge,
et fut dans le miroir d'argent et puis en elle.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: les Sonnets à Orphée

[ création ] [ poème ]

 

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illusion

Ne parle de liberté. Ils sont tous bons pour parler de liberté. Liberté par-ci, liberté par là. Ils en ont plein la bouche. Mais bon Dieu, t'en fais quoi de ta liberté ? Si t'as pas un rond, pas de boulot, t'as toute la liberté du monde mais tu sais pas quoi en faire. Tu pars. Et où tu vas ? Et comment tu y vas ? Les clochards sont les plus libres de la terre et ils crèvent congelés sur les bancs des parcs. La liberté est un mot qui sert seulement à baiser les gens. Tu sais combien de cons sont morts pour la liberté alors qu'ils savaient même pas ce que c'était ? Tu sais qui c'est, les seuls à l'avoir ? Les gens qui ont du pognon. Ceux-là oui...

Auteur: Ammaniti Niccolò

Info: Comme dieu le veut

[ indépendance ] [ argent ] [ pouvoir ]

 

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perdu

Croire au village, c'est donner une limite à sa vie ; c'est lui croire un sens, et elle n'en a pas. C'est un peu sot de s'imaginer que nous avons une raison d'être là plutôt qu'ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi faire ? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie. Une fuite résignée. Être n'importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l'univers nous était réservé. N'ayons pas d'orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes, et nous serions pleins de pitié pour nous-mêmes. Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement. Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe. Rappelons-nous que ce monde n'a aucun sens.

Auteur: Renard Jules

Info: Journal, Robert Laffont, Bouquins 1990 <3 novembre 1906 p.854>

 

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justice

Traitons à l'acide l'idée de "droit". Les plus sages des anciens savaient déjà que la force est la source du droit et que celui-ci n'est qu'une fonction de la force. Supposons deux plateaux de balance ; sur l'un se trouve un gramme et sur l'autre une tonne, je suis sur l'un, et les autres, c'est-à-dire "Nous", l'État Unique, sont sur l'autre. N'est-il pas évident qu'il revient au même d'admettre que je puis avoir certains "droits" sur l'État Unique que de croire que le gramme peut contrebalancer la tonne ? De là une distinction naturelle : la tonne est le droit, le gramme le devoir. La seule façon de passer de la nullité à la grandeur, c'est d'oublier que l'on est un gramme et de se sentir le millionième partie d'une tonne...

Auteur: Zamiatine Evgueni

Info: Nous autres, Note 20

[ humilité ] [ société ] [ pouvoir ] [ solidarité ]

 

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portrait

Son visage était ...délicatement modelé, mais à vrai dire ses traits avaient cette délicatesse qu'on voit à certains animaux, au cerf, disons, ou au renard. Une délicatesse qui constituait le pendant naturel d'un esprit inquiet, la délicatesse de quelqu'un qui attendait toujours plus : attendait, redoutait ou espérait - ce qui, pour lui, tout au moins, revenait sans doute au même. À une époque très ancienne, il existait des hommes natifs de l'horizon - Kyrre me l'apprit un jour, au détour d'une de ses histoires -, et comme ils voyaient plus loin que n'importe qui, les gens en firent leurs guetteurs, sentinelles silencieuses et détachées, qui savaient ce qui allait arriver mais n'en percevaient jamais vraiment l'importance, veilleurs des cieux capables de signaler - mais jamais d'interpréter - les dessins dans les étoiles. Martin Crosbie était un de ceux-là.

Auteur: Burnside John

Info: L'été des noyés

[ littérature ] [ vigie ] [ littérature ]

 

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religions

La conception monothéiste de Mardouk peut être considérée comme certaine, puisque la forme de la liste divine [étudiée plus haut] est sans équivoque, et son contenu perpétue ce qui a déjà été remarqué dans l'ancienne religion mésopotamienne des temps archaïques. La période paléo-babylonienne vit l'absorption des dieux voisins de Babylone dans la personne de Mardouk. On observe au premier millénaire que les dieux des grands sanctuaires subirent le même sort. Bien entendu nous ignorons si le phénomène fut général. Les fidèles de base honorant le dieu Sîn ne savaient probablement pas que leur dieu n'était qu'un aspect du dieu unique, et sûrement les prêtres de ce dieu-lune à Harran n'acceptaient pas cette idée. Il est même possible que dans les cercles cultivés de Babylone tout le monde n'ait pas partagé cette opinion. Mais sans aucun doute possible, elle existait.

Auteur: Wilfred George Lambert

Info: Babylonian Creation Myths, p. 265, Vers un monothéisme de synthèse et d'accrétion à la fin de l'époque babylonienne. *Grand dieu babylonien

[ historique ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Nulle façon de penser ou d’agir, si ancienne soit-elle, ne saurait être acceptée sans preuve. Ce que chacun répète en écho ou passe sous silence comme vrai aujourd’hui, peut demain se révéler mensonge, simple fumée de l’opinion, que d’aucuns avaient prise pour le nuage appelé à répandre sur les champs une pluie fertilisante. Ce que les vieilles gens disent que vous ne pouvez faire, vous vous apercevez, en l’essayant, que vous le pouvez fort bien. Aux vieilles gens les vieux gestes, aux nouveaux venus les gestes nouveaux. Les vieilles gens ne savaient peut-être pas suffisamment, jadis, aller chercher du combustible pour faire marcher le feu ; les nouveaux venus mettent un peu de bois sec sous un pot, et les voilà emportés autour du globe avec la vitesse des oiseaux, de façon à tuer les vieilles gens, comme on dit.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou La vie dans les bois

[ efficacité ] [ accélération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Toute prétention à une supériorité quelconque, sauf dans le domaine technologique, qu'ont pu entretenir les nations chrétiennes, a, en ce qui me concerne, été réduite à néant par l'existence même du IIIe Reich. Les Blancs furent et sont encore stupéfaits par l'holocauste dont l'Allemagne fut le théâtre. Ils ne savaient pas qu'ils étaient capables de choses pareilles. Mais je doute fort que les Noirs en aient été surpris ; au moins au même degré. Quant à moi, le sort des juifs et l'indifférence du monde à leur égard m'avaient rempli de frayeur. Je ne pouvais m'empêcher, pendant ces pénibles années, de penser que cette indifférence des hommes, au sujet de laquelle j'avais déjà tant appris, était ce à quoi je pouvais m'attendre le jour où les États-Unis décideraient d'assassiner leurs nègres systématiquement au lieu de petit à petit et à l'aveuglette.

Auteur: Baldwin James

Info: La prochaine fois, le feu

[ ww2 ]

 

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