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performativité du langage

Mais il n’est pas possible, concernant Le Banquet, de ne pas nous référer au rapport du discours et de l’histoire. A savoir, non pas comment le discours se situe dans l’histoire, mais comment l’histoire elle-même surgit d’un certain mode d’entrée du discours dans le réel.

Aussi bien faut-il que je vous rappelle qu’au moment du Banquet, nous sommes au second siècle de la naissance du discours concret sur l’univers. […] Ce que je veux vous faire sentir, c’est que c’est la première fois que, dans la tradition occidentale, […] un discours se forme qui vise expressément l’univers, et vise à le rendre discursif.

Au départ de ce premier pas de la science comme étant la sagesse, l’univers apparaît comme univers de discours. En un sens, il n’y aura jamais d’univers que de discours. Et tout ce que nous trouvons à cette époque, jusqu’à la définition des éléments, qu’ils soient quatre ou plus, porte la marque, la frappe, l’estampille, de cette requête, de ce postulat, que l’univers doit se livrer à l’ordre du signifiant.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 98

[ vision du monde ] [ étude littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoir

Rêve de chimiste: On a souvent parlé de l'état futur des sociétés humaines; je veux, à mon tour, les imaginer, telles qu'elles seront en l'an 2000: au point de vue purement chimique, bien entendu; nous parlons chimie à cette table.
Dans ce temps-là, il n'y aura plus dans le monde ni agriculture, ni pâtres, ni laboureurs: le problème de l'existence par la culture du sol aura été supprimé par la chimie! Il n'y aura plus de mines de charbon de terre, ni d'industries souterraines, ni par conséquent de grèves de mineurs! Le problème des combustibles aura été supprimé, par le concours de la chimie et de la physique. Il n'y aura plus ni douanes, ni protectionnisme, ni guerres, ni frontières arrosées de sang humain! La navigation aérienne, avec ses moteurs empruntés aux énergies chimiques, aura relégué ces institutions surannées dans le passé! Nous serons alors bien prêts de réaliser les rêves du socialisme... pourvu que l'on réussisse à découvrir une chimie spirituelle, qui change la nature morale de l'homme aussi profondément que notre chimie transforme la nature matérielle.

Auteur: Berthelot Marcellin

Info: Science et morale 1907

[ enthousiasme ] [ futuriste ] [ prospective ]

 

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au-delà

S’il existe un "paradis", au sens d’un état d’esprit post-mortem de bonheur complet définitif destiné aux personnes bienveillantes, et si ce paradis n’est pas vide, alors il me semble qu’on peut démontrer simplement que l’"enfer", défini comme le contraire du paradis (c’est-à-dire un état d’esprit post mortem de malheur complet définitif destiné aux personnes malveillantes) ne peut pas exister ; ou alors, s’il existe, il est vide. En effet une personne bienveillante ne peut pas être pleinement heureuse en sachant que d’autres personnes (dont certaines peuvent être des proches) expérimentent un état de malheur complet définitif. Supposons qu’une personne au paradis s’accommode sans aucune souffrance de la présence d’un enfer. Cette personne ne peut pas être bienveillante (ou alors je ne sais pas ce qu’est la bienveillance…). Par définition de l’enfer, elle devrait donc être en enfer, ce qui est incompatible avec l’hypothèse de sa présence au paradis. Quant aux personnes bienveillantes admises à séjourner au paradis, elles ne peuvent pas être pleinement heureuses s’il existe un enfer peuplé, ce qui est incompatible avec la définition du paradis.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ feu éternel ] [ Eden ] [ paradoxe ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI

judaïsme

Les juifs, par contre, influencés par le genre d'affaire et le passé de leur nation, s'attendent à tout sauf à être crus: examiner à cet égard leurs savants; ils font tous grand cas de la logique, c'est-à-dire de l'art de forcer l'approbation par des raisons; ils savent qu'ils vaincront fatalement avec elle, même quand ils se heurteront à des répugnances ethniques ou sociales et quand on ne voudra les croire qu'à contrecoeur. Rien n'est en effet plus démocratique que la logique : elle n'a pas égard aux personnes et met les nez crochus dans le même sac que les droits. (L'Europe, soit dit en passant, ne doit pas aux Juifs mince reconnaissance en ce qui concerne la logique et l'habitude de la propreté intellectuelle; surtout les Allemands, déraisonnable race, auxquels il faut toujours commencer par "laver la tête". Partout où les Juifs ont acquis de l'influence ils ont enseigné à distinguer plus finement, à conclure plus rigoureusement, à écrire plus clairement et plus proprement: ils ont toujours eu pour tâche de mettre les peuples "à la raison").

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir, 1882, p.298

[ éloge ] [ rationalisme ] [ égalité ]

 

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discours scientifique

La science moderne, avec sa négation de fait ou de principe de tout ce qui est réellement fondamental, et son refus subséquent de la "seule chose nécessaire", est comme une planimétrie qui n’aurait aucune notion des autres dimensions ; elle s’enferme dans la seule réalité - ou irréalité - physique en y accumulant un énorme savoir, mais aussi en engageant sa responsabilité dans des conjectures de plus en plus exigeantes. Partant de l’illusion que la nature finira par se livrer en entier et à se laisser réduire à quelque formule mathématique ou autre, cette science prométhéenne se heurte partout à des énigmes qui démentent ses postulats et qui apparaissent comme des fissures imprévues dans son système édifié à grand-peine ; ces fissures, on les plâtre avec des hypothèses nouvelles, et le cercle infernal continue sans freins, avec les menaces que l’on sait. Certaines de ces hypothèses, tel l’évolutionnisme, deviennent pratiquement des dogmes en raison de leur utilité, sinon de leur vraisemblance ; cette utilité n’est pas seulement scientifique, elle peut être également philosophique, voire politique suivant les cas.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 69

[ limites ] [ dangers ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoirs consensuels

Le philosophe autrichien Karl Popper exerce une influence énorme sur les scientifiques en soutenant que la science n'est pas caractérisée par le fait que ses thèses peuvent être confirmées, mais seulement par le fait qu'il est possible de démontrer qu'elles sont fausses : les théories ne sont justes que dans la mesure où elles n'ont pas encore été "falsifiées". Cela implique que nous ne pouvons rien savoir avec certitude.

Quelle est alors la valeur de la connaissance, si les certitudes absolues font défaut ? La grandeur de Bruno De Finetti est d'avoir compris comment nous pouvons construire un savoir commun et fiable malgré cette absence. Il cerne le caractère subjectif de la probabilité et le caractère probabiliste, mais convergent, de la connaissance. La clé qui rend cela possible est un subtil théorème, dû à un mathématicien anglais du XVIIIe siècle, Thomas Bayes, qui montre deux choses. Premièrement, que chaque nouvelle preuve empirique modifie la probabilité des croyances. Deuxièmement, et c'est un point crucial, que ces modifications conduisent nos croyances à converger, même si elles sont différentes au départ.

Auteur: Rovelli Carlo

Info: Écrits vagabonds

[ aucun point fixe ] [ monades communautaires ] [ relativité rationaliste ] [ processus orthogonal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

alcool

Fils, ne fais jamais confiance à un homme qui ne boit pas parce qu'il est probablement du type vertueux, le genre de mec qui pense savoir en permanence ce qui est bien ou mal. Certains d'entre eux sont des braves types, mais au nom de la bonté, ils causent la plupart des souffrances dans le monde. Ce sont les juges, les importuns. Et, fils, ne fais jamais confiance à un homme qui boit mais refuse de se saouler. Ceux-là ont généralement peur de quelque chose au fond d'eux, que ce soit une lâcheté qu'ils s'imaginent, quelque folie, ou d'être simplement méchant et violent. Tu ne peux pas faire confiance à un homme qui a peur de lui-même. Mais fiston, tu peux faire confiance à un homme qui s'agenouille à l'occasion, la tête dans les WC. Il y a des chances qu'il apprenne quelque chose sur l'humilité et sa bêtise naturelle, sur son aptitude à survivre. Il est sacrément difficile pour un homme de se prendre au sérieux alors qu'il dégueule ses tripes dans une cuvette de chiottes sale.

Auteur: Crumley James

Info:

[ test révélateur ] [ cuite ] [ vulnérabilité ] [ humilité de l'imperfection ] [ ivresse ] [ excès ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

argent

Et, sans doute - colonisés étonnés et bourgeois - les sous-développés, sots ingénieux asservis par leurs passions, seraient plus terribles encore s'ils devenaient riches. Ces gens-là, à vrai dire, perdent à gagner. Plus opulents, ils vivent plus inquiets, en pauvres Nègres indécrottables... Centupler ses besoins, faire tout pour l'ostentation, avoir cent ambassades à l'étranger parce que telle grande puissance en a cinquante, et, si elle en a soixante, en avoir vite deux cents, c'est s'empêtrer dans une pénurie encore plus effroyable que la gêne de jadis.
Mais se gouverner décemment, savoir s'arrêter quand bien même l'aide au Tiers-Monde serait centuple, employer le reste à développer le pays, à occuper les siens, sans Rolls ni Bentley, ou à tirer d'embarras des budgets déficitaires : tout cela vaut mieux que les insultes gauchement braillées par l'anticolonialisme de la négraille politique. Et c'est fausse sagesse, que de régner en mendiant ou en hâbleur.
Car c'est bien peu que de n'être point comme le commun des pauvres ; mais c'est être bien riche déjà, que de n'être plus comme le commun des riches...

Auteur: Ouologuem Yambo Utto Rodolph

Info: Lettre à la France nègre

[ conscience ] [ complexe ] [ afrique ]

 

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développement personnel

Indépendamment de la question de savoir si la science du bonheur est en elle-même bonne ou mauvaise, il est essentiel de se demander quels acteurs sociaux considèrent l'idée de bonheur comme une idée utile, quels intérêts et quels postulats idéologiques cette idée sert activement, et quelles sont les conséquences économiques et politiques de sa mise en pratique à grande échelle. À cet égard, l'approche scientifique du bonheur et l'industrie du bonheur qui a fait son apparition et qui prospère avec elle contribuent de façon significative à entériner l'idée selon laquelle la richesse et la pauvreté, le succès et l'échec, la santé et la maladie seraient de notre seule responsabilité. Cela légitime également l'idée selon laquelle il n'y aurait pas de problème structurel mais seulement des déficiences psychologiques individuelles ; autrement dit, et pour citer une formule de Margaret Thatcher, qu'il n'y aurait pas de société mais seulement des individus. Et il se pourrait que nous comprenions d'ici peu que le bonheur tel qu'il est formulé aujourd'hui n'est rien d'autre que l'esclave des valeurs imposées par la révolution culturelle néolibérale.

Auteur: Illouz Eva

Info: Happycratie

[ collaborateur inconscient ] [ individualisme ] [ management ]

 

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se dénuder

Il éprouvait une gêne intolérable : tout le monde était habillé, alors que lui était dévêtu, et, chose étrange, une fois dévêtu, il se sentit en quelque sorte coupable envers eux, surtout il était prêt à reconnaître lui-même qu’effectivement, il était soudain devenu leur inférieur à tous et que maintenant ils étaient pleinement en droit de le mépriser. "Quand tout le monde est déshabillé, on n’a pas honte, mais lorsqu’on l’est seul et que tous vous regardent, quelle ignominie !" Cette pensée lui traversait encore et encore l’esprit. "C’est comme en rêve, en rêve j’ai quelquefois subi une pareille honte." Mais retirer ses chaussettes lui causait même de la souffrance : elles n’étaient pas propres, son linge de corps non plus, et maintenant tout le monde l’avait vu. Et surtout, il n’aimait pas lui-même ses pieds, il avait toute sa vie, sans savoir pourquoi, trouvé laids ses gros orteils, notamment l’ongle grossier, plat, incurvé du pied droit, et voici qu’à présent ils allaient tous le voir. De honte intolérable il devint encore plus grossier, cette fois délibérément. Il arracha lui-même sa chemise.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 202

[ flux de conscience ] [ à poil ] [ rabaissement ] [ embarras ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson