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herbier

Dans un album,
Mourait fossile
Un géranium
Cueilli aux Iles.

Un fin jongleur
En vieil ivoire
Raillait la fleur
Et ses histoires...

- "Un requiem !"
Demandait-elle.
- "Vous n'aurez rien,
Mademoiselle !"...

Auteur: Laforgue Jules

Info: "Rigueurs à nulle autre pareille", in "Oeuvres complètes", t. II, éd. L'Age d'Homme, p. 159 - dans le recueil "Des fleurs de bonne volonté"

[ saynète ] [ ironie ] [ mauvaise volonté ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

répétition

Je me suis dit que, pour les immortels, l'histoire devait s'apparenter à une succession de saynètes semblables aux dioramas des musées ou aux attractions d'une fête foraine. Au bout d'un moment, on se lasse des soi-disant nouveautés, sachant que tout ce qui est à la mode ou d'actualité sera forcément dépassé, obsolète ou tombé dans l'oubli quelques années plus tard.

Auteur: Stewart Sean

Info: Cathy's Ring

[ ennui ]

 

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pluie

Au cimetière, il s'était mis à pleuvoir et les coiffures des dames s'étaient effondrées. Les larmes étaient devenues noires, bleues, vertes, brunes, orangées, violettes; toute la palette de Rimmel. Les visages des femmes ressemblaient à des dessins d'enfants : arbres rachitiques, toiles d'araignées, rayons de soleil, pluie bleue, blés noirs.Il y avait eu des sourires, quelques rires, et ce qui devait être triste était devenu léger et gracieux, comme l'âme d'une petite fille.

Auteur: Delacourt Grégoire

Info: On ne voyait que le bonheur, p 45

[ maquillage ] [ saynète ]

 

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femmes-hommes

- Allons nous coucher, proposa-t-il.

Arlène éclata de rire.

- Maintenant ? Qu’est-ce qui te prend ?

- Rien. Retire ta robe.

Il la saisit maladroitement à mi-corps tandis qu’elle protestait.

- Bon sang, Bill !

Il défit le ceinturon de son pantalon.

Plus tard, ils commandèrent par téléphone un repas chinois et lorsque les plats arrivèrent, ils les dévorèrent en écoutant des disques.


Auteur: Carver Raymond

Info: Parlez-moi d'amour

[ saynète ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

instant

La Mère poussa un petit soupir puis, avec naturel, elle releva ses cheveux et les enroula lentement sur sa nuque, et le temps que dura ce geste parut à la Jeune Épouse incroyablement dilaté. Elle eut la déraisonnable impression que la Mère s'était dévêtue pour elle et qu'elle l'avait fait durant un laps de temps mystérieux, assez long pour provoquer le désir, mais assez court pour ne pas lui rester en mémoire. C'était comme de l'avoir vue nue pour l'éternité et de ne l'avoir jamais vue.

Auteur: Baricco Alessandro

Info: La Jeune Épouse

[ mémoire ] [ frappant ] [ saynète ]

 

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ciel nocturne

On entend les étoiles :

Dans l'giron,
Du Patron,
On y danse, on y danse,
Dans l'giron
Du Patron,
On y danse tous en rond.

- Là, voyons, Mam'zell' la Lune,
Ne gardons pas ainsi rancune ;
Entrez en danse et vous aurez
Un collier de soleils dorés.

- Mon Dieu, c'est à vous bien honnête,
Pour une pauvre Cendrillon ;
Mais, me suffit le médaillon
Que m'a donné ma soeur planète.

- Fi ! votre Terre est un suppôt
De la Pensée ! Entrez en fête ;
Pour sûr, vous tournerez la tête
Aux astres les plus comme il faut.

- Merci, merci, j' n'ai que ma mie,
Juste que je l'entends gémir !

- Vous vous trompez, c'est le soupir
Des universelles chimie !

- Mauvaises langues, taisez-vous !
Je dois veiller. Tas de traînées,
Allez courir vos guilledous !

- Va donc, rosière enfarinée !
Hé ! Notre-Dame des gens soûls,
Des filous et des loups-garous !
Metteuse en rut des vieux matous !
Coucou !

Exeunt les étoiles. Silence et Lune. On entend.

Sous l'plafond
Sans fond,
On y danse, on y danse,
Sous l'plafond
Sans fond,
On y danse tous en rond.

Auteur: Laforgue Jules

Info: "Complainte de cette bonne Lune", in "Les Complaintes"

[ tentation ] [ saynète ] [ décadent ] [ poème ] [ cosmique ] [ farandole ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

bien-pensance

Ce qu’il y a de fondant, à Cordicopolis, ce sont toutes ces âmes idylliques qui s’imaginent qu’on pourrait avoir le Bien sans Mal, le tigre sans ses griffes, la langue française sans ses buissons d’épineuses incohérences, le soleil sans la pluie, des voitures sans pollution, une "bonne" télé sans ses pubs, la littérature sans son revers de crime par lequel elle s’immortalise, les loisirs de masse sans le béton, la chimie industrielle sans les pluies acides. Le beurre sans l’argent pour le payer. Midi à quatorze heures comme toujours. Autant rêver Céline sans ses Bagatelles. Un "Céline qui penserait juste", ainsi que je l’ai lu quelque part. La réconciliation des contraires. Le Paradis sans la Chute. Le Trémolo enfin reconnu, établi dans tous ses droits, et sans aucune contrepartie. Voilà l’utopie des bien-pensants, l’idéal de l’Ultra-Doux planétaire, plus de matières grasses, plus de colorants, rien que des objectifs super-light sous les déguisements de la Vertu. Déjà ces saynètes en chambre qu’on appelle "débats politiques" ne sont plus organisées qu’entre représentants de tendances parfaitement interchangeables, entre démocrates-ouverts-antiétatiques-humanistes, par exemple, et républicains-modérés-centralisateurs-humanistes. C’est un régal de les voir discuter, faire semblant de se contredire, alors que ce qu’ils veulent, comme tout le monde, c’est consolider le terrain commun, celui de la confusion générale, la seule garantie de "vérité". À la fin, comme ne le disait pas Staline, c’est toujours le Consensus qui gagne.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "L'empire du bien"

[ déni sociétal ] [ auto-persuasion ] [ naïveté ] [ société édulcorée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

"Si, Holly, tu es toujours aussi fière, je fais. Tu es toujours numéro un. Allez, quoi, Holly."

Elle secoue la tête. "Quelque chose est mort en moi, elle fait. Il lui a fallu longtemps pour mourir, mais c'est mort. Tu as tué quelque chose, aussi sûrement qu'un coup de hache. Tout n'est plus que poussière." Elle finit son verre. Puis elle se met à pleurer. Je veux la serrer contre moi, mais elle se lève et va dans la salle de bains...

"Pendant qu'on faisait l'amour, tout à l'heure, tu pensais à elle, fait Holly, en revenant de la salle de bains. Tu sais, Duane, ça fait tellement mal." Elle prend le verre que je lui tends.

"Holly, je fais.

- Non Duane, c'est vrai". Elle va et vient dans la chambre en culotte et soutien-gorge, le verre à la main. "Tu as rompu le contrat. C'est la confiance que tu as détruite. Peut-être que ça te semble vieux jeu. Je m'en fiche. Maintenant j'ai l'impression d'être, je sais pas quoi, de la saleté, voilà l'impression que j'ai. Je suis paumée. Je n'ai plus de but. C'était toi, mon but."

Cette fois elle me laisse lui prendre sa main. Je me mets à genoux sur la moquette et je pose ses doigts contre ma tempe. Je l'aime, bon Dieu, oui, je l'aime. Mais au même instant je pense aussi à Juanita, à ses doigts à elle me massant la nuque, cette fois-là. C'est affreux. Je ne sais pas ce qui va se passer.

Auteur: Carver Raymond

Info: Débutants

[ tensions ] [ adultère ] [ confusion ] [ saynète ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

saynète

Alors qu'il passe un pont de pierre au-dessous duquel une rivière aux eaux troubles court avec violence, le cheval se met à boiter. En grommelant une malédiction, Raposo tire sur les rênes, descend de sa monture et examine les pieds de l'animal, dont la chaleur contraste avec l'eau glaciale qui court et les recouvre. La malédiction se change en un atroce blasphème quand il s'aperçoit qu'un des fers a disparu. Se protégeant du mieux qu'il le peut avec sa capote, momentanément aveuglé par la pluie, il ouvre la sacoche, en sort un fer de rechange, une navaja, des clous et un marteau. Puis il cale entre ses jambes le pied du cheval et, chassant de temps à autre l'eau de son visage du revers de la main, il racle la corne, y pose le fer et le cloue du mieux qu'il peut. Les gouttes s'écrasent tout autour de lui, le criblent, s'infiltrent dans les coutures de la toile qui le couvre, courent, froides, de sa nuque à ses épaules et à son dos, lui donnent le frisson. Quand après un long moment, il est venu à bout de la tâche, il a les jambes trempées jusqu'aux cuisses, les manches de sa veste dégoulinantes, et ses bottes ressuent l'eau. Alors, sans hâte, Raposo range les outils, saisit l'outre de vin et, renversant la tête en arrière, engloutit une très longue gorgée tandis que la pluie lui fouette le visage. Il se remet en selle et à peine le cheval sent-il l'homme sur son dos et la bride lâchée qu'il repart, laissant dans sa lancée le bruit de ses fers sur la pierre du pont.

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Deux hommes de bien

[ homme-animal ] [ maréchal-ferrant ]

 

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saynète

Il gèle à pierre fendre en cette veille de Noël mais les quatre jeunes étudiants, gais et prêts à plaisanter sur tout et sur rien, ne sentent pas la morsure du froid. Bien qu’ils n’aient plus que quelques minutes jusqu’au départ du train pour le Nord du pays, ils ne se pressent pas, trop heureux d’avoir obtenu quelques jours de vacances entre Noël et le Jour de l’An. Chargés de sacoches et débordant d’une joie naturelle à leur âge, ils mettent le pied sur la dernière marche du wagon au moment où le train s’ébranle déjà. Ils s’installent dans le premier compartiment libre. Une seule personne s’y trouve : une petite vieille mince et effacée qui, à leur arrivée, se blottit dans son coin.

— Ne bougez pas, petite mère, nous avons de la place, lui lance Émile. Puis, les gars se mettent à plaisanter et à bavarder : les professeurs, les camarades et surtout les filles, rien n’échappe à leurs commentaires, à leurs imitations. Nos copains n’ont pas eu le temps de manger avant leur départ et ils mordent, à pleines dents, les " covrigi" -craquelins ronds qu’ils ont emportés. Ensuite ils ouvrent leurs sacoches et entament les oranges pour lesquelles ils se sont tant bousculés avant d’attraper le train !

Émile pèle son orange, la sépare en deux et se tourne vers l’ombre, immobile dans son coin :

— Tenez petite mère quelques tranches d’orange, vous avez peut-être soif ou bien l’odeur vous a-t-elle donné envie d’y goûter ! La veille femme esquisse un geste pour tendre la main, puis se recroqueville sur elle-même et chuchote d’une voix sourde :

— Merci, Monsieur mais vraiment, il ne faut pas.

— Prenez, petite mère, puisqu’il vous l’offre, car il ne vous la proposera pas une deuxième fois ! plaisante un des jeunes gens.

— Laissez, messieurs, ne vous dérangez pas. La vieille n’est pas habituée à ces bonnes choses. S’il vous reste quelques peaux d’orange, je vous remercie.

— Maman fait aussi des peaux d’orange confites pour les gâteaux, dit, l’eau à la bouche, le jeune homme grassouillet. Mais, celles-ci, nous pouvons les lui donner. Il ramasse avec soin les peaux, les met dans un sac en papier et les tend à la femme.

— Merci, Monsieur, Dieu vous les rendra, dit-elle en cachant, discrètement, le sac.

Auteur: Petrescu Cornelia

Info: Les Écorces d'orange, pp. 7-8

[ voyage ] [ nourriture ] [ recyclage ] [ récupération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel