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généralisation

Parce que les théories psychanalytiques sont un composé de matériel observé et d’abstraction tirée de ce matériel, elles ont été qualifiées de non-scientifiques. Elles sont à la fois trop théoriques (elles sont trop la représentation d’une observation) pour être recevables en tant qu’observation et trop concrètes pour avoir la flexibilité qui permet à une abstraction de venir coïncider avec une réalisation. Par conséquent, une théorie qui serait largement applicable si elle était énoncée en termes suffisamment généraux est susceptible d’être condamnée parce que sa concrétude même empêche de reconnaître la réalisation qu’elle pourrait représenter. A l’inverse, lorsqu’il se trouve une telle réalisation, la théorie qui s’y applique peut s’en trouver faussée dans sa signification. Les théories psychanalytiques présentent donc un double défaut : d’une part, la description des données empiriques est insatisfaisante parce qu’il est manifeste qu’elle constitue davantage ce que le langage courant appelle une "théorie" de ce qui s’est passé qu’une simple relation des faits ; d’autre part, cette théorie de ce qui s’est passé ne répond pas aux critères qui s’appliquent à une théorie, lorsque l’on veut désigner par ce terme les systèmes utilisés dans une investigation scientifique rigoureuse. Il est donc nécessaire dans un premier temps, de formuler une abstraction capable de représenter la réalisation que les théories existantes entendent décrire. Je me propose de rechercher un mode d’abstraction tel que l’énoncé théorique conserve le minimum de particularisation.

Auteur: Bion Wilfred Ruprecht

Info: Éléments de la psychanalyse

[ classification ] [ singularité ] [ indexation ] [ langage ] [ mathématiques ] [ limitation ]

 

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astronomie

Johannes Kepler (1571-1630) est un exemple particulièrement éloquent pour illustrer cette relation entre les représentations archétypales et les théories scientifiques car on peut voir dans ses idées une sorte d’étape intermédiaire entre la description antérieure de la nature d’ordre magique et symbolique et la perspective postérieure, quantitative et mathématique. […]

C’était un véritable descendant spirituel des pythagoriciens, fasciné par la vieille idée de la musique sphérale, et il cherchait partout des proportions harmonieuses qui étaient pour lui la source de toute la beauté. La géométrie dont les énoncés "existent depuis une éternité dans l’esprit de Dieu" faisait partie à ses yeux des valeurs suprêmes. Il avait pour principe : "Geometria est archetypus pulchritudinis mundi" (La géométrie est l’image originelle de la beauté du monde).

Après avoir décrit brièvement la vie de Kepler, nous nous intéresserons de plus près à la hiérarchie que Kepler établissait entre ses relations archétypales. C’est la divinité chrétienne invisible de la Trinité qui occupe la place la plus haute. L’image la plus belle représentant la forme d’existence propre à Dieu est pour Kepler la sphère tridimensionnelle. Dans ses écrits de jeunesse, il dit déjà : "On trouve dans la sphère le reflet du Dieu de la Trinité, avec au centre le Père, à la surface le Fils et entre le point et la circonférence l’Esprit-Saint." Cela établit un lien entre la Trinité et la tridimensionnalité de l’espace.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: "Appendice 6 : compte-rendu sur les deux conférences tenues le 28.02.48 et 06.03.48 au Club Psychologique de Zurich" in "Correspondance 1932-1958", trad. Françoise Périgaut, éd. Michel Albin, Paris, 2000, pages 295-296

[ résumé ] [ vision du monde ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

béotien

Au fond, voulez-vous savoir la faute de Goethe et de Diderot ? Tous deux sont des esprits scientifiques, qui, dans le grand mouvement naturaliste de notre époque, ont employé les premiers les méthodes d'observation et d'expérimentation. Dès lors, il est tout simple que M. Barbey d'Aurevilly, qui ne croit pas à la nature, mais qui croit au diable, les assomme l'un et l'autre de la terrible injure de bourgeois. Des bourgeois, ô douleur ! voilà des hommes morts !
(...)
Eh ! Monsieur, bourgeois vous-même, puisque bourgeois est une injure !
Oui, bourgeois, et, qui plus est, bourgeois de province ! Mais vous retardez de cinquante ans ! Mais vous n'êtes qu'un tardigrade ! A Pézenas, entendez-vous ! On ne s'habille plus comme vous vous habillez ; on chercherait vos pantalons et vos redingotes dans les derniers villages des Landes, qu'on ne les trouverait pas. Et il n'y a aujourd'hui que les coqs de Brive-la-Gaillarde qui, en débarquant à Paris, osent risquer vos effets de cuisse. Bourgeois ! bourgeois !
(...)
Vous, monsieur, vous avez les manies, les tics, les religions de cette horrible classe bourgeoise qui ne peut rien faire simplement et qui s'endimanche, quand elle mange un melon. Bourgeois ! Bourgeois ! (...) En vérité, je vous le dis, vous avez l'ahurissement d'un bourgeois, les ignorances d'un bourgeois, l'obstination et le rabâchage d'un bourgeois. Bourgeois ! Bourgeois !

Auteur: Zola Émile

Info: Face aux romantiques, Le Figaro, 29 novembre 1880, pp 63, 66, 67

[ épicier ] [ philistin ]

 

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grégaire

L'humanisme a pour fin la liberté dans le sens plein du mot, laquelle dépend avant tout d'un jugement hardi contre les apparences et prestiges. Et l'humanisme s'accorde au socialisme, autant que l'extrême inégalité des biens entraîne l'ignorance et l'abrutissement des pauvres, et par là fortifie les pouvoirs. Mais il dépasse le socialisme lorsqu'il décide que la justice dans les choses n'assure aucune liberté réelle du jugement ni aucune puissance contre les entraînements humains mais au contraire tend à découronner l'homme par la prépondérance accordée aux conditions inférieures du bien-être, ce qui engendre l'ennui socialiste, suprême espoir de l'ambitieux. L'humanisme vise donc toujours à augmenter la puissance réelle en chacun, par la culture la plus étendue, scientifique, esthétique, morale. Et l'humaniste ne connaît de précieux au monde que la culture humaine, par les oeuvres éminentes de tous les temps, en tous, d'après cette idée que la participation réelle à l'humanité l'emporte de loin sur ce qu'on peut attendre des aptitudes de chacun développées seulement au contact des choses et des hommes selon l'empirisme pur. Ici apparaît un genre d'égalité qui vit de respect, et s'accorde avec toutes les différences possibles, sans aucune idolâtrie à l'égard de ce qui est nombre, collection ou troupeau. Individualisme, donc, mais corrigé par cette idée que l'individu reste animal sous la forme humaine sans le culte des grands morts. La force de l'humanisme est dans cette foule immortelle.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960, p.626

[ hellénisme ] [ sagesse ]

 

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justifications

La croyance en la race peut être comparée à la croyance en l'astrologie. Les personnes qui ont foi en l'astrologie se voient constamment confirmer que les prédictions des horoscopes sont fiables et que les signes astrologiques déterminent les types de personnalité. Pour les fidèles, les douze divisions du zodiaque sont aussi précises que les cinq divisions des êtres humains de Blumenbach. Le plus drôle, c'est que les biostatisticiens peuvent trouver des différences médicales significatives en fonction des signes astrologiques. Dans les années 1990, un important essai clinique randomisé a comparé l'efficacité d'un médicament intraveineux, d'une aspirine orale et d'un placebo pour traiter 17 000 patients hospitalisés en raison de pré-symptômes d'infarctus du myocarde. L'étude a révélé un énorme avantage statistique global pour les patients ayant reçu de l'aspirine plutôt qu'un placebo. Pour vérifier la solidité de ce résultat, les chercheurs ont divisé les patients en douze sous-groupes en fonction de leur signe astrologique. Ils ont constaté que le zodiaque faisait une différence : leur analyse statistique a montré que les patients nés sous le signe des Gémeaux ou de la Balance souffraient d'un effet négatif de l'aspirine. Sans surprise, les médecins se sont gaussés de cette découverte parce qu'il était plus plausible scientifiquement d'interpréter les résultats comme une coïncidence insignifiante. Mais un passionné d'astrologie y verra la preuve que les signes du zodiaque déterminent l'état de santé des gens et leur réaction aux médicaments.

Auteur: Roberts Dorothy

Info: Fatal Invention: How Science, Politics, and Big Business Re-create Race in the Twenty-First Century

[ biais de confirmation ] [ racisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

islam

L'Occident est également très redevable de la science arabe, surtout celle qui a rayonné entre les VIIIe et XIVe siècles. Il lui doit non seulement la traduction d'ouvrages scientifiques de la Grèce antique, mais aussi des découvertes et inventions remarquables encouragées par des khalifes tels que Harun-al-Rachid et Al-Ma'mun qui vécurent au IXe siècle. Grâce à Al-Birumi, Al-Sufi Ibn Yunnus parmi d'autres, l'astronomie fait à cette époque des progrès considérables. Le grand mathématicien Al-Khawarizmi (à l'origine du mot "algorithme"), peut être considéré comme le père de l'algèbre (Al-Jabr en arabe). Le travail de ce savant s'appuie sur une longue tradition qui puise ses origines dans les mathématiques babyloniennes, grecques, hébraïques et indiennes. L'introduction de chiffres arabes (eux-mêmes d'origine indienne) a débloqué une arithmétique qui stagnait depuis Euclide. La trigonométrie et la géométrie font des percées décisives grâce à Ibn Rushd (plus connu sous le nom d'Averroès), Al-Battani et Al-Khayyami. La médecine n'est pas non plus en reste notamment avec Avicenne ("le Galien de l'Islam"), Maïmonide (juif espagnol de culture arabe, médecin de Saladin et auteur d'une dizaine de livres), Al-Nafis (spécialiste de la circulation pulmonaire) et Ibn-Al-Quff (auteur d'un traité de chirurgie). [...] Pourquoi l'Europe, si prompte à reconnaître l'héritage de la culture scientifique de la Grèce antique, est-elle donc si réticente à admettre que la civilisation musulmane a largement contribué au patrimoine scientifique de l'humanité sans laquelle elle n'aurait pu se développer ?

Auteur: Girod Michel

Info: Penser le racisme, Calmann-Levy, 2004, pages 101-102

[ histoire ] [ sciences ]

 

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homme-machine

C'est un biologiste - Ludwig von Bertalanffy - qui, il y a longtemps, a perçu l'unité essentielle des concepts et des techniques de systèmes dans les divers domaines de la science et qui, dans ses écrits et ses conférences, a cherché à faire reconnaître la "théorie générale des systèmes" comme une discipline scientifique distincte. Il est toutefois pertinent de noter que les travaux de Bertalannfy et de son école, motivés principalement par les problèmes posés par l'étude des systèmes biologiques, sont beaucoup plus empiriques et qualitatifs dans leur esprit que ceux des théoriciens des systèmes qui ont reçu leur formation dans les sciences exactes. En fait, il y a encore un fossé assez large entre ceux qu'on nommera théoriciens des systèmes "animés" et les théoriciens des systèmes "inanimés", et il n'est pas du tout certain que ce fossé soit réduit, et encore moins comblé, dans un avenir proche. Certains pensent que ce fossé reflète l'inadéquation fondamentale des mathématiques conventionnelles -  celles de points précisément définis comme les fonctions, d'ensembles, les mesures de probabilité, etc. pour l'analyse des systèmes biologiques, et que pour traiter efficacement ces systèmes, nous avons besoin d'un type de mathématiques radicalement différent, les mathématiques des quantités floues ou nébuleuses qui ne sont pas descriptibles en termes de distributions de probabilité. En fait, le besoin de telles mathématiques devient de plus en plus évident, même dans le domaine des systèmes inanimés. 

Auteur: Zadeh Lotfi Aliasker

Info: "From circuit theory to system theory", Proceedings I.R.E., 1962, 50, 856-865. cité dans : Brian R. Gaines (1979) " General systems research : quo vadis ?

[ mobile-immobile ] [ entropie-néguentropie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

santé marchandisée

En termes d'une approche scientifique qui veut mesurer toujours plus précisément les phénomènes dans une réalité-monde où JAMAIS une situation ou un objet ne se retrouvent à l'identique - du à l'hyper-complexité et l'intrication de tous les paramètres - le rationalisme tel que nous le connaissons, à savoir qu'une démonstration doit pouvoir être reproductible, se cognera avec toujours plus d'insistance contre le mur des ses limites. Les tergiversations scientifiques autour du Covid 19 semblent montrer quelque chose de ce genre. Un virus (déjà les scientifiques ont grand peine à s'accorder sur le fait qu'il soit vivant ou pas), même plus stable que la moyenne, qui s'attaquerait de manière similaire - statistiquement s'entend - à des populations fort diverses, ça parait un peu aventuré (et les paramètres avancés ici sont très simplifiés puisque le virus mute lui-même). Tout le travail des labos et de Big Pharma & consorts n'a d'autre but que nous convaincre qu'un tel rationalisme existe et que des solutions - chères et c'est normal, faut bien payer la recherche et les actionnaires ma bonne dame - seront incontournables. La vision mécaniste du corps humain tient encore bien la rampe, alors que les travaux sur l'effet placebo continuent de patiner dans la choucroute. Lisez "l'univers bactériel" de Lynn Margulis bon sang.

Auteur: Mg

Info: 30 mai 2020

[ mercantilisme médical ] [ consumérisme sanitaire ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

focalisations

Quand il entra dans le salon, encore étourdi de fièvre, la tête lourde, seule l'énorme bibliothèque scientifique du colonel Marius Buisson, comme un géant debout, comme une dernière sentinelle, occupait la pièce principale. Les étagères étaient couvertes de bibelots en terre cuite ornés d’inscriptions juliennes, de petits instruments astronomiques dont un astrolabe en cuivre qui donnait la hauteur des étoiles et, à l'arrière, en file comme un peloton d'exécution, de vieux livres aux reliures embellies par Simier R. du Roi, parfois amassés à l’horizontale, désordonnés et scintillants en une constellation de papier.

Ce premier jour, Mouchot ne s'approcha pas des livres. Le lendemain, il parcourut rapidement le dos des couvertures, l'air oisif, sans s'y attarder. Au bout d'une semaine, il feuilleta certains volumes et, quelques jours plus tard, il avait formé une pile sur sa table de chevet, dont un seul livre attira véritablement son attention. C'était un ouvrage de Claude Pouillet sur la chaleur solaire.

Cette lecture le plongea dans une série de curiosités autour du soleil. Seul dans son nouveau logement, où flottaient encore le fantôme du colonel Buisson et les oriflammes tachées des guerres étrangères, il apprit que des médecins italiens désinfectaient des plaies avec des rayons solaires concentrés, à l'aide de ballons d'eau en verre, et que l'astronome Cassini, en 1710, avait offert au Roi-Soleil un miroir qui pouvait fondre un morceau de fer en une heure.

Auteur: Bonnefoy Miguel

Info: L'Inventeur

[ convexe-concave ] [ loupe ] [ lentille ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

comprendre

Que le chaotique vaille moins que l’ordonné, le confus que le clair, l’incomplet que le complet, le contradictoire que le cohérent, etc., ce postulat de toute science est lui-même un préjugé, c’est-à-dire l’expression d’un choix certes consubstantiel à la science, condition de possibilité de la science, mais toujours, justement, accompli sur le mode tacite, avant le déploiement effectif de la connaissance et comme pour lui ouvrir la voie. Nous mettons ainsi en évidence la présence, sous l’activité scientifique, même en mathématique ou en logique, d’une sorte de soubassement fait de jugements de valeur qui, dans l’exacte mesure où ils définissent son projet fondamental, la gouverne à son insu. De tout cela il ressort clairement que la libido sciendi n’est qu’une forme particulière, certes privilégiée, de la libido en général et que la conscience intellectuelle, loin de pouvoir prétendre à une quelconque autonomie de principe, repose sur la conscience affective comme sur sa condition de possibilité. Cela ne signifie pas seulement qu’un hypothétique être intelligent mais dépourvu de toute affectivité ne saurait, par défaut de motivation, se lancer dans une entreprise gnoséologique quelconque. Plus profondément, l’affectivité, avec son inévitable dimension de partialité, est au cœur même de l’acte de comprendre, en ce sens qu’une conscience parfaitement neutre et inaccessible à toute considération de valeur se bornerait à laisser les choses dans l’état où elle se présentent à nous, c’est-à-dire dans leur être-là inerte, leur dispersion et leur facticité.

Auteur: Hulin Michel

Info: La mystique sauvage p 196

[ savoirs ] [ désir ] [ curiosité ] [ méta-moteur ] [ discrimination ] [ taxie émotive ] [ tropisme sentimental ] [ épistémologie ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin