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credo

Je parlerais tout à fait autrement aux jeunes lionceaux dès qu'ils commencent à aiguiser leurs griffes sur les manuels de morale, sur les catéchismes, sur toutes coutumes, sur tous barreaux. Je leur dirais : n'ayez peur de rien ; faites ce que vous voulez. N'acceptez aucun esclavage, ni chaîne dorée, ni chaîne fleurie. Seulement, mes amis, soyez rois en vous-mêmes. N'abdiquez pas. Soyez maîtres des désirs et de la colère aussi bien que de la peur. Exercez-vous à rappeler la colère comme un berger rappelle son chien. Soyez rois sur vos désirs. Si vous avez peur, marchez tranquillement à ce qui vous fait peur. Si vous êtes paresseux, donnez-vous une tâche. Si vous êtes indolent, pliez-vous aux jeux athlétiques. Si vous êtes impatient, donnez-vous des pelotons de ficelle à démêler. Si le ragoût est brûlé, donnez-vous le luxe royal de le manger de bon appétit. Si la tristesse vous prend, décrétez la joie en vous-même. Si l'insomnie vous retourne comme une carpe sur l'herbe, exercez-vous à rester immobile, et à dormir au commandement. Après cela, mes bons amis, puisque vous serez rois en vous, agissez royalement, et faites ce qui vous semblera bon.

Auteur: Alain

Info: Propos I/la Pléiade/nrf Gallimard 1956 <4 avril 1910 p.72>

 

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littérature

Ainsi dès 1807, il était notoire que les sources dont allaient bientôt s'inspirer l'imprimeur de Boulaq étaient des plus suspectes. Nombre de lecteurs arabes cultivés, qui ont lu comme tout le monde Les Mille Et Une Nuits dans l'édition de Boulaq, sont aujourd'hui au fait de ces insuffisances. Mais le respect de la prétendue bienséance et le poids du dogmatisme religieux empêchent d'y rien changer. La presse internationale, au mois de mai 1985, a fait état de la diffusion au Caire d'une nouvelle édition des Nuits, mieux en conformité, semblerait-il, avec la leçon de manuscrits originaux (nous n'en savons pas davantage, n'ayant pas réussi à mettre la main dessus). Mais une fois de plus les religieux veillaient, qui ont obtenu pas décision de justice que ladite édition fût saisie et détruite, de peur de mettre en péril l'image sourcilleuse que l'Islam actuel entend donner de lui au vaste monde. Nous doutons fort que de tels autodafés servent en quoi que ce soit la religion du Prophète. Ils témoignent en tout cas, a contrario, de la belle santé d'une oeuvre qui, après sept siècles, fait encore trembler les cagots et le pouvoir qui les protège.

Auteur: Khawam René R.

Info: Introduction à sa traduction des Mille Et Une Nuits, 19 juin 1986

[ musulman ]

 

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question

On peut même se demander si l'évolution de la vie sur Terre, pendant plusieurs milliards d'années, n'a pas été de ce type. Pendant au moins deux milliards et demi d'années, la principale forme de vie présente dans les océans a été celle des cyanobactéries qui ont d'une part formé de grandes formations géologiques, les stromatolites, traces de vastes colonies, et qui ont d'autre part libéré l'oxygène qui constitue aujourd'hui environ 20 % du volume de notre atmosphère, oxygène qu'elles ont rejeté parce qu'il était pour elles toxique. La stabilité des cyanobactéries et d'autres bactéries et leur formation de colonies semblerait indiquer qu'elles n'étaient pas soumises à une intense compétition darwinienne. On peut même imaginer que si quelques milliards d'années supplémentaires leur avaient été données, ces colonies en multipliant leurs échanges auraient fini par former des entités proprement multicellulaires, éventuellement intelligentes. Malheureusement pour elles, il y a au moins six cent millions d'années, des êtres pluricellulaires, animaux marins et plantes aquatiques, ont commencé à les considérer comme un mets de choix. On se demandera pourquoi un peu plus loin. C'est à partir de là, sans doute, que notre évolution a pris un tour résolument darwinien

Auteur: Bear Greg

Info: Héritage

[ science-fiction ] [ abiogenèse ] [ géosphère ]

 

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déclarations d'amour

Je sais ce qu'à mon coeur coûtera votre vue ;
Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
Madame, l'heure approche, et demain votre foi
Vous fait de m'oublier une éternelle loi :
Je n'ai plus que ce jour, que ce moment de vie.
Pardonnez à l'amour qui vous la sacrifie,
Et souffrez qu'un soupir exhale à vos genoux,
Pour ma dernière joie, une âme toute à vous.
Eurydice.
Et la mienne, seigneur, la jugez-vous si forte,
Que vous ne craigniez point que ce moment l'emporte,
Que ce même soupir qui tranchera vos jours
Ne tranche aussi des miens le déplorable cours ?
Vivez, seigneur, vivez, afin que je languisse,
Qu'à vos feux ma langueur rende longtemps justice.
Le trépas à vos yeux me semblerait trop doux,
Et je n'ai pas encore assez souffert pour vous.
Je veux qu'un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu'il me fasse à longs traits goûter son amertume ;
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
Mais pardonneriez-vous l'aveu d'une faiblesse
À cette douloureuse et fatale tendresse ?
Vous pourriez-vous, seigneur, résoudre à soulager
Un malheur si pressant par un bonheur léger ?

Auteur: Corneille Pierre

Info: Suréna 1,3

 

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société

Nous avons coutume de considérer que nous formons un grand corps démocratique dont les membres sont liés entre eux par une communauté de sang et de langage, et dont l'unité indissoluble est assurée par tous les modes de communication qu'ait pu tramer l'ingéniosité de l'homme ; nos vêtements, notre alimentation sont identiques ; nous lisons les mêmes journaux (exactement, titre, poids et tirage mis à part) ; nous sommes le peuple le plus collectiviste du monde, hormis quelques peuplades primitives que nous tenons arriérés dans leur développement. Et pourtant...
Pourtant, malgré tant d'apparences qui sembleraient prouver que nous sommes étroitement liés et apparentés ; que nous vivons en bons voisins ; que nous avons bon caractère ; que nous sommes serviables, compatissants, fraternels presque, nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et dément, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse ; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas ce qu'il croit, un peuple qui n'est pas réellement uni ; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réel, aucune attention réelle, ne sont, en vérité, que des unités brassées par Dieu sait quelle main invisible, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ solitude ] [ égoïsme ]

 

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psychologie analytique

Si nous acceptions les définitions structurales de Jung qui présente les archétypes comme des "organes" de la psyché prérationnelle, ou comme des idées et des formes psychiques dépourvues de contenu psychique initial, mais acquérant un contenu par l’expérience individuelle de la vie, ou comme des images primitives, et si nous négligeons les diverses contradictions qui existent entre ces définitions et cet autre point de vue de Jung qui fait des archétypes de simples dispositions intellectuelles ou réactionnelles héréditaires, nous pourrions supposer que les archétypes sont mus par la libido, qu’ils soient modifiés ou désexualisés. Mais non : les archétypes, nous dit Jung, sont en eux-mêmes des forces de vie, des forces qui protègent et qui guérissent, mais qui peuvent déclencher des processus névrotiques ou psychotiques, si elles sont négligées ou endommagées (sic). Et puisque les idées archétypiques peuvent même – comme Jung l’affirme à un moment – se créer elles-mêmes spontanément, il semblerait que l’énergie parthénogénétique archétypique soit inépuisable. Mais de nouveau, non : l’énergie archétypique héréditaire fait partie d’un système énergétique clos qui s’étend presque sans effort de la conscience à l’inconscient collectif. "Aucune valeur psychique – c’est-à-dire aucune énergie psychique efficace – ne peut disparaître sans être remplacée par un équivalent." Ainsi va Jung ! 

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 45

[ critique ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

trouble psychologique

Les termes "autisme" ou "ipséisme", d’un emploi plus ancien, ne rendent absolument pas compte du trouble qu’ils désignent, et ont conduit de ce fait à de profondes confusions. En effet, les mots "ipséisme", du latin ipse, soi-même et "autisme" du grec αυτο, de même signification, laisseraient entendre que les personnes affectées de ce trouble se renfermeraient en elles-mêmes en s’absentant du réel. Cela est totalement impropre, en raison de ce que nous avons vu plus haut : ce qui n’est pas ou que très fragmentairement constitué ne peut par définition se refermer en soi-même, puisqu’il n’y a pas de "soi". Le problème de l’autisme est une absence ou une lacune de la constitution subjectale : comme nous venons de le dire, il n’y a pas de "soi-même" autoréférentiel, comme ces termes sembleraient vouloir nous le laisser imaginer. Au contraire, le sujet appelé à se constituer est noyé dans l’en-soi*, d’où il peine à s’extraire. Bien que je ne me fasse aucune illusion à ce sujet, il conviendrait cependant de requalifier l’autisme soit en pniguéisme, du grec να πνιγεί, se noyer, soit de manière plus euphonique en baltosisme, du grec βάλτος, le marais dans lequel on s'embourbe. Le mérite serait là de nommer correctement ce dont il s’agit, ce qui n’est pas un détail, il s’en faut de beaucoup. Or, on ne peut penser correctement qu’avec des désignations correctes.

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme, page 42. *Mode d'être de ce qui est sans conscience (et ne peut se modifier volontairement) opposé à pour-soi.

[ renomination ] [ étymologie ] [ imprécision ] [ imprécision terminologique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

parapsychologie

La maladie de Brocq était incurable jusqu'en 1951, date à laquelle un garçon de seize ans atteint d'un cas avancé de l'affliction fut adressé en dernier recours à un hypnothérapeute nommé A. A. Mason à l'hôpital Queen Victoria de Londres. Mason a découvert que le garçon était un bon sujet hypnotique et qu'il pouvait facilement être mis en état de transe profonde. Pendant que le garçon était en transe, Mason lui a dit que sa maladie de Brocq était en train de guérir et qu'elle disparaîtrait bientôt. Cinq jours plus tard, la couche d'écailles qui recouvrait le bras gauche du garçon s'est détachée, révélant une chair douce et saine. Au bout de dix jours, le bras était complètement normal. Mason et le garçon ont continué à travailler sur différentes parties du corps jusqu'à ce que toute la peau écailleuse ait disparu. Le garçon n'a plus présenté de symptômes pendant au moins cinq ans, après quoi Mason a perdu le contact avec lui. C'est extraordinaire, car la maladie de Brocq est une affection génétique, et s'en débarrasser ne se limite pas à contrôler des processus autonomes tels que les schémas de circulation sanguine et diverses cellules du système immunitaire. Il s'agit de puiser dans le plan directeur, notre ADN se programmant lui-même. Ainsi, il semblerait que lorsque nous accédons aux bonnes strates de nos croyances, notre esprit peut passer outre même notre constitution génétique.

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ thérapie ] [ médecine ] [ anecdote ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

vivant

En quoi est ce que j’ai écrit au niveau du cercle du réel le mot "vie" ? C’est qu’incontestablement de la vie [...], nous ne savons rien d’autre, et tout ce à quoi nous induit la science c’est de voir qu’il n’y a rien de plus réel... ce qui veut dire rien de plus impossible ...que d’imaginer comment a pu faire son départ cette construction chimique, qui d’éléments... répartis dans quoi que ce soit et de quelque façon que nous voulions le qualifier par les lois de la science ...se serait mis tout d’un coup à construire une molécule d’ADN, c’est-à-dire quelque chose dont je vous fais remarquer que très curieusement, c’est bien là qu’on voit déjà, qu’on voit la première image d’un nœud, et que s’il y a quelque chose qui devrait nous frapper, c’est qu’on ait mis si tard à s’apercevoir que quelque chose dans le réel... et pas rien : la vie même ...se structure d’un nœud.

Comment ne pas s’étonner qu’après ça, nous ne trouvions justement nulle part, nulle part ni dans l’anatomie, ni dans les plantes grimpantes, qui sembleraient expressément faites pour ça, aucune image de nœud naturel ? Je vais vous suggérer quelque chose : est-ce que ça ne serait pas là le signe d’un autre type de refoulement, d’Urverdrängt ? Enfin quand même, ne nous mettons pas trop à rêver, nous avons avec nos "traces" assez à faire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ question ] [ hypothèse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langue française

Cher monsieur, à peine sus-je que vous ne composâtes jamais avec le passé simple ; à peine connus-je que le subjonctif vous sembla d'emblée imparfait quand un usage trivial prétendit qu'il ne fût plus régi par la concordance des temps ; à peine appris-je la louable mission à laquelle vous résolûtes de vous dévouer en faveur de l'intangibilité des aspects verbaux, qu'il m'eût semblé commettre une sorte de forfaiture quand j'eusse douté s'il fallait que je vous rejoignisse, après que j'avais été instruit de vos intentions.
Quelle déplorable perte si le laxisme grammatical l'emportait au point que nous renonçassions et que nous nous privassions du virtuel, de l'inchoatif, du procès et de l'inachevé, propres à l'exact imparfait du subjonctif ! Il fallait que nous fussions nonchalants pour que nous vissions sans regrets de tels solécismes, que nous nous soumissions à un tel appauvrissement, que nous nous résignassions à un tel émondage.
Il n'était pas possible que ces écarts temporels plussent au vulgaire, qu'ils s'installassent dans l'usage commun, et qu'on assassinât la grammaire sans que personne ne réagît ni protestât. Il importait donc que vous vinssiez et que vous prissiez des mesures, ce que vous fîtes.
Vous semblerait-il opportun que je pusse prendre rang dans votre cohorte d'orthodoxie ? Sans doute, tolérâtes-vous des militants plus idoines et plus disponibles, mais il me serait agréable que vous ne me rejetassiez pas. Dans cet espoir, je vous dis mes pensées attentives et cordiales.

Auteur: Darcos Xavier

Info: doyen de l'Inspection Générale... Bouissière A., Le bar du subjonctif, adhérent 360

[ subjonctif ]

 

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