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réincarnation

Pourquoi avons-nous des relations particulières avec certaines personnes? Pourquoi certains nous font-ils souffrir et d'autres nous rendent-ils heureux? Pourquoi arrivent-ils dans notre univers pour nous quitter aussitôt, nous abandonnant à la tristesse et au désespoir? Pourquoi sont-ils nés pour être nos parents, nos frères et soeurs, nos chiens, nos chats, ou une fourmi que nous écrasons par hasard sous notre semelle? Pourquoi sommes-nous trahis, meurtris, aimés et sacrifiés? C'est le noeud du karma! A travers les existences sans cesse renouvelées, les âmes cherchent le dénouement de leurs vies antérieures.

Auteur: Shan Sa

Info: Les quatre vies du saule

[ question ] [ quête ]

 

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femmes-hommes

Ibrahim n'était pas le seul à vouloir contrôler les femmes de sa famille. Chacune de mes amies craignait un cousin, un frère, un mari. Cela valait aussi pour les riches et le grand monde, comme la cousine Mira. [...] J'ai compris alors que malgré tout son argent, tout l'or qui brillait à son cou et à ses poignets, ses semelles de crêpe blanc, ses cigarettes, son sac à main en crocodile, elle était comme moi : elle tremblait de peur. Une femme mariée, mère, pleine d'aplomb, et même un peu hautaine, qui tremblait de peur.

Auteur: Hanan el-Cheikh

Info: Toute une histoire

[ Islam ] [ hommes-par-femmes ] [ oppression ]

 

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papa

Je suis née d'impulsions sportives et de la convoitise de corps parfaits. Je suis née de parents qui s'étaient rencontrés à quinze ans et que la séparation de la guerre n'a pas fait mûrir à la même vitesse. Ou plutôt lui seul a vieilli. Quand, un soir de janvier 1945, il attendait Jackie sur le quai de la gare de Perrache, dans les gravats recouverts de neige, sous l'arche fendue et la grande horloge désaxée, il ne se rappelait plus l'adolescent qu'il avait été, tandis que la gamine pétulante, en bottines rouges à semelles de bois et chaussettes de laine qui lui sautait au cou, n'avait guère changé.

Auteur: Thomas Chantal

Info: Souvenirs de la marée basse

[ maman ] [ décalage ]

 

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course de fond

Il ne manquait jamais le marathon. Il ne s'intéressait pas aux vainqueurs, ces super-héros qui couraient après des records du monde et dont les semelles claquaient sur l'asphalte des ponts et des avenues extra-larges de New-York. (...)

Lui, il aimait les coureurs sonnés, qui traînaient les pieds dès le trente-septième kilomètre en tirant la langue comme des labradors. Qui franchissaient la ligne d'arrivée coûte que coûte, les pieds en sang dans leurs Nike. Les trainards et les boiteux qui ne couraient pas sur la route mais dans les profondeurs d'eux-mêmes, qui allaient jusqu'au bout de leur caverne avant de remonter à la surface avec ce qu'ils y avaient trouvé.

Auteur: Whitehead Colson Arch Chipp

Info: Nickel Boys

[ dépassement ] [ viennent-ensuite ] [ anonymes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

étymologie

En latin "scrupulum" désignait un petit caillou pointu. Il posait souvent problème aux légionnaires romains pendant leurs longues marches. Les petites pierres s’immisçaient dans leur caligae, leurs sandales ouvertes, entre la semelle et le pied, provoquant une gêne récurrente. Les "scrupulus" mettaient alors les légionnaires face à un choix : souffrir en continuant à avancer, ou s’arrêter pour ôter le caillou, au risque de faire ralentir la colonne et de subir les remontrances de leurs supérieurs. Peu à peu, l’expression "avoir des scrupules" est sortie du domaine militaire pour faire référence à toute interrogation sur la conduite à adopter. Les tribuns, les généraux, les sénateurs qui allaient à cheval ou se faisaient porter en litière, tout comme les puissants d’aujourd’hui n’avaient pas de scrupules.

Auteur: Internet

Info: Charles Giroud-Montessuis sur FB

[ analogie ] [ inégalités sociales ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

printemps

Bientôt sera fait échec à l’hiver ;

Bientôt se délaceront fondront les ligatures glacées

   -Encore un peu,

L’air, la terre, la vague seront inondées de douceur par la nature épanouie – mille formes apparaîtront

Aux mottes de terre sourdes, aux courants d’air montés comme du fond des caveaux.

Tes yeux tes oreilles – tes meilleurs attributs – tout ce qui prend connaissance de la beauté de la Nature,

S’éveilleront, s’empliront. Tu percevras les spectacles simples, les miracles délicats de la terre,

Les pissenlits, le trèfle, l’herbe émeraude, les parfums les fleurs précoces,

L’arbousier sous la semelle, le vert jaune du saule pleurer, le prunier le cerisier en fleurs ;

Avec eux le rouge-gorge, l’alouette la grive, chanteront leurs chants – le rouge-gorge bleu aux ailes vives ;

Tous les spectacles que la pièce annuelle rejoue.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Bientôt sera fait échec à l'hiver, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002

[ renaissance ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

métaphore filée

Parler d’oubli constitutif, c’est désigner autre chose qu’une pure perte, une perte sèche, mais une condition d’engendrement. Lacan racontait un jour l’histoire du type qu’on trouve dans une île déserte où il s’est retiré pour oublier. "Pour oublier quoi ? lui demande-t-on. – Eh bien j’ai oublié !" Oui, il a oublié ce qu’il avait à oublier. Histoire drôle en effet : voilà un homme qui ne sait pas pourquoi il est là sur son île, à l’image de celui qui reste hébété, abasourdi, stupide, devant la question qui le surprend au saut du lit entre le sommeil et la veille : "Eh ! que fais-tu là sur cette terre, avec ce métier, ce conjoint, ces enfants, ces voisins… ?" Bref, il n’en sait rien. Mais en revanche, ce qu’il a oublié ne l’oublie pas. C’est cela l’hypothèse de l’inconscient : la terre d’où il a émigré colle à jamais à ses semelles.

Auteur: Julien Philippe

Info: Dans "Pour lire Jacques Lacan", page 13

[ destin ] [ matriochka ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

torture

Si, aux intellectuels de Tchekhov qui passaient leur temps à essayer de deviner ce qu'il adviendrait dans vingt, trente ou quarante ans, on avait répondu que, quarante ans plus tard, dans la Sainte Russie, on torturerait les inculpés pendant l'instruction, on leur comprimerait le crâne à l'aide d'un cercle de fer, on les plongerait dans des baignoires d'acide, on les attacherait nus pour les livrer en pâture aux fourmis ou aux punaises, on leur enfoncerait dans l'anus une baguette à fusil chauffée à blanc sur un réchaud (opération du "marquage secret"), on leur écraserait lentement les organes génitaux sous la semelle des bottes, et, en guise de traitement le plus bénin, on leur infligerait pendant une semaine d'affilée le supplice de l'insomnie et de la soif tout en les battant jusqu'à ce que leur chair ne soit plus qu'une bouillie sanglante, aucune des pièces de Tchekhov ne serait arrivée jusqu'à son dénouement et tous leurs héros auraient pris le chemin de l'asile.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: L'archipel du goulag, tome 1, Seuil, p.78

 

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spleen thérapie

Eh bien, donc, lorsque je ne suis plus capable de rien, que je ne tiens plus sur mes jambes, avec mon mauvais point de côté, je vais me cacher dans un coin, toute seule et - vous allez rire - au lieu de me raconter des choses gaies, des choses qui remontent, je pense à tous ces gens que je ne connais pas, qui me ressemblent - et il y en a, la terre est grande ! - les mendiants qui battent la semelle sous la pluie, les gosses perdus, les malades, les fous des asiles qui gueulent à la lune, et tant ! et tant ! Je me glisse parmi eux, je tâche de me faire petite, et pas seulement les vivants, vous savez ? les morts aussi, qui ont souffert, et ceux à venir, qui souffriront comme nous… - "Pourquoi ça ? Pourquoi souffrir?" qu’ils disent tous… Il me semble que je le dis avec eux, je crois entendre, ça me fait comme un grand murmure qui me berce. Dans ces moments-là, je ne changerais pas ma place pour celle d’un millionnaire, je me sens heureuse.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Journal d'un curé de campagne

[ empathie prolétaire ] [ altruisme ] [ remède ] [ déprime ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racines

Je parle avec Rafaniello, aujourd'hui nous avons le temps, je lui demande si son pays ne lui manque pas. Son pays n'existe plus, il n'y est resté ni vivants ni morts, on les a fait disparaître tous ensemble : "Je ne sens pas le manque, dit-il, mais la présence. Dans mes pensées ou quand je chante, quand je répare un soulier, je sens la présence de mon pays. Il vient souvent me trouver, maintenant qu'il n'a plus une place à lui. Dans le cri du marchand d'eau qui monte avec son charreton à Montedidio pour vendre de l'eau sulfureuse dans des pots de terre cuite, de sa voix aussi me parviennent quelques syllabes de mon pays." Il se tait un moment, ses petits clous dans la bouche et la tête penchée sur une semelle. Il voit que je suis resté à côté et il continue : "Quand tu es pris de nostalgie, ce n'est pas un manque, c'est une présence, c'est une visite, des personnes, des pays arrivent de loin et te tiennent un peu compagnie." Alors don Rafaniè, les fois où il me vient la pensée d'un manque, je dois l'appeler présence ? "C'est ça, et à chaque manque, tu souhaites la bienvenue, tu lui fais bon accueil." Alors quand vous vous serez envolé, je ne dois pas sentir votre manque, moi ? "Non, dit-il, quand il t'arrive de penser à moi, moi je suis présent." J'écris sur le rouleau les paroles de Rafaniello qui ont mis le manque sens dessus dessous et il est mieux comme ça maintenant. Lui, avec les pensées, il fait comme avec les chaussures, il les retourne sur sa caisse et les répare.

Auteur: Luca Erri De

Info: Montedidio

[ travail ]

 

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