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insomnie

Je retournai dans ma chambre, refermai les portes et me couchai en sermonnant : "Il faut que je dorme. Il faut tout oublier jusqu’à demain. Il faut que je dorme." J’éteignis la lumière. Je fermai les yeux et, m’appliquant à ne penser à rien, m’efforçai de m’endormir. La lutte pour le sommeil est déjà quelque chose d’effrayant. On n’a pas de prises. La seule volonté de dormir vous tient éveillé. Je ne pensais à rien, mais il y avait pourtant en moi la volonté de dormir qui à mon insu me tenait éveillé. Je me retournais sans cesse. De temps en temps, à travers l’obscurité, venait à moi de très loin le tintement d’une horloge. Tout était noir. Je n’avais déjà plus de volonté. Pourtant, je ne dormais pas. Combien de temps s’écoula ainsi ? Je ne le sais pas. J’avais complètement perdu la notion du temps. J’étais absolument comme si je dormais, pourtant une conscience suffisante faisait que je savais que j’étais éveillé. A la longue, après m’être retourné je ne sais combien de fois, mon engourdissement se fit plus grand. Une joie minuscule m’envahit. J’allais perdre toute notion des choses lorsque, insensiblement, j’eus la sensation que mon cerveau grossissait, grossissait, que mon corps était de plomb, que tout mon être se gonflait et que, à mesure qu’il gonflait, je pouvais de moins en moins remuer afin de reprendre mon aspect habituel.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, pages 106-107

[ sensations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Montaigne a eu de la chance : celle de naître "d’une race fameuse en prud’homie* et d’un très bon père", d’avoir été élevé "en toute douceur et liberté, sans rigueur et contrainte", d’avoir eu des précepteurs aussi intelligents et savants que débonnaires, enfin de n’avoir pas, au cours de sa vie, été trop maltraité par le sort : "Je dois beaucoup à la fortune de quoi jusqu’à cette heure [il a cinquante-cinq ans] elle n’a rien fait contre moi outrageux, au moins au-delà de ma portée" (III, IX, 83). Montaigne se doit à des rencontres heureuses, une chance complétant l’autre. Et comme, "par long usage,… fortune [passe] en nature" (III, X, 101), que le fortuit perd sa contingence dès lors que nous sommes ce que nous devenons, les hasards, sous le commandement du principal d’entre eux, celui de la naissance, ne composent pourtant qu’une seule et même nature. C’est cette nature changeante, mais qui change sans devenir autre, comme un fruit s’enrichit au dedans, qui va s’exprimer en une certaine manière d’envisager le monde et la vie, une sagesse.

(On peut admettre cette prud'homie à la condition qu'elle soit aimable, joyeuse... festive aussi... et on verra se développer une religion du laïc tout fondée précisémment sur la prud'homie, c'est à dire sur une conscience joyeuse, juge du bien et du mal, qui n'a pas besoin d'autre chose.)**

Auteur: Conche Marcel

Info: In "La sagesse comme art d'être heureux". *probité, sagesse dans la conduite. ** Pierre Magnard, https://www.youtube.com/watch?v=h5-CHNOfb7w 17 min 32 sec

[ renaissance ] [ Gaule ] [ bon sens ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophe

Platon est un témoin très particulier. On peut dire qu’il ment, et d’autre part qu’il est véridique même s’il ment, car à interroger Socrate, c’est sa question, à lui Platon, qui se fraye son chemin.

Platon est tout autre chose. Ce n’est pas un va-nu-pieds. Ce n’est pas un errant. Nul dieu ne lui parle, ni ne l’a appelé. Et à la vérité, je crois qu’à lui les dieux ne sont pas grand-chose. Platon est un maître, un vrai, un maître du temps où la cité se décompose, emportée par la rafale démocratique qui prélude aux grandes confluences impériales – une sorte de Sade en plus drôle.

[…] Ce que Platon voit à l’horizon, c’est une cité communautaire, tout à fait révoltante à ses yeux comme aux nôtres. Le haras pour tous, voilà ce qu’il nous promet dans un pamphlet qui a toujours été le mauvais rêve de tous ceux qui ne peuvent se remettre du discord toujours plus accentué de la société avec leur sentiment du bien. Cela s’appelle La République, et tout le monde l’a pris au sérieux, en croyant que c’était vraiment ce que voulait Platon.

Il y a quelques autres malentendus et élucubrations mythiques. Le mythe de l’Atlantide, par exemple, me semble bien plutôt être l’écho de l’échec des rêves politiques de Platon, et il n’est pas sans rapports avec l’aventure de l’Académie.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 104

[ description ] [ interprétation ] [ sens de l'œuvre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

paradigme

[...] ce faisceau de notions (dogme, dogmatique, dogmaticité) est en lien étroit avec la logique de la structure langagière telle que l’a énoncée et vécue notre propre civilisation depuis plus de deux millénaires. Est-ce à dire que ces mots arides ne sont qu’une manière occidentale de se mouvoir à l’égard de l’essence même du penser, et se proposent à nous comme expression particulière d’un universel propre à l’espèce parlante ?



Mettons à l’épreuve ce propos en évoquant la résistance du concept de dogme aux métamorphoses de la représentation dans la civilisation européenne entraînée par l’élan industrialiste. Il est avéré qu’en réduisant le champ de ce concept aux exégèses de la Révélation chrétienne, ou plus généralement bibliques (incluant ainsi l’Écriture juive), le système de pensée, qui à compter du XVIIIe siècle cherchait sa voie au milieu des décombres de la tradition, s’est focalisé sur le conflit porteur du fondement fiduciaire de l’Occident : la foi et la raison sont-elles compatibles ?


Mais, foi en quoi, en qui, et que veut dire précisément avoir foi en quelque chose ou en quelqu’un ? Voilà sans doute l’interrogation basique à laquelle il nous faut accéder [...] : le théâtre de la parole.  Autrement dit : sur la mise en scène de l’homme et du monde par le langage. 

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, page 18

[ sens ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

Le but de l'existence humaine
Question : Quelle est la raison, quel est la finalité ultime de l'existence humaine ?
Krishnamurti : Connaissez-vous une quelconque finalité ? La façon dont nous vivons n'a ni sens ni finalité. On peut lui inventer un but, celui de la perfection, de l'illumination, de la quête de la plus haute forme de sensibilité : nous pouvons inventer sans fin des théories, nous prendre les pieds dedans, et en fabriquer nos problèmes. Notre vie quotidienne n'a aucun sens, aucune finalité à part celle de faire un peu d'argent et de mener une vie idiote. On peut voir tout cela, pas en théorie, en nous-mêmes : cette éternelle bataille intérieure pour trouver un objectif, chercher l'illumination, courir le monde (particulièrement l'Inde et le Japon) pour apprendre une technique de méditation. Vous pouvez inventer des objectifs par milliers mais vous n'avez pas besoin d'aller où que ce soit, dans les Himalayas, dans un monastère, ou dans ce nouveau genre de camp de concentration qu'est un ashram : tout est en vous. Le Très-Haut, l'Incommensurable, est en vous - si vous savez comment regarder. N'en faites pas une conviction : c'est encore un des tours idiots que nous nous jouons, que nous sommes Dieu, que nous sommes le 'Parfait', toute cette farce infantile. Et pourtant, c'est bien à travers l'illusion, à travers 'ce qui est', à travers le mesurable que l'on découvre ce qui est sans mesure - mais vous devez commencer par vous-même, c'est le lieu où découvrir soi-même comment regarder.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Beyond Violence, pp 106-107

[ introspection ] [ sens-de-la-vie ]

 
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soigner

Elles (Les thérapies alternatives) sont des moyens simples, peu coûteux, qui vont droit au but. Le malade est considéré dans son ensemble : il est un corps physique, certes, mais il possède aussi une affectivité, un intellect, une âme et des instincts. Il a un passé, un présent et un futur; il appartient au cosmos et est soumis à ses lois. Il faut l'aider à se situer par rapport à tout cela. Il faut, dans une synthèse créatrice, identifier l'homme qui est en face de soi, tel qu'il est, dans son ensemble, dans son milieu, dans son devenir. La toute-puissance de la technique nous a possédés, subjugués, hypnotisés; on a su nous faire croire que la médecine était une technique et non plus un art, un métier et non plus une vocation, que les malades étaient des cas à parquer, en diverses catégories, dans des services que s'attribuent par voie de concours des spécialistes renommés qui vont vivre sur leurs certitudes matérialistes et lutter contre la nature au lieu de composer avec elle. Les puissants laboratoires pharmaceutiques ou les fabricants de matériel médical nous abreuvent, dès les premières années de médecine, de luxueux fascicules qui deviennent notre bible et qui, adroitement, après avoir décrit les signes de la maladie et sa physiopathologie, concluent à la nécessité de pratiquer x examens et d'administrer n médicaments. Et l'on est pris au piège de cet enchainement logique d'informations... Bientôt nous versons inconsciemment dans l'absurde, toujours satisfaits de nos prouesses intellectuelles, oubliant que ce corps que nous soignons a un coeur et une âme.

Auteur: Fontaine Janine

Info: Médecin des trois corps

[ bon sens ]

 

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étymologie

Le mot grec muthos, "mythe" vient de la racine mu, et celle-ci (qui se retrouve dans le latin mutus, muet) représente la bouche fermée, et par suite le silence ; c’est là le sens du verbe muein, fermer la bouche, se taire (et, par extension, il en arrive à signifier aussi fermer les yeux, au propre et au figuré) ; l’examen de quelques-uns des dérivés de ce verbe est particulièrement instructif. Ainsi, de muô (à l’infinitif muein) sont dérivés immédiatement deux autres verbes qui n’en diffèrent que très peu par leur forme, muaô et mueô ; le premier a les mêmes acceptions que muô, et il faut y joindre un autre dérivé, mullô, qui signifie encore fermer les lèvres, et aussi murmurer sans ouvrir la bouche. Quant à mueô, et c’est là ce qu’il y a de plus important, il signifie initier (aux "mystères", dont le nom est tiré aussi de la même racine comme on le verra tout à l’heure, et précisément par l’intermédiaire de mueô et mustês), et, par suite, à la fois instruire (mais tout d’abord instruire sans paroles, ainsi qu’il en était effectivement dans les mystères) et consacrer ; nous devrions même dire en premier lieu consacrer, si l’on entend par "consécration", comme il se doit normalement, la transmission d’une influence spirituelle, ou le rite par lequel celle-ci est régulièrement transmise ; et de cette dernière acception est provenue plus tard pour le même mot, dans le langage ecclésiastique chrétien, celle de conférer l’ordination, qui en effet est bien aussi une "consécration en ce sens, quoique dans un ordre différent de l’ordre initiatique.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 123

[ sens caché ] [ inexprimable ] [ allégorique ] [ indicible ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mystère

Chère Hanna, Tu m'écris que tu aurais voulu vivre il y a un siècle... Irène, elle, m'affirme qu'elle aurait préféré vivre plus tard, dans les siècles à venir. Je pense qu'à chaque époque on peut avoir une vie intéressante et utile. Ce qu'il faut, c'est ne pas la gâcher et pouvoir se dire: " J'ai fait ce que j'ai pu." C'est tout ce que l'on peut exiger de nous et c'est aussi la seule chose capable de nous apporter un peu de bonheur. Au printemps dernier, mes filles ont élevé des vers à soie. J'étais très malade encore et, durant des semaines d'inaction forcée, j'ai longuement observé la formation des cocons. Cela m'a énormément intéressée. Ces chenilles si actives, si consciencieuses, travaillant avec tant de bonne volonté et de persévérance, m'ont vraiment impressionnée. En les regardant, je me suis sentie tellement de leur race - quoique peut-être moins bien organisée qu'elles pour le travail. Moi aussi, j'ai toujours tendu patiemment vers un but unique. Je l'ai fait sans avoir la moindre certitude que là était la vérité, en sachant que la vie est fugitive et fragile, qu'elle ne laisse rien derrière elle, que d'autres êtres la conçoivent tout autrement. Je l'ai fait sans doute parce que quelque chose m'y obligeait, tout comme la chenille est obligée de faire son cocon. Elle, la pauvre, doit commencer ce cocon même s'il lui est impossible de l'achever, en travaillant avec le même soin. Et si elle n'arrive pas au bout de la tâche, elle meurt sans métamorphose, sans récompense. Que chacun de nous, chère Hania, file son cocon, sans demander pourquoi et à quelle fin.

Auteur: Curie Marie

Info: 6 janvier 1913, à sa nièce Hanna Szalay deux ans avant sa mort

[ sens-de-la-vie ]

 

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femmes-hommes

Dans le même temps, les mains peuvent vagabonder sur la poitrine, douce ou velue, vers les petits renflements des mamelons qu'elles peuvent faire doucement rouler entre les doigts, vers le ventre, vers les cuisses, vers les fesses, vers les épaules. Everywhere. Toucher caresser se frotter sucer embrasser mordiller lécher se vautrer passer repasser se rouler se pourlécher.
Elle bascule. Le visage plonge dans les draps.
Pendant que la surface de la langue s'exerce à enrober le gland, les doigts peuvent courir le long de la verge, la soumettant à des pressions variées. Frôlements avec le plat des dernières phalanges ou solide empoignade. Dans le même temps, on s'abandonne à la danse des reins qui frémissent d'impatience. Pendant que la bouche et les mains s'affairent le suc se répand entre les cuisses et les cuisses se frottent l'une l'autre dans la délectation du plaisir donné et promis les hanches se déhanchent le dos louvoie et les seins se glissent dans l'entrejambe. Le corps tourne autour du pivot. Bel axe en vérité.
Elle a les yeux brillants, c'est sûr.
- Et l'assurance de faire mouche à chaque volte de la langue ! On est intimement certaine, dans cette sorte de création, du plaisir donné.
La voix se fait plus rapide.
- Je passe ainsi et ici mes lèvres sur le gland, sans y penser, c'est-à-dire sans le calculer, et le gémissement de l'embouché arrive à mes oreilles ravies. Et la moindre caresse appelle le gémissement et chaque caresse redouble le plaisir donné et chaque fois la bouche embouche sans la moindre hésitation et sans le plus petit calcul, avec la perfection des gestes semi-conscients.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ fellation ] [ excitation ] [ sensualité ]

 

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biologie moléculaire

Mon propre raisonnement (et celui de nombreux collègues) repose sur deux principes généraux que j'appellerai l'hypothèse de la séquence et le dogme central. Les preuves directes en faveur de ces deux principes sont négligeables, mais j'ai trouvé qu'ils étaient d'une grande aide pour comprendre ces problèmes très complexes. Je les présente ici dans l'espoir que d'autres puissent les utiliser de la même manière. Leur nature spéculative est soulignée par leurs noms. Il est utile d'essayer de construire une théorie utile sans les utiliser. On finit généralement dans le désert. 

L'hypothèse de la séquence : Ce fut déjà été mentionné à plusieurs reprises. Dans sa forme la plus simple, elle suppose que la spécificité d'un fragment d'acide nucléique est exprimée uniquement par la séquence de ses bases, et que cette séquence est un code simple pour la séquence d'acides aminés d'une protéine spécifique... (l'information génétique contenue dans l'ADN est traduite en instructions pour la fabrication de protéines.)

Le dogme central : Il stipule qu'une fois que l'information a été transmise au niveau des protéines, il est impossible de la récupérer. Plus précisément, le transfert d'information d'acide nucléique à acide nucléique ou d'acide nucléique à protéine peut être possible, mais le transfert de protéine à protéine ou de protéine à acide nucléique est impossible. L'information signifie ici la détermination précise de la séquence, que ce soit des bases dans l'acide nucléique ou des résidus d'acides aminés dans la protéine. (Les protéines ne peuvent pas modifier leur propre séquence génétique et elles dépendent de l'ADN pour leur instruction.).

Ce n'est pas universellement admis - par exemple, Sir Macfarlane Burnet ne soutient pas cette vue - mais de nombreux chercheurs pensent maintenant de cette manière. Pour autant que je sache, cela n'a pas été explicitement formulé auparavant.

Auteur: Crick Francis Harry Compton

Info: On Protein Synthesis', Symposia of the Society for Experimental Biology: The Biological Replication of Macromolecules, 1958, 12, 152-3.

[ irréversible mécanisme ] [ sens temporel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel