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définition

Regardons d’abord le yang. La partie droite du caractère ressemble beaucoup au yi de Yi Jing. En fait, elle ne s’en distingue que par un trait horizontal. Alors que le mot yi évoque les changements de temps en général, la "facilité" avec laquelle soleil et pluie alternent dans le ciel ; yang, lui, insiste sur un des aspects de ce changement. Le trait horizontal différencie nettement le soleil de la pluie qui tombe. Cette partie de l’idéogramme dessine la fin d’un orage, quand le soleil prend le pas sur les nuages, quand il s’en distingue de plus en plus nettement. Yang est ce moment particulier où les nuages diminuent, où le soleil se dévoile, l’air se réchauffe et devient plus lumineux, le ciel monte, les nuages s’effilochent et disparaissent.
Yin se compose dans sa partie droite de deux signes. Le premier exprime une idée de présence latente, et le second est le caractère : nuage(s). Il y est décrit le mouvement complémentaire du yang, les nuages de pluie s’amassent, le soleil se voile, le ciel descend, l’air devient plus sombre et plus froid.
On mesure la distance entre ce qui est évoqué par les idéogrammes chinois et les traductions qu’on nous en propose habituellement. Commençons par les pires : yang = masculin et yin = féminin. Peut-on imaginer réduction plus radicale d’un système qui vise à représenter le changement ? […]
En tant que verbe copulatif reliant l’attribut et le sujet, le verbe être n’existe pas en chinois. Un Chinois ne peut pas dire que le yin est sombre, froid ou bas. Il ne peut donc pas penser que sombre, froid, etc., sont des attributs du yin, mais seulement des résultats sensibles de son action. Yin n’est pas sombre, c’est un mouvement d’assombrissement ; il n’est pas froid, mais tendance au rafraîchissement ; il n’est ni intérieur ni repos, mais rentrée et freinage. De même, yang n’est pas clair, mais mouvement d’éclairement ; il n’est pas chaud, extérieur ou action, mais réchauffement, ascension ou mise en action.

Auteur: Javary Cyrille J.-D.

Info: Dans "Le Yi Jing", pages 15 à 17

[ nuances ] [ intraduisible ] [ yi-king ]

 

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hommes-femmes

Il semblerait que les femmes aient davantage besoin d'être aimées que les hommes.

Ça n'a rien à voir avec une attitude narcissique, comme certains psychanalystes le pensent, mais plutôt avec le fait que les femmes se sentent plus en insécurité que les hommes, bien qu'elles savent le cacher bien mieux qu'eux.

Elles veulent l'assurance d'être désirées.

Beaucoup plus à la merci de leur insécurité-bien-cachée que les hommes, les femmes veulent entendre et entendre de façon répétitive, pourquoi et comment elles sont aimées.

C'est comme si un vieux doute devait être dissipé.

Elles savent beaucoup mieux que les hommes que ce qui compte n'est pas ce qu'elles sont mais ce qu'ils pensent qu'elles sont.

D'ailleurs, elles se modèlent fréquemment à l'image que les hommes se font d'elles.

Elles sont secrètement effrayées que leur homme bien aimé découvre soudainement à quel point elles sont vulnérables et faibles.

Elles savent bien qu'elles ne sont pas parfaites mais elles connaissent aussi toute l'importance de paraitre comme tel, pour ces messieurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Les dames ne sont pas inconstantes dans leur affection, contrairement aux hommes, puisque ceux-là placent vraiment très haut leur Idéal-du-Moi.

En général les femmes n'ont pas cette puissante urgence qui les pousse à idéaliser leur partenaire.

Elles peuvent aimer les hommes tout en connaissant leurs pires défauts et leurs failles ultimes.

Ce qui est beaucoup plus difficile pour un homme.

Voilà pourquoi elles sont moins enclines à avouer leurs fautes et leurs humaines faiblesses, bien qu'elles en soient conscientes la majeure partie du temps.

Elles perçoivent bien cette nécessité psychologique chez l'homme qui le pousse à vouloir rendre réel son idéal.

Les femmes se protègent à l'aide de leur fierté puisque leurs profondes vulnérabilité et insécurité rendent cette protection nécessaire.

Elles ont besoin, plus que les hommes, de se sentir rassurées sur le fait d'être aimées avant de pouvoir commencer à aimer.

Sensibles à la moindre inattention, négligence ainsi qu'au manque d'appréciation, elles craignent de ne céder trop facilement lorsque les hommes leur font la cour.

Cette peur, si souvent justifiée, les fait attendre et hésiter, suscite leurs résistances, et retarde leurs réponses aux tentatives de séduction.

Auteur: Reik Theodor

Info:

[ inquiétude ] [ regard de l'autre ] [ femmes-par-homme ]

 

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position sociale

Un masque peut en cacher un autre... Le désir d'être reconnu par les autres est inséparable de l'être humain. Selon Hegel, cette reconnaissance est tellement essentielle que chacun est disposé pour l'obtenir à risquer sa propre vie. Il ne s'agit pas simplement, en effet, de satisfaction ou d'amour-propre : il faut plutôt dire que c'est seulement à travers la reconnaissance des autres que l'homme peut se constituer comme personne.

Persona signifiait à l'origine "masque" et c'est à travers le masque que l'individu acquiert un rôle et une identité sociale. Ainsi, à Rome, tout individu était identifié par un nom qui exprimait son appartenance à une gens, à une lignée, mais celle-ci, à son tour, se trouvait définie par le masque en cire de l'aïeul que chaque famille patricienne conservait dans l'atrium de sa demeure. De là à faire de la personne la "personnalité" qui définit la place de l'individu dans les drames et les rites de la vie sociale, il n'y a qu'un pas et persona a fini par indiquer la capacité juridique et la dignité politique de l'homme libre. Quant à l'esclave, tout comme il n'avait pas d'aïeux, ni de masque, ni de nom, il ne pouvait pas davantage avoir une "personne", une capacité juridique (servus non habet personam). La lutte pour la reconnaissance est donc, à chaque fois, une lutte pour le masque, mais ce masque coïncide avec la "personnalité" que la société reconnaît à chaque individu (ou avec le "personnage" qu'elle fait de lui avec sa connivence plus ou moins réticente).

Il n'est donc pas étonnant que la reconnaissance des personnes ait été pendant des millénaires la possession la plus jalouse et la plus significative. Si les autres êtres humains sont importants et nécessaires, c'est avant tout parce qu'ils peuvent me reconnaître. Le pouvoir lui-même, la gloire, les richesses, tout ce à quoi "les autres" semblent être si sensibles n'a de sens, en dernière analyse, qu'en vue de cette reconnaissance de l'identité personnelle. On peut bien, comme aimait à le faire, selon les récits, le calife de Bagdad Harun al-Rashid, se promener incognito par les rues de la ville et s'habiller comme un mendiant ; mais s'il n'y avait jamais un moment où le nom, la gloire, les richesses et le pouvoir étaient reconnus comme "miens", si, comme certains saints invitent à le faire, je passais toute ma vie dans la non-reconnaissance, alors mon identité personnelle serait perdue à tout jamais. 

Auteur: Agamben Giorgio

Info: Nudités, Identité sans personne.

[ étymologie ] [ ego miroir sociétal ] [ statut professionnel ]

 

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femmes-hommes

Le plaisir sexuel masculin : Une certitude : le plaisir sexuel de l'homme n'a rien à voir avec celui de la femme. Jouissance, orgasme, tous ces termes parlent de la sexualité heureuse de l'homme, mais parlent-ils de la même chose ? A ce sujet, les hommes sont moins prolixes et leur sexualité paraît plus simple, comme s'il suffisait d'une pénétration pour ressentir du plaisir et d'une éjaculation pour jouir.

En réalité, ce n'est pas si simple... "La jouissance sexuelle correspond à une intense circulation énergétique qui provient du contact des muqueuses" mais au-delà de cette expérience commune, le plaisir de l'homme ne trouve et ne partage, ni la même origine, ni la même expression que celui de la femme. L'homme est centré sur le fonctionnement de son pénis. Pour des raisons en partie biologique, l'homme recherche avant tout l'orgasme dans la sexualité. L'érection est la première manifestation de son désir et instinctivement celle-ci représente une mise sous tension dont l'homme va chercher à se libérer au travers de la relation sexuelle avec pour aboutissement, une éjaculation. Cette focalisation du désir et de l'excitation au niveau de leur pénis explique la raison pour laquelle ils attendent rapidement de leur partenaire qu'elle les caresse aux endroits les plus sensibles dont le pénis fait partie, alors que les femmes ont besoin de caresses préliminaires, souvent en dehors de leurs zones génitales. Ce qui fait jouir les hommes.

Si la jouissance sexuelle est souvent décrite avec les mêmes mots par les uns ou les autres, ce qui les fait jouir ne comporte souvent aucune logique. "Certains sont attirés par les gros seins, d'autres par les petits ou encore les talons aiguilles". "Et le pénis n'est pas forcément le seul organe érogène de l'homme" précise-t-il. Pour certains, par exemple, la pointe du mamelon, pour d'autres, l'anus sont des zones qui procurent une jouissance extrême.

La jouissance des hommes aussi ... est d'abord dans la tête. Mais, il ne faut pas s'y tromper. Si la jouissance résonne dans le corps, - elle n'en dépend pas moins des fantasmes qui la gouvernent". Autrement dit, pour les humains le premier organe sexuel est d'abord le cerveau. Pour un homme, la jouissance s'apparente surtout à une délivrance qui survient après une phase de tension sexuelle. Et, "quel que soit le degré d'amour que lui porte sa partenaire, c'est à l'instant précieux de l'orgasme qu'un homme peut le mieux recevoir cet amour...", explique un célèbre thérapeute conjugal américain.

Auteur: Feldman Catherine

Info: http://www.e-sante.be

[ mâles-femelles ] [ vus-scientifiquement ] [ libido cérébrale ]

 

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observateur

Hegel distingue deux formes d'illusions: l'illusion grossière, qui consiste à prendre les choses pour ce dont elles ont l'apparence, et l'illusion métaphysique, qu'il prétend dépasser, qui consiste à reléguer le réel dans un autre monde, complètement distinct du monde de l'apparence.

Il faut donc, chez Hegel, distinguer non pas deux mondes mais bien trois: 

1. Le monde des apparences sensibles;

2. Le monde suprasensible, considéré en tant qu'il est différent du monde sensible;

3. Ce monde suprasensible, mais considéré cette fois en tant qu'il coïncide finalement avec le monde premier des apparence

Comme troisième monde, qui prend le contrepied du second en ce qu'il annule la différence que celui-ci prétendait instituer entre lui-même et le monde sensible, mais ne se confond pas pour autant avec le monde immédiat (ce dernier étant incapable de se réfléchir pour n'avoir pas encore parcouru l'itinéraire de sa radicale mise en doute métaphysique et du retour à lui-même), ce troisième monde est ce que Hegel appelle "Le Monde Renversé", c'est-à-dire un double de l'unique, qui serait justement l'unique lui-même, mais seulement au retour d'une galipette, qui n'aurait accompli le tour métaphysique que pour mieux ramener au point de départ…

…Un tour qui n'est pas sans bénéfice; on était parti des apparences sensibles, simples écorces du réel, alors que, une fois terminé la galipette, on retombe sur l'intérieur, ou le fond des choses, on découvre alors que le sensible n'est autre que la concrétisation progressive de l'au-delà suprasensible, dont il constitue ce que Hegel appelle: “le remplissement“. Le suprasensible, dit Hegel, est donc le phénomène comme phénomène. 

Nous comprenons ce que voulait dire Hegel en prétendant qu'il n'y avait pas deux mondes, mais que le monde intelligible était le phénomène comme phénomène, la manifestation qui est dans son évolution effective, seulement manifestation de soi par soi. 

En d'autres termes, ce monde-ci est l'autre d'un autre monde, qui est justement le même que ce monde-ci. Car cet itinéraire mystérieux au cours duquel le phénomène se médiatise par lui-même pour devenir manifestation de l'essence, n'est autre que le chemin qui conduit de A à A, en passant par A. 

Cette étrange coïncidence de ce monde et de l'autre monde n'échappe pas à Hegel, qui y voit le dernier mot du mystère philosophique, c'est-à-dire du mystère qui fait que les choses sont justement ce qu'elles sont, et non pas d'autres, d'où l'idée ouvertement démentielle que, la coïncidence du réel avec le réel est l'effet d'une ruse; “la grande ruse“, disait Hegel dans une note personnelle, “c'est que les choses sont comme elles sont“. 

L'essence de l'essence est de se manifester, et la manifestation est manifestation de l'essence.

Auteur: Rosset Clément

Info:

[ unicité ] [ scrutateur ] [ miroir ]

 

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mégalo

Néron parut plusieurs fois sur le théâtre pour disputer le prix du chant et de la poésie. Il était si jaloux de sa voix, qui cependant n'était pas belle, que, de peur de la diminuer, il se privait de manger certains mets qu'il aimait, et se purgeait fréquemment. Lorsqu'il devait chanter en public, des gardes étaient répandus d'espace en espace pour punir ceux qui n'auraient point paru assez sensibles aux charmes desavoix. Vespasien, homme consulaire, ne put cependant un jour s'empêcher de dormir, quoique ce fût un empereur qui chantât, et ce léger sommeil pensa lui coûter la vie.
Cet empereur comédien fit le voyage de la Grèce, pour entrer en lice aux jeux olympiques. Il entreprit de courir le stade sur un char attelé de dix chevaux. Mais à peine eut-il commencé sa course, qu'il tomba de son char; il n'en fut pas moins proclamé vainqueur et couronné.
Il disputa pareillement les prix des jeux isthmiques, pythiens, néméens et de tous les autres jeux de la Grèce. Un Grec, habile chanteur, mais mauvais courtisan, ayant eu l'imprudence de chanter mieux que l'empereur, Néron fit monter sur le théâtre les acteurs qui lui servaient de ministres dans l'exécution de la pièce. Ils se saisirent du musicien, et l'ayant adossé à une colonne, ils lui percèrent la gorge avec des stylets qu'ils portaient cachés dans des tablettes d'ivoire. Néron remporta de ses différents combats dix-huit cents couronnes. Lorsqu'il revint à Rome, il y parut en héros qui venait de triompher des ennemis de l'empire. Il était dans le même char dont Auguste s'était servi pour ses triomphes. Il était vêtu d'une robe de pourpre et d'une casaque semée d'étoiles d'or. Il portait sur sa tête la couronne olympique, qui était d'olivier sauvage, et dans sa main droite la couronne pythienne, faite d'une branche de laurier. Il avait à ses côtés un musicien nommé Diodore.
On portait devant lui les couronnes qu'il avait gagnées, et il était suivi d'applaudisseurs à gages dont il avait formé une compagnie aussi nombreuse qu'une légion.
Ils chantaient la gloire du triomphateur. Le sénat, les chevaliers et le peuple accompagnaient cette honteuse pompe, et faisaient retentir l'air d'acclamations. Toute la ville était illuminée, ornée de festons, et fumante d'encens. Partout où passait le triomphateur, on immolait des victimes, les rues étaient jonchées de poudre de safran; on jetait sur lui des fleurs, des rubans, des couronnes; et, conformément aux usages des Romains, des oiseaux et des pièces de pâtisserie. On avait abattu une arcade du grand cirque. Tout le cortège passa par cet endroit, vint dans la place, et se rendit au temple d'Apollon Palatin. Les autres triomphateurs portaient leurs lauriers au Capitole; Néron, dans un triomphe tel que le sien, voulut honorer le dieu des arts.

Auteur: Internet

Info: Histoire des empereurs

[ pouvoir ] [ folie ]

 

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moyen âge

Chez les historiens médiévistes, qui en restent les principaux utilisateurs, la notion de féodalité renvoie schématiquement à trois usages différents. Un usage traditionnel (François-Louis Ganshof, Robert Boutruche), politique et juridique, désigne par féodalité les liens féodo-vassaliques, c'est-à-dire les relations hiérarchisées internes à l’aristocratie, fondées sur la fidélité (manifestée par le serment, auquel s'ajoute parfois le rituel de l'hommage), l'échange de services (la protection, l'aide et le conseil) et la possession partagée d'un fief (à la fois bien foncier et ensemble de droits seigneuriaux), entre seigneurs et vassaux. Cette organisation de la classe dominante constituerait la caractéristique majeure de la société européenne médiévale, pour certains dès l'époque carolingienne, pour d'autres plus tard, à l'âge justement désigné comme féodal. C'est cet usage traditionnel de la notion qui a fait l'objet du plus grand nombre de critiques, d'abord de la part d'historiens plus sensibles à la primauté du rapport de domination seigneurial sur les paysans (Rodney Hilton, Georges Duby, Robert Fossier), ensuite de la part d'historiens influencés par l'anthropologie et plus attentifs aux modalités non féodales de la régulation sociale à l'échelle des sociétés locales (Fredric Cheyette, Patrick Geary, Stephen White, Dominique Barthélemy) ou aux solidarités coutumières à l'échelle des royaumes (Susan Reynolds). Un deuxième usage, plus large et plus fréquent depuis les travaux de Marc Bloch et Georges Duby recourt au terme féodalité ou à l'expression société féodale pour définir une société où la domination sur la terre et les hommes est exercée à l'échelle locale au profit d'une aristocratie à la fois foncière et guerrière, laïque et ecclésiastique, à l'écart de toute souveraineté de type étatique. Dans ce cadre, la féodalité au sens traditionnel n'est plus que l'un des instruments de la reproduction de la domination aristocratique parmi d'autres, telles que la guerre vicinale, la culture de la faide (vendetta entre familles) ou l'élaboration de systèmes de représentations spécifiques comme "l'idéologie des trois ordres” clergé, noblesse et Tiers état . Un troisième usage (Guy Bois, Ludolf Kuchenbuch. Chris Wickham), souvent d'inspiration marxiste, emploie indifféremment féodalité ou féodalisme pour caractériser un régime social fondé sur l'appropriation du surproduit paysan par la classe aristocratique (laïque et ecclésiastique) à travers le grand domaine puis la seigneurie. Dans ce cadre aussi la féodalité au sens traditionnel est généralement considérée comme la principale modalité de redistribution de la "rente seigneuriale" au sein du groupe dominant (Pierre Bonnassie). Des considérations chronologiques variées sont associées à chacune de ces conceptions de la féodalité, les unes englobant l'ensemble de la période médiévale. de la chute de l'Empire romain à l'avènement des États modernes (tantôt situé aux XIVe- XVIe siècles, tantôt repoussé au XVIIIe siècle), les autres une période plus restreinte censée correspondre à la dissolution maximale de l'autorité publique entre l’effondrement de l’Empire carolingien et le renouveau monarchique capétien au XIIe siècle.

Auteur: Gauvard Claude

Info: Dictionnaire de l'historien

[ tour d'horizon ] [ sociologie ] [ pouvoirs ]

 

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désir

En se souriant, ils se réjouissaient mutuellement de leur présence, une pure présence, à laquelle on ne pouvait réfléchir, qu’on ne pouvait même connaître. Mais les yeux de Birkin avaient une grimace légèrement ironique.

Elle était étrangement attirée vers lui, comme par un charme. S’agenouillant sur le tapis devant lui, elle noua ses mains derrière ses reins et appuya la tête contre ses cuisses. Richesse ! Richesse ! Elle se sentait submergée par tout un ciel plein de richesses.

- Nous nous aimons, dit-elle, ravie.

- Mieux que cela, répondit-il, en la regardant, le visage rayonnant de plaisir.

Inconsciemment, du bout de ses doigts sensibles, elle suivait la ligne de ses cuisses, y poursuivant un mystérieux courant de vie. Elle avait découvert quelque chose de plus merveilleux que la vie elle-même. C’était l’étrange mystère du mouvement vital, là, sur le derrière de ses cuisses, le long de ses flancs. C’était une étrange réalité de Birkin, l’étoffe même de son être, là sur la chute bien droite de ses cuisses. C’est là qu’elle découvrit qu’il était l’un des fils de Dieu tels qu’ils vivaient au commencement du monde, pas un homme, mais quelque chose d’autre, quelque chose de plus.

C’était un soulagement, enfin. Elle avait eu des amoureux. Elle avait connu la passion ; mais ceci n’était ni l’amour ni la passion. C’était le retour des filles des hommes vers les fils de Dieu, les fils de Dieu étranges et inhumains qui furent au commencement du monde.

Maintenant, son visage était un éblouissement de libre lumière dorée, tandis qu’elle levait les yeux vers lui, et appuyait ses mains en plein sur ses cuisses, par-derrière, comme il se tenait debout devant elle. Il la regardait et ses sourcils épais brillaient comme un diadème au-dessus de ses yeux. Elle était belle comme une fleur merveilleuse nouvellement ouverte à ses genoux, fleur paradisiaque, et non plus une femme, mais une fleur de clarté. Pourtant, il y avait encore en lui un certain embarras. Il n’aimait pas ce rayonnement, cet agenouillement, du moins pas entièrement.

Pour elle, tout était terminé. Elle avait trouvé un fils de Dieu du Commencement du Monde, et lui, il avait trouvé une des plus lumineuses filles des hommes.

Elle suivait avec les mains la ligne de ses reins et de ses cuisses et un feu vivant se transmettait ténébreusement de lui à elle. C’était un flux obscur de passion électrique que, mis en liberté en lui, elle attirait en elle. Elle avait créé un circuit riche et nouveau, un nouveau courant d’énergie passionnelle qui allait de l’un à l’autre depuis les pôles les plus obscurs du corps, en formant un circuit parfait. C’était un sombre feu d’électricité qui jaillissait de lui à elle et les inondait tous deux de satisfaction et de paix somptueuse.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 451 à 453

[ homme-femme ] [ imaginaire ] [ sensations ] [ volupté ]

 

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détecteurs de mensonge

Les bébés reconnaissent les sentiments feints Dès l'âge de 18 mois, les nourrissons savent déceler les réactions émotionnelles non justifiées, selon des chercheurs de l'Université Concordia. "Si tu aimes le soleil, tape des mains !", dit la comptine. Et les enfants la comprennent aisément, puisque le mouvement qui l'accompagne traduit bien l'émotion évoquée. Mais lorsque les sentiments et les réactions se contredisent, les enfants perçoivent-ils le paradoxe ? Une nouvelle recherche menée à l'Université Concordia, à Montréal, prouve qu'ils en sont capables, et ce, dès l'âge de 18 mois. Dans The Official Journal of the International Society on Infant Studies, les chercheuses en psychologie Sabrina Chiarella et Diane Poulin-Dubois montrent que les très jeunes enfants sont en mesure de déterminer si les émotions d'autrui sont légitimes dans un contexte particulier. Selon elles, les tout-petits comprennent le lien entre la signification d'une expérience et l'émotion qui se manifeste ensuite. Cette découverte a des implications importantes, surtout pour les parents et les éducateurs: "notre recherche indique que les bébés ne sont pas dupes si l'on feint le plaisir en réaction à une source de douleur. Souvent, après une expérience négative, les adultes s'efforcent de sourire pour éviter de bouleverser les jeunes enfants. Pourtant, ceux-ci savent comment vous vous sentez réellement: dès l'âge de 18 mois, ils comprennent le lien implicite entre les événements et les émotions", explique Diane Poulin-Dubois, professeure de psychologie. Pour mener leur recherche, la Prof Poulin-Dubois et la doctorante Sabrina Chiarella ont sélectionné 92 nourrissons, tous âgés de 15 ou de 18 mois. En laboratoire, les bébés ont assisté à plusieurs mises en scène jouées par une actrice, qui devait simuler une réaction, tantôt normale, tantôt anormale, à diverses situations. Dans l'un des scénarios, la comédienne exprimait une émotion contradictoire, affichant de la tristesse alors qu'on lui montrait un jouet. Dans un autre scénario, elle présentait une réaction normale de douleur après avoir feint de se blesser au doigt. Les enfants de 15 mois réagissaient sensiblement de la même façon à ces deux événements, ce qui indique que la compréhension du lien entre une expérience émotionnelle et l'expression faciale affichée ensuite n'est pas encore développée à ce stade. En revanche, les enfants de 18 mois étaient manifestement sensibles à la discordance entre l'expérience et l'expression faciale. En effet, ils passaient alors plus de temps à observer le visage de l'actrice et avaient davantage tendance à jeter des coups d'oeil à leur éducateur, qui se trouvait également dans la pièce, afin de jauger la réaction de cette personne de confiance. Selon Mme Chiarella, il s'agit là d'un comportement d'adaptation: "la capacité à déceler la tristesse et à y réagir immédiatement a une implication sur le plan de l'évolution. En effet, pour fonctionner efficacement en société, les enfants doivent développer leur compréhension des comportements d'autrui, et ce, en inférant l'expérience vécue intérieurement par les gens de leur entourage." Les chercheuses espèrent que ces découvertes pourront servir, dans le cadre d'études ultérieures, à déterminer si les jeunes enfants exposés à des personnes dont les réactions émotionnelles ne sont pas fiables se monteront plus réticents à apprendre de ces personnes, ou encore à les aider.

Auteur: Internet

Info: oct 2013

[ émotion ] [ froideur ] [ trompeur ] [ comédie ] [ dissimulation ] [ fausseté ] [ pédagogie ] [ bambins lucides ]

 

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apprentissage du langage

[…] la maîtresse d’Helen Keller, Ann Sullivan, s’efforçait d’apprendre à son élève à communiquer à l’aide de signes, alors confondus à des signaux, en tapant d’une manière déterminée selon les cas, dans la paume de l’enfant. Elle voulait ainsi associer à la perception d’un signal la sensation d’un objet. Par exemple, elle plaçait la main droite d’Helen sous un jet d’eau fraîche, pendant que sur l’autre, elle frappait le signal convenu. Dans cette pratique, spontanément behaviouriste, le signe est conçu comme l’index de son référent, qu’il a pour fonction essentielle d’évoquer. On prouvera qu’on a compris ce qu’est un signe si l’on peut user de cet index pour désigner le référent, quand on en a besoin. Tout être capable d’un tel comportement sera réputé savoir "parler". Or, la difficulté étonnante à laquelle se heurta Ann Sullivan, est que la petite Helen, tout en étant à même de communiquer quelques-uns de ses besoins au moyen des signaux que sa maîtresse lui avait appris à utiliser, semblait néanmoins piétiner à la porte d’un monde interdit. Il y avait là pourtant tous les éléments d’une relation de communication : émetteur, récepteur, médium de transmission et code. Plus encore : cet ensemble fonctionnait, mais la petite Helen – elle avait alors six ans – ne savait toujours pas parler.

Le miracle se produisit le 5 avril 1887. Ann Sullivan s’efforçait inlassablement d’épeler le mot tasse dans la main d’Helen, puis lui en donnait une à tenir. "Elle versait ensuite de l’eau dans la tasse, y trempait le doigt de l’enfant, et attendait, espérant qu’Helen réagirait en épelant e-a-u". En vain. Etant descendue au jardin afin de distraire l’enfant, elle s’approcha avec elle d’un puits d’où le jardinier tirait un seau d’eau. Une dernière fois, elle lui mit la tasse dans la main, y fit couler un peu d’eau, et épela water, sur l’autre main, de plus en plus rapidement, cette eau qu’Helen aimait à faire couler sur sa main. Soudain l’enfant lâcha la tasse, et, pétrifiée, laissa une pensée envahir et illuminer son esprit : w-a-t-e-r ! w-a-t-e-r ! cette chose merveilleusement fraîche, cette chose amie, c’était w-a-t-e-r ! Elle venait de comprendre que toute chose a un nom, que toute chose peut être dite ou signifiée, que le signe énonce la chose, ou encore qu’il l’exprime, c’est-à-dire que le rapport qui unit la chose à son index n’est pas celui d’une association entre deux perceptions sensibles […] mais un rapport de représentation, en sorte que le signe w-a-t-e-r s’identifie à la chose merveilleuse tout en en demeurant distinct : il "tient lieu" de la chose. Dans un tel rapport de signification, les deux éléments mis en relation ne sont plus du même ordre. Ils sont bien perçus tous les deux comme deux réalités également sensibles, et de ce point de vue, rien ne permet de les distinguer. Pourtant, dans le rapport de signification, la présence sensible de l’un cesse de valoir pour elle-même, cesse d’être le signal de son existence, qui est ainsi occultée, et se trouve valoir pour l’existence d’un autre, dont elle tient la place. C’est là l’expérience fondamentale de la signification. Les deux éléments sensibles ne sont plus unis par une relation horizontale de juxtaposition, mais par une relation verticale, et purement intellectuelle, de lieutenance.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 125-126

[ sourd-muet-aveugle ] [ différence signe-signal ] [ invisible ] [ arrachement sémantique ] [ célèbre anecdote ] [ déclic ]

 

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