Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 62
Temps de recherche: 0.0526s

conservatisme

Car ce ne sont pas les jeunes filles voilées qui remettent en cause l'école républicaine, mais tout un ensemble de faits qui en révèlent la crise. (...) L'enseignement qu'elle diffuse témoigne d'ailleurs d'une version étroitement nationalitaire du républicanisme. Si, pour de nombreux jeunes de culture musulmane, l'islam apparaît comme le seul pôle d'identification possible, c'est sans doute aussi parce que l'école ignore, par exemple, à peu près complètement les auteurs francophones qui ne sont pas français "de souche". S'ils trouvaient dans leurs livres de classe, à côté des textes de Giono et de Camus, des extraits de Césaire ou de Kateb Yacine, ces jeunes se sentiraient valorisés. En outre, ces auteurs pourraient, au même titre que les écrivains français de souche, leur transmettre la notion d'universel.

Auteur: Gaspard Françoise

Info: Le foulard et la République. Co-écrit avec Farhad Khosrokhavar

[ Gaule ]

 

Commentaires: 0

égaré

Parfois, je pense que la vie n'a aucune valeur, que c'est une chose insignifiante. Je vais mourir et l'humanité ne sentira pas la différence. L'humanité va mourir et l'éternité ne sentira pas la différence. Nous ne sommes que des ombres, de vaines poussières se perdant dans le temps... Mais, d'autres fois, je pense que nous naissons tous avec une mission, que nous jouons tous un rôle, que nous faisons tous partie d'un système. Cela peut être un rôle minuscule, une mission insignifiante, cela peut même nous paraître une vie perdue, mais, après tout, qui peut savoir si une chose aussi infime n'est pas une part essentielle dans la conception du grand gâteau cosmique ?... Nous sommes de minuscules insectes dont le fragile battement d'ailes a peut-être l'étrange pouvoir de générer de lointaines tempêtes dans l'univers.

Auteur: Rodrigues dos Santos José

Info: La formule de Dieu

[ dérisoire importantissime ] [ effet papillon ] [ infinitésimal ] [ auto-évaluation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

addiction

"Je dois voir les informations", "laisse-moi me connecter", sont des phrases que nous entendons quotidiennement. Pour la plupart des personnes accros à l'info en boucle, être informé de ce qui s'est passé au gouvernement, de la météo qu'il fait à Rennes ou du déraillement d'un train en Inde ne changera pas leurs décisions ni leur comportement pendant les jours et les semaines qui vont suivre. Il est probable qu'elles se sentiraient mieux en ciblant leur besoin d'information, et en s'occupant à d'autres activités récréatives. Mais notre comportement est principalement déterminé par le striatum, et non par la raison. Nous sommes devenus des obèses informationnels, un phénomène désigné sous le terme d'infobésité, néologisme qui résume le parallèle avec la consommation effrénée de nourriture dans un monde de pléthore alimentaire, ayant conduit aux taux d'obésité sans précédents que connaît le monde "développé".

Auteur: Bohler Sébastien

Info: Le Bug humain

[ dépendance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

puberté

Dans l'une de ses tentatives pour endurcir [son fils] Frankie, [Jonathan] l'avait inscrit chez les scouts. C'était censé faire de lui un homme, l'habituer à la vie au grand air et à la saine camaraderie entre jeunes aventuriers. Baden-Powell* avait mis le doigt sur quelque chose. Un jour, cependant, ne trouvant rien à lire, Jonathan avait pris 'Le guide du scout'. Il avait passé la soirée dans son bureau [médical] à se tordre de rire. Le chapitre sur la puberté était particulièrement hilarant. " Tu te réveilleras peut-être avec un pénis en érection, lisait-on. Parfois, tu feras des rêves étranges, tu sentiras comme un chatouillement et ton caleçon sera humide parce que tu auras émis un fluide nocturne. " Le guide conférait à tout cela un côté tellement mystérieux, tellement compliqué. Et le terme de " fluide nocturne " avait quelque chose d'ésotérique. Qu'est-ce qu'ils s'imaginaient ? Quel était leur but en écrivant des inepties pareilles ? Les scouts étaient supposés faire de garçons des hommes, et non les amener à avoir peur de leur propre queue.

Auteur: Treuer David

Info: Et la vie nous emportera, p. 70,* fondateur du scoutisme

[ éjaculation ]

 

Commentaires: 0

désobéissance

C’est là toute la difficulté de l’éducation de l’enfant de deux à quatre ans, à qui on veut inculquer, parce que c’est plus commode, qu’il ou elle ne doit pas désobéir aux injonctions prudentielles de l’instance tutélaire : lorsqu’il les transgresse, et qu’il ne lui arrive aucun dol, on doit dire : "Bravo. Je te l’avais défendu parce que je ne te croyais pas assez grand pour pouvoir le faire sans danger, mais puisque tu l’es, eh bien, je te félicite, dorénavant ceci t’est permis ; mais ne fait pas telle autre chose, dont tu ne serais pas capable, jusqu’au jour où tu t’en sentiras capable, parce qu’il pourrait t’arriver tel ou tel ennui. [...]"

Si, au contraire, à l’occasion de cette tentative de transgression ou d’une transgression accomplie, l’enfant a expérimenté son impuissance par un dol encouru pour lui, ou par une nuisance non désirée comme telle dans son projet d’agir, la castration anale doit lui être redonnée par des paroles, en même temps qu’un secours doit être apporté à son narcissisme, d’avoir échoué dans ce désir de transgression qui était un désir promotionnant d’identification à l’adulte.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 118-119

[ prise d'initiative ] [ parents-enfants ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

grégarisme

Nous avons tous nos petites illusions solipsistes, effroyables intuitions d'une totale singularité : que nous sommes les seuls de la maison à remplir le bac à glaçons, à vider la machine à laver de sa vaisselle propre, à faire pipi sous la douche de temps en temps, à avoir tel battement de paupière lors d'un premier rendez-vous ; les seuls à prendre la désinvolture très au sérieux ; les seuls à transformer la supplication en courtoisie ;  les seuls à percevoir le pathos pleurnichard dans le bâillement d'un chien, ou un soupir intemporel à l'ouverture d'un bocal hermétique, le rire barbouillé de l'oeuf en train de frire, la complainte en ré mineur du bruit de l'aspirateur ;  seuls à ressentir la panique au coucher du soleil - comme on vit le départ de sa mère le premier jour de l'école maternelle. Qu'on est seuls à aimer ce moi si seul. Que nous avons besoin de ce nous unique. Le solipsisme qui nous lie, J.D. le sait. Qu'on se sentira seul dans une foule ; à l'arrêt pour ne pas s'attarder sur ce qui a amené la foule à exister. Que nous sommes, toujours, des visages dans une foule.

Auteur: Wallace David Foster

Info: Girl with Curious Hair

[ singulières généralités ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Les femmes imaginent mal le soulagement, le défoulement qu'elles éprouveraient en contractant le goût de la... rigolade. Le mot déjà leur fait peur, il n'est pas "féminin". Les dîners d'anciens combattants, les parties de chasse, les sorties entre hommes n'ont souvent pas d'autre utilité. Mais les femmes se sentiraient coupables de se réunir simplement pour s'amuser, pour dire des bêtises, pour se retrouver. Elles emmèneraient leurs enfants, leur tricot, ou tout simplement leurs complexes ou leurs horaires et tout serait perdu.

Car un phénomène marque profondément l'existence des femmes : l'infiltration maligne des travaux domestiques dans tous les actes de leur vie. Une femme a toujours un paquet de linge sale à déposer en partant au cinéma, le pain à ne pas oublier en rentrant du travail et, si elle a un amant qui habite en face du Bon Marché, je la crois capable "d'en profiter" pour acheter à son mari le thé de Chine qu'il aime et qu'on ne trouve que là.

La pesanteur, parfois incompréhensible pour les hommes, des travaux féminins, c'est çà, c'est ce constant souci de faire ce qu'on attend de vous. Jeter son bonnet par dessus les moulins, peut-être... mais la liste des courses à faire, jamais !

Auteur: Groult Benoîte

Info: Ainsi soit-elle

[ culpabilisation ] [ chape domestique ] [ devoir ] [ responsabilité ] [ femmes-par-femme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

refuge

Il existait beaucoup de légendes sur l'origine de la taïga. Falaleï en avait fait le récit à Marco, alors que celui-ci allait le voir dans son isba. C'étaient des mythes fort anciens, que les hommes s'étaient peut-être racontés entre-eux peu après avoir inventé le langage, et quand ils expliquaient toutes choses au moyen d'histoires imaginaires.

L'une racontait que la terre avait inventé la taïga parce qu'elle voulait se soustraire aux furies du ciel et se créer un abri contre la violence des orages continuels. Une autre disait que la forêt avait été crée, au contraire, afin que les hommes qui poursuivaient l'élan femelle avec des arcs et des bâtons perdent ses traces. Cette femelle immense et maternelle, avec son museau de chameau et son corps mi-cheval mi-cerf, était la mère antique, la génitrice de tous les animaux de la forêt. La toundra résonnait du bruit rythmé de ses sabots, qui dans sa fuite éperdue s'entrechoquaient à une cadence régulière. Les animaux prièrent les dieux de la terre de sauver pour toujours leur grand-mère, et alors la toundra et la steppe se transformèrent d'un seul coup en une forêt sans fin, où tout poursuivant se perdrait et où les animaux, au contraire, se sentiraient parfaitement chez eux. Ainsi l'élan fut sauvé et la taïga devint un labyrinthe inextricable, où tout chasseur s'égarerait.

Auteur: Sgorlon Carlos

Info: Le coquillage d'Anataï

[ dédale ] [ jungle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

autodestruction

Je ne veux pas me laisser aller à une sorte de dramatisation.

On aurait tort de croire que c’est très spécial à notre époque, toutes les époques se sont cru arrivées au maximum du point d’acuité de cette confrontation avec ce je ne sais quoi de terminal, d’au-delà du monde, où le monde - et dont le monde - en sentirait la menace.

Mais quand même aussi bien, puisque le bruit du monde et de la société, nous apporte l’ombre agitée d’une certaine arme incroyable, d’une certaine arme absolue, qui finit quand même par être maniée devant notre regard [1er essai nucléaire français le 13-02-1960], qui d’une façon, devient vraiment digne des Muses, ne croyez pas tellement que ce soit immédiatement pour demain, puisque déjà, au temps de Leibniz, on pouvait croire, sous des formes moins précises, que la fin du monde était là.

Tout de même, cette arme suspendue au-dessus de nos têtes, imaginez-la vraiment avec son caractère fonçant sur nous du fond des espaces, satellite porteur d’une arme encore cent mille fois plus destructrice que celle qui se mesure déjà à des centaines de mille fois plus destructrice que celles qui précédaient.

Et ce n’est pas moi qui invente puisque tous les jours on agite devant nous une arme qui pourrait vraiment mettre en cause la planète elle-même comme support de l’humanité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "L'éthique de la psychanalyse"

[ apocalypse ] [ fantasme appuyé par la technique ] [ bombe atomique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

indépendance

Je ne me suis jamais senti seul. J'ai été dans une pièce, me suis senti suicidaire. J'ai été déprimé. Je me suis senti très mal, très mal au-delà de tout, mais je n'ai jamais ressenti que quelqu'un d'autre puisse entrer dans cette pièce et guérir ce qui me tourmente... ou plus de gens même qui viendraient dans cette pièce. En d'autres termes la solitude est un truc qui ne m'a jamais dérangé, parce que j'ai toujours eu cette terrible envie de solitude. C'est en étant à une fête, ou dans un stade rempli de gens qui acclament je ne sais quoi, que je peux me sentir seul. Je cite Ibsen : "Les hommes les plus forts sont les plus seuls." Je n'ai jamais pensé : "Une belle blonde va venir me faire une branlette, me caresser les couilles, et je me sentirai bien." Non, ça n'aidera pas. Vous connaissez la foule typique, "Wow, c'est vendredi soir, que vas-tu faire ? Rester assis là ?" Eh ben oui. Parce qu'il n'y a rien dehors. De la stupidité. Des gens stupides qui se mêlent à des gens stupides. Qu'ils se stupidifient eux-mêmes. Je n'ai jamais été dérangé par le besoin de me précipiter dans la nuit. Je me suis caché dans les bars, parce que je ne voulais pas me cacher dans les usines. C'est tout. Désolé pour ces millions de gens, mais je n'ai jamais été seul. Je m'aime bien. Je suis la meilleure forme de divertissement que j'ai. Allez, buvons encore !

Auteur: Bukowski Charles

Info:

[ monde intérieur ] [ refuge ] [ isolement ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel