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écriture

Soudain, il m’est venu à l’esprit qu’un poème pourrait être comparable à un rhume. Peut-être qu’un jour j’en sentirais un s’emparer de moi. Un genre d’oppression dans la poitrine, les yeux qui soudain larmoient ; des bouffées de chaleur et un sifflement dans les oreilles, annonciateur de l’arrivée d’un vers éternel.

Auteur: Beatty Paul

Info: American Prophet

[ fièvre ] [ poésie ] [ trouble mortel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humanisme

L'adoration que la foule irréfléchie a pour moi me rend littéralement malade. Je me sentirais beaucoup plus à ma place si, au contraire, on me crachait au visage. [...] Je n'ai aucune attirance pour le prestige, simple décor qui convient à la cour d'un roi. Je suis le serviteur des musulmans, des chrétiens, des Parsis et des juifs tout autant que des hindous. Et pour servir, c'est d'amour dont j'ai besoin, et non de prestige.

Auteur: Gandhi Mahatma

Info: La voie de la non-violence, Folio, p.88

[ efficacité ]

 

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couple

Une moitié de moi-même déteste violemment mon mari, mais une autre l'aime tout aussi violemment. Nous ne sommes en réalité pas faits pour nous entendre, mais je ne suis pas pour autant disposée à aimer quelqu'un d'autre. Je suis engluée dans de vieux idéaux de fidélité, et par nature incapable de les transgresser. Certes, cette façon perverse et insistante de me caresser m'est insupportable, mais, d'un autre côté, comme il est évident qu'il m'aime à la folie, je me sentirais coupable de ne pas le récompenser d'une manière ou d'une autre.

Auteur: Tanizaki Junichiro

Info: La Clef : La Confession impudique

[ pensée-de-femme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

arriviste

C’est quoi l’idée ? Tu veux qu’on te plaigne ? Qu’on t’admire ? Qu’on s’extasie sur ton parcours ? Qu’on te décerne une médaille parce que t’as bien travaillé à l’école ? Qu’on te félicite d’avoir eu les dents longues ? D’avoir toujours pété plus haut que ton cul ? Ou c’est juste que sans ça tu te sentirais pas crédible, pas légitime ? Que t’as le complexe de l’imposteur ? Ou que tu te cherches des excuses pour te justifier d’être devenu un connard sans cœur et méprisant ? Je suis un sale type mais c’est pas de ma faute, mon père était dur avec moi…

Auteur: Adam Olivier

Info: Dessous les roses, pp35-36

[ justification ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prier

- Et pourquoi est-ce que j'écrirais à Dieu ?
- Tu te sentirais mois seul.
- Moins seul avec quelqu'un qui n'existe pas ?
- Fais-le exister.
Elle s'est penchée vers moi.
- Chaque fois que tu croiras en lui, il existera un peu plus. Si tu persistes, il existera complètement. Alors, il te fera du bien.
- Qu'est-ce que je peux lui écrire ?
- Livre-lui tes pensées. Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s'incrustent, qui t'alourdissent, qui t'immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent. Tu vas devenir une décharge à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas.

Auteur: Schmitt Eric-Emmanuel

Info: Oscar et la dame rose

[ thérapie ] [ foi ]

 

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christianisme

On peut donc bien connaître Dieu sans sa misère, et sa misère sans Dieu ; mais on ne peut connaître Jésus-Christ sans connaître tout ensemble et Dieu et sa misère.

Et c'est pourquoi je n'entreprendrai pas ici de prouver par des raisons naturelles, ou l'existence de Dieu, ou la Trinité, ou l'immortalité de l'âme, ni aucune des choses de cette nature ; non seulement parce que je ne me sentirais pas assez fort pour trouver dans la nature de quoi convaincre des athées endurcis, mais encore parce que cette connaissance, sans Jésus-Christ, est inutile et stérile. Quand un homme serait persuadé que les proportions des nombres sont des vérités immatérielles, éternelles et dépendantes d'une première vérité en qui elles subsistent, et qu'on appelle Dieu, je ne le trouverais pas beaucoup avancé pour son salut.

Le Dieu des chrétiens ne consiste pas en un Dieu simplement auteur des vérités géométriques et de l'ordre des éléments ; c'est la part des païens et des épicuriens. Il ne consiste pas seulement en un Dieu qui exerce sa providence sur la vie et sur les biens des hommes, pour donner une heureuse suite d'années à ceux qui l'adorent ; c'est la portion des Juifs. Mais le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu des chrétiens, est un Dieu d'amour et de consolation ; c'est un Dieu qui remplit l'âme et le cœur de ceux qu'il possède ; c'est un Dieu qui leur fait sentir intérieurement leur misère, et sa miséricorde infinie; qui s'unit au fond de leur âme ; qui la remplit d'humilité, de joie, de confiance, d'amour; qui les rend incapables d'autre fin que de lui-même.

Tous ceux qui cherchent Dieu hors de Jésus-Christ, et qui s'arrêtent dans la nature, ou ils ne trouvent aucune lumière qui les satisfasse, ou ils arrivent à se former un moyen de connaître Dieu et de le servir sans médiateur, et par là ils tombent ou dans l'athéisme ou dans le déisme, qui sont deux choses que la religion chrétienne abhorre presque également.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 556-449

[ erreurs ] [ idolâtrie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

supercherie

L’an 2000 tombe mal. On n’a pas idée, quand on est un événement aussi prestigieux, de coïncider avec une humanité aussi ridicule. C’est catastrophique, je trouve, pour un nouveau millénaire, d’être obligé de se compromettre avec nos sociétés actuelles en état de pacification dépassée, de lyrisme rageur, avec tous ces individus des deux sexes rongés de prévention, obsédés de sécurité, persécuteurs des derniers plaisirs en circulation, et qui ne trouvent un regain d’énergie que pour réclamer des renforcements de législation grâce auxquels la vie intime, l’existence privée, ne sont déjà plus que de lointains souvenirs. L’an 2000 est mal parti. Il ferait mieux d’attendre. De rester encore un peu dans le ventre du Temps. C’est le premier millénaire, d’abord, qui va arriver alors qu’il y a la télévision. Ça ne s’était jamais vu, dans les âges passés, une malchance pareille. À l’an 1000, au moins, une telle épreuve fut épargnée. L’an 1000 est un ancêtre heureux de l’an 2000. Il n’a pas connu notre présent, lui, ni les médias totalitaires et publicitaires, ni la fin de l’Histoire, ni tous les menteurs qui disent qu’elle continue, ni le silence, après minuit, quand les derniers feux d’artifice sont retombés, des grands parcs de loisirs sous la Lune. Si j’étais l’an 2000, j’aurais honte d’être le fils lointain de l’an 1000. Je ne me sentirais pas à la hauteur de ce grand-père féroce qui sut déchaîner, par toute la chrétienté, des épouvantes légendaires, des représentations terrifiées et des épidémies de pénitence collective qui poussaient en vrac les populations vers les églises archicombles où se relayaient à la chaîne des prédicateurs hallucinés. Pour qu’il y ait des épouvantes populaires, il faut qu’il y ait un peuple, et il n’y a plus de peuple, il n’y a plus que des people. Par-dessus le marché, l’an 1000, astuce suprême, n’a même pas existé, ce qui devrait être pour l’an 2000 une raison de plus d’en faire autant. La Grande Peur de l’an 1000 non plus n’a pas eu lieu, mais ce n’est pas ici, en quatre mille deux cent signes, que je vais le développer (tout est dans Georges Duby). Si j’étais à la place de l’an 2000, je demanderais qu’on retarde les pendules d’encore un siècle au moins, dans l’espoir de cohabiter avec des gens plus présentables que ceux de maintenant. Peut-être qu’il aurait une chance, alors, de ne pas être célébré par des jeunes grimpés sur des rollers, des plus jeunes en train d’essayer de retourner sous eux leur planche à roulettes, et des quadragénaires qui se cramponnent à leur portable au milieu du trottoir ? C’est ça qu’il veut, l’an 2000 ? Être fêté par ces gens-là ? Au son de la techno créative ? Se retrouver acclamé, un 31 décembre, par des dizaines de milliers d’ahuris en tout point semblables à ceux que l’on nous montre, chaque année, fêtant la Saint-Sylvestre sur les Champs-Élysées ? S’il avait la moindre dignité, il se déroberait. Il en a encore la possibilité. Ce n’est pas comme la Révolution française qui fut contrainte de subir, il y a déjà quelque temps, un tourment célébratif si dégradant que le spectacle, je pense, en est encore dans les mémoires. C’est ça qu’il souhaite, l’an 2000 ? Se retrouver transformé en course en sac ? En défilé de lapins Duracel ? En citrouille imbécile d’Halloween ? Il ne sait pas, l’an 2000, que l’homme contemporain ne célèbre et ne commémore que pour mieux effacer ce qu’il célèbre ou commémore (et ce qu’il ne commémore pas, il le juge) ? Il veut être absorbé, lui aussi, l’an 2000, par sa propre célébration, par cette corruption vertueuse et bruyante que notre civilisation hyperfestive n’a inventée que pour planquer la vérité de sa propre débâcle ? Il la veut, l’an 2000, sa parade géante coordonnée par des spécialistes de l’"événementiel" ? Il la veut, l’an 2000, sa Millenium Pride ?

Oui, l’an 2000 tombe mal. Mais encore plus pour nous que pour lui. Comment lui échapper ? C’est la seule question, pour ce qui nous concerne. A quel refuge se vouer, sur la planète mondialisée ? L’an 2000 est inéluctable ? Il est donc inadmissible. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 474-475

[ pamphlet ] [ marchandisation ] [ psychose collective ] [ millénaristes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson