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discussion

Les inconvénients dans lesquels on a coutume de tomber dans les conversations sont sentis de presque tout le monde. Je dirai seulement que nous devons nous mettre dans l'esprit trois choses : La première, que nous parlons devant des gens qui ont de la vanité, tout comme nous, et que la leur souffre à mesure que la nôtre se satisfait ; La seconde, qu'il y a peu de vérités assez importantes pour qu'il vaille la peine de mortifier quelqu'un et le reprendre pour ne les avoir pas connues ; Et enfin, que tout homme qui s'empare de toutes les conversations est un sot ou un homme qui seroit heureux de l'être.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, Oeuvres complètes I, la Pléiade, Gallimard 1949, 626 p.1148

[ . ]

 

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colonialisme

Le changement du costume tribal pour celui de l'homme blanc fut brutal. Les effets sur la santé et le confort des enfants furent considérables. Notre premier grief fut d'avoir les cheveux coupés. Les hommes Lakotas ont toujours porté les cheveux longs. Plusieurs jours après avoir été tondus, nous nous sommes sentis bizarres et mal à l'aise. Si l'argument avancé était vrai, à savoir l'élimination des poux, pourquoi les filles n'avaient-elles pas subi le même traitement que les garçons?
La vérité, c'est qu'ils voulaient nous transformer. Les cheveux courts étant la marque distinctive de l'homme blanc, on nous l'imposa, alors que lui-même conservait sa propre coutume de se laisser pousser les poils du visage.

Auteur: Standing Bear

Info: sagesse amérindienne

[ usa ]

 
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érotisme

A côté de nous, la vieille servante nous engageait à aller dormir : je la fis partir en premier et refermer la porte derrière elle. Nous étions côte à côte à rire et plaisanter, impatients comme deux intimes restés longtemps séparés. Je passai en jouant la main sur son sein : son cœur à elle aussi battait énormément. Je me penchai alors vers son oreille : "Tiens, tiens, comme il bat ton cœur !" Yun regarda vers moi avec un petit sourire et aussitôt je sentis tout au fonds de moi l’excitation de l’amour. Je la portai contre moi, et nous nous introduisîmes sous la courtine – nous n’avons pas vu l’aube venir à l’orient.

Auteur: Shen Fu

Info:

 

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Ajouté à la BD par miguel

égoïsme

Un pêcheur, le pantalon roulé autour des mollets et la vareuse à l'épaule, gravissait la rue escarpée qui relie le quai au village. Tel un miracle de pourpre et d'argent, de sa main pendait un bouquet de perches de mer écarlates, de daurades argentées et de fins serrans qu'on aurait dit découpés dans de la soie.
Un gamin déguenillé s'approcha de lui, tendant la main et détournant le visage, dans l'attitude d'un mendiant. L'homme eut un mouvement négatif de la tête. Non. Non. Non. Et je sentis soudain une bouffée de haine à l'égard de ce passant anonyme qui répétait - à l'image des rebuffades que je venais de connaître - le geste dur et impitoyable du refus.

Auteur: Serpa Enrique

Info: Contrebande

[ insensibilité ]

 

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conversation

La fille de Mama, une belle fille, avait épousé un gros Italien. Tous deux se déclarèrent communistes. Lui travaillait de nuit pour une boîte branchée tandis qu’elle passait ses journées et ses nuits à lire et à masser ses jolies jambes. Ils me servirent du vin italien. Je le bus sans comprendre un traître mot de leur baratin. Je me sentis vite largué. Le communisme ne m’inspirait pas plus que la démocratie. Le temps passant, j’en arrivai à penser que j’étais un parfait imbécile. Ne le comprenaient-ils pas ? Pourquoi ne me parlaient-ils pas de ce vin ? C’était quoi, ce discours ? Ça ne m’intéressait pas. Ça n’éveillait rien en moi. Ne voyaient-ils pas que malgré mon apparence, je n’étais qu’un pas grand-chose ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 113

[ ennui ] [ indifférence ] [ auto-dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chanson médiévale

Refrain :
La bel' aronde, messagère de la gaye sézon,
Est venue, je l'ai vue,
Elle vole mouchelettes, elle vole moucherons,
La véla, je la voy, je recognoy le dos noir,
Je l'y vois le ventre blanc qui l'y tréluit au soleil,
La véla, je la voy,
Elle vole mouchelettes, elle vole moucherons.

Couplets :
Gentille aronde, tu viens.
Avec l'aimable printans,
Après l'été tu t'en vas,
Oncques hyver ne sentis.

Quand nous quittant tu dépars,
Aronde, mais où vas-tu ?
Là où revient le dous tans,
D'où les orages s'en vont.

Lors que tu voles amont,
Allez, véla le beau temps ;
É quand tu voles en bas,
Il pleuvra, cachez-vous.

L'air de la peste ne nuit,
Là où tu fais ta maison.
Aporte nous la santé,
Viens, niche dans ma maison.

Auteur: Baïf Jean Antoine de

Info: In "Le Printemps", cycle de chansons composées par Claude Le Jeune

[ météo ] [ invitation ] [ 2e personne du singulier ] [ oiseau ] [ joie ] [ vieux français ] [ nature ] [ musique pré-baroque ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Ce n’est que ce matin-là, quand je pénétrai dans les toilettes du temple de Nara, que je me sentis chez moi au Japon ; que j’arrivai vraiment sur l’île ; que le pays, tout entier, m’accueillit. Tanizaki, dans son éloge des toilettes du temple japonais, insiste sur les murs de bois aux fines veinures et, surtout, sur leur porte coulissante, dont le treillage de bois, tendu de papier clair et perméable à l’air, ne laisse filtrer du dehors qu’un reflet amorti : je mentirais, si je disais que j’ai maintenant sous les yeux tous ces détails. Je sais seulement qu’il y régnait ce demi-jour qu’évoque Tanizaki et que c’est lui qui, sur-le-champ, m’enveloppant de la plus délicate et de la plus matérielle des façons, m’accueillit, me rendit par ses sortilèges, après toutes les semaines d’errance, à l’existence, à la vie, au séjour ici-bas.

Auteur: Handke Peter

Info: Essai sur le Lieu Tranquille

[ WC ] [ magie ] [ communication ]

 

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camps de concentration

Il y avait des exceptions parmi les SS […]

Un jour il y a eu un autre homme en poste.

Beaucoup de ceux qui travaillaient avaient peur des SS,

un nouveau pouvait être pire ;

et quand ils ont vu celui-là, un officier supérieur qui plus est,

ils se sont sentis pour le moins mal à l’aise […]

Les Juifs l’ont vu à l’arrivée des convois –

marchant partout et comme pris de honte.

Parfois il leur disait un mot gentil.

Mais il n’est resté qu’un mois ;

un soir, il est venu dans leur baraquement et leur a dit :

Je ne savais pas où on m’envoyait.

Je ne savais rien de tout ça,

et quand j’ai compris, j’ai tout de suite demandé un transfert.

Maintenant je vous quitte.

(...)

… Il a serré la main de quelques Juifs,

et leur a souhaité de survivre.

Auteur: Reznikoff Charles

Info: Holocauste. Trad. de l’anglais (Usa) par André Markowicz. Éditions Unes, 118 p. Textes élaborés à partir des archives du Procès des criminels devant le Tribunal militaire de Nuremberg

[ ww2 ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désir

J’avais eu faim, toutes ces Années –
Mon Midi était venu – de manger –
Je m’approchai de la Table en tremblant –
Et touchai le Vin Etrange –

C’est cela que j’avais vu sur les Tables –
Quand rentrant, affamée, à la Maison
Je convoitais dans les Vitrines, la Richesse
Que je ne pouvais espérer – Mienne –

Je ne connaissais pas le Pain ample –
Il ressemblait si peu à la Miette
Qu’avec les Oiseaux, j’avais souvent partagée
Dans la Salle à Manger – de la Nature –

L’Abondance me fit mal – elle était si nouvelle –
Je me sentis malade – et bizarre –
Comme la Baie – d’un Buisson Montagnard –
Transplantée – sur la Route –

Et je n’avais plus faim – ainsi compris-je
Que la Faim – est le mode d’être
De Personnes à l’extérieur des Vitrines –
Entrer – la fait disparaître –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 15, 579, traduction Claire Malroux

[ réalité-imaginaire ] [ manque dynamique ] [ nourriture ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
Le ciel mêlait aux ors le cristal et l'airain.
Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
Plus souple que la vague et plus frais que l'écume.
Le soir d'été semblait un rêve oriental
De rose et de santal.

Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
Leurs parfums expirants s'échappaient de tes doigts
En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
De tes clairs vêtements s'exhalaient tour à tour
L'agonie et l'amour.

Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
La douceur et l'effroi de ton premier baiser.
Sous tes pas, j'entendis les lyres se briser
En criant vers le ciel l'ennui fier des poètes
Parmi des flots de sons languissamment décrus,
Blonde, tu m'apparus.

Et l'esprit assoiffé d'éternel, d'impossible,
D'infini, je voulus moduler largement
Un hymne de magie et d'émerveillement.
Mais la strophe monta bégayante et pénible,
Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
Vers ta Divinité.

Auteur: Vivien Renée

Info: Recueil : Etudes et préludes, A la femme aimée

[ poème ]

 

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