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exister

On rêve d’être soi-même quand on n’a rien de mieux à faire. On rêve de soi et de la reconnaissance de soi quand on a perdu toute singularité. Aujourd’hui, nous ne nous battons plus pour la souveraineté ou pour la gloire, nous nous battons pour l’identité. La souveraineté était une maîtrise, l’identité n’est qu’une référence. La souveraineté était aventureuse, l’identité est liée à la sécurité (y compris aux systèmes de contrôle qui vous identifient). L’identité est cette obsession d’appropriation de l’être libéré, mais libéré sous vide, et qui ne sait plus ce qu’il est.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: L’Échange impossible, Paris, Galilée, 1999, p. 72

[ servitude volontaire ] [ dépolitisation ] [ insignifiance ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

normalisation

S'aligner sur les normes collectives ou disparaître dans l'indigence matérielle et la néantisation sociale : tel est le choix ultime, le seul désormais qui s'offre à nous, individus. La Liberté serait-elle donc devenue un crime ? Elle est, en tout cas, de plus en plus vécue comme une source de désordres potentiels pour la société et l'expression d'un déséquilibre personnel chez les individus. Dans ce monde clos qui est devenu le nôtre, les jugements droits passent pour des offenses, les paroles libres pour des injures, et l'indépendance d'esprit pour le symptôme d'un caractère agressif, quand ce n'est pas une "maladie" psychique : celle de l'incapacité à "s'adapter raisonnablement au monde".

Auteur: Bollon Patrice

Info: Kapital Kontrol : Les nouvelles servitudes volontaires

[ société ] [ contrôle ]

 

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confiance

L’amitié, c’est un nom sacré, c’est une chose sainte. Elle ne se met jamais qu’entre gens de bien et ne se cimente que par une mutuelle estime. Elle s’entretient non pas tant par des largesses que par une vie vertueuse. Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance qu’il a de son intégrité. Les répondants qu’il en a, c’est son bon naturel, la foi et la constance. Il ne peut y avoir d’amitié là où il a cruauté, là où est la déloyauté, là où est l’injustice. Et entre les méchants, quand ils s’assemblent, c’est un complot, non une compagnie. Ils ne s’entr’aiment pas, mais ils s’entr’craignent : ils ne sont pas amis, mais ils sont complices.

Auteur: La Boétie Etienne de

Info: De la servitude volontaire

[ mandat ] [ élu ] [ fraternité ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

totalitarisme

Une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui, ou du moins ce qu’on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide soit prétextuel et de mauvaise foi. En effet il combat, ou fait semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique qui ne peut plus faire peur à personne. C’est en sorte un antifascisme de tout confort et de tout repos. Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation, définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Dans "Ecrits corsaires"

[ servitude volontaire ] [ contrainte intégrée ] [ consumérisme roi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

servitude volontaire

La machine c'est l'infection même. La défaite suprême ! Quel flanc ! Quel bidon ! La machine la mieux stylée n'a jamais délivré personne. Elle abrutit l'Homme plus cruellement et c'est tout ! J'ai été médecin chez Ford, je sais ce que je raconte. Tous les Fords se ressemblent, soviétiques ou non !... Se reposer sur la machine, c'est seulement une excuse de plus pour continuer les vacheries. C'est éluder la vraie question, la seule, l'intime, la suprême, celle qu'est tout au fond de tout bonhomme, dans sa viande même, dans son cassis et pas ailleurs !... Le véritable inconnu de toutes les sociétés possibles et impossibles... Personne de ça n'en parle jamais, c'est pas "politique" !.... C'est le tabou colossal !... La question "ultime" défendue ! Pourtant qu'il soit debout, à quatre pattes, couché, à l'envers, l'Homme n'a jamais eu, en l'air et sur terre, qu'un seul tyran : lui-même !... Il en aura jamais eu d'autres... C'est peut-être dommage d'ailleurs... Ça l'aurait peut-être dressé, rendu finalement social.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mea culpa

[ inclination inconsciente ] [ paresse moteur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

télécommunications

Pas de "planète intelligente" sans la 5G, chaînon manquant de l’interconnexion générale. Selon le "plan d’action 5G" de la Commission européenne, ces réseaux sont conçus pour connecter un million d’objets au kilomètre carré. Prenez un îlot de 20 mètres sur 50 dans votre ville ; pour y compter un million d’objets communicants, il faut ajouter aux smartphones et divers écrans à peu près tous les éléments du décor : véhicules, caméras, feux et réverbères, bâtiments, abribus et mobilier urbain, caisses des magasins, chaussées, poubelles, robots, électroménager, vêtements, compteurs et réseaux urbains (eau, énergie, chauffage), etc. Comme dit l’Arcep, l’autorité française de régulation des communications, "la 5G devrait agir comme facilitateur de la numérisation de la société". Traduction : le Smartien ne peut plus faire un geste qui ne soit capté, analysé puis anticipé par les algorithmes. Les machines connaissent ses habitudes, agissent à sa place, et il trouve ça bien pratique. Pendant ce temps, il s’immerge dans des films et jeux en réalité virtuelle téléchargés en moins d’une seconde. Le voici débarrassé du souci de vivre, de penser et de choisir.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Janvier 2020, http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ville-machine_et_socie_te_de_contrainte.pdf

[ servitude volontaire ] [ ville-machine ] [ réalité numérisée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

développement personnel

[...] on constate que les méthodes du management parviennent à se loger au cœur de l’être pour en faire un sujet gouvernable, prédictible, calculable, classifiable, réflexif et responsable. C’est pourquoi le "management de soi" peut aussi bien être défendu par des responsables des ressources humaines soucieux du bon fonctionnement des entreprises que par des "coachs de vie" soucieux d’optimiser les qualités de leurs clients en mal d’épanouissement. Avec ce dispositif, la société n’a plus besoin de s’appuyer sur toute une série d’institutions répressives (écoles, asiles, prisons, etc.) pour domestiquer les sujets et les intégrer au parc humain – comme le croyait encore Michel Foucault. Au contraire, il lui suffit de mettre en avant la liberté individuelle pour que chaque sujet se transforme en un "moi-projet", isolé et interchangeable avec tous les autres, qui réussit l’exploit de se gouverner et de se contrôler lui-même en fonction de paramètres intériorisés. "La liberté de pouvoir-faire, écrit Byung-Chul Han, engendre même davantage de contraintes que le devoir-faire disciplinaire avec ses commandements et ses interdictions". En définitive, cette forme raffinée d’exploitation de soi par soi, entre un "ego manageant" et un "ego managé", constitue un modèle parfait de servitude volontaire.

Auteur: Internet

Info: https://idiocratie2012.blogspot.com/2019/05/management-de-soi-la-servitude.html?

[ conformisation ] [ égoïsme participatif ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vampirisme

[...] c’est ça l’intuition de Spinoza : il y a une complicité du tyran, de l’esclave et du prêtre. Pourquoi ? Parce que l’esclave c’est celui qui se sent d’autant mieux que tout va mal. Plus que ça va mal, plus qu’il est content. C’est ça le mode d’existence de l’esclave ! L’esclave, quelle que soit la situation, il faut toujours qu’il voit le côté moche. Il y a des gens qui ont du génie pour ça : c’est ça les esclaves. Ça peut être un tableau, ça peut être une scène dans la rue, il y a des gens qui ont du génie pour ça. Il y a un génie de l’esclave et en même temps, c’est le bouffon. L’esclave et le bouffon. Dostoïevski a écrit des pages très profondes sur l’unité de l’esclave et du bouffon, et du tyran, ils sont tyranniques ces types-là, ils s’accrochent, ils ne vous lâchent pas... Ils ne cessent pas de vous mettre le nez dans une merde quelconque. Ils ne sont pas contents, il faut toujours qu’ils abaissent les trucs. Ce n’est pas que les trucs soient forcement hauts, mais il faut toujours qu’ils abaissent, c’est toujours trop haut. Il faut toujours qu’ils trouvent une petite ignominie, une ignominie dans l’ignominie, là ils deviennent roses de joie, plus que c’est dégueulasse plus qu’ils sont contents. Ils ne vivent que comme ça ; ça c’est l’esclave ! Et c’est aussi l’homme du remord et c’est aussi l’homme de la satire, c’est tout ça.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Cours sur Spinoza

[ inertie ] [ maintien de condition ] [ servitude volontaire ] [ interdépendance ] [ rapports humains ] [ Schadenfreude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

récupération politique

Après l’orgie, on y est maintenant, et c’est tout simple : c’est le contraire de l’orgie et c’est le contraire de la liberté. C’est l’apparition de nouvelles lois, de nouvelles régulations, de nouvelles normes plus étonnantes les unes que les autres et qui poussent à toute allure comme des plantes monstrueuses, comme une végétation des premiers âges. La liberté n’a pas duré longtemps, mais le nouveau régime de persécution qui se met en place emploie encore le langage de la libération. Il ne l’emploiera pas longtemps, d’ailleurs, juste le temps qu’il faudra pour être devenu irréversible. On reconstruit en toute hâte, avec des matériaux un peu frustes il faut le reconnaître, mais c’est parce qu’ils ont été redessinés et retravaillés sur logiciel, les échafauds, les gibets, les pals, les estrapades, les bûchers que l’on avait détruits pendant l’orgie, et personne n’a l’air de s’en étonner ou de s’en inquiéter. Les torturés, d’ailleurs, ne seront pas les mêmes qu’avant, alors tout va bien. Après l’orgie, ce qu’il y a encore de plus libéré ce sont les lois, c’est la loi et le désir de loi, mais basés sur des valeurs que notre temps impose comme des évidences de toujours ou des lois d’essence alors qu’il ne s’agit, comme à chaque époque, que de préjugés. Les anciens régimes autoritaires mettaient au-dessus de tout la nation, la race ou le peuple ; les nouveaux propagandistes des nouveaux totalitarismes diffus, non dirigés, non conscients d’eux-mêmes, mais tout aussi totalitaires que les précédents, mettent en avant la parité, l’égalité égalitaire, la nécessité de conquérir tous les jours de nouveaux droits particuliers, et c’est tout cela dont l’ère de la liberté a accouché. Elle accouche tout simplement d’un nouveau désir de servitude.

Auteur: Muray Philippe

Info: Moderne contre moderne

[ dictature masquée ] [ asservissement volontaire ]

 

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réflexion stéréotypée

[Günther]Anders montre que Heidegger a donné du Dasein une vision étroite marquée par une double omission – en bas et en haut en quelque sorte, ce qui correspond à ce qu’Anders appelle la mise hors-jeu du naturalisme (la nature) et du supranaturalisme (la culture). Or, c’est le défaut ontique de l’homme (c’est-à-dire son manque relatif de nature) qui est la condition de possibilité de production d’un supplément ontologique (la culture), laquelle le lance dans l’aventure historique avec des formations telles que la morale, le social, les lois, les institutions du droit. [...]

Il semble donc que Heidegger reste prisonnier du point de vue aristocratique grec, présent dès les présocratiques, seuls encore soucieux de l’Être selon Heidegger (Platon encore un peu – dans Le Sophiste -, Aristote presque plus, et encore moins la philosophie traditionnelle qui a délaissé l’Être pour ne s’intéresser qu’à l’Etant et notamment au premier d’entre eux, Dieu, de même qu’aux étants comme réserve calculable et exploitable d’énergie). Il manque en somme à cette élaboration une critique radicale des fondations de la philosophie qui ont laissé croire que son exercice impliquait la relégation du travail. Par conséquent, on peut dire que lui, Heidegger (et Hannah Arendt à sa suite), n’a fait que prolonger la métaphysique occidentale là même où il pensait s’en affranchir en la refondant (dans les années 1920), en la renversant (dans les années 1930-1945), en la remplaçant par une nouvelle pensée où l’art tient une place déterminante (après 1945). Faute de cette mise en question, il a raté l’analyse du cœur du délire occidental. Il eût fallu pour cela mettre en jeu, à la place de la notion culpabilisante (et crypto-chrétienne) d’inauthenticité, un concept comme celui, par exemple, d’aliénation (qui a une longue histoire depuis La Boétie et son Discours de la servitude volontaire) qui aurait permis d’analyser pourquoi la classe "vile" peut suivre des objectifs qui ne sont nullement les siens, mais ceux des classes nobles. Faute de cela, le malheur du monde paraît incomber à ceux qui en sont les premières victimes.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 46 à 48

[ critique ] [ échec ] [ limites ]

 
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