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déni du père réel

Deux phénomènes en témoignent.

D’une part, la mise à l’écart, pour ne pas dire à l’index du père réel en tant qu’il fait de la mère l’objet de son désir. La place actuelle de l’homme dans le désir, telle qu’elle est articulée par les médias, pourrait être décrite comme "appendice du pénis" comme en témoignent les dernières enquêtes sur la sexualité des femmes célibataires made in USA qui, lorsqu’elles ne trouvent pas d’homme pour un acte sexuel, "s’en remettent à leur plus fidèle ami (les vibromasseurs se vendent ici comme des petits pains)". La sexualité est passée dans le registre de la consommation de masse et l’acte sexuel est lui-même traité, dans une bonne majorité des cas, comme un objet de plus-de-jouir nécessaire et consommable. L’homme est renvoyé à une position infantile d’objet du désir des femmes, ou à une position de père des enfants, mais il est de plus en plus rarement considéré comme porteur du phallus, comme détenteur de l’objet du désir. La dimension de l’avoir qui fait le côté masculin de la sexuation semble ne pas avoir de place, dans le discours social construit sur l’égalité des sexes et le féminisme post-moderne.

La deuxième forme de déni de la fonction paternelle [...] apparaît là, dans les us et coutumes modernes, autrement dit dans la mise en place d’une cellule familiale matricentrée dans laquelle la mère reste détentrice du phallus.

Ces deux aspects des transformations sociales (mise à "l’index" du père et familles matricentrées) si elles sont pour l’enfant prépubère perturbantes du fait que le Nom-du-Père est accroché au père de la mère plus qu’à son homme, n’empêchent pas une construction normalisée de la père-version infantile qui pose le phallus comme opérateur du désir. Il en va tout autrement pour le pubère car son passage par la découverte du féminin réactive la jouissance archaïque du lien à la mère, et le discours social ne vient pas borner ce retour.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 50-51

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ rabaissement ] [ conséquences ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexuation

La vie commence dans des bulles parce que les premières molécules génétique ne pouvaient résister sans la protection d'une menbrane, si diaphane soit-elle. A partir des échanges génétiques pratiqués par quelques bulles libertines primitives (libertine bubble theory) enfouies dans une promiscuité archaïque, un mécanisme complexe de maintien des gènes s’est mis en place. La promiscuité a obligé aux tranferts de gènes mais il en a découlé un avantage inattendu : les gènes transférés ont changé les enzymes des bulles qui les obtenaient. S’il on préfère, les bulles qui ont été les plus libertines sont celles qui ont accru leur réussite révélant combien le sexe est né d’une interaction primitive immédiate. Il fallait juste que chacun soit sensible aux autres, que chacun reconnaisse les molécules de l’autre. Conséquence secondaire de réactions métaboliques primitives, le sexe provient de cette sensibilité élémentaire qui a conduit à accroitre le succès reproducteur des individus les plus sensibles, ceux qui interagissaient ensemble. Là s'est constitué, sous l'effet de la pression d'un matériel génétique surabondant, et à partir d'un outil de réparation de l'ADN, le dispositif réducteur de la méïose. L'ADN se sépare ede son couple répétitif. Cela entraine un effet boule de neige, ce que les biologistes nomment un emballement de FIsher (fisher runaway) seuls les processus efficaces sont retenus.

Sous la pression de caractères corrélés le sexe a ensuite impliqué deux cellules qui se sont différenciées, spermatozoïdes et ovules.  La relation entre les deux devient obligatoire mais cette divergence initiale a engagé des conflits sexuels d'intérêt. Les mâles spécialisés dans la dispersion des cellules fécondantes, les femelles réceptrices produisant un troisième être nouveau, totalement original. Une variation organisée s'introduit résolumment en évolution, infiltrant en même temps un antagonisme inévitable au sein des corps dont les organes se mettent à fabriquer les armes de cette querelle biologique, mâle contre femelle, femelle contrer mâle. L'évolution rayonne pourtant de cette bataille là, quand le rapprochement invite à la reproduction et au mélange des gènes.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp 89-90

[ historique ] [ mitose - méiose ] [ dualisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

troubles psychologiques

Nous avons vu que dans le cas de l’autisme l’invasion par le champ maternel se fait par défaut de consistance du champ paternel, mécaniquement en quelque sorte. Le garçon se noie dans cette emprise fusionnelle. Dans le cas de l’anorexie, l’emprise maternelle est sous le mode actif de l’abus, par confiscation symbolique phallique. L’envahissement maternel dans les deux ordres respectivement féminin et masculin de l’inscription corporelle et de l’institution symbolique occulte le vis-à-vis paternel qui seul permet, par le modèle référentiel de possibilité de placement relationnel correct qu’il représente, l’indispensable et vital établissement de la jeune fille dans sa féminité. N’ayant à proprement parler plus de "place", elle s’efface dans l’ordre spécifique – constituant - de sa présence au monde : l’ordre corporel, non sans avoir préalablement tenté de lutter sur le terrain symbolique du père usurpé par la mère, terrain dont le lieu spécifique structurel est le langage et l’intellection (i.e. l’ordre re-présentatif) : la quasi-totalité des jeunes filles concernées par l’anorexie présentent un profil intellectuel brillant. Cette contre-rotation effectuée dans un premier temps précédent les troubles alimentaires est extrêmement destructive et conduit de fait la jeune fille à s’établir dans une schize intime qui vient disjoindre son unité corps-esprit. C’est dans ce sens qu'on pourrait éventuellement ranger l'anorexie mentale du côté des psychoses, à ceci près qu'il ne s'agit pas d'une disjonction psychique mais que le point de fracturation du sujet s'établit à la jonction corps-esprit. L’anorexie serait donc un trouble réactionnel de l'identification face à une mère abusive, où là encore l'évanescence du père serait en cause. Ce qui en ferait ainsi le pendant structurel féminin de l'autisme. Alors que l’autisme est un trouble de l’établissement de l’être au monde spécifiquement masculin - sa destructivité s’exprime au niveau de l’institution du sujet masculin tout juste avant la cristallisation subjectale, donc typiquement au moment de l’apprentissage du langage, vers deux ans, par un défaut d’émergence, ou au pire une régression -, l’anorexie est un trouble de l’établissement de l’être au monde spécifiquement féminin : sa destructivité s’exprime au niveau de la constitution du sujet féminin dans sa complétude corporelle – il est donc logique que ce trouble trouve une expression post pubertaire. En résumant, l’autisme s’attaque à l’ordre de l’institution (du sujet), l’anorexie s’attaque à l’ordre de la constitution (corporelle).

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme, page 50

[ sexuation ] [ parallélisme ] [ origines ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

parole

[...] ce n’est pas que le sujet soit absent de la chaîne des signifiants,

– ce n’est pas que nous ne soyons pas dans les mille et un événements qui vont succéder,

– c’est que le sujet est, mais comme effacé, que le sujet "s’aphanise", s’évanouit chez l’Autre.

Si maintenant, nous nous rapportons à la castration et à la distinction établie par Lacan, il y a déjà plusieurs années, entre avoir le phallus et l’être, nous verrons ce concept d’aphanisis* se dédoubler d’après la place que le sujet occupe en référence au signifiant ou bien à l’objet phallique.

Je ne puis entrer ici dans l’examen approfondi d’un point que nous avons traité ailleurs.

Demandons-nous simplement, en manière de rappel, ce que nous voulons dire quand nous utilisons l’expression bien connue d’"être châtré".

Nous y mettons trois significations.

Tout d’abord que l’être parlant ne s’affronte au sexe qu’avec deux moyens :

– le signifiant (symptôme ou pas),

– et le fantasme, moyens artisanaux car incapables de résoudre l’impasse de la jouissance, entendue ici comme inexistence du rapport sexuel.

Ensuite, que le recours au signifiant est une contrainte et une soumission :

– contrainte à une répétition inutile car la suppléance ne s’accomplit pas, elle rate,

– soumission au terme qui ordonne cette répétition : le signifiant phallique.

Avoir le phallus veut dire ceci, n’avoir rien du tout et rester cependant soumis à la fonction phallique.

Et, enfin, voici que ce travail inexorable de mettre des signifiants l’un après l’autre au cours d’une vie, le sujet s’éteint passivement, s’aphanise. C’est là une des formes de disparition.

L’autre forme relative à être le phallus dépend d’une dimension bien différente, celle du fantasme où nous voyons disparaître le sujet caché derrière l’objet fantasmatique.

Il faut donc très sommairement distinguer deux classes d’aphanisis, deux façons de ne plus être là (ce qui est tout autre chose que de ne pas être là) :

– une façon propre à la répétition,

– l’autre propre à l’occultation.

On voit donc que la castration n’est pas, comme on pourrait le croire, une opération négative d’élimination d’un organe.

Au contraire, châtrer est un travail de prolifération inexorable de signifiants successifs.

Et, si quelque chose est affecté de privation, ce n’est pas le pénis, c’est le sujet lui-même.

Châtrer c’est décapiter, car plus les signifiants insistent et se répètent, plus le sujet est en moins.

Si maintenant, pour résumer, nous changeons de vocabulaire et nous demandons à nouveau : qu’est-ce que la castration ? nous dirons qu’elle est une initiation, une entrée de l’enfant dans le monde de l’échec en vue d’aborder la jouissance (même pas la connaître, seulement la signifier), au prix de disparaître.

Une fois de plus, nous aboutissons à la même conclusion : l’enfant entre dans le monde et il pâlit.

Auteur: Nasio Juan David

Info: La topologie et le temps, intervention lors du séminaire de Jacques Lacan, 15 mai 1979 *terme désignant le défaut d'apparition ou la disparition du désir sexuel

[ division subjective ] [ sexuation ] [ définition ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson