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réinsertion

Patrick m’instruit des conduites à tenir face à un évaluateur. "C’est pas compliqué. Tu lui dis juste ce qu’il veut entendre. Des trucs simples. Je regrette à mort ce que j’ai fait. Et je reconnais que j’ai dépassé les limites. En plus je n’ai aucune excuse. J’avais des putains de parents nickel qui m’ont pas élevé comme ça. Voyez, je crois que la prison m’a fait du bien. Ici, j’ai appris le respect et on m’a remis les yeux en face des trous. Je crois que je suis prêt à sortir et à faire une vraie formation. J’aimerais bien conduire des bus. Si tu sens pas le bus tu le remplaces par ce que tu veux. Ce qu’il faut, c’est que l’autre saucisson soit content, qu’il ait l’impression que tu t’es mis en slip devant lui et que tu es prêt à servir. Tu vois bien le truc ? La règle elle est super simple : tu dois le convaincre que t’as rien dans le calcif."

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

[ simulation ] [ comédie ]

 

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simulation de l'ordre productif

Au stade esthétique de l’économie politique, qui est celui d’une finalité sans fin de la production, le mythe éthique, ascétique de l’accumulation et du travail s’effondre. Le capital, qui risque de crever de cette liquéfaction des valeurs, redevient donc nostalgique de sa grande période éthique, celle où produire avait un sens, l’âge d’or de la pénurie et du développement des forces productives. Pour redresser les finalités, pour réactiver le principe de l’économique, il faut régénérer la pénurie. D’où l’écologie, où la menace de rareté absolue restitue une éthique de la conservation de  l’énergie. D’où la crise de l’énergie et des matières premières, véritable bénédiction pour un système à qui le miroir de la production ne renvoyait plus qu’une forme vide et affolée. [...]

L’écologie, c’est la production qui se ressource dans le spectre de la pénurie, qui retrouve une nécessité naturelle où retremper la loi de la valeur. Mais l’écologie est trop lente. Une crise soudaine, comme celle du pétrole, constitue une thérapeutique plus énergique.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 59

[ relance de la consommation ] [ états d'urgences ] [ marchandises abstraites ]

 

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corporate attitude

En fait, le thème du "masque" est revenu plusieurs fois dans mes lectures de fond. Richard Sennett, par exemple, dans "The Corrosion of Character : The Personal Consequences of Work in the New Capitalism", ou Robert Jackall, dans "Moral Mazes" : The World of Corporate managers", font référence à plusieurs reprises aux "masques" que les employés d'entreprise doivent porter, comme les acteurs d'un drame de la Grèce antique. Selon Jackall, les dirigeants d'entreprise soulignent la nécessité d'exercer un contrôle de fer et de masquer toute émotion et intention derrière des visages publics fades, souriants et agréables.

Kimberly semble avoir perfectionné la fausseté requise et même si je ne l'aime pas, mon objectif est d'être accueilli dans la même culture d'entreprise qu'elle semble maîtriser, ce qui signifie que je dois "faire face" à ma répulsion et la surmonter. Mais en attendant d'atteindre ce point transcendant, je demeure comme coincée dans l'espace émotionnel qui ressemble à celui de mes quinze ans : Je te déteste ; s'il te plaît, aime-moi. 

Auteur: Ehrenreich Barbara

Info: Bait and Switch: The (Futile) Pursuit of the American Dream

[ comédie ] [ self-contrôle ] [ culture d'entreprise ] [ simulation ] [ capitalisme américain ]

 

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femmes-hommes

À l'âge de quinze ans Annabelle faisait partie de ces très rares jeunes filles sur lesquelles tous les hommes s'arrêtent, sans distinction d'âge ni d'état; de ces jeunes filles dont le simple passage, le long de la rue commerçante d'une ville d'importance moyenne, accélère le rythme cardiaque des jeunes gens et des hommes d'âge mûr, fait pousser des grognements de regret aux vieillards. Elle prit rapidement conscience de ce silence qui accompagnait chacune de ses apparitions, dans un café ou dans une salle de cours, mais il lui fallut des années pour en comprendre pleinement la raison. Au CEG de Crécy-en-Brie, il était communément admis qu'elle "était avec" Michel; mais même sans cela, à vrai dire, aucun garçon n'aurait osé tenter quoi que ce soit avec elle. Tel est l'un des principaux inconvénients de l'extrême beauté chez les jeunes filles: seuls les dragueurs expérimentés, cyniques et sans scrupule se sentent à la hauteur; ce sont donc en général les êtres les plus vils qui obtiennent le trésor de leur virginité, et ceci constitue pour elles le premier stade d'une irrémédiable déchéance.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Les particules élémentaires

[ séduction ] [ simulation ] [ fausseté ] [ mécanisme ]

 

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bilan philosophique

Chez le premier Baudrillard, dans ses cinq premiers livres, on trouve un critique marxiste de la société capitaliste, comme société d’exploitation et plus encore comme société d’aliénation. Il ne renoncera jamais à cette critique-là, mais, chez le deuxième Baudrillard, et à partir de De la séduction, on se situe de plus en plus dans une analyse axée autour des simulacres et de la simulation, c’est-à-dire dans une déréalisation du réel au profit du simulacre. Baudrillard prolonge d’une certaine façon l’analyse de la société du spectacle de Guy Debord. Mais, chez Debord, derrière le spectacle, on trouve encore une trace du réel ; alors que, chez Baudrillard, au fil du temps, la notion de réel paraît de plus en plus absente. Il n’y a plus pour lui que du spectacle, comme il l’avoue explicitement. Le spectacle demeure quelque chose de très négatif à ses yeux. Il dit qu’il ne juge pas, mais il juge tout de même. En tout cas, cette déréalisation définit sa conception du monde contemporain. Mais il n’y pas vraiment ici d’analyse historique de la modernité comme on peut la trouver chez Marcel Gauchet ou d’autres auteurs. C’est une "critique" de la modernité, si vous voulez, mais sans que le vocable ne soit utilisé.

Auteur: Latouche Serge

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/03/21/baudrillard-serge-latouche-decroissance-castoriadis/

[ évolution ] [ résumé ]

 

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apprenti sorcier

Alors que des millions de personnes manifestent à travers le monde pour dénoncer l'inaction des gouvernements face au réchauffement climatique, des chercheurs et chercheuses en géo-ingénierie de l'université Harvard pensent tenir une solution pour endiguer le phénomène. Leur idée: charger des avions de répandre dans l'atmosphère des solutions chimiques capables de réduire la température globale, à l'image du dioxyde de soufre dont les particules réfléchissent les rayons du soleil et les renvoient vers l'espace. Après avoir travaillé sur ordinateur, par simulation, l'équipe d'Harvard pourrait être la première à tenter l'expérience en conditions réelles.

Au dioxyde de soufre, très efficace mais potentiellement néfaste pour notre santé, les scientifiques pourraient préférer le carbonate de calcium. Toujours en attente d'autorisation officielle, ils projettent de relâcher un ballon rempli de cet ingrédient –déjà présent dans nos dentifrices– dans la stratosphère pour en observer l'impact sur la température atmosphérique. D'après les scientifiques, la géo-ingénierie menée à une échelle internationale pourrait permettre de diviser par deux l'augmentation de la température mondiale. Ce qui aurait pour conséquence de réduire les inondations, les sécheresses, les ouragans, la fonte des glace ou encore la montée des eaux. Seule 0,5% de la surface du globe pourrait être exposée à une augmentation des phénomènes liés au réchauffement climatique.

Auteur: Slate.fr

Info: http://www.slate.fr/story/174759/plan-completement-fou-refroidir-planete

[ effets secondaires ] [ manipulation chimique ]

 
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encéphale

La riche connectivité réciproque entre thalamus et cortex participerait à la genèse d'oscillations dont les divers "modes" signeraient les états de conscience distincts. Dans le mode "relais", les EEG sont désynchronisés comme pendant l'éveil ou le sommeil paradoxal. Dans le mode "oscillant", les EEG sont synchronisés comme pendant le sommeil lent. Le mode relais serait associé à la décharge tonique des neurones thalamiques ; le mode oscillant à des décharges en rafales avec longues périodes d'inhibition et potentiels d'action Ca++** lents. Les neurones cholinergiques du tronc cérébral […] interviendraient dans le passage d'un mode à l'autre et les entrées sensorielles lors de l'éveil "mettraient à l'heure" les rythmes internes avec corrélation temporelles des activités spontanées et évoquées […] La conscience serait une "propriété intrinsèque" résultant de l'expression de ces dispositions dans des conditions de cohérence définie ; elle assumerait la "reconstruction de la réalité extérieure en une réalité neurale intérieure".

Cette activité assurerait la cohérence temporelle à travers l'ensemble du cerveau ainsi que la simulation de la réalité. L'organisation radiale ou "verticale" des relations thalamocorticales interviendrait dans la "liaison" temporelle des composants fragmentés de la réalité externe et de la vie interne du sujet en une seule construction, le "soi". Selon Rodolfo Llinas, la subjectivité, ou le soi, serait engendrée par le dialogue entre le thalamus et le cortex.

Auteur: Changeux Jean-Pierre

Info: Du vrai, du beau, du bien, p. 213. *électroencéphalogramme **Calcium

[ organe régulateur ] [ neuroscience ] [ ego ] [ homme-machine ]

 

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signes acoustiques

Il s’est d’abord agi d’un merle. La fenêtre de ma chambre était restée ouverte pour la première fois depuis des mois, comme un signe de victoire sur l’hiver. Son chant m’a réveillée à l’aube. Il chantait de tout son cœur, de toutes ses forces, de tout son talent de merle. Un autre lui a répondu un peu plus loin, sans doute d’une cheminée des environs. Je n’ai pu me rendormir. Ce merle chantait, dirait le philosophe Étienne Souriau, avec l’enthousiasme de son corps, comme peuvent le faire les animaux totalement pris par le jeu et par les simulations du faire semblant. Mais ce n’est pas cet enthousiasme qui m’a tenue éveillée, ni ce qu’un biologiste grognon aurait pu appeler une bruyante réussite de l’évolution. C’est l’attention soutenue de ce merle à faire varier chaque série de notes. J’ai été capturée, dès le second ou le troisième appel, par ce qui devint un roman audiophonique dont j’appelais chaque épisode mélodique avec un “et encore ?” muet. Chaque séquence différait de la précédente, chacune s’inventait sous la forme d’un contrepoint inédit.

Ma fenêtre est restée, à partir de ce jour, chaque nuit ouverte. À chacune des insomnies qui ont suivi ce premier matin, j’ai renoué avec la même joie, la même surprise, la même attente qui m’empêchait de retrouver (ou même de souhaiter retrouver) le sommeil. L’oiseau chantait. Mais jamais chant, en même temps, ne m’a semblé si proche de la parole.

Auteur: Despret Vinciane

Info: Habiter en oiseau

[ turdus merula ] [ communication sonore ] [ homme-animal ]

 

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homme-animal

Il s’est d’abord agi d’un merle. La fenêtre de ma chambre était restée ouverte pour la première fois depuis des mois, comme un signe de victoire sur l’hiver. Son chant m’a réveillée à l’aube. Il chantait de tout son cœur, de toutes ses forces, de tout son talent de merle. Un autre lui a répondu un peu plus loin, sans doute d’une cheminée des environs. Je n’ai pu me rendormir. Ce merle chantait, dirait le philosophe Étienne Souriau, avec l’enthousiasme de son corps, comme peuvent le faire les animaux totalement pris par le jeu et par les simulations du faire semblant. Mais ce n’est pas cet enthousiasme qui m’a tenue éveillée, ni ce qu’un biologiste grognon aurait pu appeler une bruyante réussite de l’évolution. C’est l’attention soutenue de ce merle à faire varier chaque série de notes. J’ai été capturée, dès le second ou le troisième appel, par ce qui devint un roman audiophonique dont j’appelais chaque épisode mélodique avec un “et encore ?” muet. Chaque séquence différait de la précédente, chacune s’inventait sous la forme d’un contrepoint inédit.

Ma fenêtre est restée, à partir de ce jour, chaque nuit ouverte. À chacune des insomnies qui ont suivi ce premier matin, j’ai renoué avec la même joie, la même surprise, la même attente qui m’empêchait de retrouver (ou même de souhaiter retrouver) le sommeil. L’oiseau chantait. Mais jamais chant, en même temps, ne m’a semblé si proche de la parole. 

Auteur: Despret Vinciane

Info: Habiter en oiseau

[ richesse vocale ]

 

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robots

La matière est machine, assurent les cybernéticiens et les transhumanistes, reprennant à l’heure du cyborg la théorie des animaux-machines de Descartes et celle de l’Homme-Machine de La Mettrie. Selon ce dernier, l’homme et l’animal sont des "assemblages de ressorts" que la Nature a fabriqués, comme Vaucanson, "le Nouveau Prométhée", a fabriqué ses automates. En matérialiste, La Mettrie insiste sur "l’analogie du règne animal et végétal, de l’homme à la plante", qui tient à une matière commune, dont seule varie l’organisation. "Être machine" et "n’être qu’un animal sont donc des choses qui ne sont pas [...] contradictoires".

L’homme fait donc partie du règne "animal-machine" diraient les mécanistes, où il se distingue comme machine supérieurement organisée. De cette matrice philosophique et anthropologique sortent, on le voit, les concepts actuels de la cybernétique ( "intelligence" artificielle), des neurotechnologies (interfaces cerveau-machine, simulation du cerveau par supercalculateur), de la biologie synthétique ("machines vivantes" créées par informatique), qui fournissent l’arsenal du cyberanthrope et préparent l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine.

Nous distinguons quant à nous les animaux dotés d’autonomie reproductive, qui naissent, des machines fabriquées asservies à l’hétéronomie reproductive – à la manière de Fontenelle, contradicteur du mécanisme cartésien, et dont l’esprit échappe encore à l’ "intelligence artificielle" :

"Vous dites que les bêtes sont des machines aussi bien que des montres ? Mais mettez une machine de chien et une machine de chienne, l’une auprès de l’autre, il en pourra résulter une troisième petite machine : au lieu que deux montres seront l’une auprès de l’autre toute leur vie, sans jamais faire une troisième montre".

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, pages 181-182

[ historique ] [ objection ] [ différence ]

 

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