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crépuscule

L'orbe d'or du soleil tombé des cieux sans bornes
S'enfonce avec lenteur dans l'immobile mer,
Et pour suprême adieu baigne d'un rose éclair
Le givre qui pétille à la cime des mornes.

En un mélancolique et languissant soupir,
Le vent des hauts, le long des ravins emplis d'ombres,
Agite doucement les tamariniers sombres
Où les oiseaux siffleurs viennent de s'assoupir.

Parmi les caféiers et les cannes mûries,
Les effluves du sol, comme d'un encensoir,
S'exhalent en mêlant dans le souffle du soir
A l’arôme des bois l'odeur des sucreries.

Une étoile jaillit du bleu noir de la nuit,
Toute vive, et palpite en sa blancheur de perle ;
Puis la mer des soleils et des mondes déferle
Et flambe sur les flots que sa gloire éblouit.

Et l'âme, qui contemple, et soi-même s'oublie
Dans la splendide paix du silence divin,
Sans regrets ni désirs, sachant que tout est vain,
En un rêve éternel s'abîme ensevelie.

Auteur: Leconte de Lisle Charles-Marie

Info: L'orbe d'or

[ couchant ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

diversion

L’homme mûr s’absorbe dans son métier, la mère s’engloutit dans l’éducation de ses enfants ; mais cette "vie de sacrifice" n’est que le sacrifice d’une vie : un suicide, parfois presque conscient. En obéissant au "devoir" nous cédons souvent à la facilité, car l’être social est le fond de l’homme. Nous refusons l’impératif le plus dur : l’existence personnelle. Mais avec elle nous perdons la vertu qui les crée toutes : l’aptitude à se dépasser soi-même. La morale par excellence, celle qui ne va pas de soi, c’est d’accepter d’être seul. Ce n’est pas de donner mais de donner seul : quand tous donnent c’est parfois ne pas donner.

L’homme vertueux est sauvé par ses œuvres. Mais elles seront de plus en plus faciles, s’il est vrai que leur raison est dans le déchirement qu’elles nous évitent. La vertu dégénère en moralisme, mais le rite est encore plus commode : un simple geste et voici exorcisée l’angoisse de vivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 235

[ moralité refuge ] [ par-delà le bien et le mal ] [ souffrance ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

Comme on peut le voir suite à l'énorme récupération politique de ce grave événement, la notion de justice reste à géométrie variable...
Sans parler de la suite, sous forme de la réussite matérielle d'un Charlie Hebdo blessé, mais douteux et vidé de sa substance depuis l'arrivée éhontée de Vall... Et ensuite son rachat en décembre dernier par Rotschild. Ici les mots ne sont que les instruments du pouvoir. Insidieux, subjectifs, interprétables....
Contentons-nous de l'immémorial "On ne fait pas aux autres ce qu'on ne voudrait pas subir soi-même" et tout se passera bien. Essayons aussi d'expliquer aux jeunes (les plus intelligents d'entre nous) pourquoi nous sommes passés des gauloiseries amusantes, souvent de mauvais goût, mais ouvertes et non censurées d'un professeur Choron... à un moralisme à géométrie variable qui considère la communauté juive comme inattaquable. (Voir Siné, Delfeil de Ton, etc...) tout en éclairant aussi leurs lanternes sur les différences de traitement entre Charlie et Dieudonné. Qu'on rigole.

Auteur: Mg

Info: 18 janv. Jorion 2015

[ médias ]

 

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indépendance

Pour être libre, il suffit de l'être, sans en demander l'autorisation à personne. Il faut se faire une hypothèse sur son propre destin et s'y tenir, sans se soumettre ni céder aux circonstances. Une telle liberté exige de l'homme de véritables ressources intérieures, un niveau élevé de conscience individuelle, et le sens de la responsabilité devant lui-même et par là devant les autres.
La tragédie est hélas que nous ne savons pas être libres. Nous réclamons une liberté qui doit coûter à l'autre mais sans rien lui abandonner en échange, voyant déjà là comme une entrave à nos libertés et à nos droits individuels. Nous sommes tous caractérisés aujourd'hui par un extraordinaire égoïsme. Or ce n'est pas cela la liberté. La liberté signifie plutôt apprendre à ne rien demander à la vie ni à ceux qui nous entourent, à être exigeant envers soi-même et généreux envers les autres. La liberté est dans le sacrifice au nom de l'amour.

Auteur: Tarkovski Andreï

Info: Le Temps scellé, p 169

[ autonomie ]

 

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habitude

Le mystère – remarquait Max Frisch – (et l’Autre en est bien un) est une énigme excitante, mais on a tendance à se lasser de cette excitation "Ainsi donc, on se crée pour soi-même une image. C’est là un acte dépourvu d’amour, la trahison" [Sketchbook 1946-49]. Créer une image de l’Autre conduit à lui substituer cette image ; l’Autre est maintenant précis – de façon apaisante et réconfortante. Il ne reste plus rien au sujet de quoi s’exciter. Je sais ce dont l’Autre a besoin, je sais où commence et où s’achève ma responsabilité. A présent, tout ce que l’Autre pourra faire sera noté et utilisé contre lui. Ce qui était perçu comme une surprise excitante ressemble maintenant plutôt à de la perversion ; ce que l’on adorait comme créativité exaltante, on le ressent à présent comme un pernicieux manque de sérieux. Thanatos a pris la relève d’Eros, et l’excitation de l’incompréhensible s’est changé en l’ennui du compris.

Auteur: Bauman Zygmunt

Info: Dans "La vie en miettes", page 341

[ introjection ] [ raccourci de pensée ] [ hainamoration ] [ prise de pouvoir ] [ proximité ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

genre autobiographique

Les meilleurs auteurs de confessions oscillent entre l’auto-analyse et la complaisance envers soi-même. Advertisements for Myself de Norman Mailer, Making it de Norman Podhoretz, Portnoy’s Complaint de Philip Roth, Three Journeys de Paul Zweig, A Fan’s notes de Frederick Exley : tous ces ouvrages oscillent entre des révélations difficilement acquises sur le plan personnel, purifiées par l’angoisse née de la lutte, et la sorte de confession contrefaite qui décrit des événements dont le seul intérêt pour le lecteur est d’entrer dans le champ des préoccupations immédiates de l’auteur. Au seuil d’une révélation, ces auteurs battent en retraite et se parodient eux-mêmes, comme s’ils voulaient désarmer la critique en la prévenant. Tentant de charmer le lecteur, au lieu de proclamer l’importance de leurs écrits, ils recourent à l’humour moins pour prendre quelque distance par rapport à leur discours que pour s’insinuer dans ses bonnes grâces, et obtenir son attention sans lui demander de prendre au sérieux l’auteur ou son sujet. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 41-42

[ confessions complaisantes ] [ ambivalence ] [ masque ] [ insincère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Quand on a beaucoup de rancune envers son partenaire, il faut l'exprimer. Mais ce n'est pas l'exprimer sous forme de reproches : tu es trop comme-ci, tu es odieux, tu ne penses pas à moi… Mais il faut plutôt l'exprimer sous forme de demandes. Il faut toujours penser à créer quelque chose de constructif. La rancune est quelque chose que l'on emmagasine en silence et qui finit par sortir à un moment donné.
(...)
Il vaut mieux utiliser le je au lieu du tu. La série des accusations amplifie la dynamique bourreau-victime. Il faut toujours sortir de la position victimaire. Une construction de couple, c'est toujours du 50-50. Il n'y en a pas un qui est responsable et un autre qui est victime. On peut parler de soi, de ce que l'on souhaite, de ses désirs… et voir comment l'autre peut les entendre. Il faut entrer en empathie avec soi-même. C'est une façon de sortir de la rancune.

Auteur: Hefez Serge

Info:

[ femmes-hommes ] [ rancune ] [ thérapie ]

 

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intransigeance intellectuelle

Dans des travaux de ce genre, je ne me fie guère à l’ "intuition" ; d’après ce que j’ai pu en voir, ce qu’on appelle ainsi m’apparaîtrait plutôt comme la conséquence d’une certaine impartialité de l’intellect. Mais, malheureusement, on est rarement impartial lorsqu’il s’agit des choses dernières, des grands problèmes de la science et de la vie. Je crois que chacun de nous est alors sous l’emprise de préférences profondément enracinées que nous ne faisons que servir à notre insu dans nos spéculations. Avec d’aussi bonnes raisons de nous méfier, nous ne pouvons guère, à l’endroit des produits de notre propre réflexion, que faire preuve d’une bienveillance des plus tempérées. Je m’empresse d’ajouter cependant que cette auto-critique n’exige pas de nous une tolérance particulière envers les opinions divergentes. On est en droit de rejeter impitoyablement des théories que contredit déjà d’emblée l’analyse des faits observés, tout en sachant par ailleurs que les théories qu’on professe soi-même n’ont qu’une validité provisoire.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 143-144

[ jugement ] [ discernement ] [ biais émotionnels ] [ expérience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

subalterne

Issue de la recommandation, couramment pratiquée pendant tout le haut Moyen Age, la vassalité demeure un contrat conclu entre deux individus et n'engageant que deux personnes, au cours d'une cérémonie dont l'hommage est l'acte essentiel. Décrit par les chroniqueurs et les actes de la pratique, illustré par maintes représentations figurées, le rite comporte un don de soi-même du dépendant au seigneur. Le futur vassal se présente tête nue, sans armes, s'agenouille, place ses mains dans celles du seigneur (immixtio manuum), geste qui rappelle sans doute le mélange des sangs qui scellait les compagnonnages anciens ou le don total de soi-même puisque les mains sont sans armes. Il devient ainsi l'homme du seigneur. Ce geste rituel suffirait à créer les liens de subordination, mais afin de préciser que la dédition est l'acte volontaire d'un homme libre, il est souvent accompagné d'une déclaration de volonté qui en renforce la portée. La subordination du vassal, contrairement à celle de l'esclave, est librement consentie.

Auteur: Balard Michel

Info: Le Moyen Age en Occident

[ distinguo ] [ serviteur ] [ feudataire ]

 

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idiosynchrasie

Le récit d’une aventure intérieure ne peut être fait que par celui qui la vit, et par nul autre. Mais alors même que le récit ne serait destiné qu’à soi-même, il est rare qu’il ne glisse dans l’ornière de la construction d’un mythe, dont le narrateur serait le héros. Un tel mythe naît, non de l’imagination créatrice d’un peuple et d’une culture, mais de la vanité de celui qui n’ose assumer une humble réalité, et qui se plaît à lui substituer une construction, oeuvre de son esprit. Mais un récit vrai (s’il s’en trouve), d’une aventure telle qu’elle fut vécue vraiment, est chose de prix. Et ceci, non par un prestige qui (à tort ou à raison) entourerait le narrateur, mais par le seul fait d’exister, avec sa qualité de vérité. Un tel témoignage est précieux, qu’il vienne d’un homme de notoriété voire illustre, ou d’un petit employé sans avenir et chargé de famille, ou d’un criminel de droit commun.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Récoltes et semailles

[ inestimable singularité ]

 

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