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femmes-hommes

Les burusera sont des boutiques spécialisées dans la revente des uniformes et des culottes de lycéenne. C'est un business qui marche : les clients reviennent souvent pour se fournir en produits frais. En 2004, la police de Tokyo affirme qu'il en existe vingt-huit. En 2005, un site Internet en recense officiellement trente-huit sur le réseau. [...]
Dans un coin de la boutique, des douzaines de petits paquets soigneusement pliés dans du plastique, hermétiquement fermés, s'alignent sur une étagère. Chaque paquet contient une culotte, déjà portée et pas lavée, dont le prix varie selon plusieurs critères : tiédeur, temps de "cuisson", sédimentation... Plus elle est sale, plus elle sent, mieux c'est : entre 3000 et 10000 yens. Mais le client n'a pas le droit d'ouvrir les sachets pour juger. Il ne peut choisir qu'en fonction de l'image qui orne chacun d'entre eux en guise de certificat : c'est la photo de la jeune fille prise dans la boutique le jour de l'achat. Son prénom, son âge, parfois même son groupe sanguin viennent ajouter une valeur plus-produit à l'odorante culotte, remplie de sa présence fantôme. Si elle a l'air candide, et qu'elle salit correctement son fond de commerce, elle deviendra une star.

Auteur: Giard Agnès

Info: L'imaginaire érotique au Japon

[ obsédé ] [ sexualité ] [ anecdote ] [ fétichisme ]

 

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personnage

Le général Sash avait cent quatre ans. […] Ses pieds étaient complètement morts maintenant, ses genoux grinçaient comme de vieux gonds, ses reins fonctionnaient quand bon leur semblait, mais son cœur continuait de battre avec une obstination farouche. Passé et avenir se confondaient dans son esprit, le premier tombé dans l'oubli et l'autre hors de portée de sa mémoire ; mourir n'avait guère plus de sens pour lui que pour un quelconque animal. Tous les ans, le jour du Souvenir des Confédérés, on l'empaquetait et on le prêtait au Musée du Capitole ; il y était exposé entre treize et seize heures, dans une salle qui sentait le moisi, pleine de vieilles photographies, de vieux uniformes, de vieux canons et de documents historiques, le tout soigneusement disposé dans des vitrines pour empêcher les enfants d'y toucher. Il portait son uniforme de général, celui du gala, et restait assis, rigide, le sourcil menaçant, sur une petite plate-forme entourée d'une corde. Rien ne suggérait qu'il fût en vie, sauf, de temps à autre, un mouvement de ses yeux laiteux et gris ; une fois pourtant, un gamin avait touché son épée : son bras s'était détendu et, d'une claque, avait repoussé la main de l'audacieux.

Auteur: O'Connor Flannery

Info: Les Braves Gens ne courent pas les rues

[ vieillard ] [ militaire ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

parapsychologie

Notre capacité à quitter nos corps physiques et à voyager vers d'autres endroits fut démontrée en laboratoire, sous contrôle de chercheurs avec de bonnes qualifications académiques. Il s'agit notamment de Charles Tart à l'Université de Californie à Davis, et Russell Targ avec Harold Puthoff au Stanford Reesearch Institute. L'étude de Russell Targ sur le "visionnement à distance" implique deux personnes. Le "spectateur" reste dans un environnement de laboratoire soigneusement contrôlé tandis qu'une personne "balise" se trouve quelque part à l'extérieur. Un ordinateur sélectionne alors un emplacement inconnu du "spectateur".
La personne balise est secrètement avertie vers où elle doit aller, après sélection aléatoire du lieu par l'ordinateur. Une fois la personne "balise" arrivée sur le site, le "spectateur" est invité à décrire ce qu'elle voit. La distance entre personne balise et spectateur semble n'avoir aucun effet significatif sur les résultats quand à décrire précisément le site. Elle peut être de quelques blocs ou plusieurs milliers de kilomètres. Il y eut plusieurs tentatives fructueuses, par exemple celle d'un "psychique" soviétique qui a non seulement décrit avec précision l'endroit où se trouvait Keith Harary, associé de Targ qui agissait comme balise, mais a également décrit ce que Harary verrait sur le site suivant sélectionné par ordinateur - avant même qu'il soit choisi !

Auteur: Grof Stanislav

Info: The Holotropic Mind: The Three Levels of Human Consciousness and How They Shape Our Lives

[ paranormal ]

 

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normalisation

Infantilisation générale - Un Etat qui vérifie tout à tous les étages
Nous crèverons des spécifications du système. Elles nous éloignent de l'humain. Pour la raison simple que nos politiques, qui sont en fait des gestionnaires (chacun sait que le jeu des idées est bloqué depuis longtemps), se réconfortent en rassurant l'électeur/payeur. Comment ? En justifiant l'utilisation des budgets via un train de certifications qui touchent désormais à l'absurde pour ce qui concerne les reconnaissances des compétences. Je ne parle pas ici de validation des d'acquis. C'est encore pire.
Ce qui donne, pour résultat trop fréquent : une mort du contact, une non reconnaissance de la singularité des gens, certains découragements... et, probablement, un amoindrissement de la qualité des rapports humains. Deux exemples, soigneusement choisis chez des professionnels locaux. Le premier, petit entrepreneur privé, excellent artisan, me dit :
- Non, je voudrai bien mais je ne prends pas d'apprenti, il me faudrait prendre plus de cours que lui si je veux être maître d'apprentissage agréé....
Le second, patron d'une institution (subventionnée) de réhabilitation fort connue de la région.
- Nous avons dû virer les meilleurs encadrants, c'est à dire ceux qui établissaient un véritable contact avec nos patients, parce qu'ils n'avaient pas les bonnes certifications.
Attention les amis ! Nous vivons dans une société qui est en train de se transformer en tableur Excel !
Qui n'est pas, pour moi, l'image d'un monde meilleur.

Auteur: Mg

Info: 7 février 2012

[ société ] [ formatage ] [ déresponsabilisation ]

 

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religion

La foi n’est-elle pas principalement un sentiment ?

C’est une des erreurs du modernisme, condamnée par saint Pie X en 1907 dans l’encyclique Pascendi, de dire que la foi est un sentiment issu du subconscient qui exprime le besoin du divin. En vérité, l’acte de foi n’est pas un sentiment, mais la réception consciente et volontaire de la Révélation divine, telle qu’elle se présente à l’homme dans la sainte Écriture et la Tradition. [...]

Pour les modernistes, la Révélation se produit quand le sentiment religieux passe de la sphère du subconscient à celle de la conscience. La foi ne serait alors que quelque chose de sentimental et de subjectif. La Révélation ne serait pas donnée de l’extérieur (d’en haut) mais monterait de l’intérieur de l’homme. [...]

L’Église n’est donc pas une institution divine ; elle est seulement – comme les sacrements, la papauté, les dogmes – le résultat des besoins religieux des croyants. [...]

Le sentiment religieux naturel doit être soigneusement distingué de la foi surnaturelle du catholique. Il y a certes dans le cœur humain un besoin de Dieu, mais qui reste un sentiment très obscur si Dieu n’intervient pas pour se révéler à l’homme. De plus, comme tout ce qui est naturel en nous, le sentiment religieux est blessé par le péché originel : il peut facilement mener à l’erreur et même au péché (superstition, idolâtrie, etc.).

Auteur: Gaudron Matthias

Info: Dans "Catéchisme catholique de la crise dans l'Église", éditions du Sel, 2014, pages 25-26

[ assentiment intellectuel ] [ autorité divine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

De fait, l’expérience de la lecture des Méditations peut largement être décrite comme celle d’un certain théâtre intellectuel, ce qui suppose à la fois que le décor soit soigneusement planté, et que l’on sache à peu près ce qu’on va y voir.

[…] Et sur ce théâtre, le lecteur cultivé appréhendera le Cogito lui-même moins comme une découverte que comme une scène rejouée, dans un déroulement inédit, mais qu’on peut comparer avec des modèles augustiniens. […]

Dans ce théâtre intellectuel, le sujet des Méditations peut faire un moment comme s’il était seul au monde, et il le peut parce que la certitude d’être au monde avec d’autres hommes est en fait fondée sur des raisons complexes et difficiles à préciser. Mais lorsqu’il formule ses pensées, il sait fort bien qu’elles ne sont pas purement à son propre usage, et qu’elles ont des destinataires. Le point essentiel, c’est peut-être ici que ces destinataires ne sont pas et n’ont jamais été des objets – entendons : de cette catégorie d’objets qu’il y a un sens à mettre en doute. […] Mais qu’autrui ne soit pas un objet veut dire aussi qu’il n’est pas un objet pour la métaphysique (dont les objets sont, d’une part, moi-même ou mon esprit, Dieu et le corps, et de l’autre, les formes de la connaissance et les conditions de la certitude). Aussi ne fallait-il pas s’étonner de ne pas l’y trouver.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 95-96

[ explication ] [ clé de lecture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

génocide

Les condamnés étaient convoyés des prisons moscovites à une ou deux heures du matin. Ils ne savaient pas où ils étaient transférés ni pourquoi. Le personnel de service de la zone de la mort entourée de barbelés comptait près d'une vingtaine de fonctionnaires du NKVD. À l'endroit où s'arrêtaient les fourgons cellulaires s'élevait un mirador, le territoire était éclairé par des projecteurs. Les prisonniers étaient parqués dans un grand baraquement où leur identité était soigneusement vérifiée, notamment au moyen des photographies de prison. Ils étaient emmenés, un par un, du baraquement, les exécutions se faisaient d'une balle dans la nuque, au bord du fossé. Trois ou quatre personnes étaient exécutées en même temps.
Les fosses d'exécution, longues de plusieurs dizaines de mètres, larges de près de trois mètres et profondes de plus de trois mètres, étaient creusées par une pelleteuse lourde Komsomolets. Le commando d'exécution avait à sa disposition une quantité illimitée de vodka. À l'aube, les bourreaux accomplissaient les formalités, signaient les procès-verbaux et recevaient un repas. Puis, ils étaient reconduits à Moscou, en priorité ceux qui étaient ivres morts.
Les cadavres étaient recouverts de terre par un bulldozer. En une nuit, de cent à trois cents personnes, voire plus, étaient abattues. Un procès-verbal de fin d'exécution daté du 28 février 1938 cite une liste de 562 personnes, mais il se peut que celle-ci contienne les noms des victimes tuées pendant deux nuits de suite.

Auteur: Kizny Tomasz

Info: La Grande Terreur en URSS 1937-1938

[ Europe ]

 

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gourou

L'individu réfractaire fait l'objet d'une labellisation comme"intellectuel" (ce fut ici mon cas) et est souvent ignoré et évité par la suite. À la sortie, certains, à qui j'aurais souhaité parler, m'évitèrent en effet soigneusement. Les regards suspicieux qu'ils me jetèrent, la bienveillance excessive, un brin apitoyée, des instructrices à mon égard et le retournement inattendu de l'Italienne (qui prenait maintenant des adresses auprès des instructrices) me laissèrent, à vrai dire, avec une certaine amertume. Je résolus de ne plus chercher, à l'avenir, à aller au bout de la discussion. Je compris que "le grand maître" était définitivement au centre de tous les discours, de toutes les activités, de toutes les attentions. Le bouddhisme, la méditation, c'est lui, et rien d'autre. Je comprenais maintenant comment certaines personnes, et notamment certaines femmes, pouvaient se laisser entraîner dans la voie de la subordination absolue à son égard. L'idée que la "folle sagesse" entraîne un changement d'état d'esprit et de comportement est en réalité tout à fait juste. C'est pourquoi certains y adhèrent. Mais dans quel sens change-t-on, et en vue de quoi ? Le problème est que le résultat obtenu n'est pas le résultat recherché. On cherche la libération de toutes les aliénations psychologiques, mentales, culturelles, sociales (libération que l'on appelle "l'Éveil") : on se retrouve à devoir adhérer à un dogme d'infaillibilité "lamaïque" et à se soumettre aux caprices d'un homme d'affaires qui s'amuse à faire prendre des vessies pour des lanternes à ses disciples.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 168

[ tromperie ] [ arnaque ]

 

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philosophie

Pour ce qui est du "Dieu trompeur", par la figure duquel il est aisé de se laisser fasciner, il n’est en fait que le fantôme d’un instant, une ombre lointaine qui se dissout quand on s’en approche. "Dieu trompeur" : l’expression, que Descartes évite soigneusement, ne tient pas seulement du blasphème ; c’est une expression intrinsèquement contradictoire, si par "Dieu" nous devons entendre un être infini, autrement dit un être souverainement parfait, dont les perfections sont infinies. Or, comme indiqué au début de la Méditation IV, il est transcendantalement évident que si pouvoir tromper est puissance, vouloir tromper est impuissance. Et dès la fin de la Méditation I, pour que nul ne s’y trompe, Descartes avait écrit : "Je supposerai donc qu’il y a non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie…" 

[…] Sans un Dieu tout-puissant, "souveraine source de vérité", pas de réalité stable, et rien d’assuré non plus dans la pensée. Le sujet cartésien, de la sorte, ne se définit qu’en s’arrimant à l’infini.

[…] Pour autant qu’une métaphysique est nécessaire, celle-ci consiste certes presque toute dans la construction et dans l’ajustement d’un dispositif de protection de la connaissance, telle que Descartes la conçoit ; mais ce n’est pas pour autant qu’un défaut de protection ait été expérimenté sur un mode que l’on pourrait qualifier d’existentiel. Ce défaut est plutôt appréhendé comme une virtualité abstraite dont il convient seulement de démontrer l’irréalité par les moyens appropriés.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 70-71

[ concept ] [ démystification ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie politique

Pourtant, la modernité n’est pas la fausse conscience des modernes, et nous devons prendre bien soin de reconnaître à la Constitution, comme à l’idée de Révolution, son efficacité propre. Loin d’avoir éliminé le travail de médiation, elle en permit l’accroissement. De même que l’idée de Révolution poussa les révolutionnaires à prendre des décisions irréversibles qu’ils n’auraient pas osées sans elle, la Constitution procura aux modernes l’audace de mobiliser les choses et les gens à une échelle qu’ils s’interdiraient sans elle. Cette modification d’échelle ne fut pas obtenue, comme ils le croient, par la séparation des humains et des non-humains, mais, au contraire, par l’amplification de leur brassage. Cet accroissement est à son tour facilité par l’idée d’une nature transcendante — pourvu qu’elle reste mobilisable —, par l’idée d’une société libre — pourvu qu’elle demeure transcendante — et par l’absence de toute divinité — pourvu que Dieu parle au cœur. A condition que leurs contraires demeurent à la fois présents et impensables, et que le travail de médiation multiplie les hybrides, ces trois idées permettent de capitaliser à grande échelle. Les modernes pensent qu’ils n’ont réussi une telle expansion que parce qu’ils ont séparé soigneusement la nature et la société (et mis Dieu entre parenthèses), alors qu’ils n’y parvinrent que parce qu’ils mélangèrent de beaucoup plus grandes masses d’humains et de non-humains, sans rien mettre entre parenthèses et sans s’interdire aucune combinaison ! La liaison du travail de purification et du travail de médiation les a engendrés mais ils n’attribuent qu’au premier les raisons de leur succès.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 30

[ anthropologie diachronique ] [ triade ] [ Gaule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel