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insatisfaction

Maggie lui a mis du Baudelaire sur le signet de Books & Things, de sa librairie : "Tous les malheurs de l'homme viennent de ce qu'il ne se borne pas à ce qu'il connaît de plus élevé." Les miens viennent de ce que je ne me borne pas à ce que j'ai de foncièrement tronc. Inapte au service humain. A celui des autres comme au mien. Trop taré pour labourer la terre de mon père, pas assez pour exploiter mes tares, m'indemniser en sautant des minettes en levrette dans les toilettes des discothèques, comme les autres tarés. Mais je n'oublie pas dans mes prières (je vous salis Marie pleine de bière) qu'en se plaignant du peu qu'on a on ne l'augmente pas. On se le gâte, on le perd.

Auteur: Ducharme Réjean

Info: Dévadé, p. 56

[ approximation ] [ frustration ] [ soliloque ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

réfléxivité

Ne t'étonnes pas si tu vois mes yeux vagabonder. En fait, c'est ma façon de lire, et c'est seulement ainsi que la lecture s'avère fructueuse pour moi. Si un livre m'intéresse vraiment, je ne peux le suivre plus de quelques lignes sans que mon esprit, ayant saisi une idée que le texte lui suggère, ou un sentiment, ou une question, ou une image, parte sur une tangente qui oblique de pensée en pensée, d'image en image, via un itinéraire de raisonnements et de fantasmes que je ressens le besoin de poursuivre jusqu'au bout, en m'éloignant du livre jusqu'à le perdre de vue. Le stimulus de la lecture m'est indispensable, de la lecture charnelle, même si, de chaque livre, je n'arrive à lire que quelques pages. Mais ces quelques pages renferment déjà pour moi des univers entiers, que je ne pourrai jamais épuiser.

Auteur: Calvino Italo

Info: Si par une nuit d'hiver un voyageur

[ déclenchée ] [ soliloque ] [ déductions ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vie intérieure

"Si tu as un pouvoir, dis-moi ce qu'il y a en moi. J'ai marché en moi, je crains qu'il n'y ait quelque chose, je ne vois rien, ni ne touche, ni n'écoute."
"Voilà ce que j'entendais dire lorsque je disais : si tu entres, tu peux sortir. Entre à nouveau. Ainsi."
"Je ne vois rien."
"Hurle."
Je hurle, et remarque un bruit d'ailes de cuir là où devrait être mon coeur qui bât. Une douce et lisse bave me touche, je suis dégoûté par quelque chose qui n'est pas en moi-même.
"Il y a quelque chose", dis-je d'une voix forte ; ma voix tremble. "Sais-tu de quoi il retourne ?"
"Tu ne connais pas les métamorphoses. Tu crois peut-être que la poupée les ignore ?"
"Donc, ce qui vole en moi, c'est la poupée. Est-ce une chauve-souris ?"
"C'est un animal repoussant et pourvu d'ailes, de bave aussi."

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Dall'inferno", éd. Denoël, p. 89

[ dialogue ] [ découverte ] [ introspection ] [ soliloque ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

soliloque

"La suite des événements, Dieu merci, ne me concerne plus ! se dit Demba en accélérant le pas, je suis maintenant complètement désengagé..." Le mot lui plut, il se le répéta. "J'annonce par la présente mon désengagement", dit-il en prenant l'expression d'un diplomate confirmé qui s'apprête à faire une déclaration d'une importance capitale. Il s'arrêta un instant et s'inclina légèrement devant un interlocuteur invisible pour lui signifier qu'il se considérait désormais complètement "désengagé" par rapport à l'évolution de la situation.

"Complètement désengagé" répéta-t-il plusieurs fois, comme s'il ne pouvait se détacher de ce mot, qui semblait avoir l'étonnante propriété de faire apparaître toutes les choses sous un jour réconfortant, consolant. Et il parvint presque à imaginer, sans une once de haine, de colère ou de douleur, que Sonia Hartmann allait partir demain en voyage avec un autre et que lui-même resterait tout seul.

Auteur: Perutz Leo

Info: Le tour du cadran

[ décrochage ] [ se faire une raison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Oh ! Quelle sphère de visions invisibles et de silences entendus, cet insubstantielle contrée de l'esprit ! Quelles essences ineffables, ces souvenirs intouchables et ces rêveries inavouables ! Et l'intimité de tout cela ! Un théâtre secret de monologues sans paroles et de conseils préventifs, manoir invisible de tous les états d'âme, de toutes les rêveries et de tous les mystères, lieu de villégiature infini de déceptions et de découvertes. Un royaume entier où chacun de nous règne en solitaire, interrogeant ce qu'il veut, commandant ce qu'il peut. Retraite cachée où nous pouvons étudier le livre troublé de ce que nous avons fait et de ce que nous pouvons encore faire. Un introcosme qui est plus moi-même que tout ce que je pourrai trouver dans un miroir. Cette conscience qui est le moi des moi, qui est tout, et pourtant n'est rien du tout - qu'est-ce alors ?

Auteur: Jaynes Julian

Info: The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind

[ soliloque ] [ entendement ] [ question ] [ dualité conscient - inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hypnagogie

Quand on s'assoupit il y a un moment où le le corps s'endort et l'esprit se libère. Les voyageurs astraux sont capables de maitriser ce passage en conservant lucidité et capacité de mémorisation. Cette intéressante zone de transition, aussi nommée paralysie du sommeil*, se manifeste de bien des manières pour l'expérimentateur. S'il est conscient, c'est à dire qu'il peut s'observer lui-même, c'est comme traverser une zone de turbulences (vibrations violentes, bruits, etc). S'il ne l'est pas - c'est à dire qu'il bascule dans le rêve - cela se passera très souvent via une interprétation très désagréable dans son soliloque de rêveur, souventes fois une impression de décéder, de plein de manières possibles.

Ainsi, la nuit dernière, je me suis fait avoir... Ayant malencontreusement touché un fil électrique, je me suis vu en train de de mourir électrocuté. Pour donc me réveiller... et rire de moi-même... un peu désolé d'avoir raté le coche.

Auteur: Mg

Info: *moment de l'endormissement musculaire naturel au début du sommeil paradoxal

[ onirisme ] [ songes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

soliloque

Nous nous racontons des histoires pour vivre. La princesse est encagée dans le consulat. L'homme aux bonbons conduira les enfants à la mer. La femme nue sur le rebord de la fenêtre au seizième étage est victime d'un accident, ou alors elle est exhibitionniste, il serait alors "intéressant" de savoir lequel des deux. Nous nous disons que ça fait quand même une différence si la femme nue va commettre un péché mortel ou si elle est sur le point de proclamer une protestation politique ou si elle est sur le point d'être, selon la vision d'Aristophane, ramenée à la condition humaine par le pompier en habits de prêtre juste visible dans la fenêtre en derrière elle, qui sourit au téléobjectif.

Nous recherchons quelque sermon au sujet du suicide, un leçon sociale ou morale dans le meurtre de cinq personnes. Nous interprétons ce que nous voyons, sélectionnons le plus approprié des choix multiples. Nous vivons entièrement, surtout si nous sommes écrivains, par l'imposition d'une ligne narrative sur des images disparates, via les "idées" avec lesquelles nous avons appris à figer la fantasmagorie changeante qui est notre expérience réelle.

Auteur: Didion Joan

Info: The White Album. Trad Mg

[ monologue intérieur ] [ langage ] [ décalage ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

consumérisme

C'est le besoin d'un tapis de bain antidérapant qui nous maintient en vie. Ou d'un couscoussier. D'un économe. Alors on étale ses achats. On programme les lieux où l'on va se rendre. On compare parfois. Un fer Calor contre un Rowenta. On remplit les armoires lentement, les tiroirs un à un. On passe une vie à remplir une maison; et quand elle est pleine, on casse les choses pour pouvoir les remplacer, pour avoir quelque chose à faire le lendemain. On va même jusqu'à casser son couple pour se projeter dans une autre histoire, un autre futur, une autre maison. Une autre vie à remplir. Je suis passée chez Brunet, rue Gambetta, j'y ai acheté Belle du Seigneur en Folio. Je profite des soirées sans Jo pour le relire. Mais cette fois, c'est terrifiant puisque désormais je sais. Ariane Deume prend son bain, soliloque, se prépare et je connais déjà la chute genevoise. Je connais l'horrible victoire de l'ennui sur le désir; du bruit de la chasse d'eau sur la passion mais je ne peux m'empêcher d'y croire encore. La fatigue m'emporte au coeur de la nuit. Je me réveille, épuisée, rêveuse, amoureuse. Jusqu'à ce matin. Où tout s'effondre.

Auteur: Delacourt Grégoire

Info: La liste de mes envies

[ moteur ]

 

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soliloque

Délivré de toutes les passions terrestres qu’engendre le tumulte de la vie sociale, mon âme s’élancerait fréquemment au-dessus de cet atmosphère, et commercerait d’avance avec les intelligences célestes dont elle espère aller augmenter le nombre dans peu de temps. Les hommes se garderont, je le sais [,] de me rendre un si doux asile où ils n’ont pas voulu me laisser. Mais ils ne m’empêcheront pas du moins de m’y transporter chaque jour sur les ailes de l’imagination, et d’y goûter durant quelques heures le même plaisir que si je l’habitais encore. Ce que j’y ferais de plus doux serait d’y rêver à mon aise. En rêvant que j’y suis ne fais-je pas la même chose ? Je fais même plus ; à l’attrait d’une rêverie abstraite et monotone je joins des images charmantes qui la vivifient. Leurs objets échappaient souvent à mes sens dans mes extases, et maintenant plus ma rêverie est profonde plus elle me les peint vivement. Je suis souvent plus au milieu d’eux et plus agréablement que quand j’y étais réellement. Le malheur est qu’à mesure que l’imagination s’attiédit cela vient avec plus de peine et ne dure pas si longtemps. Hélas, c’est quand on commence à quitter sa dépouille qu’on en est le plus offusqué !

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Les Rêveries du promeneur solitaire. Fin de la cinquième promenade

[ monologue intérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

"Hélas ! Qu’est-ce donc que le bien et le mal ! Est-ce une même chose par laquelle nous témoignons avec rage notre impuissance, et la passion d’atteindre à l’infini par les moyens même les plus insensés ? Ou bien sont-ce deux choses différentes ? Oui… que ce soit plutôt une même chose… car sinon que deviendrais-je au jour du jugement ! Adolescent, pardonne-moi ; c’est celui qui est devant ta figure noble et sacrée, qui a brisé tes os et déchiré les chairs qui pendent à différents endroits de ton corps. Est-ce un délire de ma raison malade, est-ce un instinct secret qui ne dépend pas de mes raisonnements, pareil à celui de l’aigle déchirant sa proie, qui m’a poussé à commettre ce crime ; et pourtant, autant que ma victime, je souffrais ! Adolescent, pardonne-moi. Une fois sorti de cette vie passagère, je veux que nous soyons entrelacés pendant l’éternité ; ne former qu’un seul être, ma bouche collée à ta bouche. Même, de cette manière, ma punition ne sera pas complète. Alors, tu me déchireras, sans jamais t’arrêter, avec les dents et les ongles à la fois. Je parerai mon corps de guirlandes embaumées, pour cet holocauste expiatoire ; et nous souffrirons tous les deux, moi, d’être déchiré, toi, de me déchirer… ma bouche collée à ta bouche. O adolescent, aux cheveux blonds, aux yeux si doux, feras-tu ce que je te conseille ? Malgré toi, je veux que tu le fasses, et tu rendras heureuse ma conscience." Après avoir parlé ainsi, en même temps tu auras fait le mal à un être humain, et tu seras aimé du même être : c’est le bonheur le plus grand qu’on puisse concevoir. Plus tard, tu pourras le mettre à l’hôpital ; car le perclus ne pourra pas gagner sa vie. On t’appellera bon, et les couronnes de laurier et les médailles d’or cacheront tes pieds nus, épars sur la grande tombe, à la vieille figure. O toi dont je ne veux pas écrire le nom sur cette page qui consacre la sainteté du crime, je sais que ton pardon fut immense comme l’univers. Mais, moi, j’existe encore !

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Oeuvres complètes - Les chants de Maldoror, Poésies I et II

[ soliloque ] [ moi gémellaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel