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solitude

certaines personnes me disent que je suis
célèbre.

alors qu’est-ce que je fais seul
à boire et à écrire des poèmes
à 3 heures 18 du matin ?

je suis plus fou que jamais
et ils ne peuvent pas comprendre

que c’est toujours comme si je voulais sauter
du 4e étage
et que même
assis là
maintenant en train d’écrire
je me balance dans le vide
et que l’impression est identique
au 68e, 72e ou 101e étage
mais que ça n’a rien à voir avec l’héroïsme,
que c’est banal
et indispensable.

il est 3 heures 24 du matin
je bois et j’écris des poèmes.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 294-295, "plus fou que jamais"

[ dérailler ] [ aspiration du néant ] [ pulsions suicidaires ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

solitude

L’air du soir n’était pas encore froid quand la fille quitta le café. Mais il devenait aigre, répandant un sentiment automnal de solitude. Quelque chose d’indicible suspendu dans l’air. Elle quitta le centre, traversant les voies, et continua vers chez elle dans l’obscurité grandissante. Les gros globes avaient déjà frémi au coin des rues, leurs lumières bleues étalaient maintenant des flaques plates sur les trottoirs et la chaussée, et devant les maisons les lampes des porches, accrochées au-dessus des portes closes, avaient été allumées. Elle tourna dans la maigre rue qui passait devant les maisons basses et arriva dans la sienne. La maison semblait anormalement sombre et silencieuse.

Auteur: Haruf Kent

Info: Le Chant des plaines

[ crépuscule ]

 

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solitude

Je suis un homme ridicule. Maintenant, ils disent que je suis fou. Ce serait une promotion, s'ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant, je ne me fâche plus, maintenant je les aime tous, et même quand ils se moquent de moi - c'est surtout là, peut-être, que je les aime le plus. Je me moquerais bien avec eux, pas de moi-même, non, mais en les aimant, si je n'étais pas si triste quand je les vois. Si triste, parce qu'ils ne connaissent pas la vérité, et, moi, je connais la vérité. Oh qu'il est dur d'être seul à connaître la vérité ! Mais ça, ils ne le comprendront pas. Non, ils ne le comprendront pas.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Le Rêve d'un homme ridicule, Actes Sud 1993 p 11

[ isolement ] [ bienveillance ] [ folie ]

 

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solitude

... pour celui qui avait pris son quart, lutte encore, contre le sommeil, les yeux qui se ferment, les demi-rêves qui emplissent l'espace étroit de la timonerie, celui qui était seul à porter la vie de tous les corps abandonnés à bord, seul à seul avec l'océan et ses humeurs, face au ciel et aux oiseaux fous tournant dans le halo blanc de la proue, porté par le rugissement des moteurs, le roulement incessant de la vague et la conscience de tous ceux qui dorment dans le monde à cette heure. Comme s'il était l'unique éveillé de l'univers entier, vigile qui ne doit pas faiblir, ses amours terriennes devenues des galets brûlants qu'il caresse en lui et qui brillent dans la nuit.

Auteur: Poulain Catherine

Info: Le grand marin

[ obscurité ]

 

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solitude

Sortir acheter du pain me coûte. Dès le matin je m'enroule dans ma robe de chambre rouge en me disant : "Aujourd'hui personne ne viendra." Cette seule pensée me comble. Du café, des livres, de longues heures à basculer d'une fenêtre à l'autre, des ciels, un stylo que je tripote, mon cahier. Il y a belle lurette que je ne cherche plus le bonheur, je cherche les jours paisibles, libres, silencieux, de lentes journées de rêve.
(...) Lentement l'imagination a envahi ma vie. J'ai de moins en moins de chagrins réels, de réelles joies, mes émotions vraies sont dans ces livres qui ont jauni entre mes doigts. Quelques mots me font battre le coeur plus vite qu'une rencontre, qu'un événement.

Auteur: Frégni René

Info: La fiancée des corbeaux

[ plaisir ] [ écriture ] [ méditation ] [ retraite ]

 

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solitude

Le dimanche, beaucoup d’hommes sont perdus dans les rues, et Karl avec eux. New York ne sait que faire des heures libres, la ville et ses habitants deviennent des choses creuses, des yeux vides, des pieds qui marchent parce qu’ils ne savent rien faire d’autre.
La famille épargne l’ennui a beaucoup de gens, dans une famille, toutes les heures ont un nom : l’heure de manger, l’heure de se promener, l’heure de rentrer, l’heure de manger encore. Le dimanche, les appartements de New York se remplissent de familles et de lumière, ils se transforment en phares pour celui qui a perdu sa route.
Pendant les heures vides du dimanche, des questions sont posées qui n’ont pas de réponse et il est des hommes qui se tuent. Il y a beaucoup d’hommes qui meurent le dimanche dans la ville.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ week-end ] [ ennui ]

 
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solitude

Je m'assis dans le compartiment, en face d'un homme vêtu d'habits ecclésiastiques, portant une grande croix dorée sur la poitrine. Il me sourit et m'adressa la parole en anglais. Je répondis. Il écarquilla les yeux et, me dévisageant attentivement, me demanda :
- Quel âge as-tu ?
Je répondis : " Quinze ans ", mais en réalité je n'en avais que douze. J'avais craint que, le sachant, il ne fasse peu de cas de moi. Il demanda encore : " Où vas-tu ? ", je répondis : " Dans une école secondaire au Caire. " " Seul ? ", " Oui. "
- J'aime voyager seul. [...]
Sur le chemin du retour, des années plus tard, je me souvins des paroles proférées par le prêtre, dans le train Khartoum-Le Caire : " Mon enfant, en fin de compte, nous voyageons tous seuls".

Auteur: Al-Tayyib Salih

Info: Saison de la migration vers le nord

[ isolement ]

 

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solitude

L'homme intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs ; il recherchera donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre les importuns ; après avoir entretenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes, il préférera une existence retirée, et, si c'est un esprit tout à fait supérieur, il choisira l'isolement. Car plus un homme possède en lui-même, moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui être utiles. Aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité. Ah ! si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité, cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde : mais, hélas ! Cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Aphorismes sur la sagesse dans la vie, 1851, Collection Quadrige, PUF 1943 p.16

[ retraite ]

 

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solitude

Je ris aussi je crois, je suis heureuse, là, tout de suite, dans l'engourdissement du sommeil, et si c'était ça le bonheur, pas même un rêve, pas même une promesse, juste l'instant.
Moi, je m'en fous pas mal qu'il y ait plusieurs mondes dans le même monde et qu'il faille rester dans le sien. Je ne veux pas que mon monde soit un sous ensemble A qui ne possède aucune intersection avec d'autres (B,C ou D), que mon monde soir une patate étanche tracée sur une ardoise, un ensemble vide.
Dans les livres il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue, et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses, La rencontre, L'espoir, La chute, comme des tableaux. Mais dans la vie il n'y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente. Dans la vie on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: No et moi

[ condition humaine ] [ assumer ] [ littérature ]

 

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solitude

Encore que la fillette les ignorât, ces pensées, elle habitait en elles, tout comme les algues ignorent la mer et les oiseaux le ciel. Du reste, pas une seule fois elle ne s’était approprié une idée qui lui fut étrangère pour ourdir quelque machination contre la vie. Elle se tenait tranquille, ignorante d’elle-même, tel un pur agrégat de particules mentales, sans la moindre intelligence. En flânant ainsi dans cette forêt de fantaisies funestes qu’elle avait suscitées autour d’elle, elle avait inventé la violence, la torture, le suicide. Avec les incendies et les alluvions, dont elle avait eu vent on ne sait où, elle s’était forgé des extases et des enfants. Elle vivait désormais de ce sexe inconnu qui l’étourdissait. L’odeur capiteuse qui se dégageait d’elle la poussait à entonner des psaumes, on l’eût dite alors environnée d’un nuage d’encense ; elle chantait son propre imaginaire et s’ingéniait à suivre un système très raffiné de sensations qui lui vaudraient d’amères déceptions : sitôt qu’elle y renoncerait, comme il lui arriverait plus tard, on l’obligerait à faire preuve d’une idiotie héroïque.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 29

[ mystique ] [ pouilleux ] [ description ]

 

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