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répulsion

Il y a, dans l’abjection, une de ces violentes et obscures révoltes de l’être contre ce qui le menace et qui lui paraît venir d’un dehors ou d’un dedans exorbitant, jeté à côté du possible, du tolérable, du pensable. C’est là, tout près mais inassimilable. Ça sollicite, inquiète, fascine le désir qui pourtant ne se laisse pas séduire. Apeuré, il se détourne. Écœuré, il rejette. Un absolu le protège de l’opprobre, il est en fier, il y tient. Mais en même temps, quand même, cet élan, ce spasme, ce saut, est attiré vers un ailleurs aussi tentant que condamné. Inlassablement, comme un boomerang indomptable, un pôle d’appel et de répugnance met celui qui en est habité littéralement hors de lui.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Pouvoirs de l'horreur, p 9

[ dégoût ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

diariste

Les deux tentations du mémorialiste sont la frime et la langueur. Frime : envol de duchesses, "le président me dit alors", chalet à Saint-Moritz, simplicité patriarcale de Claudel. Langueur : la mort prochaine, brièveté (ou désespérante lenteur) des jours, modestie de la tâche accomplie, vanitas vanitatum... La frime est une manière de politesse. Barthes disait qu'entre la pose et la posture on trouve vite l'imposture. Oui, mais un peu de pose flatte le lecteur. On ne l'invite pas dans une gargote. On ne sollicite pas sa curiosité (ou sa compassion) pour un personnage minable. Mon ambassade à Londres. Gide au piano. Entrez dans une confidence de grand risque, écoutez les chuchotements d'état, les allusions d'amour. Le mémorialiste, en se flattant, flatte son lecteur.

Auteur: Nourissier François

Info: À défaut de génie, nrf Gallimard 2000 p.168

[ journal ] [ commérage ] [ notoriété ] [ superficialité ]

 

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focalisation

Cette faculté que nous avons d'isoler une partie de notre esprit est, en fait, une caractéristique d'une grande valeur. Elle nous permet de concentrer notre attention sur une chose à la fois, à l'exclure de ce qui la sollicite par ailleurs. Mais il y a une différence radicale entre la décision que nous pouvons prendre de mettre à part et de supprimer momentanément une partie de notre psyché, et un état dans lequel ce phénomène se produit spontanément, à l'insu et sans le consentement du sujet, et même contre sa volonté. Le premier processus est une conquête de l'être civilisé, le second correspond à ce que les primitifs appellent la perte d'une âme, et plus près de nous, il peut être la cause pathologique d'une névrose.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Essai d'exploration de l'inconscient

[ déconcentration ] [ bipolarité ] [ folie ]

 

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vieillesse

Que j’en ai vus de cœurs intermittents, de géographies élastiques, de situations fluides, de fortunes fondantes, de mœurs chancelantes, de monnaies à éclipses, de vérités contradictoires, toutes définitives ! Notre âge est las des farces et attrapes du Destin ; il est blasé sur l’inattendu. Je m’habitue mal à des rapports humains de plus en plus inharmoniques et contentieux, à travers des dialogues qui ne sont plus que deux monologues, où la logique et l’irrationnel, où Descartes et Lautréamont, nous sollicitent en même temps ; on nous fait cadeau de la vitesse, laquelle engendre le sur-place ; les voitures deviennent des maisons, et les maisons, des caravanes ; le bout du monde n’existe pas plus que le bout de nos embarras ; le lendemain n’est jamais celui qu’on attendait.

Auteur: Morand Paul

Info: Discours de réception à l’Académie française, 20 mars 1969,

[ blasement ] [ désenchantement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

obsédé

Sa conception de l'amour vache avait beau me filer quelques appréhensions, je dois dire, pour être honnête, qu'en bon mâle, j'étais plutôt flatté de ses attentions. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'une femme se roule sur vous avec l'ardeur d'un bulldozer, ou sollicite instamment vos hommages toutes les deux heures. J'entendais bien ma raison me murmurer avec insistance : "débarrasse-toi de cette fille avant que ça fasse des sacs de noeuds", mais le cochon qui sommeillait en moi lui a coupé la parole : "Tu vas pas refuser une affaire pareille ! T'as rien dans le calebar, alors ?... Allez, relax, laisse-toi faire - d'autant que tu peux reprendre tes billes quand tu veux." C'était couru d'avance : c'est le cochon que j'ai nommé grand conseiller...

Auteur: Kennedy Douglas

Info:

 

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coopétition

- Quelle différence faites-vous entre compétition et émulation?
- Contrairement à la compétition, l'émulation sollicite les meilleurs instincts humains. Chacun se compare aux autres et se réjouit de trouver quelqu'un qui est meilleur que lui, puisque cet autre va l'aider à progresser. C'est un jeu où chaque individu cherche avant tout à se dépasser. Il n'y a rien de plus beau que le sport sans compétition, où les participants cherchent à donner le meilleur d'eux-mêmes. Franchement, est-ce que courir le 100 mètres en moins de 10 secondes, ou gagner contre telle équipe peut être un idéal humain? Dans ce domaine comme dans d'autres, nous aurions beaucoup à puiser dans la sagesse des Africains. Un exemple : il existe à Dakar un club de rugby qui se nomme "S'en fout du score". Ce n'est pas magnifique, ça?

Auteur: Jacquard Albert

Info: http://lexpansion.lexpress.fr, 11 sept 2013

[ bon sens ]

 

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organisation du travail

Il faut noter qu’avec ces méthodes (le toyotisme, le lean management...), on s’éloigne du modèle de l’horloge et de ses engrenages, débitant la vie de l’individu en unités mesurables, pour mettre en place un modèle plus sophistiqué. Et on entre dans le modèle cybernétique. Or, avec ce dernier, on se retrouve dans un système qui ne peut accepter que les informations conçues pour alimenter le système. C’est un système autoréférentiel ou autiste. L’aliénation au travail prend de fait un nouveau tour : le système sollicite entièrement d’un côté sans rien entendre de l’autre. La seule information utile est celle qui peut être renvoyée en rétroaction sur le système en marche vers son objectif. Toute autre information sera réputée inutile. C’est pourquoi le système est fondamentalement sourd à ce qui n’est pas son but : produire plus, à meilleur coût, etc.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, page 126

[ modernité ] [ paradigme ] [ automatisation ] [ efficacité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anecdote

Après Auguste Compte et François Arago, Camille Flammarion publie la plus célèbre de toutes les astronomies populaires en 1880. Ayant débuté comme apprenti-graveur, il avait fait des études complémentaires grâce aux cours gratuits de l'Association Polytechnique. Assurant lui-même des cours dans le cadre de cette association, il écrira avoir là "une dette de reconnaissance à payer". Il est chroniqueur scientifique au Magasin pittoresque, collabore à Cosmos et au quotidien Le Siècle, fonde, avec Jean Macé, la Ligue de l'Enseignement en 1865. "Son style coloré et sa réelle compétence" dont recette. Observateur averti, il utilise pour ses conférences et ses ouvrages les clichés que la photographie astronomique produit. On lui demande de diriger un pavillon d'astronomie lors de l'Exposition Universelle de 1889 pour lequel il sollicitera Vincent van Gogh. Ce dernier répondra à cette demande avec Nuit étoilée, en utilisant les premières photographies de galaxies spirales.

Auteur: Raichvarg Daniel

Info: Sciences pour tous ?

[ sciences ] [ historique ] [ art pictural ]

 

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progrès

De mon temps, la nature signifiait encore un tas de choses. - Laissez faire la nature, disait-on à tout propos, laissez agir la nature. Maintenant on ne parle plus que de microbes et la nature est remplacée par une seringue. Idole pour idole, j'aime mieux l'ancienne. Elle était agréable à voir, beaucoup moins sotte et beaucoup moins dangereuse. Elle fut adorée, surtout au dix-huitième siècle, époque où subsistait encore en France un vif sentiment du ridicule. Il est certain que notre Bourgeois a perdu ce sentiment-là. Sans doute il ne dit plus, comme au temps de Jean-Jacques Rousseau, que le retour à l'état de nature serait idéal. Un je ne sais quoi l'avertit qu'il y aurait de l'imprudence à paraître in naturalibus à son café, à se manifester brusquement à poil, dans le voisinage des sergents de ville ; mais il supporte et même il sollicite, entre beaucoup d'autres choses, les aventures malpropres et fabuleuses de la médecine contemporaine.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs,Mercure de France 1968, p.134

[ nostalgie ]

 

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écrivain-sur-écrivain

- Faites-moi donc la grâce de me dire ce que vous pensez d’Anna Karénine, lui ai-je demandé à nouveau.

- Je vous jure que je n’ai pas envie d’en parler, répondit Dostoïevski. Tous ces personnages sont à tel point stupides, plats et mesquins qu’il est absolument incompréhensible que Tolstoï les considère comme dignes de notre attention. Alors que tant de problèmes authentiques, primordiaux, révoltants nous sollicitent, et que tant de questions nous ramènent à celle – essentielle – d’ "être ou de ne pas être", voici qu’l nous demande de perdre notre temps à propos d’un officier du nom de Vronski, qui tombe amoureux d’une mondaine, et pour qui il faudrait penser aux imbroglios qui en sont résultés. Nous étouffons déjà sans cela chaque jour dans cet air de salon, où l’on se heurte à chaque instant à des nullités, où triomphent la platitude et la banalité ! Or, voici que dans une œuvre du meilleur romancier russe nous retrouvons la même chose !

Auteur: Altchevskaïa Ch.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 432

[ critique ] [ superficiel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson