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harangue

Je sais ce qu’il en coûte à un travailleur d’acquérir le savoir. J’en ai payé le prix avec ma chair et mon sang, en me privant de nourriture et de sommeil, en mettant en jeu ma santé, ma vie presque. Alors, lorsque je viens vous parler d’espérance et de liberté, faire miroiter devant vous ce monde nouveau qu’il vous faut créer de toutes pièces, cette nouvelle organisation du travail qu’il faut avoir l’audace d’imaginer, je ne suis pas surpris de vous trouver terre à terre et matérialistes, apathiques et incrédules. Si je résiste au découragement, c’est que je sais ce que vous avez enduré ; j’ai connu le fouet cuisant de la misère, le mépris cinglant des maîtres, "la morgue du fonctionnaire et toutes les rebuffades". Mais j’ai la certitude que parmi vous qui êtes là ce soir, si nombreux que vous soyez à avoir sombré dans l’abrutissement et l’indifférence, à être venus par simple curiosité ou pour me tourner en ridicule, il y aura au moins un homme que le chagrin et la souffrance auront poussé à bout, à qui la soudaine révélation des injustices et des horreurs du monde aura fait dresser l’oreille.

Auteur: Sinclair Upton Beall Jr.

Info: La jungle

[ prolétariat ] [ Etats-Unis ]

 

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disparu en mer

Pouvoir se recueillir sur une tombe, y emmener les enfants et leur parler de leur père devant la dalle qui porte son nom, laisser vagabonder ses pensées en enlevant les mauvaises herbes ou peut-être se laisser aller une conversation chuchotée avec le mort sous terre, c'est une grâce qui n'est pas accordée à une veuve de marin . Elle reçoit un bout de papier officiel qui lui notifie que le bateau où son mari était embarqué ou qu'il commandait et possédait lui-même a sombré "corps et biens" - comme on dit avec cette sobriété qui, impersonnelle et implacable, met tous les êtres sur le même plan -, tel et tel jour, à tel et tel endroit, le plus souvent en pleine mer où il n'y a aucune chance de sauvetage. Avec les poissons pour seuls témoins. Il ne reste plus qu'à remiser ce papier au fond d'un tiroir. Voilà à quoi se résume l'enterrement d'un noyé.

Certes, elle peut se recueillir devant la commode. C'est la seule pierre tombale où elle puisse se rendre. Elle détient au moins ce certificat et, avec lui, une certitude, un point final, et aussi un commencement.

Car la vie n'est pas comme les livres. Il n'y a jamais de point final. 

Auteur: Jensen Carsten

Info: Nous, les noyés

 

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