Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 161
Temps de recherche: 0.0472s

concept psychanalytique

Il [Freud] nous parles des Tagesreste, des restes diurnes, qui sont, dit-il, désinvestis du point de vue du désir. Ce sont dans le rêve des formes errantes qui, pour le sujet, sont devenues de moindre importance – et se sont donc vidées de leur sens. C’est donc un matériel signifiant. Le matériel signifiant, qu’il soit phonématique, hiéroglyphique, etc., est constitué de formes qui sont déchues de leur sens propre et reprises dans une organisation nouvelle à travers laquelle un sens autre trouve à s’exprimer. C’est exactement cela que Freud appelle Übertragung [transfert]. 

Le désir inconscient, c’est-à-dire impossible à exprimer, trouve moyen de s’exprimer tout de même par l’alphabet, la phonématique des restes du jour, eux-mêmes désinvestis du désir. C’est donc un phénomène de langage comme tel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 373

[ analogie ] [ ordre symbolique ] [ manifeste-latent ] [ creux ] [ songes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

songes

Ecoute : dans les rêves et surtout dans les cauchemars, enfin en cas de dérangement d’estomac ou de quelque chose, il arrive à l’homme de voir des rêves si artistiques, d’une réalité si complexe et si vraie, des événements ou même tout un monde d’événements reliés par une intrigue, avec des détails si inattendus, à commencer par vos manifestations les plus élevées et à finir par le dernier bouton de plastron, que, je te le jure, Léon Tolstoï lui-même ne les inventerait pas, et cependant ce ne sont parfois nullement des auteurs qui font ces rêves, mais les gens les plus banaux, des fonctionnaires, des feuilletonistes, des popes... Cela pose tout un problème : un ministre m’avouait même personnellement un jour que toutes ses meilleures idées lui viennent en dormant.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 400-401

[ autonomes ] [ géniaux ] [ créatifs ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

Si notre vie est moins qu’une journée

En l’éternel, si l’an qui fait le tour

Chasse nos jours sans espoir de retour,

Si périssable est toute chose née,



Que songes-tu, mon âme emprisonnée?

Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,

Si pour voler en un plus clair séjour,

Tu as au dos l’aile bien empannée?



Là, est le bien que tout esprit désire,

Là, le repos où tout le monde aspire,

Là, est l’amour, là, le plaisir encore.



Là, ô mon âme au plus haut ciel guidée!

Tu y pourras reconnaître l’Idée

De la beauté, qu’en ce monde j’adore.

Auteur: Du Bellay Joachim

Info: Si notre vie est moins qu’une journée

[ circadienne ] [ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

drogues

Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les fleurs du mal. Le poison

[ déclaration d'amour ] [ passion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

songes

Noter ses rêves, pour un jeune écrivain, est un bon exercice. Car les mots viennent pour ainsi dire tout seuls, avec leur pleine propriété, et toutes leurs résonances. Ils prennent leur place dans le récit avec une sorte d’infaillibilité... C’est au point qu’il me semble parfois que j’ai rêvé avec les mots, que j’ai aussi rêvé les mots.

Pourtant, entre le rêve écrit et le rêve réel, il y a un abîme. Pour raconter le rêve, on le rationalise, on lui impose un déroulement logique qu’il n’a que très rarement dans la réalité. Un récit de rêve n’est pas un compte rendu, c’est une transposition. Le rêve réel est autre, son temps est autre, l’arrière-plan affectif et les associations d’images sont beaucoup plus obscurs et beaucoup plus complexes qu’on ne saurait dire...

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 94-95

[ latent-manifeste ] [ processus secondaires ] [ interprétation déformante ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sécularisation

Au cours des quatre siècles écoulés, la science s’est développée en réaction contre l’emprise étouffante des Églises sur la pensée humaine, en faisant profession d’ignorer ou de nier la dimension spirituelle des êtres et des choses – cette dimension qui seule leur donne un sens. Elle s’est constituée en une Nouvelle Église, aussi emplie de suffisance et plus aveugle encore et souvent plus criminelle que les Églises qu’elle a si radicalement supplantées. Au cours de ces dernières générations, cet esprit a fini par mener la vie humaine vers un non-sens de plus en plus délirant, à la fois débile et démentiel. L’humanité toute entière est sur le point d’y sombrer yeux fermés, dévastatrice et dévastée, laissant derrière elle sous les néons criards, à la place du paradis terrestre qui lui fut confié, une planète-poubelle éventrée, empestée et morte.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes, 1987

[ clôture épistémique ] [ discours scientifique ] [ dégâts ] [ destruction ] [ religion immanente ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sagesse

La seule invention véritable est de déchiffrer le présent sous ses aspects incohérents et son langage contradictoire. Mais si tu te laisses aller aux balivernes que sont tes songes creux concernant l’avenir, tu es semblable à celui-là qui croit pouvoir inventer sa colonne et bâtir des temples nouveaux dans la liberté de sa plume. Car comment rencontrerait-il son ennemi et, ne rencontrant point d’ennemi, par qui serait-il fondé ? Contre qui modèlerait-il sa colonne ? La colonne se fonde, à travers les générations, de son usure contre la vie. Ne serait-ce qu’une forme, tu ne l’inventes point mais tu la polis contre l’usage. Et ainsi naissent les grandes œuvres et les empires. 

Il n’est jamais que du présent à mettre en ordre. À quoi bon discuter cet héritage ? L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. 

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: Citadelle, éditions Gallimard, 1948

[ tradition ] [ continuité ] [ pragmatisme ] [ discernement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

songes

En 1900, j’ai publié un livre qui, comme le dit son titre (L’interprétation du rêve), tente d’élucider ce que le rêve a d’énigmatique et de poser ce dernier comme le rejeton d’une activité psychique normale. Dans cet ouvrage, j’ai trouvé l’occasion d’opposer le contenu manifeste du rêve, qui est souvent singulier, aux pensées latentes (mais tout à fait pertinentes) dont il provient, et je suis entré dans le détail de l’étude des processus qui, à partir des pensées latentes du rêve, font le rêve, ainsi que des forces psychiques qui prennent part à cette transformation. La totalité de ces processus de transformation, je l’appelle le travail du rêve et j’ai décrit comme un des éléments de ce travail du rêve un processus de condensation qui offre la plus grande similitude avec celui qu’utilise la technique du mot d’esprit [...].

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient", éditions Gallimard, Paris, 1988, page 77

[ résumé ] [ explication ] [ méthode ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

songes réprimés

Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied ; pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la Civilisation et du Progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions comme celles qui vont faire le sujet de cette histoire, si la sagesse de notre temps veut bien nous permettre de la raconter. 

Auteur: Barbey d'Aurevilly Jules

Info: L’Ensorcelée, 1852, éditions Gallimard, coll. Folio classique, 1977

[ rationalisme limitant ] [ imaginaire bridé ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

morgue

Les tiroirs coulissaient sans le moindre bruit, dans cette fluidité propre aux songes. Et dans cette implacable logique des rêves, David savait déjà que Kristel se trouverait dans le tiroir du milieu. C'était là qu'elle avait échoué, en fin de compte, installée au milieu des autres cadavres, tel un simple morceau de viande ouverte, empaquetée, numérotée. Il ne voulait pas voir ça. Il voulait que ce rêve cesse tout de suite. Mais le rêve continuait. Une odeur de gaz carbonique montait dans l'air. Un froid emplissait le corps de David, le paralysant. Il n'avait jamais fait de rêve d'un tel réalisme auparavant.
Le tiroir du milieu s'ouvrit à sont tour, et Kristel était bien là, paisiblement allongée à l'intérieur. Comme endormie, si ce n'étaient ses immenses yeux, deux ciels d'été fixement ouverts, qui reflétaient une totale incompréhension. Comme si elle se demandait "pourquoi" alors que la vie l'abandonnait.

Auteur: Sire Cédric

Info: L'enfant des cimetières

[ dépouille ]

 

Commentaires: 0