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mise en abyme

Un murmure du vent dans le creux de l'oreille. Puis tout s'est précipité. Il faisait jour à Paris. Un écrivain qui m'a rappelé Álvaro Mutis marchait rue du Bac en compagnie d'une femme et s'arrêtait devant le numéro 120. Un immeuble élégant. Au-dessus de la grande porte cochère, une plaque rappelait que René Chateaubriand y était mort en 1848.

"Le vicomte a passé ici les années de sa vieillesse", disait d'un air pénétré l'homme qui ressemblait à Álvaro Mutis. "Chaque fois que je me promène dans Paris, je m'arrête devant ces fenêtres et j'imagine Chateaubriand vieux, presque oublié, pauvre. Il marchait dans ce quartier avec ses cheveux blancs en bataille, son visage de personnage romantique, comme s'il sortait de ses propres romans".

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Docteur Pasavento

[ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

malentendus

Un désir de dévoiler à cette vieille parente tout ce qui allait mal me vint aux lèvres. De confesser que tout n’allait pas comme il faut. Que ma femme n’était pas au mieux. Que mon travail n’existait pas. Mais c’était impossible. J’étais, après tout, la célébrité de la famille. Mon nom était imprimé ici ; ma photo parue là. J’avais échappé à leur lot commun. Ou, du moins, le croyaient-ils. Du moins ma pauvre Tante Dora le croyait-elle. Asher s’en sortait bien ; Asher vivait dans une région où le soleil brillait tout au long de l’année ; Asher avait une femme fantastique. Oh, mon petit, aurais-je dû lancer, à la façon de Tante Dora, que te dire ? J’étais condamné à une version fictive de moi-même.

Auteur: Hayes Alfred

Info: C'en est fini de moi

[ parenté ] [ jouer un rôle ]

 

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drague

"Que je sois damné, feulai-je, mais ce soir j’ai les couilles en feu, kif-kif deux boulets de charbon ardent ne demandant qu’à cracher leur jus de noix de coco !"
Vanna se contenta, en réponse, de poser simplement ses grands yeux bleus sur moi, puis soulevant sa bouteille de bière elle la porta à ses lèvres.
"Quelle suceuse ! Continue, suce, suce. Je suis à deux doigts, ma belle, de me juter dessus."
Je regardais, fasciné, la bière couler dans sa bouche.
" - Laisse-moi te limer la rondelle, et j’avalerais ta merde comme si elle sortait d’une bouteille de lait.
- Bukowski, tu ne me parles comme ça que parce que tu t’imagines être un grand poète.
- Va me chercher une bouteille de lait et tu verras."

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 186

[ scato ] [ porno ] [ conversation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

- Je t'aime depuis que j'ai dix ans.
Il n'a pas réussi à dissimuler son trouble.
- Tu es le seul garçon auquel j'aie jamais pensé. Toute ma vie, il n'y a eu que toi. Tu m'as appris à danser et tu m'as sauvée le jour où j'avais nagé trop loin. Tu t'en souviens ? Tu es resté avec moi, tu m'as ramené au rivage. Tout le temps où on était dans l'eau tu répétais : "On y est presque", et j'y ai cru, parce que je croyais tout ce qui sortait de ta bouche. Comparé à toi, tout le monde est aussi insipide qu'un cracker, même Cam. Et j'ai horreur des crackers, tu le sais. Tu sais tout de moi, tout ; tu sais même que je t'aime.

Auteur: Han Jenny

Info: L'été où je suis devenue jolie

[ ado ]

 

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obèse

L'embonpoint monstrueux du prince Arnold Van Ravesteyn donna lieu de lui jouer un tour assez plaisant. Lorsque son devoir de professeur et de doyen était rempli à l'Académie, où il présidait, il en sortait d'ordinaire sur le soir, enveloppé dans un épais manteau. On alla dire au commis des fermes que cet homme, qu'ils voyaient toujours passer aux approches de la nuit, et qu'ils ne connaissaient point, portait sous son manteau de l'eau-de-vie en fraude, mais si maladroitement que son extrême grosseur, produite par les barils qu'il prétendait cacher, devait aisément frapper tous les yeux. Les commis le guettèrent aussitôt, le saisirent et l'emmenèrent dans leur bureau, croyant avoir trouvé leur proie ; mais, au lieu de marchandises de contrebande, ils ne découvrirent qu'un ventre énorme, dont le porteur se serait défait très-volontiers.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Anecdotes des Beaux-Arts

[ farce ]

 

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messager

Tu connais l'histoire du vieux Soufi et du Sultan ?
Elle parle d'un vieux moine Soufi errant, très pauvre et très aimé du Sultan très puissant de la ville.
Ce moine ne désirait rien et ne demandait jamais rien à personne.
Et il entrait et sortait comme il voulait dans le palais interdit.
Il vivait dans une sorte d'état de plénitude qui lui donnait une aura particulière et une présence lumineuse grandement appréciée du Sultan.
Alors les gens qui avaient des demandes à faire au Sultan et qui ne pouvaient pas approcher le palais inscrivaient leurs souhaits sur de petits papiers qu'ils glissaient dans les poches du vieux moine.
Ainsi, lorsque le moine était endormi au palais, le sultan fouillait ses poches et en retirait les demandes qu'il exauçait pour être agréable au vieux Soufi.

Auteur: Bihel Frédéric

Info: Exauce-nous. Créé avec Pierre Makyo

[ réserve ] [ sagesse ] [ discrétion ] [ conte ]

 

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boucs émissaires

Ces gens qui suivaient Elohim avaient tous leur Helen, leur Andrea Doria, tous possédaient un démon qu’ils avaient besoin d’accuser. Ils formaient un groupe de soutien pour ceux à qui on avait fait du tort. Comme l’homme dont le frère jumeau avait été tué lors d’un hold-up dans une station-service par un Noir portant un masque de ski noir. Il y avait le père dont la fille avait été transformée en légume par un conducteur bourré qui était bourré, noir, et vraiment très bourré. Et une femme, violée alors qu’elle sortait d’un bar de Toledo. Trois violeurs, une seule couleur de peau. Noire. Noire. Noire.

C’était cette couleur qui réunissait Elohim et son groupe. C’était la couleur de leur démon, et il fallait que leur démon ait une couleur pour qu’ils puissent le retrouver.

Auteur: McDaniel Tiffany

Info: L'été où tout a fondu

[ racisme ] [ cible consensus ] [ objectif rassembleur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aube

Le jour se levait, triste et froid, mur mouvant de lumière grise qui sortait du nord-est et semblait, au lieu de se fondre en vapeurs humides, se désagréger en atomes ténus et vénéneux, comme de la poussière, précipitant moins une humidité qu'une substance voisine de l'huile légère, incomplètement congelée. Quand Dilsey, ayant ouvert la porte de sa case, apparut sur le seuil, elle eut l'impression que des aiguilles lui transperçaient la chair latéralement. Elle portait un chapeau de paille noire, perché sur son madras, et, sur une robe de soir violette, une cape en velours lie de vin, bordée d'une fourrure anonyme et pelée. Elle resta un moment sur le seuil, son visage creux insondable levé vers le temps, et une main décharnée, plate et flasque comme un ventre de poisson, puis elle écarta sa cape et examina son corsage. 

Auteur: Faulkner William

Info: Le bruit et la fureur, 8 avril 1928. in Oeuvres romanesques - La Pléiade 01

[ personnage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

symbiose

Pendant des années, quand arrivait l'été, Vincent allait presque toutes les nuits se baigner nu dans la rivière. Peut-être parce qu'il était sourcier et prévoyait la pluie, il avait surmonté sa crainte des eaux sombres. Il faisait partie de la rivière au même titre que les poissons. Certaines nuits, quand la lune était pleine et que les chouettes chassaient à ras des champs, il ne sortait pas de l'eau avant le lever du soleil. Maintenant, même la vase qui au début le dégoûtait lui inspirait une excitation insolite. Un samedi soir, après le bal, il avait ôté ses vêtements, s'était allongé à plat ventre dans un remous, la poitrine posée sur l'herbe chaude de la rive, et avait fait l'amour à la vase. Le lendemain matin, il s'était réveillé affolé, persuadé que son membre allait pourrir et se détacher de son ventre.

Auteur: La Valdène Guy de

Info: Le Beau Revoir

[ nature ] [ superstition ]

 

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littérature

Jean Cocteau, déjà loin de ses poèmes vénitiens de 1909, risquait un saut qui, pour tout autre, eût été périlleux ; il retombait sur ses pieds, toujours. Plus applaudi que jamais, ayant renouvelé son public, s'étant fait une seconde jeunesse, il était partout à la fois ; il ne pouvait manquer le train puisqu'il courait devant la locomotive ; à la pointe de tout, du piquant des métaphores au bec de la plume, grâce à ses formules-flèches il s'installait dans l'aigu ; son menton interrogeant, son regard en tournevis, les doigts en vrille, il vivait "au bout de lui-même". Se reposer eût été s'émousser. De Cocteau-le-Pointu, l'électricité sortait par tous les angles. En redescendant l'escalier Henri III de l'immeuble de la rue d'Anjou, où il habitait chez sa mère, on se sentait imbécile, attardé, courbaturé, obtus ; lui seul pouvait dormir en dansant, sur les pointes.

Auteur: Morand Paul

Info: Venises, L'Imaginaire Gallimard, p. 93

[ anecdote ]

 

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