Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 67
Temps de recherche: 0.0458s

réflexivité

Alors, pourquoi lisez-vous?
Par goût d'abord, et puis parce que ça me manque autant de ne pas lire que de ne pas fumer, et aussi pour me connaître moi-même. Quand je lis, on dirait que seuls mes yeux suivent les lignes, mais, de temps à autre, je tombe sur un passage, quelque fois une simple phrase, qui m'offre une signification précise et qui devient partie intégrante de moi-même. J'ai tiré alors du livre tout ce qu'il peut me donner et je n'en sortirais pas davantage si je le lisais une douzaine de fois. Nous sommes comme un bouton de fleur; la plus grande partie de nos lectures glisse sur nous, mais certaines choses, au sens plus profond, ouvrent un pétale. Un à un, les pétales s'épanouissent, et, enfin, la fleur se forme.

Auteur: Somerset Maugham William

Info: Servitude humaine

[ résonance ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

Commentaires: 0

humour noir

Alors que sa femme vient de subir une opération longue et risquée, un homme aborde le chirurgien pour connaître l’issue de l’intervention. Le médecin commence : "Votre épouse a survécu, elle vivra probablement plus longtemps que vous. Mais il y a des complications : elle ne pourra plus contrôler les muscles de son anus, donc la merde coulera continuellement de son derrière. Il y aura aussi un flux continu de gelée jaunâtre et nauséabonde qui sortira de son vagin, donc les rapports sexuels sont exclus. Et un dysfonctionnement buccal fera retomber la nourriture de sa bouche". Remarquant la panique sur le visage du mari, le chirurgien lui donne une tape amicale sur l’épaule et sourit : "Ne vous en faites pas, je plaisantais ! Tout va bien, elle est morte pendant l’opération".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Mes blagues, ma philosophie

[ couple ] [ femme-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

parents-enfants

[...] les cauchemars, c'était désormais à notre tour d'en être victimes, cauchemars éveillés lorsque, enfermés dans notre chambre, portefeuilles et chéquiers sous l'oreiller, nous passions des heures aux aguets - sortira-sortira pas ?, rentrera-rentrera pas ? - à l'écoute du moindre grincement de parquet, du claquement de porte le plus sec, signe que notre adolescent débordait de vitalité. Ainsi vont les nuits des parents qui ont perdu toute autorité. Et je vous épargne les réveils en sursaut lorsque le téléphone sonne à pas d'heure et qu'un agent de police à la voix morne vous somme, oui vous somme, de venir récupérer votre rejeton mineur et fortement alcoolisé, ou bien même vous enjoint de l'y rejoindre dès potron-minet au prétexte qu'il a déposé plainte pour mauvais traitements. Contre vous, la plainte !, détail qui ne vous est transmis qu'une fois sur place évidemment.

Auteur: Sagnier Christine

Info: Roméo à la folie, p. 22-23

[ puberté ]

 

Commentaires: 0

eugénisme

Une large application des découvertes de la physiologie et du principe de sélection pourraient amener la création d’une race supérieure, ayant son droit de gouverner, non seulement dans sa science, mais dans la supériorité même de son sang, de son cerveau et de ses nerfs. Ce seraient là des espèces de dieux ou de dévas, être décuples en valeur de ce que nous sommes, qui pourraient être viables dans des milieux artificiels. La nature ne fait rien que de viable dans les conditions générales ; mais la science pourra étendre les limites de la viabilité. […] C’est à la science à prendre l’œuvre au point où la nature l’a laissée. […] De même que l’humanité est sortie de l’animalité, ainsi la divinité sortirait de l’humanité. Il y aurait des êtres qui se serviraient de l’homme comme l’homme se sert des animaux.

Auteur: Renan Ernest

Info: Dialogues philosophiques, pages 145-146

[ domination de l'homme par l'homme ] [ mégalomanie scientifique ] [ prémisses transhumanistes ] ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

déprime

Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse : je suis embarquée dans la vie sans mon consentement ; il faut que j'en sorte, cela m'assomme ; et comment en sortirai-je ? Par où ? [...] Quelle alternative ! Quel embarras ! Rien n'est si fou que de mettre son salut dans l'incertitude ; mais rien n'est si naturel, et la sotte vie que je mène est la chose du monde la plus aisée à comprendre. Je m'abîme dans ces pensées, et je trouve la mort si terrible que je hais plus la vie parce qu'elle m'y mène que par les épines qui s'y rencontrent. Vous me direz que je veux vivre éternellement. Point du tout ; mais si on m'avait demandé mon avis, j'aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice : cela m'aurait ôté bien des ennuis et m'aurait donné le ciel bien sûrement et bien aisément [...].

Auteur: Sévigné Marie de Rabutin-Chantal

Info: Lettres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, I, édition de Gérard Gailly, page 497

[ . ]

 

Commentaires: 0

parvenu

Mr et Mrs Veneering sont les nouveaux habitants d'une maison neuve, située dans l'un des quartiers neufs de Londres. Tout chez eux est battant neuf : la vaisselle est neuve, l'argenterie, les tableaux, la voiture, les harnais et les chevaux sont neufs. Eux-mêmes sont des gens neufs, et des mariés aussi neufs que le permet la naissance légale d'un bébé tout neuf. S'ils faisaient revenir un de leurs grands-pères, il arriverait du grand bazar bien et dûment emballé, sortirait de l'emballage, reverni des pieds à la tête, et n'aurait pas une éraillure ; car, depuis les chaises du vestibule, aux armoiries toutes neuves, jusqu'au piano à queue, nouveau mouvement, et au pare-étincelles nouveau système, on ne voit pas dans toute la maison un seul objet qui ne soit nouvellement poli ou verni. Et ce que l'on observe dans le mobilier des Veneering se remarque dans leurs personnes, dont la surface, légèrement gluante, rappelle un peu trop la boutique.

Auteur: Dickens Charles

Info: L'Ami commun, Le Mystère d'Edwin Drood

[ littérature ] [ nouveau riche ]

 

Commentaires: 0

idéal

La Charrue ouvre le recueil par un hommage au travail du laboureur. Catherine a dit avec malice tout ce qui peut être exigé d’une petite servante de campagne. Il y a quelques doléances dans les couplets du Vigneron, mais c’est l’entrain courageux qui prend le dessus. Le Bûcheron, en accomplissant sa rude besogne, est conscient du service que la société attend de lui. Une chanson célèbre Les Foins Embaumés qui nourriront d’humbles et patients serviteurs de l’homme ; une autre : Après La Moisson, dit la beauté des blondes gerbes, d’où sortira notre pain de chaque jour, et les fleurs qui la couronnent et les danses qui l’accompagnent. Évoquer ici le travailleur des villes nous eût entraînés loin de notre sujet ; mais nous pouvions faire une place au matelot qui jette à la mer ses filets de pêche en vue de la lande ou du champ, à moins qu’il ne s’en éloigne pour que la richesse de la terre circule entre les hommes. Ce sera la chanson des Laboureurs de la Mer. L’Heureux Berger, philosophe à ses heures, exalte le charme profond de la vie en pleine nature.

Auteur: Bouchor Maurice

Info: Chansons rustiques à deux voix pour les écoles

[ éducation ] [ paternalisme ] [ république ] [ conformisme ] [ musique ] [ manuel scolaire ] [ image d’Épinal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Plouin

racines

Et je veux croire que sans le sentiment d'étrangeté suscité par ce que, évident ou crypté, tout nom propre contient de fatal ou de favorable, sans cette relation rêveuse que j'ai très tôt entretenue avec eux, je n'aurais sans doute pas noué avec les deux langues dans lesquelles j'ai vu le jour, le français et ce dialecte qu'on appelait patois et qui était un des ultimes rameaux de la langue limousine, le rapport de consanguinité à la fois impossible et heureux par quoi, dépassant tout conflit linguistique, je sortirais de ma condition et du drame dans lequel je ne voyais pas que je m'enfonçais, pour devenir un jour écrivain et tenter, à ma façon, d'empêcher tout un monde de sombrer dans l'oubli ou d'en accompagner la fin, aujourd'hui que le patois est mort et le français à l'agonie - du moins le français savoureux, truffé de régionalismes alertes, arc-bouté sur une syntaxe forte et parfois non dénuée d'élégance, que parlaient les gens des hautes terres et qui leur venait autant des instituteurs et des prêtres que de leur mère et de leur père et du sentiment qu'une langue possède un corps et que ce corps, comme celui des humains, est un objet d'amour et de souffrance, de respect et de haine, la condition du salut et aussi de la perte.

Auteur: Millet Richard

Info: Ma vie parmi les ombres

[ conservation ] [ nostalgie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

parents-enfant

[...] lorsque la castration anale est mal assumée, soit parce qu’elle a été mal donnée par l’adulte, soit parce que l’adulte qui l’a donnée en paroles n’est pas un modèle à imiter par le sujet (si cet adulte lui-même est angoissé de ses propres désirs), jamais celui qu’il éduque ne pourra sublimer suffisamment, c’est-à-dire parler, fantasmer "pour de rire" ses pulsions anales. L’adulte tutélaire confond imaginaire et réalité ; il n’est ni tolérant, ni indulgent, ni permissif vis-à-vis de ses propres fantasmes, qui doivent rester inconscients, réprimés ou refoulés, de ses pulsions orales et anales. C’est une triste évidence de constater que nombreux sont ces adultes incapables de donner une castration symboligène des stades archaïques parce qu’eux-mêmes regrettent de ne plus être enfants ou regrettent que leur enfant grandisse et éprouve des désirs d’autonomie à leur égard. Ils empêchent l’enfant de se hausser à un niveau qui lui permette de dépasser ce stade éthique archaïque dans lequel il a dû rester un certain temps, et dont l’âge le sortira quasi spontanément s’il a près de lui des parents heureux, je veux dire des parents vivant d’une libido génitale autrement qu’au niveau libidinal de consommation et de travail (sublimation orale et anale). Dans la dynamique familiale, c’est beaucoup plus l’inconscient qui est l’agent de l’éducation, réussie ou non, qu’un savoir pédagogique appris.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 89-90

[ autorité ] [ grandir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

vanités

Élevons un peu notre pensée. Qu'est-ce que le désir de la gloire chez les hommes, à bord de cette terre qui vogue dans l'espace infini où elle naufragera un jour ? Il me semble voir à bord d'un gros vaisseau destiné au naufrage, ou plutôt dont le naufrage est continuel et déjà commencé, de nombreux passagers desquels pas un n'arrivera, et dont les premiers morts ont un désir insensé d'occuper la mémoire des survivants, de ceux qui vont bientôt disparaître et s'abîmer à leur tour. Il est vrai qu'à le voir de près, le vaisseau est immense, que les passagers d'un pont ne connaissent pas ceux d'un autre pont, et que la poupe ignore la proue ; cela fait l'illusion d'un monde. Il est vrai encore qu'en même temps qu'on meurt en un coin du vaisseau, on danse, on se marie, on fête les naissances tout à côté, et que l'équipage se reproduit et ne diminue pas. Mais, qu'importe ? il n'est pas moins voué tout entier à un seul et même terme. Nul ne sortira de cette masse flottante pour aller porter son nom ni celui de ses semblables sur les rivages inconnus, sur les continents et les îles sans nombre qui étoilent le merveilleux azur. Tout se passe entre soi et à huis-clos. Est-ce la peine ? - J'ai fait la paraphrase, mais Pascal a rendu d'un mot cette pensée : "Combien de royaumes nous ignorent !"

Auteur: Sainte-Beuve Charles-Augustin

Info: Mes Poisons, Collection Romantique, José Corti 1988 p.138

[ égoïsmes ]

 

Commentaires: 0