Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 77
Temps de recherche: 0.0458s

contemplation

Voici un lieu où se repose l’âme,
Un lieu où doucement la houle avance
Vers le rivage. Pourquoi se hâter
Quand l’éternité chante sa berceuse
Dans le parler des elfes, quand le temps
Du joug si lourd libère les épaules,
Quand tout se meut au rythme de la danse
Sous le feuillage saupoudré d’argent.

C’est printemps et automne en un soupir ;
Un pré blafard dort entre les montagnes,
Avril se mêle au calme de septembre,
Bourgeons et feuilles mortes vont de pair.
Un air plaintif résonne sourdement,
Un deuil surgit des profondeurs des eaux ;
Mais les flambeaux des jours ensoleillés
Percent de leur éclat l’obscurité.

Auteur: Olav Nygard

Info: extrait de Dikt i samling, traduit du norvégien par Terje Sinding

[ poème ]

 

Commentaires: 0

politique

Aussi, pour ceux qui la réclament avec le plus d’insistance, la séparation absolue de l’Etat et des Eglises n’est qu’un moyen détourné d’enlever à ces dernières toute existence légale, de les priver de leurs organes essentiels, de les frustrer de leurs ressources matérielles, de leur rendre, en un mot, la vie impossible. La sécularisation, ou mieux la laïcisation, telle que la comprennent ou la pratiquent certains partis, ne tend à rien moins qu’à étouffer sourdement la religion en l’enfermant dans un cercle de plus en plus étroit, en lui interdisant tout mouvement, en lui retranchant les aliments qui la sustentent, en bouchant toutes les ouvertures par où elle peut respirer.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages XII-XIII

[ conséquences ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

expérience scientifique

Un laborantin étudie les aptitudes sensorielles de la sauterelle. Il dépose une sauterelle sur la table de son labo et lui intime : "Saute !" La sauterelle fait un bond. Puis il la maintient d’une main et l’ampute délicatement de la patte arrière gauche. Il lui dit : "Saute !" La sauterelle obtempère. Puis il l’ampute de la patte avant droite, et ordonne : "Saute !" Et la sauterelle sautille. Il lui ampute l’autre patte arrière et dit : "Saute !" Tant bien que mal, la sauterelle sursaute. Enfin il l’ampute de sa dernière patte et crie "Saute !" La sauterelle demeure immobile. Le laborantin prend alors son carnet de notes, et écrit : "Lorsqu’elle est amputée de ses quatre pattes, la sauterelle devient sourde."

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: https://laggg2020.substack.com/p/le-cas-singulier-dun-exalte-de-luniversel-e6b?

[ conclusion erronnée ] [ subjectivité ] [ interprétation ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

Subitement il fit très froid. Antonio sentit que sa lèvre gelait. Il renifla. Le vent sonna plus profond; sa voix s'abaissait puis montait. Des arbres parlèrent; au-dessus des arbres le vent passa en ronflant sourdement. Il y avait des moments de grand silence, puis les chênes parlaient, puis les saules, puis les aulnes; les peupliers sifflaient de gauche et de droite comme des queues de chevaux, puis tout d'un coup ils se taisaient tous. Alors, la nuit gémissait tout doucement au fond du silence. Il faisait un froid serré. Sur tout le pourtour des montagnes, le ciel se déchira. Le dôme de nuit monta en haut du ciel avec trois étoiles grosses comme des yeux de chat et toutes clignotantes.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

[ obscurité ] [ littérature ] [ nocturne ]

 

Commentaires: 0

quête

Je n'avais pas désiré autre chose, en effet, qu'évaluer le degré de réalité de mes pressentiments en en cherchant le sens, incapable que j'étais de me contenter de l'émotion pure, irréfléchie et peut-être inféconde. Je comprenais, comme A.E. l'avait fait, le caractère contradictoire de ces pressentiments : impressions fugaces, par la plupart des hommes jugées frivoles et sans valeur, et auxquelles l'intensité de l'expérience vécue exigeait pourtant que l'on accordât plus de prix qu'aux évènements les plus visibles et les plus massifs de la vie quotidienne ou de l'histoire. Je me trouvais ainsi embarqué, moi sans courage, dans une aventure où il s'agissait vraiment de confier toute sa vie à des lueurs peu sûres, à des voix sourdes et intermittentes, presque à l'invisible...

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 25-26 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ mystère ] [ poésie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

séparation

La vieille du premier étage ouvrit doucement la fenêtre, elle ne veut pas qu'on sache qu'elle a cette faiblesse sentimentale, mais aucun bruit ne monte de la rue, ils sont déjà partis, ils ont abandonné ce lieu où presque personne ne passe, la vieille devrait être contente, ainsi elle n'aura pas à partager avec autrui ses poules et ses lapins, elle devrait être contente mais elle ne l'est pas, deux larmes sourdent de ses yeux aveugles et pour la première fois elle se demanda si elle avait une raison quelconque de continuer à vivre. Elle ne trouva pas de réponse, les réponses ne viennent pas toujours quand elles le devraient, et il arrive même souvent que la seule réponse possible soit de rester simplement à les attendre.

Auteur: Saramago José

Info: L'aveuglement

[ femme seule ] [ rapports humains ]

 

Commentaires: 0

contemplation

Il me semble que c'est elle que j'ai confusément perçue dans la petite île de la Sarthe, sous ces arbres mangés de lierre, sous ce ciel gris et humide, en marchant dans ces feuilles pourrissantes, détrempées, en écartant les longues ronces et en regardant bouillonner l'eau jaunâtre de la rivière débordée. Il n'y avait là, vraiment, rien de "beau" au sens habituel du terme, rien d'exaltant (du moins étant donné ma disposition du moment), bien plutôt une note morne, désolée, mais la vue des hautes et sveltes ramures, sur lesquelles défilaient continuellement les brumes du ciel, avait quelque chose de secrètement consolateur - mais sans aucune promesse de "bonheur". C'était comme une invitation à se recueillir, un instant, en ce qu'il y a de vraiment aimant et intègre en chacun de nous.

Auteur: Roux Paul de

Info: La sourde beauté du monde. Au jour le jour, tome 1 : 1974-1979

[ nature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Tandis que le grand soleil se rapprochait, toujours battant, emplissant presque le ciel, l'épaisse végétation qui longeait les falaises de grès se vit brutalement repoussée pour révéler les têtes - noir et gris pierre - d'énormes lézards du Trias. Paradant jusqu'au bord des pentes abruptes, ils rugirent en chœur, tournés vers l'astre et le vacarme, peu à peu, enfla jusqu'à ne plus faire qu'un avec le martèlement volcanique des explosions solaires. Kerans, qui sentait battre en lui, tel son propre pouls, la puissante attraction hypnotique des reptiles hurlants, s'avança dans la lagune dont les eaux semblaient désormais former une extension de son système sanguin. Alors que s'accroissait encore la sourde pulsation, les barrières séparant ses cellules du milieu environnant lui parurent se dissoudre, et il se mit à nager, disséminant son être au sein des eaux noires vibrantes...

Auteur: Ballard James Graham

Info: Le monde englouti

[ réchauffement climatique ]

 

Commentaires: 0

isolement

Douce nuit tisanière. Les meubles chuchotent entre eux. Une langue sourde, âpre, une musique de pieds de table. Un mélange de néerlandais et d'auvergnat. le parquet craque alors que personne, pas même mon regard, ne marche sur les lattes de bois. Et lorsque le lustre se met à remuer comme une pendule, une alarme se déclenche en moi. Attention, fantômes. Instinctivement, je cherche la main de Denise. Mais la place à côté de moi est vide. Ni tiède, ni froide, seulement glaciale. A travers le chant de cette maison hantée, j'ai l'impression d'entendre l'écho de mes agitations intérieures. Ceux qui ont trouvé l'âme soeur, même chiante, ne connaissent pas leur bonheur. Oh non. La solitude, c'est bien au soleil, avec des filles en bikini, mais dans le noir, sur un lit qui pleure en vieux français, c'est terrible.

Auteur: Mestron Hervé

Info: La décapoute

[ obscurité ]

 

Commentaires: 0

vieillesse

Il est minuit passé, et j’entends sur la ville dormante,

    Sourde et muette, frémir une rumeur ou un glas. –

O vieillard aveugle et voyant qui te dresses dans l’ombre,

    Lare divin, je le sens, tu me présages le deuil. –

Non ! mon cœur ne bat plus comme il eut coutume de battre ;

    Morts, les larmes, l’ivresse et le bonheur de languir ;

Quand je regarde le ciel, je m’y sens étranger – que de choses

    Cette vie glaciale, oh, m’a déjà enlevées ! –

Tant de choses aimées qui, jadis, dans mon sein frissonnèrent...

    Et mon matin est passé, puis le milieu de mes jours ;

Le soleil est moins chaud, et le soir déjà qui s’annonce

    Ouvre précocement l’éternité de la nuit.

Auteur: Küchelbecker Wilhelm Karlovitch

Info: La nuit, extrait 2, 1818. Trad André Markowicz

[ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel