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portrait

Elle était florissante et saine, d'une beauté qu'on eût dite pétrie par le Créateur dans un moment de hâtive gaieté. Il n'était pas une ligne de son visage qu'on pût considérer comme achevée et parfaite ; ses cheveux sombres, foisonnants, et gonflés au sommet, lui donnaient une allure peuple qu'elle exagérait avec une écharpe jetée sur les épaules ; et son corps lui aussi, haut et plein, quoique bien cambré sur des chevilles nerveuses, était trop prometteur. Ses joues étaient trop amples, son menton trop énergique, sauf quand venait les parfaire un sourire ; et son teint mat de brune besoin de passion ou d'alacrité pour briller. Je ne l'ai pas vue souvent sourire ; mais, si elle ne souriait pas, elle avait fréquemment une expression de curieuse taquinerie, de puéril caprice, d'une grâce égale au sourire. Et ses dents, ses yeux resplendissaient ; son regard était si électrique et si fort, qu'il semblait captiver les yeux même dont il émanait !

Auteur: Borgese Giuseppe Antonio

Info: Les belles

[ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vivre

Il y avait une vague sur l'océan. Elle roulait, profitant de la chaleur du soleil et de la vitesse du vent. Elle souriait à tout en suivant son chemin vers la rive. Puis, soudain, elle remarqua que les vagues qui la précédaient se brisaient une à une contre les rochers. "Mon dieu, se dit-elle, je vais finir comme elles. Je vais bientôt m'écraser contre un roc et disparaître." Une autre vague qui passait perçut l'état de panique dans lequel elle se trouvait et lui demanda : "Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi es-tu si triste ? Regarde-moi ce temps magnifique ! vois ce soleil, ce vent qui nous pousse et ces mouettes qui volent au-dessus de nous !" La première vague répondit : "Mais ne vois-tu pas ces vagues devant nous qui disparaissent en se cognant violemment contre la falaise ? C'est terrible ! Nous allons bientôt finir comme elles." "Mais tu ne comprends pas, répliqua la seconde vague. Tu n'es pas une vague. Tu fais partie de l'océan."

Auteur: Serdar Özkan

Info: La rose retrouvée

[ unicité ] [ sérénité ]

 

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poète

Lorsqu'il souriait, il lui semblait que pour amener ce sourire sur ses lèvres, il lui avait fallu au préalable, péniblement, l'extraire du plus profond d'une caverne rocheuse. (...) Alors qu'en lui l'homme désespérait, que son être saignait de mille blessures douloureuses, son art s'élevait comme un danseur richement paré, très haut, et là où Hölderlin sentait qu'il sombrait, sa musique et ses vers enchantaient. Il chantait la destruction et l'anéantissement de sa vie sur l'instrument de la langue qu'il parlait, dans de merveilleuses mélodies dorées. Il demandait justice pour son droit et son bonheur en miettes comme seuls demandent les rois, avec une fierté, une hauteur sans égale dans toute la littérature.

Les mains d'un pouvoir fatal l'arrachèrent au monde et à ses dimensions trop étriqués pour lui, et le jetèrent par-dessus le bord du saisissable, dans la folie, et il sombra comme un géant dans ses abîmes désirables et bienfaisantes, inondés de lumière, riche en feux follets, afin d'y somnoler pour toujours, dans une douce distraction et dans l'opaque.

Auteur: Walser Robert

Info: Hölderlin

[ éloge ] [ contraste ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Richerd se retourna pour se trouver nez-à-nez avec Jessica. Elle portait les cheveux en hauteur sur le crâne et ils encadraient parfaitement son visage par des accroches-coeurs bruns. Elle était très belle. Elle lui souriait; c'est le sourire qui le décida.
- Bonjour Jessica, dit-il. Comment vas-tu?
- Bonjour. Vous n'allez pas me croire, mais mon assistant a négligé de noter quel journal vous envoie, monsieur, euh...
- Journal? demanda Richard.
- J'ai dit journal? reprit Jessica avec un rire cristallin et doux qui se moquait d'elle-même. Magazine... Chaîne de télévision. Vous faites bien partie des médias?
- Tu as une mine superbe, Jessica, répondit Richard.
- Je crains de ne pas vous situer, avoua-t-elle avec un sourire espiègle.
- Tu t'apelles Jessica Bartram. Tu es cadre en marketing chez Stocktons. Tu as 26 ans. Ton anniversaire tombe le 23 avril et, dans le feu de la passion, tu as la manie de fredonner la chanson des Monkees "I'm a believer"...
Jessica ne souriait plus.
- C'est une plaisanterie? demanda-t-elle d'une voix glacée.
- Oh, et nous sommes fiancés depuis dix-huits mois.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Neverwhere

[ dialogue ] [ plan drague ] [ littérature ] [ séduction ]

 

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pensée-de-femme

Sarah plongea dans l'évier la poêle qui avait servi à faire des oeufs et regarda le blanc pâlir et se détacher. Jane se débrouillait bien avec les hommes, avec les gentlemen. L'un d'eux lui avait même écrit des poèmes. Comment obtenait-on cela d'un homme ?
Dans ce genre d'occasion, Jane s'asseyait avec distinction, souriait, écoutait la tête savamment inclinée, répondait poliment lorsqu'on s'adressait à elle, et donnait toujours le sentiment d'être contente de converser et de danser quand on l'invitait. Mais Jane était réellement ravissante, une beauté disait-on - et elle avait affaire à des gentlemen, pas à des hommes. Une fille ordinaire comme elle, songea Sarah, prendrait des risques si elle appliquait ce genre d'approche - elle redressa les épaules, sourit, inclina la tête - à un homme ordinaire. Seuls les gentlemen avaient du temps et le loisir de consacrer de longues heures à vaincre la pudeur d'une femme.
Sarah baissa les yeux sur ses mains abîmées qui sentaient la graisse, les oignons et le savon de cuisine, puis sur sa robe couleur de bile qui pendouillait. Voilà, ce devait être ça son odeur, où qu'elle aille, quand ce n'était pas pire.

Auteur: Baker Jo

Info: Une saison à Longbourn

[ monologue-intérieur ] [ littérature ]

 

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remise en question

Je pense qu’il faut beaucoup d’humilité pour être écrivain.

Mon père m’en a donné l’exemple, qui était maréchal-ferrant et écrivait des tragédies, et qui ne considérait pas qu’écrire des tragédies fût plus que de ferrer des chevaux. Même, lorsqu’il était en train de ferrer des chevaux, il n’acceptait jamais qu’on lui dît : "Pas comme ça, mais comme ça. Tu t’es trompé." Il regardait avec ses yeux bleus, et souriait ou riait ; il secouait la tête. Mais lorsqu’il écrivait, il donnait raison à tout le monde pour n’importe quoi.

Il écoutait ce que lui disait quiconque, et, sans jamais secouer la tête, il donnait raison. Il était très humble dans son métier d’écrivain ; il disait qu’il prenait chez tous ; et il cherchait par amour pour son métier d’écrivain, à être humble en toute chose : à prendre chez tous en toute chose.

Ma grand-mère riait de ce qu’il écrivait :

- Quelles bêtises ! disait-elle.

Et de même ma mère. Elle riait de lui à cause de ce qu’il écrivait.

Seuls, mes frères et moi, nous ne riions pas. Je le voyais qui rougissait ; je voyais comme il baissait humblement la tête ; et de la sorte, j’apprenais.

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", trad. Michel Arnaud, éd. Gallimard, 1947, page 153

[ vérité mouvante ] [ qualité essentielle ] [ père-par-fils ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

... je réponds aux messages sur Tinder, dernière étape de mon rituel matinal. J'y suis inscrit depuis trois mois, moins pour trouver I'amour que pour m'entrainer à capter l'attention, séduire et sortir de ma zone de confort. J'avais besoin dune bonne remise à niveau dans tous ces domaines. Ainsi, chaque jour, derrière l'écran, je m'exerce à me mettre en valeur, à faire ma propre publicité, à me différencier tout en étant conforme. Une version 2.0 de la séduction dans laquelle chacun peut, en fonction de sa valeur sur le marché, fixer les termes, conditions et contre-parties de son consentement à devenir l'objet du désir de l'autre. Méthodique, je rejoue la même séquence avec des dizaines, des centaines de filles différentes et ajuste ma stratégie après chaque échec. Il existe une formule, un mode opératoire pour tout, même pour plaire. La première étape consiste à maximiser ses "matchs" . Au début, mon score était négligeable, à peine 1 % de mes "likes" . Pour remédier, j'ai fait évaluer mes photos par des inconnues sur un site spécialisé, anonymement et sur plusieurs critères: charisme, attractivité, intelligence, confiance en soi... Cette étude m'a permis d'observer que la version optimale de moi souriait à peine, déboutonnait le col de sa chemise et ne regardait pas l'objectif de l'apparel. Désormais, mon taux de "matchs" dépasse les 3%. C'est mieux, mais doute encore loin des champions du "PageRank".

Auteur: Markov Bruno

Info: Le dernier étage du monde, 2023

[ cybernétiques ] [ orthogonaux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dieu vivant

Gordon fut bien vite cerné par un rempart de visages d'hommes, de femmes et d'enfants, tous surexcités. Il en vit qui boitaient. D'autres étaient couturés de cicatrices livides ; leur voix avait les rauques inflexions de la tuberculose. Et pourtant, en cet instant, toutes les souffrances de l'existence paraissaient reculer dans l'ombre sous l'illumination soudaine d'une foi retrouvée. 

Transpercé par ces regards emplis d'espoir, Gordon garda son calme et, lentement, s'avança vers le portail. Il souriait et distribuait des saluts et des signes de tête, tout particulièrement à ceux qui se détachaient du cercle pour venir effleurer son coude ou toucher la panse rebondie de sa sacoche. Les plus jeunes arboraient une expression d'émerveillement superstitieux. Sur de nombreux vieux visages, des larmes ruisselaient. 

Les tremblements du choc en retour commencèrent de l'assaillir, mais il résista aux flots d'adrénaline en s'accrochant à la petite lueur de conscience qui clignotait en lui... teintée de honte à la pensée d'un tel mensonge. 

"Et puis merde ! Ce n'est pas ma faute s'ils veulent croire à la petite souris. J'ai fini par grandir, moi, et je suis décidé à prendre la vie comme elle vient. Quel ramassis de gogos !"

Il n'en continua pas moins de sourire à la ronde. Des mains se tendaient vers lui et il était le centre vers lequel convergeaient leurs élans d'amour. Il percevait ces sentiments confus comme une vague d'espoir extraordinaire et inattendu ; elle allait le hisser jusque sur les murs de la ville d'Oakridge.

Auteur: Brin David

Info: Le facteur

[ idole ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désespérée

Elle ne voulait plus vivre. Elle voulait mourir

mais parce qu'elle ne voulait pas le reconnaître

elle tombait malade chaque jour

d'une maladie nouvelle

elle brûlait à petit feu dans une fièvre éternelle

et se promenait partout avec sa fièvre avec ses maladies

comme on promène une meute de chiots espiègles et fidèles

avec soi en laisse.

Oh. Elle marchait droite et mince dans les rues

et souriait à tout le monde de loin.

Oui. De loin

En réalité elle ne voulait plus vivre

Elle ne désirait rien – que la terre et l'herbe

le ciel et l'eau. Oui. Les éléments purs et éternels

Elle regardait le cœur serré par la pitié

toutes les créatures jeunes et vivantes

car elle avait compris – oh – elle avait très tôt compris

non seulement que la vie n'est que cruauté

mais qu'elle est aussi une épreuve

oui une épreuve : pour rien

et que le surhumain fait sur nous des tests

comme ça

comme nous allons au spectacle

pour passer notre temps

Elle savait qu'il n'existe ni sens ni gloire ni salut

elle savait que dans ce monde plein de dieux tout est inutile

Et elle voulait mourir

Oh oui elle voulait mourir

comme le lin qui s'effiloche en terre

comme le chanvre qui fond dans la rivière

comme l'aigrette du pissenlit qui disparaît dans le vent

Elle ne voulait plus vivre

non

elle avait peur que dans longtemps des siècles plus tard

les éléments de son corps aillent par hasard se réunir

et se souvenir de sa vie de Marta son nom

Aussi souriait-elle à tous écartelée et lointaine

Auteur: Petreu Marta

Info: De loin, 15 mai 2004. Traduit du roumain par Ed Pastenague

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

amour

Des mots pour le dire
Un jour, un enseignant demanda à ses étudiants d'écrire les noms des autres étudiants dans la classe sur deux feuilles de papier et de laisser un espace entre chaque nom.
Puis, il leur dit de penser à la chose la plus agréable qu'ils pourraient dire de chacun de leurs camarades et de la noter.
Ça a pris le reste du cours pour finir leur tâche, et chaque étudiant quitta la salle en remettant leurs feuilles à l'enseignant.
Ce samedi-là, l'enseignant nota le nom de chaque étudiant sur une feuille individuelle et inscrivit ce que tout le monde avait dit de chacun.
Le lundi, elle a donné à chaque étudiant sa liste respective. Avant longtemps, la classe entière souriait. "Vraiment?" qu'elle entendit chuchoter. "Je ne savais pas que j'avais autant d'importance pour qui que ce soit!" et, "Je ne savais pas que les autres m'aimaient autant." furent la plupart des commentaires.
Personne n'a plus jamais parlé de ces papiers dans la classe à nouveau. Elle n'a jamais su s'ils en avaient discutés après la classe ou avec leurs parents, mais peu importe. L'exercice était arrivé à son but. Les étudiants étaient contents l'un de l'autre. Ce groupe d'étudiants termina finalement l'année.
Plusieurs années plus tard, un des étudiants fut tué au Viêt-nam et l'enseignant assista aux funérailles de cet étudiant spécial. Elle n'avait jamais vu un homme dans un cercueil militaire avant. Il avait l'air si élégant, si mature. L'église fut remplie par ses amis. Un à un, ceux qui l'avaient aimé sont allés pour une dernière fois le voir.
L'enseignant fut le dernier à y aller. Comme il se tenait là, un des soldats qui était porteur du cercueil est venu vers lui. Il lui demanda : "Étiez-vous l'enseignant de maths de Marc?". Il hocha la tête en signe de "oui." Alors il lui dit: "Marc m'a beaucoup parlé de vous."
Après les funérailles, la plupart des anciens camarades de classe de Marc sont allés déjeuner ensemble. Les parents de Marc étaient là, attendant de parler avec son enseignant de toute évidence. "Nous voulons vous montrer quelque chose," dit son père en sortant un portefeuille de sa poche. "Ils ont trouvé ça sur Marc quand il a été tué. Nous avons pensé que vous pourriez le reconnaître."
En ouvrant le portefeuille, il a soigneusement enlevé deux morceaux de papier qui avaient évidemment été collés, pliés et repliés plusieurs fois. L'enseignant a su sans même regarder que les papiers étaient ceux où il avait énuméré toutes les bonnes choses que chacun des camarades de Marc avait dit de lui. "Merci beaucoup pour avoir fait cela," dit la mère de la Marc. "Comme vous pouvez le voir, Marc l'a gardé précieusement."
Tous les anciens camarades de classe de Marc ont commencé à se rassembler autour de l'enseignant. Charlie (l'enseignant) sourit d'une façon plutôt gênée et dit, "J'ai toujours ma liste dans le tiroir du haut de mon bureau à la maison." La femme de Chulo (un ancien étudiant) dit : "Chuck m'a demandé de mettre le sien dans notre album de mariage." "J'ai le mien aussi," dit Marilyne. "Il est dans mon journal intime." Alors Vicky, une autre camarade de classe, prit son livre de poche, en sortit son fragile morceau de papier contenant la liste et le montra au groupe. Puis elle dit : "Je porte ceci avec moi tout le temps" et sans battre de l'oeil, elle poursuivit: "Je pense que nous avons tous gardé notre liste."
C'est à ce moment que l'enseignant s'est finalement assis et s'est mis à pleurer.

Auteur: Internet

Info:

[ communication ] [ émotion ] [ école ]

 

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