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fille-père

Chirurgien célèbre et mondain, Samuel Pozzi est mort à 71 ans, assassiné dans la rue par un ancien patient. Sa fille qui se trouvait à Montpellier écrivit ces lignes le 15 juin 1918, lendemain du drame.
Papa admirable, étonnant Papa, qui es dans l'univers légendaire comme un prince de fées, comme un triomphateur [...] tu as réussi devant mes yeux de bébé, d'enfant, de femme, de mourante, la lutte pour laquelle il me semble que seulement j'ai l'intelligence; tu as mille fois et mille fois encore, plié le hideux hasard. Rien autour de toi qui ne devienne esprit et cohérence, rien en toi qui ne soit grâce souple, sourire, bonté, beauté, succès, bonheur. Tu n'as rien touché que tu ne rendisses vivant. Tu riais en disant: "Penser, panser". Tu as guéri, compris. Tu ne croyais pas en Dieu et tu dispersais sa puissance."

Auteur: Pozzi Catherine

Info: in Cher Papa : Les écrivains parlent du père, d'Ariane Charton, Journal, p.32

[ deuil ] [ déclaration d'amour ] [ admiration ]

 

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père-fille

J'observais Papa et je perçus ce que, au fil des ans, j'ai identifié comme un sentiment de solitude en compagnie. Il avait beau sourire, ses grands yeux noirs semblaient attendre quelque chose. Je me précipitai vers lui, je n'avais qu'une envie le serrer dans mes bras, enfouir mon visage dans son cou, comme je le faisais avec Tata Maria, mais quand je touchai ses genoux, je restai paralysée par une soudaine timidité, proche de la honte, même si je ne savais pas de quoi j'avais honte. Sans doute parce que tous s'étaient tus et me fixaient dans un épais silence. Et, à l'époque, pas plus qu'aujourd'hui, je ne pouvais supporter que l'on me regardât. Que n'aurais-je donné pour avoir à proximité l'une ou l'autre de mes cachettes ou pour disparaître tel un gnome derrière la tige d'une fleur, comme je l'avais lu dans les contes d'Andersen.

Auteur: Matute Ana Maria

Info: Paradis inhabité

[ gêne ]

 

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symbole

Nous le voyons pour la première fois attesté dans l’Antiquité grecque. Si nous allons aux textes, à différents endroits chez Aristophane, Hérodote, Lucien, etc., nous voyons d’abord que le phallus n’est pas du tout identique à l’organe en tant qu’appartenance du corps, prolongement, membre, organe en fonction. L’usage du mot qui domine de beaucoup, c’est son emploi à propos d’un simulacre, d’un insigne, quel que soit le mode sous lequel il se présente [...]. C’est un objet substitutif et en même temps cette substitution a une propriété très différente de la [...] substitution-signe. On peut presque dire que cet objet a tous les caractères d’un substitut réel, de ce que nous appelons dans les bonnes histoires, et toujours plus ou moins avec le sourire, un godemiché, de gaude mihi*, soit un des objets les plus singuliers par leur caractère introuvable qu’il y ait dans l’industrie humaine.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 346-347. *réjouis-toi en moi

[ signifiant ] [ historique ] [ étymologie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Un de ses amis m’écrivait il y a peu de temps qu’elle [Simone Weil] fut "plus poète dans sa vie que dans ses œuvres". C’est vrai. Elle était simple, et bien que sa culture générale fût tellement supérieure à la nôtre, nous avions avec elle de longues conversations sur un ton fraternel, nous plaisantions, elle riait avec nous, nous demandait de chanter (et pas toujours des choses très orthodoxes). Elle-même, assise au pied d’un petit lit de fer dans une chambre sans beauté qui ne comportait pas d’autres meubles, nous récitait parfois des vers grecs auxquels nous ne comprenions rien, mais qui nous réjouissaient quand même à cause du plaisir qu’elle y prenait. Enfin, un sourire, un coup d’œil faisaient de nous ses complices dans certaines situations cocasses. Ce côté de son caractère qui n’apparaissait pas souvent à cause du sérieux avec lequel elle envisageait d’ordinaire toutes choses avait un charme inoubliable.

Auteur: Thévenon Albertine

Info: Annexe dans "La condition ouvrière" de Simone Weil, éditions Galli mard, 2002, page 458

[ amie ] [ hommage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

alcool

Vers huit heures, s'amenaient les accros de service. Les yeux mouillés et le teint ocre, ils n'avaient pas besoin de commander. Léon connaissait leurs habitudes. Leurs préférences. Il déposait devant eux un ballon de rouge ou de blanc, rarement un demi, et il les observait porter le verre à leurs lèvres d'une main tremblante. Certains étaient contraints de se pencher sur le bar, incapables qu'ils étaient de soulever le ballon sans tout foutre par terre. Alors, le premier verre sifflé et un peu apaisés, ils s'imbibaient méthodiquement jusqu'à reprendre une apparence plus ou moins humaine. À partir de là, ils redevenaient presque eux-mêmes et se mettaient enfin à parler, sourire, pleurer. À vivre, quoi. Il y en a dans tous les bars, des comme ça, et à les voir, on ne trouve pas de grandes différences entre eux et les camés. Dope ou biberon, à grosses doses, c'est du pareil au même.

Auteur: Maravelias Eric

Info: La faux soyeuse

[ drogue ] [ médicament ]

 

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anima

Déjà il jouissait seul de sa pensée
ce miroir heureux, et moi je goûtais
la mienne, en mêlant la douceur à l’amertume ;

et la dame qui m’amenait à Dieu
dit : “Change de pensée ; pense que je suis
auprès de Celui qui allège tous les torts.”

Je me tournai vers le son amoureux
de mon réconfort : et l’amour que je vis
alors dans les yeux saints, je renonce à le dire ;

non que je me défie de ma parole,
mais parce que la mémoire ne peut se retourner
aussi loin sur elle-même, si autrui ne la guide.

De cet instant je peux seulement redire
que, la contemplant, mon affection
fut libérée de tout autre désir,

tant que le plaisir éternel, qui rayonnait
directement en Béatrice, me contentait
par le reflet venu du beau visage.

En me vainquant par la lumière d’un sourire,
elle me dit : “Tourne-toi et écoute ;
le paradis n’est pas tout dans mes yeux.”

Auteur: Dante Alighieri

Info: La Divine Comédie, "Paradis", chant XVIII (trad. Jacqueline Risset)

[ absoluité ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

social-occultisme

Un tel glissement permet de comprendre la spectaculaire cléricalisation de ces Agences de Voyages historiques et idéologiques que sont devenus les partis politiques d’extrême droite ou d’extrême gauche avec leurs Millénarismes annonçant la venue proche d’une société où l’homme sera définitivement réconcilié avec lui-même et avec les autres dans un havre de paix bâti de ses propres mains.

De plus, ce glissement permet de comprendre comment la politique a pu réaliser la synthèse, en apparence paradoxale, de la science et du mysticisme. Que l’on n’oublie pas, tout d’abord, que ceux qu’il est convenu d’appeler les "socialistes utopistes" et dont la naïveté ou les spéculations fantaisistes font souvent sourire, furent pour la plupart d’anciens élèves de Polytechnique ; ce fut le cas de Victor Considérant, de Prosper Enfantin, d’Olinde Rodrigues, de Michel Chevalier, de J.J. Chomette, de Jules Lechevalier, sans oublier l’inévitable Auguste Comte ni les ingénieurs membres de sectes politiques qui se proposaient de régénérer l’humanité et de la conduire à bon port.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 74-75

[ idéalisme ] [ progressisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie

L'urbanisme postmoderne et les pratiques citadines actuelles ont réinventé la rue, l'alignement continu des façades et des activités commerciales ou de services accueillant la clientèle en rez-de-chaussée, ainsi que l'animation, voire la foule, où le badaud, plus que le chaland, aime se fondre dans l'anonymat du spectacle urbain, du défilé ou de la fête. Mais cette apparence de communauté retrouvée doit se conjuguer avec l'autre réalité de l'individualité croissante, qui agrège et mêle dans un même espace des destinées et des itinéraires différents : le renfermement de beaucoup de nos contemporains dans leur bulle, plus sensible encore à New York qu'à Paris, où toute intrusion (un sourire, un geste) est ressentie comme une agression, le téléphone portable utilisé en tout temps et en tout lieu (rue, services publics, transports), qui vous fait pénétrer avec voyeurisme dans l'intimité personnelle de l'autre, les multiples codes, vigiles barrières, cartes magnétiques, qui interdisent, fragmentent, divisent les accès et les populations. Plus que jamais, la ville contemporaine a inventé l'individualisation des foules.

Auteur: Burgel Guy

Info: La revanche des villes

[ mégapoles ]

 

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femmes-par-hommes

La galanterie est le repos de l'amazone, et elle lui offre l'occasion d'exercer sa puissance. D'être belle, d'être sans stress, de se sentir prise en compte, de resplendir. Dans une langue palpitante, le philosophe Jean-Marie Guyau écrit : "La femme n'a pas seulement le pouvoir de nous compléter nous-mêmes, de former par le mélange de son existence avec la nôtre un être plus entier, plus total, pouvant offrir un raccourci achevé de toute vie; elle est capable aussi, par sa simple présence, par un sourire, de doubler nos forces individuelles, de les porter au plus haut point qu'elles puissent atteindre : toute notre virilité est appuyée sur sa grâce."

Les machos et les goujats feraient bien d'accrocher cette dernière phrase à leur caleçon. En l'absence de galanterie, pas de grâce féminine, donc pas de virilité. Notre pouvoir brutal écrase alors la puissance des femmes, mais aussi notre propre puissance. Marcher devant une femme dans la rue, lui réserver partout la moins bonne place, la traiter avec indifférence, suffisance ou mépris, c'est inhiber la féminité d'où qu'elle puisse provenir et, du coup, nous priver de virilité féconde.

Auteur: Cespedes Vincent

Info: L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la masculinité

[ supérieures ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

famine

[à propos de la visite de Macron aux Restos du Coeur, ce 21/11, pour le début de la campagne 2017-2018 de l'association]
- C'est ignoble, cette séquence. Non mais c'est quoi, ça ? C'est un président qui va aux Restos du coeur - des Restos du coeur qui ne devraient pas exister, qui existent simplement parce que l'Etat est incapable de remplir sa mission. Comment c'est possible qu'en 2017 des gens n'aient pas assez à manger ? Enfin c'est quand-même une des missions essentielles de l'Etat ! Ce mec va là-bas, c'est notre président, il prend un bain de foule, il fait des selfies. Vous lui posez une question pour lui dire : 'Mais c'est quand-même pas ?... y a quand-même pas un petit problème, dans le fait que les Restos ?...' Et là, lui, il fait : 'Oh oui, c'est un problème...' Et là, à ce moment-là, vous avez pas vu ? Il fait un clin d'oeil à quelqu'un, avec un petit sourire, parce qu'il prend la photo. Mais ça, ça montre la déconnexion totale de ces gens qui sont au pouvoir. C'est indécent, c'est cynique ! Enfin je comprends pas qu'on soit pas tous retournés en voyant ces images, c'est scandaleux !

Auteur: Caron Aymeric

Info:

[ vingt-et-unième siècle ]

 

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