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agonie

J’ai grand besoin, dit le lion, d’être délivré de souffrir. Je ne me soutiens plus, je meurs.

Renart le couche sur le ventre et lui pousse dans les narines une prise d’Aliboron. Son corps se gonfle comme une outre. L’agonisant bouge et tressaute tant qu’un pet lui vole du cul. Il s’éternue, il se démène. Pauvre roi, quel travail est sien! Son corps enfle toujours. Il craque. La sueur lui trempe l’échine :

- je vais me fendre en deux, dit-il.

- Ne craignez rien, répond Renart, vous êtes sans erreur guéri.

Puis il l’étend devant le feu, lui impose la peau du loup et lui glisse en la bouche un brin d’herbe Aliboron. Il en sent le goût. Aussitôt, la souffrance quitte ses mains, ses pieds, son corps.

Auteur: Schmidt Albert-Marie

Info: Le roman de Renart

 

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progrès technologique

Je soutiens seulement que l’expansion scientifique n’a rien d’humain. Peut-être notre cerveau n’est-il que le porteur provisoire d’un processus de complexification. Il s’agirait désormais de détacher ce processus de ce qui l’a porté jusqu’à présent. Je suis convaincu que, vous (les scientifiques !), c’est ce que vous êtes en train de faire. L’informatique, le génie génétique, la physique et l’astrophysique, l’astronautique, la robotique travaillent déjà à cette préservation de la complexité dans des conditions de vie indépendantes de la vie sur Terre. Mais je ne vois pas en quoi c’est humain, si par humain on entend des collectivités avec leurs traditions culturelles, établies depuis telle ou telle époque sur des zones précises de cette planète. Que ce processus "a-humain" puisse avoir, à côté de ses effets destructeurs, quelques bonnes retombées pour l’humanité, je n’en doute pas une seconde. Mais cela n’a rien à voir avec l’émancipation de l’homme.

Auteur: Lyotard Jean-François

Info: 1988, p. XXXVIII. Rapporté par Bruno Latour

[ impasse ] [ inhumain ]

 

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adipeux

J'en ai eu une qui avait un drôle de truc... Tous les matins, avant de passer sa chemise, tous les soirs, après l'avoir retirée, elle restait nue, à s'examiner des quarts d'heure, minutieusement, devant la psyché... Puis, elle tendait sa poitrine en avant, se renversait la nuque en arrière, levait d'un mouvement brusque ses bras en l'air, de façon que ses seins qui pendaient, pauvres loques de chair, remontassent un peu... Et elle me disait :
- Célestine... regardez donc !... N'est-ce pas qu'ils sont encore fermes ?
C'était à pouffer... D'autant que le corps de Madame... oh ! quelle ruine lamentable !... Quand, de la chemise tombée, il sortait débarrassé de ses blindages et de ses soutiens, on eût dit qu'il allait se répandre sur le tapis en liquide visqueux... Le ventre, la croupe, les seins, des outres dégonflées, des poches qui se vidaient et dont il ne restait plus que des plis gras et flottants... Ses fesses avaient l'inconsistance molle, la surface trouée des vieilles éponges...

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre

[ obèse ] [ flasque ] [ littérature ]

 

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remords

- Peur de vous ? Non, pas une seconde ! Peur de mourir ? Pas davantage. Il y a cinq ans que je n'ai peur que d'une seule chose... que la mort m'oublie !
- Taré ! Cracha Stanislas avec dégout.
Steinberg prit une profonde respiration avant de s'expliquer.
- Voyez-vous, monsieur de Saint Avril, hier était un anniversaire pour moi. Ma femme et mes deux enfants sont morts voilà exactement cinq ans. Une plaque de verglas dans un virage, cela a fait vingt lignes dans le journal et un abîme dans mon existence. J'ai cinquante-huit ans à présent et depuis, vous me croirez ou pas, je survis, je végète. Je fais croire que j'existe, c'est de l'illusion. Je ne suis qu'une ombre, incapable de vivre le deuil de mes fils et de ma femme. Je donne des conseils à mes patients, je les aide, les soutiens, les bouscule... mais moi... je suis impuissant à régler mon propre drame. Je n'arrive pas... je ne veux pas apaiser ce deuil... Je... Je ne pense pas que vous puissiez comprendre... Juste ceci... la voiture... c'est moi qui conduisais... !

Auteur: Ben Kemoun Hubert

Info: Les hasards sont assassins

[ deuil ] [ responsabilité ] [ famille ]

 

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extraterrestres

Il y a des milliers d'années les tribus humaines souffraient de grandes privations dans la lutte pour l'existence. Il était alors important, non seulement de savoir manier une matraque, mais de posséder la capacité de penser intelligemment, de tenir compte du savoir et de l'expérience engrangés par la tribu et de développer les liens qui établiraient les bases d'une coopération avec d'autres tribus. Aujourd'hui la race humaine doit affronter une épreuve analogue. Plusieurs civilisations pourraient exister dans l'espace infini, parmi lesquelles des sociétés qui pourraient être plus sages et plus "performantes" que la nôtre. Je soutiens l'hypothèse cosmologique selon laquelle le développement de l'univers se répète un nombre infini de fois, suivant des caractéristiques essentielles. D'autres civilisations, y compris certaines plus "performantes", sont inscrites un nombre infini de fois sur les pages "suivantes" ou "précédentes" du Livre de l'univers. Néanmoins nous ne devons pas minimiser nos efforts sacrés en ce monde, où comme de faibles lueurs dans l'obscurité, nous avons surgi pour un instant du néant de l'inconscience obscure à l'existence matérielle. Nous devons respecter les exigences de la raison et créer une vie qui soit digne de nous-mêmes et des buts que nous percevons à peine.

Auteur: Sakharov Andreï Dmitrievitch

Info: Fin de son discours de réception du prix Nobel de la paix. Lu par sa femme Elena Bonner

[ humanité ] [ sagesse ]

 

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réfléchir

La pensée peut-elle exister sans langage ?

"On soutient parfois qu'il n'y a pas de pensée sans langage, mais je ne peux souscrire à ce point de vue : Je soutiens qu'il y a de la pensée, et même des croyances vraies et fausses, sans langage. Mais quoi qu'il en soit, on ne peut nier que toute pensée relativement élaborée nécessite des mots. 

Le langage sert non seulement à exprimer des pensées, mais aussi à rendre possibles des pensées qui ne pourraient pas exister sans lui. Je peux savoir, en un sens, que j'ai cinq doigts, sans connaître le mot "cinq", mais je ne peux pas savoir que la population de Londres est d'environ huit millions d'habitants sans avoir acquis le langage de l'arithmétique, ni avoir une pensée correspondant étroitement à ce qui est affirmé dans la phrase : "le rapport entre la circonférence d'un cercle et son diamètre est d'environ 3,14159". 

Le langage, une fois évolué, acquiert une sorte d'autonomie : nous pouvons savoir, surtout en mathématiques, qu'une phrase affirme quelque chose de vrai, bien que ce qu'elle affirme soit trop complexe pour être appréhendé même par les meilleurs esprits".

Auteur: Russell Bertrand

Info: Human Knowledge : Its Scope and Limits  (1948), Partie II. Le monde de la science, Ch.I : Les usages du langage, p.74. La philosophie du langage étudie la nature du langage et les relations entre les idiomes, leurs utilisateurs et le monde, à propos de la nature du sens, de l'intentionnalité, de la référence, de la constitution des phrases, des concepts, de l'apprentissage et de la pensée. Russel et Gottlob Frege furent les figures de proue de ce "virage linguistique". Ils furent suivis par Ludwig Wittgenstein (Tractatus Logico-Philosophicus), le Cercle de Vienne, les positivistes logiques et Willard Van Orman Quine. Ce qu'on nomme aussi "naissance de la philosophie analytique".

[ réflexion ] [ tiercités ] [ philosophie analytique ] [ épistémé ] [ historique ]

 

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dernières paroles

Mon petit Microbe, mon fils, Quand tu seras grand, tu liras cette lettre de ton papa. Il l'a écrite 3 heures avant de tomber sous les balles du peloton d'exécution.
Je t'aime tellement, mon petit garçon, tellement, tellement.
Je te laisse seul avec ta petite maman chérie. Aime-la par-dessus tout. Rends-la heureuse, si heureuse. Remplace ton "papa-car" auprès d'elle. Elle est si bonne ta maman, et ton papa l'aime tellement. Console-la, mon petit garçon chéri, soutiens-la. Tu es tout maintenant pour elle. Donne-lui toute la joie. Sois hon et courageux.
Je tomberai courageusement, mon petit Microbe chéri, pour ton bonheur [et celui] de tous les enfants et de toutes les mamans.
Garde-moi un tout petit coin dans ton coeur. Un tout petit coin, mais rien qu'à moi. N'oublie pas ton "papa-car".
Mon petit fils chéri, je revois ta petite figure souriante, j'entends ta voix si gaie. Je te vois de tous mes yeux. Tu es tout notre bonheur, le mien et celui de ta maman chérie.
Obéis à ta maman, aime-la par-dessus tout, ne lui cause jamais de chagrin. Elle a déjà tellement souffert. Donne-lui tellement de bonheur et de joie.
Mes derniers instants, je ne pense qu'à toi, mon petit garçon chéri et à ta maman bien-aimée.
Soyez heureux, soyez heureux dans un monde meilleur, plus humain.
Vous dis encore une fois tout mon amour.
Sois courageuse, ma petite Paula chérie.
Aime ta maman par-dessus tout, mon petit garçon chéri, mon petit Microbe chéri.
Sois bon et courageux, n'oubliez pas votre "papa-car".
Vous serre tous les deux dans mes bras.
Vous embrasse de toutes mes forces, de tout mon coeur.
Votre "papa-car".
Mes amitiés à tous nos amis.

Auteur: Epstein Joseph

Info: 11 avril, à son fils

[ exécution ]

 

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interactions organiques

Je suis spécialiste en biologie végétale et ai contribué de manière significative à notre compréhension du comportement et de l'intelligence des plantes. Surtout connu pour mes recherches sur la signalisation et la communication des végétaux, je soutiens que ces derniers sont capables d'un comportement et d'un apprentissage complexes, même s'ils n'ont pas de système nerveux centralisé. Par exemple :

- Les plantes peuvent communiquer entre elles à l'aide de divers signaux chimiques. Par exemple, lorsqu'une plante est attaquée par un herbivore, elle peut libérer des substances chimiques volatiles qui avertissent les plantes voisines du danger.

- Un végétal peut apprendre et mémoriser des informations. Par exemple, s'il a été exposée à un agent pathogène il peut développer une résistance à cet agent à l'avenir.

- Les plantes font des choix et prennent des décisions en fonction de leur environnement. Par exemple, une plante dirigera ses racines vers l'eau et ses pousses vers la lumière.

Certains de mes travaux ont remis en question la vision traditionnelle des végétaux en tant qu'organismes passifs. J'affirme que les végétaux sont tout aussi intelligents et complexes que les animaux, mais de manière différente.

Voici quelques exemples spécifiques de mes découvertes :

- J'ai montré que les pois peuvent faire pousser leurs racines dans un labyrinthe de manière à atteindre une source d'eau ou de nutriments.

- Les végétaux peuvent réagir au toucher. Les pièges à mouches de Vénus peuvent se refermer au contact d'un insecte, et les mimosas peuvent plier leurs feuilles lorsqu'on les touche.

- Les plantes peuvent communiquer entre elles. J'ai montré que les plants de tomates peuvent libérer des substances chimiques volatiles pour avertir les autres plantes d'un danger.

- Les plantes peuvent apprendre à associer un signal lumineux à une récompense alimentaire.

Auteur: Trewavas Anthony James

Info: Autorportrait par bard.google.com, mis en forme par FLP

[ mousses ] [ fougères ] [ lichen ] [ post-algues ]

 

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déclaration d'amour

Poussant la porte en toi,  je suis entré

Agir, je viens

Je suis là

Je te soutiens

Tu n'es plus à l'abandon

Tu n'es plus en difficulté

Ficelles déliées, tes difficultés tombent

Le cauchemar d'où tu revins hagarde n'est plus

Je t'épaule

Tu poses avec moi

Le pied sur le premier degré de l'escalier sans fin

Qui te porte

Qui te monte

Qui t'accomplit



Je t'apaise

Je fais des nappes de paix en toi

Je fais du bien à l'enfant de ton rêve

Afflux

Afflux en palmes sur le cercle des images de l'apeurée

Afflux sur les neiges de sa pâleur

Afflux sur son âtre.... et le feu s'y ranime



AGIR, JE VIENS

Tes pensées d'élan sont soutenues

Tes pensées d'échec sont affaiblies

J'ai ma force dans ton corps, insinuée

...et ton visage, perdant ses rides, est rafraîchi

La maladie ne trouve plus son trajet en toi

La fièvre t'abandonne



La paix des voûtes

La paix des prairies refleurissantes

La paix rentre en toi



Au nom du nombre le plus élevé, je t'aide

Comme une fumerolle

S'envole tout le pesant de dessus tes épaules accablées

Les têtes méchantes d'autour de toi

Observatrices vipérines des misères des faibles

Ne te voient plus

Ne sont plus



Equipage de renfort

En mystère et en ligne profonde

Comme un sillage sous-marin

Comme un chant grave

Je viens

Ce chant te prend

Ce chant te soulève

Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux

Ce chant est nourri par un Niagara calmé

Ce chant est tout entier pour toi



Plus de tenailles

Plus d'ombres noires

Plus de craintes

Il n'y en a plus trace

Il n'y a plus à en avoir

Où était peine, est ouate

Où était éparpillement, est soudure

Où était infection, est sang nouveau

Où étaient les verrous est l'océan ouvert

L'océan porteur et la plénitude de toi

Intacte, comme un œuf d'ivoire.



J'ai lavé le visage de ton avenir

Auteur: Michaux Henri

Info: Face aux verrous. AGIR, JE VIENS

[ poème ]

 

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théologie

"La propension à considérer la continuité, au sens où je le tiens comme une idée de première importance en philosophie sera nommée synéchisme. Le présent document vise principalement à montrer ce qu'est le synéchisme et à quoi il mène."

Je soutiens que la continuité de l'espace, du temps, de l'apparition des idées, des sentiments et de la perception est délivrée de manière irréductible par la science,  c'est la  conception adéquate de la continuité en tant que domaine scientifique extrêmement important. Ma doctrine "synéchiste", dérive de la préposition grecque qui signifie "(ensemble) avec". Lors d'un symposium de 1887 sur la science et l'immortalité j'ai déclaré que la question de savoir s'il y a immortalité ou "une vie future" éventuelle n'était pas tranchée, mais aussi que la science pouvait faire la lumière sur cette question. Dans un manuscrit de 1893 "L'immortalité à la lumière du synéchisme",  j'applique ma doctrine du synéchisme à la question de l'immortalité de l'âme pour aller plutôt vers l'affirmative. Selon moi le synéchisme nie catégoriquement l'affirmation de Parménide selon laquelle "Etre est, non-être est néant". Je pense plutôt que "l'être est une question d'aptitude, celle d'être plus ou moins capable de se fondre insensiblement dans le néant". Physique et psychique ne sont pas distincts.

Je crois que le point de vue selon lequel "aucune question expérientielle ne peut être résolue avec une certitude absolue" (fallibilisme) implique le point de vue selon lequel "l'objet a une existence imparfaite et qualifiée" ce qui implique qu'il n'existe pas de distinction absolue entre un phénomène et son substrat, entre des personnes diverses ou entre réveil et sommeil ; ainsi celui qui tient un rôle dans le drame de la création se reconnait pour une certaine mesure dans le rôle de l'auteur.

La conscience charnelle, selon cette idée de synéchisme, ne s'arrête pas brusquement à la mort, elle est émanation (petite) de la personne, n'est que pour sa part sociale : l'esprit vit vraiment dans les autres. Il y a aussi la conscience spirituelle, que nous confondons avec d'autres choses, qui nous constitue tel un concept éternel "incarné par l'univers entier" : vérité immortelle "telle une idée archétypique qui ne peut échouer jamais ; et pourrait devenir, dans le monde futur, quelque incarnation spirituelle spécifique."

En conclusion je précise que le synéchisme n'est pas religion, mais la philosophie scientifique, qui tend à unifier science et religion. En 1906, je suis revenu sur des idées du même genre : Si je suis dans une autre vie, ce sera certainement des plus intéressant ; mais je ne peux imaginer comment ce sera d’être moi. En même temps, je n'en sais absolument rien. J'ajoute que la subordination de l'action mentale au cerveau est une hypothèse scientifique justifiée par certains faits, en attendant que des faits contraires soient découverts, mais au point de vue de l'intérêt pratique cette dépendance n'est pas nécessairement établie.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: compilé et traduit de plusieurs sources par Mg

[ panpsychisme ] [ monisme ] [ pragmatisme ] [ solipsisme ] [ monadologie ] [ mentalisme ] [ rationalisme spirituel ]

 

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