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gémellité

Il y a parfois des jumelles qui s'ignorent. Savez-vous par exemple que que dans beaucoup de cas, au moment de la conception, quand une femme et un homme ont fait l'amour, il peut y avoir deux ovules qui sont fécondés et qui vont donc cohabiter, être proches l'un de l'autre de façon discrète pendant quelques semaines dans le même utérus? Et puis, un de ces ovules, non viable comme on dit, est éjecté. Il s'agit donc d'une mini-fausse couche à l'intérieur d'une grossesse, qui se poursuit normalement pour l'autre ovule. Celui-ci va se développer, devenir un foetus, rester en place durant neuf mois et donner la vie à un très beau bébé, à une petite Alexandra par exemple. Mais cet enfant se construira avec un manque. Un manque important, le besoin de la présence de sa "jumelle". Au profond de toute sa sensibilité, elle va garder le souvenir de sa "soeur", la trace de cette cohabitation très proche qui, même si elle, n'a duré que quelques semaines, a laissé une empreinte qui ne s'effacera jamais en elle. Et il arrive parfois que cette "jumelle" inexistante continue à se manifester dans la vie de celle qui est venue au monde, sous la forme d'un personnage qui prendra un peu de la vie de l'autre, qui lui imposera des conduites, des choix, comme si elle revendiquait de cette façon le droit d'avoir tout de même une existence...

Auteur: Salomé Jacques

Info: Contes d'errances, contes d'espérance

[ jumeau ]

 

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mythe

Les sagas ne parlent pas d'un usage que nous a révélé l'archéologie : dès le IIIe siècle de notre ère, au Danemark, dans l'île de Gotland (Suède) et en Allemagne du Sud des pièces de monnaie sont déposées dans la bouche des morts. À Hassleben (Thuringe) par exemple, un squelette avait dans la bouche un aureus de Gallien (253-268). On a cru tout d'abord qu'il s'agissait d'un emprunt à la Rome antique ; la pièce aurait servi à payer Charon, le nocher des enfers. L'hypothèse s'est révélée erronée et le droit germanique ancien apporte la réponse : il s'agit de la représentation symbolique de la part du mort. Le trépassé a le droit de conserver un tiers de ses richesses, ce qui, à l'origine, doit lui permettre de mener une vie décente outre-tombe. Le sens s'en perd au Moyen Âge où les lois font de nombreuses allusions à cette part, mais le souvenir s'en est bien conservé dans les traditions populaires.
Ici, on dit : "Il faut mettre de l'argent dans la bouche des morts afin qu'ils ne reviennent pas s'ils ont caché un trésor" ; et là on affirme : "Celui qui enterre son argent devra revenir tant qu'on ne l'aura pas trouvé." Tout un ensemble de contes et de légendes s'est développé à partir de ces notions, et plus d'une fois les spectres revêtent la fonction de gardien des trésors enfouis. (...)

Auteur: Lecouteux Claude

Info: Fantômes et revenants au Moyen Age, P45

[ croyances ] [ historique ] [ héritage ] [ historique ]

 

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imagination

Plus nous avançons dans la vie, et plus nous nous convainquons de deux vérités qui, cependant, se contredisent. L'une est que, face à la réalité de la vie, on trouve bien pâles toutes les fictions de l'art et de la littérature. Elles procurent, c'est certain, un plaisir plus noble que ceux de la vie réelle; malgré tout, elles sont comme les rêves au cours desquels nous éprouvons des sentiments qu'on ne connaît pas dans la vie, et nous voyons se conjuguer des formes qui, dans la vie, ne sauraient se rencontrer; elles sont malgré tout des rêves, dont on s'éveille et qui ne nous laissent ni ces souvenirs, ni ces regrets qui pourraient nous faire vivre ensuite une seconde vie.

L'autre vérité est que, puisque toute âme noble aspire à parcourir la vie en son entier, à faire l'expérience de toutes les choses, de tous les lieux et de tous les sentiments susceptibles d'être vécus, et que cela est impossible -alors la vie en totalité ne peut être vécue que subjectivement, et n'être vécue dans toute sa substance que si nous la nions.

Ces deux vérités sont irréductibles l'une à l'autre. Le sage s'abstiendra de vouloir les conjuguer, tout autant que de rejeter l'une ou l'autre. Il lui faudra cependant en choisir une, tout en regrettant l'autre; ou les rejeter toutes les deux, en s'élevant au-dessus de lui-même jusqu'à un nirvana privé.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ catégories antagonistes ] [ source de déception ] [ solution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éloignement du principe

[...] le fait que le premier cycle polaire était régi pleinement et réellement (et non plus virtuellement comme dans un cycle mineur), par le Brahâtma ou chef suprême de la hiérarchie initiatique, ce fait implique une société en quelque sorte initiatique, c'est-à-dire dont tous les hommes sont au-delà des castes ; ce que la tradition hindoue exprime en disant qu'il n'y avait alors qu'une seule caste "hamsa". Et comme une telle caste est adonnée essentiellement à la contemplation, il s'ensuit nécessairement qu'il ne subsistera d'elle aucune chronique guerrière, aucun récit glorieux de hauts faits d'armes ou de constructions de grands monuments, mais seulement le souvenir doré d'une ère de bonheur : "Les peuples heureux n'ont pas d'histoire".

Dans ces conditions, le passage du premier cycle polaire ou du Brahâtma au second cycle, régi à son tour par le Mahâtma ou Grand Prêtre (chef de la hiérarchie sacerdotale), suppose que la caste primordiale "Hamsa" est en train de se différencier en quatre castes, sacerdotale, royale, mercantile et servile, avec cette réserve qu'à l'origine les deux dernières castes sont encore "non manifestées". Au fond, le fait capital, ici, c'est que la caste sacerdotale a remplacé, sur la scène du monde, l'antique caste "Hamsa" dont le rôle était révolu, et cela parce que, les hommes ayant cessé de voir Dieu "face à face", ont besoin maintenant d'intermédiaires pour communiquer avec la divinité, d'où l'apparition du sacerdoce.

Auteur: Georgel Gaston

Info: Dans "Les Quatre Âges de l'Humanité", Archè Milano, 1976, page 95

[ conception védique du temps ] [ dégénérescence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

historique

Les sagas ne parlent pas d'un usage que nous a révélé l'archéologie : dès le IIIe siècle de notre ère, au Danemark, dans l'île de Gotland (Suède) et en Allemagne du Sud des pièces de monnaie sont déposées dans la bouche des morts. À Hassleben (Thuringe) par exemple, un squelette avait dans la bouche un aureus de Gallien (253-268). On a cru tout d'abord qu'il s'agissait d'un emprunt à la Rome antique ; la pièce aurait servi à payer Charon, le nocher des enfers. L'hypothèse s'est révélée erronée et le droit germanique ancien apporte la réponse : il s'agit de la représentation symbolique de la part du mort. Le trépassé a le droit de conserver un tiers de ses richesses, ce qui, à l'origine, doit lui permettre de mener une vie décente outre-tombe. Le sens s'en perd au Moyen Âge où les lois font de nombreuses allusions à cette part, mais le souvenir s'en est bien conservé dans les traditions populaires.
Ici, on dit : "Il faut mettre de l'argent dans la bouche des morts afin qu'ils ne reviennent pas s'ils ont caché un trésor" ; et là on affirme : "Celui qui enterre son argent devra revenir tant qu'on ne l'aura pas trouvé." Tout un ensemble de contes et de légendes s'est développé à partir de ces notions, et plus d'une fois les spectres revêtent la fonction de gardien des trésors enfouis. (...)

Auteur: Lecouteux Claude

Info: Fantômes et revenants au Moyen Age, P45

[ mythologie ]

 

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souvenirs

Je me rappelle tout ce que j'entendais dire des amours d'Orpha et de Louis, tout ce que j'observais moi-même. Mais je ne m'en souviens ni quand je le voudrais, ni comme je le voudrais.

C'est comme pour les morceaux de piano, dont on m'obligeait à étudier cent fois les passages difficiles. Il me suffit aujourd'hui d'en jouer les deux premières notes pour que mes doigts retrouvent le tout; - à condition de ne pas penser à ce que je fais, à condition, que ma main seule travaille.

Ainsi, quand maman me montrait le postillon de l'étoile bêta de la Grande Ourse, ou la nébuleuse d'Orion... j'écarquillais les yeux: je ne la vois pas maman? "Regarde à côté tu verras."

Pour percevoir l'histoire d'Orpha et de Louis, il me faut la chercher, non directement dans le passé, mais parmi les choses d'alors, c'est-à-dire dans ma vie d'enfant, au jardin de mon père, que Louis cultivait.

Que je retrouve deux ou trois notes, tout le trait suivra; que je regarde "à côté" et je verrai ces choses, comme le postillon de la Grande Ourse; que je saisisse une couleur, une saveur, une lumière de ce temps-là, et leur amour renaîtra de la mer chantante du passé, comme la buée du printemps en ce jour de mon enfance, comme Vénus, de l'écume. Je retrouverai leur histoire, comme on découvre la nébuleuse d'Orion par les claires nuits de gelée sans lune.

Auteur: Gevers Marie

Info: Madame Orpha

[ mémoire récitative ] [ musique ]

 

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littérature

Les sillons encore frais ressemblaient aux lignes d'une pièce de velours côtelé toute neuve et donnaient à cette vaste étendue un aspect mesquinement utilitaire. Tous les accidents de terrain avaient disparu ; plus la moindre trace d'histoire : ne restait que celle des quelques derniers mois. Et pourtant à chaque motte de terre, à chaque pierre, s'attachaient des souvenirs innombrables - échos des chansons entendues lors des moissons passées, paroles échangées, faits et gestes audacieux. Sur chaque pouce de terrain, combien n'y avait-il pas eu de manifestations d'énergie et de gaieté, de jeux brutaux, de querelles ? Sur chaque mètre carré, des groupes de glaneurs s'étaient courbés au soleil. Les mariages d'amour qui avaient peuplé le hameau voisin s'étaient noués ici, après le dernier coup de faux et avant la rentrée des blés. Sous la haie qui bordait le champ, des filles s'étaient données à des amoureux qui n'avaient même plus tourné la tête pour leur accorder un regard à la moisson suivante ; dans les blés, plus d'un homme avait fait des serments d'amour à une femme : après le mariage, au temps des semailles le printemps suivant, la voix de cette même femme l'avait fait tressaillir par son ton aigre et autoritaire. Mais de tout cela, ni Jude, ni les corbeaux qui l'entouraient, n'avaient cure : ils ne voyaient là qu'un terrain dénudé, bon champ de travail pour l'un, bon grenier de provisions pour les autres.

Auteur: Hardy Thomas

Info: Jude l'obscur

[ campagne - ]

 

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élevage

Pauline est remplie de beaux et clairs souvenirs : - Te rappelles-tu, Grand Frère, quand nous étions petits et que maman venait nous raconter qu’une vache avait vêlé, comme nous étions joyeux !
Edevart : - Oui.
- Tu dois aussi t’en souvenir Joakim ?
- Oui.
- On aurait cru que c’était un jour de fête. Nous étions plus heureux alors qu’à présent où nous avons huit vaches et un cheval. Aussi maman venait-elle nous le dire. Puis il y avait la première traite, le pouding de lait caillé et beaucoup de lait pour tout le monde. A présent il semble que ce ne soit plus un événement lorsqu’une bête vêle. Je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose qui va de travers.
August : - Pour que ça en vaille la peine, il faudrait beaucoup, beaucoup de vaches dans chaque ferme. On pourrait avoir ainsi une grande production de lait et une fabrique de fromages, le commerce se développerait par l’exportation de ces deux produits. Sinon, c’est vivre au jour le jour, c’est zéro.
Pauline ne cède pas : - Pourtant nous ne connaissions pas la misère autrefois. Nous avions de la farine, des pommes de terre et du lait ; quand c’était la saison les hommes allaient pêcher de quoi remplir la marmite. Nous étions tous si bien à l’abri du besoin que nous pouvions remercier Dieu chaque jour. Tandis qu’à présent !

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "August le marin", trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, Le livre de poche, 1999, pages 1419-1420

[ traditionnel ] [ transition capitaliste ] [ paupérisation ] [ fermiers ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

Comme je m'en vais retrouver nos ancêtres et que c'est aujourd'hui que Dieu a décidé que je les rejoindrai, encore vivant et à vos côtés je déclare que je lui sais gré de la vigilance qu'il vous a témoignée non seulement en vous délivrant de vos maux, mais en vous comblant des plus grands bienfaits, et puis de ce que, dans mes efforts et dans toutes les préoccupations où me jetait le souci d'améliorer votre condition, il m'a prêté assistance, et s'est montré propice à vous tous. Que dis-je ? c'était plutôt lui qui vous prenait sous sa direction et vous donnait le succès ; je ne lui servais que de subalterne et de ministre des bienfaits dont il voulait favoriser notre nation. En retour, j'ai pensé qu'il convenait, en m'en allant, d'exalter la puissance de Dieu qui prendra encore soin de vous dans l'avenir, en lui témoignant moi-même cette reconnaissance, et en laissant dans votre souvenir la pensée qu'il vous appartient de le vénérer et de l'honorer et d'observer les lois, ce don le plus précieux de tout ce qu'il vous a accordé et de ce que, dans sa permanente bonté, il vous accordera encore ; car si c'est déjà un terrible ennemi qu'un législateur humain quand ses lois sont violées et demeurent sans effet, lorsqu'il s'agit de Dieu, prenez garde d'éprouver son indignation pour ses lois négligées, ces lois qu'il a créées et vous a données lui-même.

Auteur: Moïse

Info:

[ . ]

 

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déclaration d'amour

O mon jardin d’eau fraîche et d’ombre
Ma danse d’être mon cœur sombre
Mon ciel des étoiles sans nombre
Ma barque au loin douce à ramer
Heureux celui qui devient sourd
Au chant s’il n’est de son amour
Aveugle au jour d’après son jour
Ses yeux sur toi seule fermés
Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

D’aimer si fort ses lèvres closes
Qu’il n’ait besoin de nulle chose
Hormis le souvenir des roses
A jamais de toi parfumées
Celui qui meurt même à douleur
A qui sans toi le monde est leurre
Et n’en retient que tes couleurs
Il lui suffit qu’il t’ait nommée

Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

Mon enfant dit-il ma chère âme
Le temps de te connaître ô femme
L’éternité n’est qu’une pâme
Au feu dont je suis consumé
Il a dit ô femme et qu’il taise
Le nom qui ressemble à la braise
A la bouche rouge à la fraise
A jamais dans ses dents formée

Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

Il a dit ô femme et s’achève
Ainsi la vie, ainsi le rêve
Et soit sur la place de grève
Ou dans le lit accoutumé
Jeunes amants vous dont c’est l’âge
Entre la ronde et le voyage
Fou s’épargnant qui se croit sage
Criez à qui vous veut blâmer

Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

Auteur: Aragon Louis

Info:

[ couple ] [ poème ]

 

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