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songe

Je n'avais jamais douté du retour de mon père. Je savais qu'un jour il viendrait inévitablement, de même que viendrait l'Etoile, notre Etoile lumineuse des temps heureux, mais j'avais peur qu'il ne se souvienne pas de moi, qu'il passe devant moi sans même regarder, comme s'il était aveugle ou invisible. Et j'en rêvais parfois : je rêvais que mon père passait à travers moi sans s'en rendre compte, et je n'avais pas de mains pour l'arrêter ni de voix pour le prévenir. Je n'étais qu'une poignée d'air transparent et lui un arbre bleu qui marchait seul.

Auteur: Montero Rosa

Info: Belle et sombre

[ attente ] [ papa ] [ littérature ]

 

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prénom

Le roi était dans son vestibule, il sortit, suivi de doua. La foule fit silence et doua cria : l'enfant de sogolon s'appellera maghan, du nom de son père, et mari-djata, nom qu'aucun prince du manding n'a porté ; le fils de sogolon sera le premier de ce nom. Aussitôt les griots crièrent le nom de l'enfant, les tam-tams retentirent à nouveau ; la tante du roi qui était sortie pour entendre le nom de l'enfant, rentra dans la case et murmura à l'oreille du nouveau-né le double nom de maghan et de mari-djata afin qu'il se souvienne.

Auteur: Djibril Tamsir Niane

Info: Soundjata

[ annonce ] [ rites ]

 

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fantaisie

Il y en a d'autres comme moi, d'autres qui se souviennent de lui. Nous sommes contents qu'il soit parti, mais un peu tristes, aussi. Certains oiseaux ne sont pas faits pour être mis en cage, c'est tout. Leurs plumes sont trop colorées, leur chant trop libre et trop beau. Alors on les laisse partir, ou bien ils s'envolent quand on ouvre la cage pour les nourrir. Une part de vous, celle qui savait au départ qu'il était mal de les emprisonner, se réjouit, mais l'endroit où vous vivez se retrouve après son départ d'autant plus triste et vide.

Auteur: King Stephen

Info: Différentes saisons

[ insaisissable ] [ deuil ]

 

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action

Pour autant que je m'en souvienne, je me trouvai, en débouchant dans la rue vaste et claire, d'une humeur aventureuse et romantique qui m'emplit d'aise. Le monde matinal qui s'étalait devant moi me parut si beau que j'eus le sentiment de le voir pour la première fois. Tout ce que j'apercevais me donnait une agréable impression d'amabilité, de bonté et de jeunesse. J'oubliai bien vite qu'un moment encore auparavant, dans mon bureau, là-haut, je ruminais des pensées lugubres devant une feuille de papier vide. La souffrance, la tristesse et toutes les idées pénibles avaient comme disparu, quoique je ressentisse encore vivement une certaine gravité devant et derrière moi.

Auteur: Walser Robert

Info: La promenade, 1920 in Ecrivains randonneurs de Antoine de Baecque

[ joie ] [ littérature ]

 

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mondes parallèles

Tolérance, diversité et métissage ne sont que des bribes de slogans qui font bien dans la presse, une presse qui n'est pas lue dans le quartier, des chansons qui ne sont pas écoutées et des discours crachés par des hommes politiques pour lesquels on ne votera même pas. Et les gens continuent leur vie, à s'aimer, à se détester ou à se supporter le mieux possible. Des supporters portent des écharpes, d'autres font trop de bruit avec leur radio et les autres se souviennent avec nostalgie du temps où la ville était une dame aux larges hanches, vieillotte et distinguée, qui savait cacher son merdier sous les tapis et dans les cellules des prisons.

Auteur: Zanon Carlos

Info: Soudain trop tard

[ médias ] [ existence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

végétal

Sur le tronc du vieil érable les violettes avaient éclos, Chieko le découvrait (...) A la hauteur des hanches de Chieko, le tronc s'incline légèrement vers la droite; un peu plus haut que sa tête, il penche fortement à droite. Après ce mouvement, les branches surgissent, s'étendent, et prennent possession du jardin. Les longues branches, pesantes à leur extrémité, ploient légèrement.
A l'endroit où l'arbre penche fortement, un peu en dessous, on devine deux petites cavités dans le tronc; dans chacune de ces cavités, ont poussé des violettes. Et, à chaque printemps, apparaissent les fleurs. D'aussi loin que Chieko se souvienne, il y a toujours eu ces deux souches de violettes sur l'arbre.

Auteur: Kawabata Yasunari

Info: Kyôto

[ saison ]

 

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seventies

Je sais que cette année-là [1975] j'ai dû voir au cinéma pas loin de douze fois le 'Rocky Horror Picture Show', de Jim Sharman, et au moins autant 'Phantom of Paradise', de Brian de Palma. Je me souviens qu'on dansait des slows sur 'Angie', des Rolling Stones, et sur 'L'été indien', de Joe Dassin. On se moquait du tube 'J'ai encore rêvé d'elle', par le groupe 'Il était une fois', surtout à cause du refrain qui disait "Je l'ai rêvée si fort que les draps s'en souviennent", même si la nature de ce souvenir n'était pas tout à fait claire pour moi frère de dix ans - ni pour moi, d'ailleurs*, mais il aurait fallu me torturer pour que je le reconnaisse.

Auteur: Thiébaut Elise

Info: Ceci est mon sang, p. 26, *treize ans

[ adolescence ] [ Gaule ]

 

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génocide

Comme nous ne disposons que d’une capacité d’empathie limitée envers la souffrance de masse, cette approche, selon moi, risquerait de déboucher sur le sentimentalisme et sur la mémoire sélective. Plus de seize millions de civils ont péri en Chine lors de l’invasion japonaise. La majeure partie de ces souffrances ne sont intervenues ni dans des fabriques de mort comme Pingfang, ni dans des charniers comme Nankin – autant de lieux qui font les gros titres et retiennent notre attention –, mais dans d’innombrables villages et bourgs isolés loin de tout, où on a massacré et violé sans relâche hommes et femmes, leurs cris emportés par le vent glacé, si bien qu’on a oublié jusqu’à leurs noms. Pourtant, eux aussi méritent qu’on se souvienne d’eux.

Auteur: Liu Ken

Info: L'homme qui mit fin à l'Histoire

[ asie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vivre

Toutes ces complexités de la vie, ces tensions qui s'opposent et se combinent, cette envie de quête, d'amélioration, de progrès technologique... que l'homme parvient toujours mieux à comprendre et maitriser, je suis assez optimiste quant à tout ceci. Surtout parce que je sens l'amour qui pousse derrière. Avec ces deux interrogations : a) Pour aller où ? b) Seront nous capables de survivre, au cas où dans un un jour lointain, devenus totalement dépendants de ce bien-être externe, ne devrons faire sans parce qu'il aura disparu ?

'aussi loin que je me souvienne, je me suis vu comme un paléo humain, singe stupéfait, ahuri par le confort que sa race a su s'aménager, étonné sans cesse de pouvoir contempler ces centaines de millions d'êtres, mes soeurs et frères, confortablement installés devant leur télé, au chaud avec le ventre plein. Je parle bien sûr en helvète bien nourri.

Auteur: Mg

Info: 28 octobre 2013

[ étonnement ]

 

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éducation

Vers ma cinquième année, mon père se trouvait dans un cellier où l’on avait coulé la lessive. Il jouait de la viole et chantait, seul, auprès d’un bon feu de bois de chêne, car il faisait très froid. En regardant les tisons, il vit, par hasard, un petit animal semblable à un lézard, qui se livrait à de joyeux ébats au milieu des flammes les plus ardentes. Mon père, ayant reconnu tout de suite ce que c’était, appela ma sœur et moi, nous montra l’animal et m’appliqua un rude soufflet qui me fit verser un déluge de larmes. Il les essuya doucement et me dit : "Cher petit enfant, je ne te frappe point pour te punir, mais seulement pour que tu te souviennes que ce lézard que tu aperçois dans le feu est une salamandre, animal qu’aucune personne connue n’a jamais vu." Là-dessus, il m’embrassa et me donna quelques quattrini.

Auteur: Cellini Benvenuto

Info: La vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même, trad. Léopold Leclanché, Paris, 1881

[ souvenir d'enfance ] [ amplification ] [ dragon ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson