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homme-machine

 J’aimerais pouvoir dire que je suis optimiste quant au genre humain, je crains hélas que nous ne soyons trop stupides, et myopes. Et je me demande si nous arriverons à ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure avant de nous auto-détruire. […]

Deuxièmement, lorsque le moment viendra où les robots deviendront, je le souhaite, suffisamment intelligents pour nous remplacer, je pense qu’ils devraient le faire. Nous avons connu de nombreux cas, au cours de l’évolution humaine et de la vaste évolution de la vie auparavant, où une espèce en a remplacé une autre parce que l’espèce remplaçante était, d’une manière ou d’une autre, plus efficace que l’espèce remplacée. Je ne pense pas que l’homo sapiens possède un quelconque droit divin à être au premier rang. S’il y a quelque chose de mieux que nous, qu’elle prenne la première place. En fait, j’ai le sentiment que nous faisons un boulot à ce point médiocre pour préserver la Terre et ses formes de vie que je ne peux m’empêcher de penser que plus vite nous serons remplacés, mieux ce sera pour toutes les autres formes de vie.

Auteur: Asimov Isaac

Info: Arte : l’étrange testament du père des robots, oct. 2022

[ singularité technologique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

existence

Plus je pénètre la vie d'Emilia, plus celle-ci m’apparaît, du début à la fin, comme un enchaînement de pertes, de disparitions, de quêtes vaines. Elle a consacré des années à pourchasser des néants; des personnes qui n'existaient plus, à se souvenir de faits qui ne s'étaient jamais produits. Et si nous étions tous ainsi ? Notre vie ne se réduit-elle pas à malmener l'histoire pour y laisser un signe de notre passage, une misérable fumée, une petite lueur, tout en sachant que même la trace la plus profonde est un oiseau emporté par le vent ? Un être humain équivaut à un autre, il est possible que nous soyons tous morts sans nous en rendre compte, ou que nous ne soyons pas encore nés et que nous l'ignorions, avais-je dit à Emilia l'une des dernière fois où je l'avais vue. Nous venons au monde à notre insu, à cause d'une somme de hasards, et nous partons n'importe où, très probablement nulle part. Si tu n'avais pas aimé Simon, tu en aurais aimé un autre. Tu l'aurais fait avec joie et sans culpabilité, car on n'aime pas ce que l'on ne connait pas.

Auteur: Eloy Martinez Tomas

Info: Purgatoire

[ dérisoire ]

 

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non-voyante

Il arrive que mes amis me signalent certaines attitudes non audibles afin de m'aider à les corriger (lorsque l'enfant s'essuies sur ses manches au lieu d'utiliser la serviette). Je perçois des choses avec retard, ce qui quelquefois énerve les voyants. Exemple : un enfant qui fait des saletés à table sera immédiatement repéré dès qu'il a fait une bêtise. Moi je le verrai au moment de débarrasser.
Élever seule des enfants, est déjà complexe. Le handicap rend la chose un peu plus difficile. La cécité, n'exclut en aucun cas la possibilité d'être une mère assumant toutes ses responsabilités. Cela demande des adaptations parfois simples, parfois plus complexes, mais ce sont là des faits qui nous sont coutumiers que nous soyons parent ou non. L'enfant d'une personne aveugle n'encourt pas plus de danger qu'un autre, peut-être sans doute moins car le parent s'assure des conditions de sécurité optimales. Vous allez sourire : lorsque nous allons au bois, je protège mes enfants en les rassurant, en étant présente, en poussant la balançoire. Par contre, lorsqu'ils vont à l'autre bout du parc, ils changent leur mère de banc, me guident à travers les sentiers.... C'est une réelle complicité et un échange formidable.

Auteur: Anonyme

Info: Internet

[ maman ]

 

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deus ex machina

Tout se ferait avec des touches sur des claviers alphanumériques qui représenteraient des chaînes invisibles et impalpables de présence ou d'absence électronique. Si les modèles de uns et de zéros étaient "comme" des modèles de vies et de morts humaines, si tout ce qui concerne un individu pouvait être représenté dans un enregistrement informatique par une longue chaîne de uns et de zéros, alors quel genre de créature pourrait être représentée par une longue chaîne de vies et de décès ? Il faudrait au moins un niveau supérieur : un ange, un dieu mineur, quelque trucs dans un OVNI. Il faudrait au moins huit vies et morts humaines pour former un seul personnage de ce genre - son dossier complet pourrait occuper une partie considérable de l'histoire du monde.Nous sommes des chiffres dans l'ordinateur de Dieu, elle n'y pensait pas plus qu'elle se serait fredonnée pour elle-même une sorte de gospel standard. Et la seule chose pour laquelle nous sommes bons, que nous soyons morts ou vivants, est la seule chose qu'Il voit.  Ce que nous pleurons, ce pour quoi nous nous battons, dans notre monde de travail et de sang, tout cela se trouve sous l'œil du hacker que nous appelons Dieu.  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Vineland

[ extraterrestres ] [ projectionniste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

capitalisme

Je parle de décadence, dit-il, jusqu'à quel point une société peut-elle être décadente ? Voyons les choses sous cet angle. Ce pays est probablement la capitale mondiale de la psychiatrie et de la psychanalyse. Le vieux Freud lui-même n'aurait jamais rêvé d'un groupe de disciples plus dévoués que la population des États-Unis - n'est-ce pas ? C'est la nouvelle religion, c'est le sucre d'orge intellectuel et spirituel de tout le monde. Et pourtant regarde ce qui se passe quand un homme devient vraiment dingue. On appelle les gendarmes, on le met vite hors de vue, on l'emmène et on l'enferme avant qu'il ne réveille les voisins. Pour l'amour de Dieu, dès qu'il ya confrontation on est encore au Moyen Âge. C'est comme si tout le monde avait passé un accord tacite pour vivre dans un état d'auto-illusion totale. Au diable la réalité ! Ayons tout un tas de jolies petites routes sinueuses et de jolies petites maisons peintes en blanc, rose et bleu bébé ; soyons tous de bons consommateurs, très solidaires, et élevons nos enfants dans un bain de sentimentalité - et si la vieille réalité surgit un jour et dit "Booouuuu", nous nous activerons tous un peu plus et ferons comme si rien ne s'était passé.

Auteur: Yates Richard

Info: Revolutionary Road

[ sur son erre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égoïsme

- Oum ! (J'ai un peu regretté, mais c'était sorti.)
- Il faut que j'aide la dame !
J'ai eu envie de dire quelque chose comme : "Laisse-la, elle a bien vécu!", mais cette fois, je me suis retenu. Pourtant, c'était sincèrement ce que je pensais : je ne trouvais pas normal que nous mourions en essayant de sauver une vieille femme. Je ne voulais pas mettre en jeu la vie de mon fils (et celle de ses parents, soyons honnête) pour que cette brave grand-mère reste quatre ou cinq ans de plus sur terre.
J'ai continué à avancer avec Géo, en ralentissant tout de même un peu pour ne pas abandonner Oum. Je voyais la femme que j'aimais à la traîne, ma raison d'être, sur fond de flammes et de fumée, et ça m'ouvrait les entrailles - tout ce que je réussissais à penser, c'était : "Laisse-la griller, et tu pourras filer." (C'est dans les situations délicates qu'on comprend qu'on est moins altruiste qu'on l'espérait. J'ai été obligé d'admettre à cet instant, et pour le restant de mes jours, que je n'étais pas prêt à risquer la mort, encore moins celle de ma femme et de mon fils, pour sauver quelqu'un. C'est la honte, mais c'est la vie.)

Auteur: Jaenada Philippe

Info: Plage de Manaccora, 16 h 30, p.60

[ instint de conservation ]

 

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existence

Voilà la grande leçon que la dépressif apprend : Rien au monde n'est intrinsèquement irréfutable. Ce qui peut être réellement "dehors" ne peut se projeter comme une expérience affective. C'est un truc vide de sens, avec juste un prestige chimique. Rien n'est bon ou mauvais, désirable ou indésirable, ou quoi que ce soit d'autre, n'est qu'il est produit par des laboratoires en nous qui génèrent les émotions dont nous vivons. Et vivre de ses émotions, c'est vivre arbitrairement, c'est donner un sens inexact à ce qui n'a rien à voir avec soi. Mais quelle autre façon de vivre ? Sans ce moteur de l'émotion qui ne cesse jamais tout resterait au point mort. Il n'y aurait rien à faire, nulle part où aller, personne à connaître. Les alternatives sont claires : vivre faussement comme des pions de l'affect, ou vivre dans les faits comme un dépressif, ou une personne reconnue comme telle. Combien il est avantageux que nous ne soyons pas contraints de choisir, aucun des deux n'étant excellent. Un regard vers l'existence humaine est preuve suffisante que notre espèce ne sera jamais libérée de l'emprise de cette émotivité qui l'ancre dans des hallucinations. Ce n'est peut-être pas une façon de vivre, mais opter pour la dépression, c'est choisir de ne plus exister comme nous le savons très bien.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: The Conspiracy Against the Human Race

[ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie

L’aliénation a une face patente, qui n’est pas que nous sommes l’Autre, ou que "les autres" comme on dit, en nous reprenant nous défigurent ou nous déforment. Le fait de l’aliénation n’est pas que nous soyons repris, refaits, représentés dans l’Autre, mais il est essentiellement fondé au contraire sur le rejet de l’Autre, pour autant que cet Autre, celui que je signale d’un grand A, est ce qui est venu à la place de cette interrogation de l’Être, autour de quoi je fais tourner aujourd’hui essentiellement la limite, le franchissement du cogito.

Plût au Ciel donc, que l’aliénation consistât en ce que nous nous trouvions, au lieu de l’Autre, à l’aise ! Pour DESCARTES, c’est assurément ce qui lui permet l’allégresse de sa démarche. Et dans les premières Regulae, qui représentent son œuvre originelle, son œuvre de jeunesse, celle dont le manuscrit, plus tard, fut retrouvé - et reste d’ailleurs toujours perdu - dans les papiers de LEIBNIZ, le "sum ergo Deus" est exactement le prolongement du "cogito ergo sum".

Bien sûr l’opération est avantageuse, qui laisse tout entière à la charge d’un Autre qui ne s’assure de rien d’autre que de l’instauration de l’être comme étant l’être du "Je" d’un Autre, que le Dieu de la tradition judéo-chrétienne facilite d’être Celui qui s’est présenté lui-même, d’être : "Je suis ce que je suis".

Auteur: Lacan Jacques

Info: 11 janvier 1967, La logique du fantasme

[ définition ] [ forclusion ] [ certitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnalité

Une jeune fille a pris en toutes choses le contre-pied de sa mère, a cultivé toutes les qualités qu'elle ne trouvait pas en celle-ci et évité tout ce qui lui ressemblait. Ajoutons à cela que, comme toute autre petite fille, elle avait dans sa petite enfance commencé par s'identifier à sa mère, tandis que maintenant elle se révolte avec énergie contre cette identification. Une fois mariée cependant, devenue femme et mère, la même jeune personne, ne soyons pas surpris de le constater, ressemble de plus en plus à cette mère ennemie pour enfin s'identifier à elle, comme autrefois. Un fait analogue se produit chez les garçons et le grand Gœthe lui-même qui, dans sa jeunesse, avait certainement méprisé un père rigide et tatillon, développe, dans son vieil âge, certains traits de caractère de celui-ci. Ce résultat est plus frappant encore quand le contraste entre les deux personnes est plus marqué. Un jeune homme que le sort condamna à être élevé auprès d'un père indigne devint tout d'abord, par révolte contre lui, un garçon honnête, laborieux, plein de bonne foi. A l'âge adulte, son caractère se modifia et il se comporta dès lors comme s'il avait pris son père pour modèle. Afin de ne pas perdre de vue le lien qui unit ces faits à notre sujet, rappelons-nous qu'au début d'un pareil processus, il existe toujours une identification précoce avec le père. Cette identification se trouve ensuite abandonnée et même surcompensée pour finalement s'instaurer à nouveau.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, page 168

[ retour du refoulé ] [ fatalité ] [ développement ] [ mimétisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

historique

L'Histoire : Paul Veyne, imaginons que nous soyons à Rome, aux débuts de l'empire. Je suis rossé, on me dérobe mon argent. Ma femme est violée. Mon fils est tué. Obtiendrai-je justice ?
Paul Veyne : Vous avez fait fort ! Je vous suppose venu du fin fond de la Gaule chevelue, égaré dans Subure, le quartier "chaud" de Rome. Quoiqu'il en soit, je vous souhaite d'abord d'être riche, donc pourvu d'une bonne "clientèle", car c'est vous et vos amis qui devrez mener l'enquête, trouver le ou les coupables et les traîner en justice : aussi peu croyable que cela puisse paraître, il n'existe pas de véritable police dans le monde romain. L'armée s'occupe de la sécurité politique en réprimant les émeutes. En revanche, elle n'intervient guère en matière de sécurité civile, sauf pour mater le brigandage organisé en bandes - parfois il y avait des brigands dans les montagnes et parfois la population recourait à l'autodéfense. On affirme que ce brigandage était de la lutte des classes. Je n'en suis pas très sûr.
L'Histoire : Et si je ne suis pas riche ?
Paul Veyne : Si vous n'êtes pas puissant, vous disposez presque toujours d'un "patron", dont vous êtes le client, ou d'une bande d'amis. Vous essayez alors d'obtenir du patron qu'il fasse jouer sa protection, de vos amis qu'ils vous donnent un coup de main. En revanche, si vous êtes esclave, les choses sont plus simples. Votre propriétaire déteste qu'on lui abîme son matériel. Il demandera donc à ses sbires d'aller régler l'affaire.

Auteur: Veyne Paul

Info: Sexe et pouvoir à Rome, L'Empire romain, c'est la Mafia !

[ inégalités ]

 

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