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superficialisation

C’est dans de telles conditions qu’on voit se déchaîner soudainement, avec une allégresse carnavalesque, une fin parodique de la division du travail ; d’autant mieux venue qu’elle coïncide avec le mouvement général de disparition de toute vraie compétence. Un financier va chanter, un avocat va se faire indicateur de police, un boulanger va exposer ses préférences littéraires, un acteur va gouverner, un cuisinier va philosopher sur les moments de cuisson comme jalons dans l’histoire universelle. Chacun peut surgir dans le spectacle afin de s’adonner publiquement, ou parfois pour s’être livré secrètement, à une activité complètement autre que la spécialité par laquelle il s’était d’abord fait connaître. Là où la possession du "statut médiatique" a pris une importance infiniment plus grande que la valeur de ce que l’on a été capable de faire réellement, il est normal que ce statut soit aisément transférable, et confère le droit de briller, de la même façon, n’importe où ailleurs.

Auteur: Debord Guy

Info: Dans "Commentaires sur la société du spectacle"

[ amateur-professionnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

En France, l’interpénétration entre finance et pouvoir s’exprime d’une manière un peu différente [des Etats-Unis]. Compte tenu de leur médiocrité générale, les politiciens français n’intéressent pas l’oligarchie économique et financière qui ne montre guère d’envie de les accueillir en son sein. Les politiciens français sont en effet les archétypes représentants de l’effet Dunning-Kruger aux termes duquel, selon ces deux chercheurs de la Cornell University, "dans une population donnée, les sujets les plus compétents tendent à sous-estimer leurs capacités, tandis que les sujets les moins compétents, pour ce qui les concerne, tendent à surestimer grossièrement les leurs".
[...]
Une banque s’est fait la spécialité de fournir des "conseillers" au siège du pouvoir suprême, la présidence de la République. […] Il s’agit de la banque Rothschild, qui dépêcha en qualité de conseillers François Pérol auprès de Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron aux côtés du président François Hollande. Celui-ci fut tellement séduit qu’il en fit son ministre de l’Economie avant d’être trahi par celui-ci lorsqu’il se déclara candidat à la présidence de la République.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie du capitalisme", pages 22-23

[ vacherie ] [ influence ] [ corruption ] [ coulisse du pouvoir ] [ pompeux incompétents ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hygiène

Robb Dunn, de l’université de Raleigh, en Caroline du Nord, s’est fait une spécialité de récolter les bactéries qui fourmillent à la surface des pommeaux de douche (des milliards de milliards), la flore des aisselles, les mites du visage et autres sympathiques commensaux de notre corps et de notre domicile. Il en tire des enseignements paradoxaux. Plus l’eau est traitée avec des produits chimiques destinés à tuer les microbes, plus les biofilms des pommeaux de douche contiennent de mycobactéries pathogènes. Plus notre foyer abrite d’espèces, plus notre système immunitaire est efficace. Et plus ces espèces occupent pleinement les niches où elles prolifèrent, mieux notre domicile est protégé contre l’invasion d’espèces pathogènes. Plus curieux encore : le nombre de plantes et de papillons présents dans votre jardin (si vous en avez un) est corrélé à la robustesse de la communauté de microbes qui habitent votre peau. Il est grand temps de considérer notre foyer et notre corps comme d’authentiques écosystèmes, au même titre qu’une lagune ou une forêt. Notre conseil : ne vous lavez pas trop à fond ni trop souvent et faites le ménage avec modération.

Auteur: Postel-Vinay Olivier

Info: "Le Books du jour", 7 janvier 2019

[ écosystème ] [ complémentarité ] [ Gaïa ] [ stabilité ] [ équilibre ] [ bactéries ] [ paradoxe ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-entre-eux

Il ne perçut l'impact des événements que plus tard, à l'adolescence, à l'école militaire, où le pire que vous pouviez être était une pédale, une tante, où chaque fois qu'un garçon se faisait traiter de pédale, de tante, de gay ou d'homo, Bishop serrait les poings, et cela arrivait souvent car la seule façon que les garçons connaissaient de montrer qu'ils n'en étaient pas était de se moquer des autres, de surenchérir en les traitant d'énormes pédales, de grosses tantes, en le disant bien fort pour que tout le monde entende. Cela devint la spécialité de Bishop. Il se montra particulièrement impitoyable avec son camarade de chambrée de deuxième année, un garçon vaguement efféminé nommé Brandon. Chaque fois que Brandon mettait un pied dans les douches communes, Bishop lançait quelque chose du genre : "Attention, les gars, accrochez-vous à vos savonnettes." Ou bien, avant d'aller au lit, il demandait : "Faut que je me mette du scotch sur le trou du cul ce soir ou bien tu vas réussir à te retenir ?" Ce genre de choses, le cas typique de harcèlement bien viril de la fin des années quatre-vingt.

Auteur: Hill Nathan

Info: Les fantômes du vieux pays

[ armée ] [ homosexualité ]

 

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prospective

Le monde de l’an 2014 n’aura que peu de travaux de routine qui ne puissent être mieux accomplis par une machine quelconque que par n’importe quel être humain. La race humaine sera ainsi globalement dévouée à l’entretien des machines… l’humanité souffrira gravement du mal de l’ennui, une maladie se répandant toujours plus largement chaque année, et gagnant en intensité. Cela aura des conséquences sévères sur le plan mental, émotionnel et sociologique, et j’ai l’audace de dire que la psychiatrie sera de loin la plus importante spécialité médicale en 2014. Les rares chanceux qui peuvent s’impliquer dans un quelconque emploi créatif seront la véritable élite de l’humanité, car eux seuls feront davantage que servir une machine. L’hypothèse la plus sombre que je puisse faire pour 2014 est que dans une société de loisirs forcés, le mot travail sera le plus valorisé du vocabulaire ! (...) L’écran, en plus de vous permettre de voir les gens que vous appelez, vous permettra également daccéder à des documents, de voir des photographies ou de lire des passages de livres. Une constellation de satellites rendra possible les appels directs vers n’importe quel point de la terre, même la station météorologique en Antarctique. (...)

Auteur: Asimov Isaac

Info: Invité en 1964 à la Foire Internationale de New-York, répondant à la question " à quoi ressemblera la Foire Internationale de 2014 ?"

[ futur-ancien ]

 
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refuge

Pourtant, en repensant maintenant à ces trois années, je me rends compte qu’elles n’étaient nullement gaspillées. Sans même le savoir, j’ai appris alors dans la solitude ce qui fait l’essentiel du métier de mathématicien - ce qu’aucun maître ne peut véritablement enseigner. Sans avoir eu jamais à me le dire, sans avoir eu a rencontrer quelqu’un avec qui partager ma soif de comprendre, je savais pourtant, "par mes tripes" je dirais, que j’étais un mathématicien : quelqu’un qui "fait" des maths, au plein sens du terme - comme on "fait" l’amour. La mathématique était devenue pour moi une maîtresse toujours accueillante à mon désir. Ces années de solitude ont posé le fondement d’une confiance qui n’a jamais été ébranlée - ni par la découverte (débarquant à Paris à l’âge de vingt ans) de toute l’étendue de mon ignorance et de l’immensité de ce qu’il me fallait apprendre : ni (plus de vingt ans plus tard) par les épisodes mouvementés de mon départ sans retour du monde mathématique ; ni, en ces dernières années, par les épisodes souvent assez dingues d’un certain "Enterrement" (anticipé et sans bavures) de ma personne et de mon oeuvre, orchestré par mes plus proches compagnons d’antan...

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Récoltes et semailles

[ discipline passion ] [ spécialité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Histoire d'appâter le vieil aristo, elle lui avait promis la liberté et, surtout, elle lui avait fait miroiter monts et merveilles côté galipettes. Shooté au viagra, l'ancien bellâtre sur le retour - plus près du terminus que de la sortie de secours - était tombé dans le panneau. Cornemuse s'en était tirée en lui pompant le dard façon tourniquet bavarois - une de ses spécialités. Elle excellait plus dans les prouesses de cul que dans l'art culinaire. Arrivé au souvenir de l'orgasme au bout d'une heure trente de boulot acharné pratiqué par sa bienfaitrice, le papy avait vu la Vierge en poussant un gémissement de nouveau-né, alléluia ! Pour Gilberto Van Pinderlok, la vie venait de prendre un nouveau tournant, à nous les petites anglaises, les bidasses en folie et Hiroshima mon amour… Il était mûr pour épouser la perlouze et lui léguer sa fortune. Il ne se doutait pas un instant dans quel traquenard elle allait le précipiter. Persuadé d'être redevenu le "bellissimo hombre " de la via Appia, dès sa sortie de l'asile, celui qui se prenait pour le charmeur de la Grande Belleza avait foncé chez un chapelier pour s'acheter un panama. Sur ce point, les hommes sont aussi cons que les femmes et s'imaginent qu'il suffit de paraître pour être.

Auteur: Monfils Nadine

Info: Maboul Kitchen

[ manipulatrices ] [ turlutte ]

 

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clochard

Les mendiants ne travaillent pas, dit-on. Mais alors, qu’est-ce que le travail ? Un terrassier travaille en maniant un pic. Un comptable travaille en additionnant des chiffres. Un mendiant travaille en restant dehors, qu’il pleuve ou qu’il vente, et en attrapant des varices, des bronchites, etc. C’est un métier comme un autre. Parfaitement inutile, bien sûr – mais alors bien des activités enveloppées d’une aura de bon ton sont elles aussi inutiles. En tant que type social, un mendiant soutient avantageusement la comparaison avec quantité d’autres. Il est honnête, comparé aux vendeurs de la plupart des spécialités pharmaceutiques ; il a l’âme noble comparé au propriétaire d’un journal du dimanche ; il est aimable à côté d’un représentant de biens à crédit – bref c’est un parasite, mais un parasite somme toute inoffensif. Il prend à la communauté rarement plus que ce qu’il lui faut pour subsister et – chose qui devrait le justifier à nos yeux si l’on s’en tient aux valeurs morales en cours – il paie cela par d’innombrables souffrances. Je ne vois décidément rien chez un mendiant qui puisse le faire ranger dans une catégorie d’êtres à part, ou donner à qui que ce soit d’entre nous le droit de le mépriser.

Un mendiant, à voir les choses sans passion, n'est qu'un homme d'affaires qui gagne sa vie comme tous les autres hommes d'affaires, en saisissant les occasions qui se présentent. Il n'a pas plus que la majorité de nos contemporains failli à son honneur : il a simplement commis l'erreur de choisir une profession dans laquelle il est impossible de faire fortune.

Auteur: Orwell George

Info: Dans la dèche à Paris et à Londres, 1933

[ SDF ] [ dignité ] [ éloge ]

 

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écrivain-sur-écrivain

M. Émile Zola croit qu'on peut être un grand artiste en fange comme on est un grand artiste en marbre. Sa spécialité, à lui, c'est la fange. Il croit qu'il peut y avoir très bien un Michel-Ange de la crotte…

Certes, je ne suis pas assez bête pour parler morale à M. Zola, dans les livres de qui la morale est muette et n'a jamais dit un mot ni poussé un cri, parmi les horreurs qu'il se délecte à y retracer… Je ne veux lui objecter que de la littérature, quoiqu'il semble, dans son Assommoir, sorti autant de la littérature que de la morale…

C'est un homme d'art et d'étude, dit-il en parlant de lui-même. D'étude, et d'étude acharnée, je le crois, mais d'art ?… Son art est faux et singulièrement raccourci. Tout est en volonté chez lui, et il n'y a que l'inspiration qui fasse de l'art vrai et profond. La volonté, la réflexion, l'effort, font de l'art tourmenté, rien de plus. Le sculpteur Préault disait un mot charmant : “La réflexion, c'est une bibliothèque…” Je ne crois qu'aux favoris de Dieu.

[…] L'homme de L'Assommoir est le dernier mot du réalisme, mais ce dernier mot ne se répéterait pas… Quand on a épuisé la poétique du Laid de Hugo et la poétique du Dégoûtant de M. Zola ; quand on s'est encanaillé, soi et son talent, avec cette furie; quand on a trifouillé à ce point les quinzièmes dessous de la crapule humaine et qu'on est entré dans les égouts sociaux sans bottes de vidangeur – car M. Zola ne vidange pas : il assainirait ! et il n'assainit pas : il se contente d'empester – où pourrait-on bien aller encore, et quelle marche d'infamie et de saletés resterait à descendre ? … La boue, ce n'est pas infini !

Auteur: Barbey d'Aurevilly Jules

Info: Les Œuvres et les Hommes (3e série) – XVIII. Le roman contemporain, Paris, Lemerre, 1902, p. 231, 238 et 239

[ vacheries ] [ réquisitoire ]

 

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musique

(L'auteur se retrouve dans un salon, curieux de rencontrer Richard Wagner)
Après les salutations d'usage, je pris place à mon tour au milieu de quelques fidèles qui m'avaient précédés. - La conversation reprit son cours, que ma venue avait évidemment interrompu ; parmi les visiteurs se trouvait un jeune Italien très bavard, et dont la spécialité me sembla être, comme on dit vulgairement, de faire des gaffes. - Dans le but probablement louable, de m'instruire, il demanda au Maître ce qu'il pensait de la Danse macabre, de Saint-Saëns.
Wagner allant parler, j'étais toutes oreilles.
"La Danse macabre, fit-il avec son disgracieux accent allemand, la Danse macabre ! Ma chère Cosima, n'est-ce pas cette machine où des os se battent ? Qu'il nous a fait entendre à Bade ? Oui, très gentil, très gentil !"
L'Italien, voyant qu'il avait fait fausse route, ne se découragea pas :
- "Et Rossini ? Notre grand Rossini ? Quelle est celle de ces oeuvres que vous préférez ?"
- "Oh ! Rossini, il avait certainement l'étoffe d'un musicien ; et je me souviens qu'étant à Paris, un jour que j'allais le voir, il voulut bien reconnaître devant moi son insuffisante éducation musicale, et avec une franchise qui lui fait honneur, il me dit : Cher maître, si au lieu d'être né italien, j'avais eu le bonheur de naître votre compatriote, je crois que j'aurais fait quelque chose. - Il faut pourtant avouer qu'il a fait trois mesures bonnes dans sa vie."
Et donnant l'exemple à l'appui, il ébaucha trois mesures du Barbier sur le piano. Après cette courte et bienveillante appréciation sur l'auteur de Guillaume Tell, il y eut un moment de silence, après quoi, toujours à l'instigation du jeune Italien, le maître exécuta une série d'autres musiciens, que dans ma naïveté je croyais gens de valeur ; et comme conclusion :
"Non, voyez-vous, à notre époque il n'y en a qu'un : c'est Offenbach."
Je me sentais étouffer dans cette atmosphère haineuse, et j'avais hâte de revoir le soleil, de contempler la nature, si radieuse dans ce beau pays de Naples. Je regrettais presque d'avoir approché et pu juger cet homme, si dieu par son génie, si piètrement humain par sa vanité. Ce fut la seule fois que j'eus l'honneur d'être admis dans l'intimité de Wagner, et plus que jamais j'ai été à même d'apprécier cette véridique parole : il ne faut pas voir les grands hommes de trop près.

Auteur: Godebski Cyprien

Info: Mémoires d'un artiste, texte violemment attaqué comme étant un faux par Willy

[ polémique ] [ critique ] [ vacherie ]

 

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