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témoin

L'ombre vague d'un sourire passa sur son visage. Mais ce n'était pas l'expression cruelle d'une raillerie. J'ai réfléchi très profondément à ce que cela signifiait d'être un observateur détaché de naissance. Je n'ai pas de maladie incurable. Je suis un observateur détaché de naissance. Enfant, je jouais avec les autres et adulte, j'ai assisté à toutes sortes de représentations plus ou moins respectables pour des raisons sociales : quelle que soit l'animation de mon entourage, je ne me suis jamais senti dans le tourbillon et je n'en ai jamais joui au fond de moi. Il m'est arrivé d'être sur la scène du théâtre de la vie, mais je n'ai jamais tenu un rôle digne de ce nom. J'étais au mieux un figurant.

Auteur: Ogaï Mori Rintaro

Info: Chimères, Cent contes

[ spectateur ] [ marginal ] [ solitude ]

 

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scrutateur

Je suis un observateur assidu des gens, un voyeur de l’humanité, si vous préférez. Parfois, je me dis que je dois être un peu excessif, parce que je ne me contente pas d’observer, je me goberge des gens. Certains voyageurs sont totalement absorbés par leurs journaux, d’autres se replient illico sur eux-mêmes, ou s’endorment. Très peu observent. Et personne n’observe de façon aussi gourmande que moi. C’est comme s’il y avait un grand secret que je me devais de percer. Mes observations sont en général d’ordre fantasmatique. Pour ce qui est des femmes, je les déshabille et j’étudie leur potentiel sensuel. Quelle peut être la taille de leurs aréoles, par exemple, ou l’épaisseur de leur toison pubienne. Mon regard transperce les vêtements et j’en tire des conclusions. Quant aux hommes, il s’agit surtout de comparaisons. Leur assurance est-elle supérieure à la mienne, ont-ils plus de succès en amour, sont-ils plus impressionnants que moi ?

Auteur: Kenneth Bernard

Info: La femme qui pensait être belle

[ femmes-hommes ] [ spectateur ]

 

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temporel-éternel

Mais ce monde, la foi de Luther le domine. Elle en use à la façon d’Abraham qui avait femmes, enfants, domestiques, le tout comme s’il n’avait rien ; car il savait, le patriarche, que des richesses spirituelles seules se tire une vraie jouissance. Vivre dans le monde, oui. User des biens qu’il nous offre, librement, honnêtement, en toute tranquillité d’âme : oui encore. Joie des sens et du cœur ; plaisirs et affections de la nature : un verre de vieux vin ensoleillé, les grâces bondissantes et flexibles d’un jeune animal, l’éclat profond d’un regard vivant, le col d’une femme ployée sous un baiser, la tendresse bavarde et spontanée d’un enfant : dans ces trésors qu’un Dieu prodigue met à sa portée, que le chrétien puise à discrétion, sans remords. Qu’il use des dons du Père en toute sérénité. Mais qu’il soit prêt, toujours, à s’en détacher. Qu’au moment de se les approprier, il sache y renoncer intérieurement. Qu’il voie en eux ce qu’ils sont réellement : les accessoires d’un théâtre aménagé par Dieu, spécialement, pour que l’homme puisse y éprouver sa foi.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 110-111

[ non-attachement ] [ spectateur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

malentendu

Et ce fut ainsi, la légende en tout cas le rapporte, que Simon Balard, - si tu le veux bien lecteur, nous l'appellerons Simon, c'est notre frère - affranchi du limon de sa matière terrestre et du qu'en-dira-t-on, prit la parole. Et elle s'envola sa parole... Inspirée puis exhalée, elle s'envola en méloppées, fados et vociferi se mêlant, se tramant, se tissant, et s'enchaînant aux volutes de la fumée des narghilés jusqu'à former avec elles un tapis volant de Naïn sur lequel voguèrent les hôtes de N'Kongsamba-sur-la-Sorgue secoués de rire, et même Babeu, fumeuse passive et néanmoins sidérée. S'élevant en plain-chant dans le secret de l'opisthodome, elle convoqua les évènements passés qui, soustraits au boyau crevé desjours par où l'avenir s'enfuit en un feulement chuintré et la mémoire avec, soudain prirent valeur d'épopée. Et quelque épais, cher lecteur, qu'ait pu être le coaltar engluant nos cerveaux hallucinés, nul d'entre nous présent ce mémorable soir-là, n'oubliera l'admirable incipit par lequel Simon ouvrit son lamento .... Et au fur et à mesure que Simon pompait au narghilé le souffle inspiré qui magnifiait son odyssée, nous tous suffoquions d'un rire irrépressible, un rire qui nous tordait, nous summpliciait, Alcibiade comme Parsiphaé, Théodat comme Alcibiade et nous comme toi, cher lecteur, ainsi que Babeu, la brave, en larmes sous le regard aveugle de l'homérique conteur, qui lui, le pauvre, ne rigolait pas du tout...

Auteur: Lucas Claude

Info: Ti kreiz

[ acteur ] [ spectateur ] [ ridicule ] [ littérature ]

 

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