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infobésité

Le mariage de la raison et du cauchemar qui a dominé le XXe siècle a donné naissance à un monde toujours plus ambigu. Dans le paysage de la communication se déplacent les sinistres spectres de technologies et autres rêves que l'argent permet d'acquérir. Les systèmes d'armes thermo-nucléaires et les publicités pour boissons gazeuses coexistent dans un monde sur-éclairé, régi par la publicité, les pseudo-événements, la science et la pornographie. Au cours de nos vies, prévalent ces grands leitmotivs jumeaux du XXe siècle - le sexe et la paranoïa... D'une certaine façon la pornographie est la forme de fiction la plus politique, traitant des manières que nous employons pour nous exploiter mutuellement, de la manière la plus directe, la plus urgente et la plus impitoyable.

Auteur: Ballard James Graham

Info:

[ consumérisme ] [ séduction marchandisée ] [ stimuli libidineux ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

crépuscule

Vingt heures. Venu du sud, comme un insecte noir rampant sur une nappe bleue froissée, un vieux cargo fatigué se frayait un passage dans la houle des Caraïbes, vers l'entrée du port de Santiago à Cuba. La fumée de son unique cheminée s'envolait dans une brume bleutée, poussée par un vent d'est, tandis que le soleil s'enfonçait sous la ligne d'horizon, ne formant plus qu'une énorme balle orange magnifiée par l'atmosphère terrestre. C'était l'un de ces derniers cargos qui traversaient les océans à la demande, en direction de ports exotiques aux quatre coins du monde, sans suivre d'itinéraire fixe. Leurs horaires dépendaient des exigences du fret et de ses propriétaires, et ainsi les destinations changeaient à chaque port. Ils accostaient, déchargeaient leur cargaison et repartaient au loin comme des spectres dans la nuit.

Auteur: Cussler Clive

Info: Bouddha

[ mer ] [ bateau ]

 

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science-fiction

La théorie d'El Levir (...) s'appuyait sur cette conviction : qu'un texte unique, même court, pouvait receler une potentialité vertigineuse de sens ; que les effets de rythme, dans le plan d'immanence sonore, pouvaient se démultiplier presque à l'infini, aussi bien par vibration moléculaire, de proche en proche, que par effet sonar, avec des sons pulsés dans le vide, sans écho audible, qui apportaient une respiration à même le bruissement ; enfin que le jeu des lettres et des mots, la proximité des signifiants (...), les anagrammes ou les palindromes (une passion dévorante du scribe), pouvaient, si l'on en tenait compte "comme de spectres circulant dans l'ombre blanche de la page", ouvrir au Livre la diversité du vivant. Un Livre unique, oui, d'une seule couleur, pourquoi pas ? - disons bleu - mais d'un bleu hurleur, changeant comme un ciel rougit, se violace puis vire soudain au noir. Un Livre bleu polychrome.

Auteur: Damasio Alain

Info: El Levir

[ littérature ] [ pouvoir ]

 

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art pictural

On avait en effet reconnu dans certains des tableaux peints par Schiele, que ce dernier était capable de retourner l'intérieur de l'homme vers l'extérieur, et l'on répugnait à regarder ce que l'on avait soigneusement caché de décomposition putride et galeuse. Egon Schiele a vu et peint des visages humains qui ont des lueurs pâles, qui sourient douloureusement, qui ressemblent à des visages de vampires à qui leur répugnante nourriture fait défaut. Les visages de possédés (!), dont les âmes sont purulentes, et qui coagulent des souffrances inouïes en un masque pétrifié...
Dans ces visages humains, il a vu et peint des yeux froids comme des pierres précieuses, qui rayonnent du pâle reflet de la décomposition, et il a peint la mort sous la peau. Avec une grande candeur, il voyait des mains tordues, déformées, des mains décharnées aux ongles jaunes... Mais on se trompe en pensant qu'il peint toutes ces choses par perversité...

Auteur: Roessler Arthur

Info: qui avait recueilli les souvenirs d'Egon Schiele

[ spectres ]

 

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silence

Je retournai dans le cabinet de toilette, ouvris la fenêtre et m'y penchai. La nuit était belle, froide et claire. Au-dessous de moi, j'apercevais les herbes folles du fossé et ses murs de pierres brutes recouvertes de lierre ; au-delà s'étendaient ce qui avait dû être autrefois des jardins à la française et dont les pelouses, à présent abandonnées aux vaches, séparaient d'anciennes allées qui allaient se perdre dans l'ombre des arbres. Un petit bâtiment rond comme les tours jumelles gardiennes du pont qui franchissait le fossé se dressait, isolé, devant moi, parmi les herbes et je compris à sa forme que ce devait être un colombier ; une balançoire d'enfant pendait non loin, au bout d'une seule corde, l'autre était cassé.

Une mélancolie indéfinissable enveloppait ce décor silencieux comme dans les lieux d'où les rires et la vie se sont enfuis et où des spectres accoudés comme moi dans l'ombre de vieux murs couvent leurs regrets et leurs chagrins.

Auteur: Du Maurier Daphné

Info: Le bouc émissaire

[ abandon ] [ décor ] [ obscurité ]

 

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hellénique

Je l’ai dit et je le répète, l’une des plus grandes joies qui puissent être données à l’homme est, au printemps, quand souffle une brise légère, de voguer sur la mer Egée : je n’ai jamais pu me présenter autrement le Paradis. Quelle joie sur le ciel et sur la terre peut être mieux en harmonie avec le corps et le cœur de l’homme ? Cette joie va jusqu’à l’exaltation, mais grâce à Dieu elle ne va pas au-delà et ainsi le bien-aimé monde visible ne disparaît pas ; c’est bien autre chose : l’invisible devient visible et ce que nous appelons Dieu et Vie Eternelle monte dans notre caïque et vogue avec nous. A l’instant atroce de la mort, fermez les yeux et, si vous voyez Santorin, Naxos, Paros et Mykonos, vous entrerez, sans même passer par la terre, dans le Paradis. Que pèsent le sein d’Abraham et les spectres immatériels du Paradis chrétien au regard de cette éternité grecque, faite d’eau, de rocher et de vent frais ?

Auteur: Kazantzakis Nikos

Info:

[ béatitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

teintes

[...] Elle retrouve sa merveilleuse boîte aux cinquante crayons de couleur, répartis sur deux rangées d'arc-en-ciel. Toutes les couleurs de l'univers y sont, l'univers entier en pourrait sortir ; un monde plus beau que le monde y dort : toutes les couleurs des ciels, des fleurs, de la terre, toutes les nuances des choses et des figures, des étoffes et des yeux. La pourpre impériale, le rouge vénitien, le rose géranium, le bronze, le vert émeraude, l'ocre brun, l'outremer et le jaune citron, le vert de jade et le jaune paille, le vermillon pâle, le bleu ciel et l'or. Il y a de quoi corriger les lumières imparfaites, les adoucir jusqu'aux limbes ou les forcer jusqu'à l'éclat ; il y a de quoi donner chair aux spectres, illuminer sa peur, transfigurer les remords. Humides sont ses joues, son menton, sa gorge fripée, et tout le haut de son crasseux chemisier. Sans ressentir le chagrin qu'épanchaient ses yeux, ont coulé d'abondantes larmes, tandis qu'elle tient dans sa serre cette longue boîte cartonnée qu'elle a ouverte, et dans quoi, la lâchant, elle laisse dormir de longues allumettes. [...]

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Madame Diogène, p. 97

[ coloris ] [ outils ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

superstition

J’ai oublié de vous dire, mesdames, que, lorsque les Serbes soupçonnent quelqu’un de vampirisme, ils évitent de le nommer par son nom ou de le désigner d’une manière directe, car ils pensent que ce serait l’évoquer du tombeau. Aussi, depuis quelque temps, Georges, en parlant de son père, ne l’appelait plus que le vieux.

Il se passa quelques instants de silence. Tout à coup, l’un des enfants dit à Sdenka, en la tirant par le tablier :

– Ma tante, quand donc grand-papa reviendra-t-il à la maison ?

Un soufflet de Georges fut la réponse à cette question intempestive.

L’enfant se mit à pleurer, mais son petit frère dit d’un air à la fois étonné et craintif :

– Pourquoi donc, père, nous défends-tu de parler de grand-papa ?

Un autre soufflet lui ferma la bouche. Les deux enfants se mirent à brailler et toute la famille se signa.

Nous en étions là quand j’entendis l’horloge du couvent sonner lentement huit heures. À peine le premier coup avait-il retenti à nos oreilles que nous vîmes une forme humaine se détacher du bois et s’avancer vers nous.

Auteur: Tolstoï Alekseï Konstantinovitch

Info: La famille du Vourdalak

[ spectres ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

conte

Deux brigands avaient décidé de tuer Silvestro et sa femme pour les dévaliser. Ils se rendirent de nuit à leur domicile et, encouragés par la solitude du lieu, ils cognèrent aux fenêtres tout en intimant l'ordre de se faire ouvrir. Mais Silvestro avait ce soir-là deux gendarmes à dîner. Ceux-ci se cachèrent derrière un rideau et quand les bandits entrèrent, le pistolet au poing, ils furent reçus par une fusillade qui les atteignit l'un et l'autre en pleine poitrine.

Quelque temps après, les fantômes des deux brigands décidèrent de se venger de Silvestro en le faisant mourir de peur. Le sachant à l'auberge, ils l'attendirent dans son jardin, mais comme cette attente les fatiguait, ils se hissèrent sur une corde tendue entre deux perches et s'y installèrent.

Lorsque Silvestro sortit de l'auberge, il était ivre. Pourtant, malgré son ivresse, il comprit que sa femme avait étendu son linge pour le mettre à sécher au vent nocturne. Seulement elle avait oublié de le fixer, courant ainsi le risque qu'on ne le retrouve pas le lendemain. Silvestro entra dans la maison, se saisit de pinces à linge, revint au jardin et pinça les spectres sur la corde à linge.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Italia magica, p 253 - Les spectres sur la corde (Enrico Morovich)

[ histoire courte ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

misanthropie

Je ne fréquente mes semblables qu’avec parcimonie […], considérant l’amour de l’humanité comme une illusion sentimentale autant que politique, et tentant de comprendre comment l’humanité s’abolit dans l’illégitimité du nombre, par exemple dans la foule que je traversais, ce jour-là, principalement composée de Noirs, de Maghrébins, de Pakistanais, d’Asiatiques, de diverses sortes de métis, et de quelques Blancs, hommes et femmes, dont deux petites lesbiennes se tenant par la main avec défi, suivies d’un nain dandinant son corps pitoyable entre de jeunes beautés tapageuses, et des enfants, des vieillards, laids, mal vêtus, l’ensemble se mouvant dans une puanteur constituée de relents d’égouts, de viennoiseries, de parfums et de produits de chez Mc Donald’s, au sein d’un vacarme dont on ne savait plus s’il annonçait la fin du monde ou s’il la faisait désirer, sur ce quai de la station Châtelet-les-Halles, un samedi après-midi, dans ce qui fut le ventre de Paris, et qui est devenu cette gigantesque gare souterraine, au-dessous des anciens cimetières des Innocents et de Saint-Eustache : des bas-fonds, où je ne descends jamais sans songer qu’à la foule se mêlent les spectres d’innombrables défunts, dont j’avais vu exhumer les os, quarante ans auparavant, et me demandant au milieu des grondements, des rumeurs et des cris, si, plus encore que la lumière, l’air libre n’est pas la première manifestation de la vérité. 

Auteur: Millet Richard

Info: Arguments d’un désespoir contemporain, Hermann éditeurs, 2011

[ mégapole ] [ surpopulation ] [ freaks ]

 
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Ajouté à la BD par miguel