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témoignage

Pour mon malheur, ou du moins ma malchance, je ne trouvais que deux sortes d’attitudes chez les gens du dehors. Les uns évitaient de vous questionner, vous traitaient comme si vous reveniez d’un banal voyage à l’étranger. Vous voilà donc de retour ! Mais c’est qu’ils craignaient les réponses, avaient horreur de l’inconfort moral qu’elles auraient pu leur apporter. Les autres posaient des tas de questions superficielles, stupides –dans le genre : c’était dur, hein ?-, mais si on leur répondait, même succinctement, au plus vrai, au plus profond, opaque, indicible, de l’expérience vécue, ils devenaient muets, s’inquiétaient, agitaient les mains, invoquaient n’importe quelle divinité tutélaire pour en rester là. Et ils tombaient dans le silence, comme on tombe dans le vide, un trou noir, un rêve.

Auteur: Semprun Jorge

Info: L'Ecriture ou la vie

[ camps de concentration ] [ malaise ] [ gêne ] [ évitement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

destin

Et cependant ces vies, sans intérêts, entièrement absorbées par l'actualité la plus simple et la plus immédiate, ont leur côté mystérieux. Comment comprendre, dans le cas de Mac Whirr par exemple, quelle influence au monde avait bien pu pousser cet enfant parfaitement soumis, ce fils d'un petit épicier de Belfast, à s'enfuir sur la mer ? Il n'avait que quinze ans quand il a fait ce coup-là ! Cet exemple suffit, pour peu qu'on y réfléchisse, à suggérer l'idée d'une immense, puissante et invisible main, prête à s'abattre sur la fourmilière de notre globe, à saisir chacun de nous par les épaules, à entrechoquer nos têtes et à précipiter dans des directions inattendues et vers d'inconcevables buts nos forces inconscientes. Son père ne lui pardonna jamais complètement cette insubordination stupide.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Typhon, trad. André Gide

[ imprévisible ] [ tournant d'une vie ] [ rupture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

deuil

Il y a quelque chose de merveilleux avec un décès, comment tout s'arrête, et que toutes ces activités qu'on pensait vitales perdent leur importance. Votre mari peut nourrir les enfants, il peut utiliser le nouveau four, il peut aller chercher les saucisses dans le réfrigérateur, après tout. Et sa réunion importante n'était pas si importante, pas du tout. Et puis les filles seront récupérées à l'école, et redéposées le matin. L'aînée pensera à prendre son inhalateur, et la cadette emportera son kit de gym. C'est exactement comme on le suspectait - la plupart de nos routines ne sont que stupides, vraiment stupides, la plupart des choses dont on s'occupe ne sont que tracas,  pleurniches, avoir la charge de trucs pour des gens qui sont trop paresseux pour nous aimer.

Auteur: Enright Anne

Info: The Gathering

[ arrêt ] [ pensée-de-femme ] [ altruisme perdu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indéterminisme incroyable

L'Univers était au mieux un endroit stupide... mais l'explication la moins probable était que tout soit issu du hasard, cette idée que des choses abstraites "se sont juste produites" pour devenir des atomes "assemblés fortuitement" de manière "aléatoire" pour ressembler à des lois cohérentes qui amènent certaines configurations "constituées à l'aveuglette" à être conscientes d'elles-mêmes et qu'"incidemment" elles se retrouvent à être l'Homme de Mars et un vieil excentrique chauve avec Jubal à l'intérieur.
Non, Jubal ne pouvait croire à cette théorie du "hasard", si populaire chez les hommes soi-disant scientifiques. Le hasard n'était pas une explication suffisante de l'Univers - en fait, le hasard n'était pas suffisant pour s'expliquer lui-même ; comme il est impossible de se décoller en tirant vers le haut le tabouret sur lequel on est assis.

Auteur: Heinlein Robert A.

Info: Stranger in a Strange Land

[ chance ontologique ] [ aléas ] [ tautologie ] [ croyance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

garde-fou

[...] La question que pose traditionnellement la théorie politique, "Qui doit gouverner ?", celles-ci appelant des réponses autoritaristes comme "les meilleurs", "les plus sages", "le peuple" ou "la majorité" (la question incite d'ailleurs à formuler des alternatives stupides comme "Qui doit avoir le pouvoir: les capitalistes ou les travailleurs ?", alternative analogue à celle qui demande "Quelle est la source ultime de la connaissance : l'intellect ou les sens ?"). La question politique traditionnelle est mal posée [...] et il faudrait lui substituer une question tout à fait différente : "Comment organiser le fonctionnement des institutions politiques afin de limiter autant que faire se peut l'action nuisible de dirigeants mauvais ou incompétents - qu'il faudrait essayer d'éviter, bien que nous ayons toutes les chances d'avoir à les subir quand même ?"

Auteur: Popper Karl

Info: Des sources de la connaissance et de l'ignorance, trad. Michèle-Irène et Marc B. de Launay, p.132, Rivages/Poche n°241, 1998, rééd.

[ philosophie ] [ pouvoir ] [ contrôle ]

 

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flemme

Chez la plupart des hommes, l'intelligence est un terrain qui demeure en friche presque toute la vie. On a droit de s'étonner, en voyant la multitude de gens stupides ou au moins médiocres, qui ne semblent vivre que pour végéter, que Dieu ait donné à ses créatures la raison, la faculté d'imaginer, de comparer, de combiner, etc., pour produire si peu de fruits. La paresse, l'ignorance, la situation où le hasard les jette, changent presque tous les hommes en instruments passifs des circonstances. Nous ne connaissons jamais ce que nous pouvons obtenir de nous-mêmes. La paresse est sans doute le plus grand ennemi du développement de nos facultés. Le Connais-toi toi-même serait donc l'axiome fondamental de toute société, où chacun de ses membres ferait exactement son rôle et le remplirait dans toute son étendue.

Auteur: Delacroix Eugène

Info: Journal 1822-1863, Plon 1980 <9 juin 1847 p.158>

 

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élitisme

Il [l'État] lui faut, quand même il devrait consacrer des siècles à son oeuvre d'éducation, mettre fin à l'injustice qui consiste à mépriser le travail corporel. Il devra avoir pour principe de juger l'individu non pas d'après son genre de travail, mais suivant la qualité de ce qu'il produit.
Ce principe pourra paraître monstrueux à une époque où le plus stupide écrivain à la ligne est plus prisé que le plus intelligent des ouvriers mécaniciens qualifiés, simplement parce que le premier travaille avec une plume. Cette fausse appréciation ne vient pas, nous l'avons dit, de la nature des choses ; c'est un produit artificiel de l'éducation, qui n'existait pas autrefois. L'état contre nature dans lequel nous nous trouvons actuellement fait partie de ces phénomènes morbides généraux qui caractérisent la décadence matérialiste de notre époque.

Auteur: Hitler Adolf

Info: Mein Kampf

[ paresse ] [ égalité ]

 

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totalitarisme

Une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui, ou du moins ce qu’on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide soit prétextuel et de mauvaise foi. En effet il combat, ou fait semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique qui ne peut plus faire peur à personne. C’est en sorte un antifascisme de tout confort et de tout repos. Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé la société de consommation, définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Dans "Ecrits corsaires"

[ servitude volontaire ] [ contrainte intégrée ] [ consumérisme roi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

artiste

- Écoute, un poète riche, chez nous ? C'est une pure absurdité. À Budapest, quiconque aura un tant soit peu d'argent, on se le représentera toujours bête comme une courge. S'il a de l'argent, qu'a-t-il à faire de jugeote, de sentiment, d'imagination ? Telle est la sanction qu'on prend contre lui. Cette ville, elle est excessivement intelligente. Et par là même excessivement stupide. Elle refuse d'admettre que la nature est une païenne, qui dispense ses faveurs sur un monde échappant à tout calcul, et non pas par miséricorde. À Byron, qui était lord et plusieurs fois millionnaire, personne ici n'aurait reconnu la moindre bribe de talent. Ici, la dignité du génie est répartie en tant que dédommagement, en tant qu'aumône, à ceux qui ne possèdent rien d'autre, aux crève-la-faim, aux malades, aux persécutés, aux morts vivants ou aux morts véritables.

Auteur: Kosztolányi Dezsö

Info: Le Traducteur cleptomane : Et autres histoires

[ pauvreté ] [ beaux-arts ]

 

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perdu

Dans l'espace de vingt-quatre heures, je me trouvai privé de la valeur de presque tous les mots. S'il m'en restait quelques-uns, ils me devenaient presque inutiles, parce que je ne me souvenais plus des manières dont il fallait les coordonner pour qu'ils exprimassent une pensée. [...] Je n'étais plus en état de recevoir les idées d'autrui, parce que toute l'amnésie qui m'empêchait de parler me rendait incapable de comprendre assez promptement les sons que j'entendais pour que j'en pusse saisir la signification. [...] Je me sentais toujours le même intérieurement. L'isolement mental dont je parle, la tristesse, l'embarras, l'air stupide qui en provenait, faisaient croire à plusieurs qu'il existait en moi un affaiblissement des facultés intellectuelles. [...] Il me fallut donc apprendre que l'exercice interne de la pensée pouvait se passer de mots [...].

Auteur: Hughlings Jackson

Info:

[ altération ] [ cerveau ]

 

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