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écriture

Dans un bon roman, dit-il, il n’y a rien à ajouter de la part de son auteur, rien à raconter, ou il ne devrait rien y avoir si l’écrivain a bien fait son travail et il en a toujours été ainsi parce que l’écriture elle-même du roman est déjà une explication de quelque chose qui s’est passé dans la vie ou l’esprit du narrateur, quelque chose qui exige d’être mis en mots et finit par donner une forme au livre.

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Montevideo

[ style révélateur ] [ manière révélatrice ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

J'essaie de lire équilibré comme on dit qu'on mange équilibré : si vos phrases sont trop amples, ou baroques, réduisez votre consommation de Foster Wallace, et mettez-vous à Kafka, comme l'on se fait une cure de légumes crus. Si votre esthétique est devenue si raffinée qu'elle vous empêche de coucher un seul mot sur le papier, arrêtez de vous inquiéter de ce qu'en dirait Nabokov : prenez donc du Dostoïevski, pour qui le style était moins important que la matière.

Auteur: Smith Zadie

Info: Changer d'avis

[ compensation ] [ pondération ] [ styles ]

 

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littérature

La monotonie brillante et roulante, assommante et formidable, malaxante et géologique de Hugo ne cesse de tourner autour de cette affaire. Je ne sais pas dans quel état il faut être aujourd’hui pour accepter de se laisser glisser naturellement dans ses marées d’alexandrins, ses incantations, son vaudou dixneuviémien. Hugo ne fait pas de poésie ou de prose. Il rame. Barque de Dante, Styx romantique. Rythme des démons ensorceleurs. Conjurations. Exhortations. Il essaie de faire de la magie, de sonder l’avenir par mantras, contraindre le futur à apparaître.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 332, à propos de Victor Hugo

[ style ] [ amplification ] [ effort ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Je crois que c'est en cela que réside tout le sens de la création littéraire : dans l'art de décrire des objets ordinaires tels que les réfléchiront les miroirs bienveillants des temps futurs; dans l'art de trouver dans les objets qui nous entourent cette tendresse embaumée que seule la postérité saura discerner et apprécier dans les temps lointains où tous les petits riens de notre vie simple de tous les jours auront pris par eux-même un air exquis, un air de fête, le jour où un individu ayant revêtu le veston le plus ordinaire d'aujourd'hui sera déguisé pour un élégant bal masqué.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Détails d'un coucher de soleil

[ recette ] [ miroir d'une époque ] [ style formacja ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éloge

Peu de professeurs auront laissé une empreinte aussi forte sur ce qui me tenait lieu d’intelligence qu’Henri Guillemin. Ses cours à l’Abbaye Royale de Saint-Maurice étaient époustouflants : il délayait son cœur dans chacune de ses analyses d’écrivains que tantôt il adulait, comme Victor Hugo, Bernanos ou Claudel dont il était très proche ou qu’il flinguait avec une liberté de ton qui nous ravissait et nous surprenait tout à la fois.

[…] Il y avait du commissaire Maigret en lui, un goût pour la filature et un refus de croire à l’histoire officielle : autant croire des criminels sur parole, nous enseignait-il.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "La nuit où j'ai cru devenir fou", 2020

[ description ] [ style ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

cognition

Aujourd'hui un consensus se dégage : chez l'adulte, les deux voies de lecture existent et sont activées simultanément. Nous disposons tous d'une voie directe d'accès aux mots, qui nous évitent de les prononcer mentalement avant de les comprendre. Néanmoins, chez le lecteur expert, la sonorité des mots continue d'être utilisée, même si nous n'en avons pas toujours conscience. Il ne s'agit pas d'articulations - nous n'avons pas besoin de remuer les lèvres ni même de préparer un mouvement de la bouche. Mais, à un niveau plus profond de notre cerveau, des informations sur la prononciation des mots sont automatiquement activées. Les deux voies de traitement des mots, la voie lexicale et la voie phonologique, fonctionnent donc en parallèle, l'une soutenant l'autre.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Les neurones de la lecture

[ cerveau ] [ lire ] [ style ] [ musique ] [ sciences ]

 

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grammaire

PATIENCE.

"On voit aller des patiences

Plus loin que la sienne n'alla"  (Benserade *)

Corneille a une foule de ces pluriels inusités. "Nous estimons, dit M. François de Neufchâteau (**), que son exemple autorise à les employer, quand l'occasion s'en présente, sans avoir égard aux scrupules des puristes modernes."

On est tombé depuis quelques temps dans un excès tout-à-fait opposé à celui des écrivains méticuleux qui repoussoient (***) obstinément ces pluriels si propres à ajouter à la pompe du discours. Les prosateurs de ce temps-ci ont pluralisé tous les substantifs trop vulgaires, dans l'intention de leur donner un air de nouveauté. Le goût seul peut marquer une juste limite entre la parcimonieuse timidité des premiers, et la profusion indiscrète des seconds.

Auteur: Nodier Charles

Info: in "Examen critique des dictionnaires de la langue françoise", disponible en ligne sur Gallica. (*) Isaac de Benserade (1612 ou 1613 - 1691), écrivain. (**) François de Neufchâteau (1750-1828), écrivain. (***) "repoussoient" : ancienne orthographe utilisée avec insistance par Nodier, qui "repoussait" la forme moderne, prônée en particulier par Voltaire.

[ style ] [ citation ] [ référence littéraire ] [ évolution linguistique ] [ stoïcisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

écrivain

L’œuvre de Raymond Roussel est un exemple parfaitement accompli d’une écriture autosuffisante qui élimine toute trace de réalité au profit de son propre objet littéraire. […] Cette mise au ban du réel s’effectue à deux niveaux et en deux temps. Tout d’abord Roussel libère le langage de sa charge habituelle, d’avoir à évoquer le réel, pour en faire son unique source d’inspiration et d’information. […] Mais d’autre part cette écriture même, dont Roussel fait le premier et dernier mot de la littérature, apparaît moins comme un système de significations, autonome mais logique, que comme une combinaison à jamais arbitraire de pseudo-significations ou de significations aberrantes, le hasard des assonances et des homonymies – le jeu de mots – en constituant l’unique consistance. […] Car le langage roussellien se passe de signification intrinsèque comme il se passe de référence à une réalité extérieure : d’une part, il n’a rien à dire, d’autre part il ne veut de toute façon rien dire.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Mirages" in L'école du réel, pages 187-188

[ style ] [ analyse ] [ manière ] [ hors-sol ] [ folie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

C'est un lettré ultra-raffiné. Il est descendu jusqu'à la racine des auteurs du XVIIe siècle et du XIXe. Il écrit le Michelet comme Michelet et fera du Bossuet tant qu'on voudra. Cependant il peut assister poliment, ainsi qu'un écolier bien sage, à la dispute absurde de deux ignorants sur les mérites réciproques de Bossuet et de Michelet, jouissant même de l'excès de leur sottise. Car il a le sens de la caricature, de la déformation des individus par les tics, les travers et les circonstances. Il y a en lui de la vision de La Bruyère et de celle de Meredith, obscurcie par un brouillard de puérilité qui tient à la persistance inouïe de souvenirs d'enfance. Je le devine hanté par lui-même, parcouru de mille ruisselets venus de son ascendance et de sa prime jeunesse. S'il arrive à se guider, contenir, ordonner au point de vue littéraire, il écrira un beau matin, en marge de la vie, quelque chose d'étonnant. Ce n'est pas l'étoffe qui lui manque.

Auteur: Daudet Léon

Info: Dans "Souvenirs littéraires", à propos de Marcel Proust

[ éloge ] [ style ] [ sensibilité ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Sa personnalité physique même est un démenti donné à l’idée habituelle que l’esprit se fait d’un créole. Un front puissant, une tête ample et large, des yeux clairs et froids, fournissent tout d’abord l’image de la force. Au-dessous de ces traits dominants, les premiers qui se laissent apercevoir, badine une bouche souriante animée d’une incessante ironie. Enfin, pour compléter le démenti au spirituel comme au physique, sa conversation, solide et sérieuse, est toujours, à chaque instant, assaisonnée par cette raillerie qui confirme la force. Ainsi non seulement il est érudit, non seulement il a médité, non seulement il a cet œil poétique qui sait extraire le caractère poétique de toutes choses, mais encore il a de l’esprit, qualité rare chez les poètes ; de l’esprit dans le sens populaire et dans le sens le plus élevé du mot. Si cette faculté de raillerie et de bouffonnerie n’apparaît pas (distinctement, veux-je dire) dans ses ouvrages poétiques, c’est parce qu’elle veut se cacher, parce qu’elle a compris que c’était son devoir de se cacher. Leconte de Lisle étant un vrai poète, sérieux.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: A propos de René Leconte de Lisle

[ portrait ] [ description ] [ style ] [ éloge ]

 

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