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inspiration

Je m'adresse aux esprits humains sublimes, qui se sont jamais trouvés en des moments pour ressentir un tel état, et je demande si, après la réalisation d'un grand rêve, vous n'avez pas été vous-mêmes étonnés devant votre propre travail et si vous n'avez pas adressé à votre propre conscience la demande :

- Est-ce moi qui ai fait cela ?

Eh bien, oui et non !

C'est vous en vérité qui avez travaillé ainsi, mais à votre Moi s'est mêlé un autre Moi, une autre force, qui a doublé en quelque proportion l'intensité de votre pensée individuelle.

Les Grecs anciens avaient aussi parfaitement la conscience de ce phénomène, et c'est pour cela qu'ils avaient consacré figurativement l'existence des neuf Muses, chacune exclusivement correspondant à chaque espèce de manifestation de l'esprit humain. Avant tout travail le noble travailleur intellectuel invoquait la Muse convenable, ou - pour être expliqué conformément aux termes de notre théorie - il lançait un courant de fluide N, qui attirait près de lui toute colonne N du vide (par le moyen de la coattraction de toute idée homogène et par l'attraction du pôle N du cerveau vers le pôle P de la colonne N du vide, à savoir du périsprit du Spirit) et ainsi l'idée humaine et l'idée spirituelle se fondaient en une et la même manifestation torrentueuse, comme il arrive même aujourd'hui aux hommes défiants et ingrats à cette assistance...

Auteur: Arcas Pol

Info: in "Le secret de la vie, traité original physiologique et psychologique" - Pol Arcas est, d'après le catalogue de la Bnf, le pseudonyme de Polynios Dimitrakopoulos - si quelqu'un a une définition du "périsprit", qu'il n'hésite à la donner - pour ma part, je n'ai pas assez avancé dans les subtilités de la théorie de Mr. Pol Arcas pour m'en être formé une notion claire...

[ explication scientifique ] [ mythe ] [ hypothèse nébuleuse ] [ méthodologie ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

déclaration d'amour

Si tu n'avais pas d'enfants et une famille, tu serais une poétesse, Ekaterina, une grande poétesse, me disait-il souvent. L'élément sauvage et païen en toi jaillirait sous les formes verbales les plus merveilleuses, maîtrisée, ta féminité transmettrait par des rimes et le rythme de tes vers, la profondeur du sens étonnerait par des nuances et des détails inattendus. Tu créerais une musique, Ekaterina, une musique faite de mots tout comme, en ce moment, tu crées une harmonie et une musique à partir de cette demeure, Ekaterina, à partir de chaque instant où nous sommes ensemble. Tu es une magicienne, Ekaterina, tu transformes la vie ordinaire en poésie et en éternité, c'est pourquoi tu aurais dû être une poétesse, Ekaterina.

Moi je riais, évidemment, en entendant ses mots, mais en quoi les enfants m'empêchent-ils, Mina, d'être une grande poétesse, lui rétorquais-je pour plaisanter, si je pouvais créer des vers sublimes, rien ne pourrait m'arrêter.

Tu as du talent, Ekaterina, me disait votre père, tu ne dois pas le laisser sans bouffées d'air, tu ne dois pas l'étouffer sous le lourd fardeau de la maternité et des soins que tu nous prodigues, tu dois garder du temps pour toi, uniquement pour toi, et écrire, chaque jour tu dois écrire quelques pages dans ton journal intime, décrire l'essentiel, tes impressions, tes idées, tes sensations, tes rêves. Promets-moi, Ekaterina, que tu ne perdras pas ton talent à cause de nous.

C'est ainsi que me parlait votre père.

Auteur: Dimova Teodora

Info: Les dévastés

 

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Ajouté à la BD par miguel

manque

Dans les infos en continu, dans les journaux, dans les paroles entendues au hasard, tu te cherches, tu cherches des nouvelles de toi. Il n'y en a pas. Le monde avance sans toi ; nulle part, à aucun endroit, il n'est question de toi. Tu aimerais, une fois au moins, entendre à la radio la voix d'un de tes anciens amoureux te murmurer ce que tu serais seule à comprendre ; ou bien trouver en première page d'un journal la photo de ce collier de pacotille auquel tu tenais tant et que tu n'as jamais plus retrouvé. Tu aimerais, une fois au moins dans ta vie, qu'un chauffeur de bus, lise à voix haute, l'une des sublimes lettres d'amour que tu lui écrivais, à lui, à cet homme indifférent, et qui jamais ne répondit. Quelle importance, quand on écrit si bien, la lettre finit par se suffire à elle-même ! D'ailleurs, à la fin, dans le bus, ils applaudirent.

Tu aimerais rebondir à la surface du monde, aux yeux de tous… Une fois au moins, le sentir. Oui, allumer la télé et avoir des nouvelles de toi, un présentateur, quelqu'un, qui dirait par exemple : “ce matin S. n'avait envie de rien, elle a souri dans le vide et ri et puis écrasé une larme et ri à nouveau, et puis elle s'est recouchée. Elle a repris son rêve, profondément… On vous en dira davantage dès que de nouvelles informations nous parviendront". 

Tu aimerais tant recevoir des nouvelles de toi.

Auteur: Dor Jacques

Info:

[ insatisfaction existentielle ] [ quête de reconnaissance ] [ réflexivité frustrée ] [ solipsisme cul-de-sac ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Il m'arrive souvent Denis de ne pas être assez dans l'instant, je suis avec tes soeurs et te frères mais mes pensées s'évadent vers toi. Je m'en veux, je n'ai pas envie de passer à côté de ces moments précieux de confidences et de partages. Ta mort m'a appris à ne rien perdre de la vie, j'ai besoin de profiter de chaque instant, je prends conscience qu'il faut que je prenne garde à ne pas leur donner le sentiment qu'ils sont abandonnés, ou moins aimés, ils ont tellement besoin d'être entourés. Je ne compte plus les nuits sans dormir entre ton petit rère qui pleure tout le temps et toi Denis qui acapare mon esprit. Il me reste peu de place de repos, les biberons, les caresses pour apaiser ton frère mais pour l'instant je n'ai pas de solution pour toi alors, rendors-toi petit ogre ou je ne tiendrais pas le coup.
Prélude au printemps cette année encore les jonquilles colorent nos forêts et nos champs, comment ne pas penser à toi quand la nature évoque tout ton être, je te revois confectionnant de petites bottes de fleurs que tu déposais dans un seau ou une bouillette pour ensuite ensoleiller chaque pièce de la maison et celle de bien d'autres villageois. Ce geste gratuit te récompensais toujours et tu revenais bien souvent les poches remplies de bonbons et de chocolat. Aujourd'hui mes pensée me guident vers cet endroit si souvent convoité et où tes soeurs et toi avaient passés de sublimes instants. Ce tableau reste vivant et égaie mon coeur. Dans cet écrin de verdur mes émotions se bousculent et laissent échapper quelques perles de larmes. Assis dans les lumières te voilà, délicieux petit homme, dans ce champs, tout de jaune vêtu, ta main vive d'enfant cueille avec coeur de délicates petittes fleurs, je grave dans ma mémoire la saveur de l'instant, aujourd'hui tendrement je dépose sur ta tombe ce bouquet de jonquilles aux couleurs du printemps.

Auteur: Bauwens Pascale

Info: Petit Ogre: Témoignage sur le suicide chez l'enfant

[ souvenirs ]

 

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hommes médiévaux

Nous appelons fanatisme, exagération leurs vertus chevaleresques, leurs dévouements sublimes : quel nom mérite notre égoïsme ? Ils bâtissaient des églises et des couvents : nous bâtissons des théâtres et des prisons. Avaient-ils commis quelque crime, ils en demandaient publiquement pardon à Dieu et aux hommes : nous nous en faisons gloire. Menacés ou atteints des fléaux du ciel, ils s’humiliaient : nous blasphémons. De leur temps, lorsqu’on éprouvait quelque grand chagrin, on priait : aujourd’hui on se tue. Nous parlons de leur ignorance : où sont nos lumières ? Est-ce dans ces temps de ténèbres ou dans nos siècles éclairés que se trouvent les notions les plus justes du droit, de l’autorité, de la propriété, du bien et du mal ?

Nous vantons la beauté de nos langues modernes : ils les ont créées. Nous avons découvert la vapeur et l’électricité : ils ont découvert la boussole, l’imprimerie et inventé la poudre. Nous avons produit des montagnes de livres : ils ont produit l’Imitation. Nous chantons nos gloires dans la guerre, dans les sciences et dans les arts : étaient-ils aussi barbares que nous nous plaisons à le dire, les siècles qui produisirent dans la guerre Charlemagne, Du Guesclin, Godefroy de Bouillon ; dans les sciences politiques, Alcuin, saint Grégoire VII, saint Louis et Suger ; dans la théologie, saint Bonaventure et saint Thomas ; dans l’éloquence, saint Bernard, saint Antoine de Padoue, saint Vincent Ferrier ; dans la philosophie, saint Anselme ; dans la poésie et la littérature, Dante et Pétrarque ; dans les sciences physiques, Gerbert et Roger Bacon ? Étaient-ils des sauvages, fils et frères de sauvages ceux qui lancèrent dans les nues les flèches de nos cathédrales, qui en découpèrent si délicatement toutes les parties, qui en peuplèrent les clochetons et les galeries d’un peuple de statues, qui écrivirent l’histoire du temps et de l’éternité en caractères d’or, de pourpre et d’azur aux murailles et aux vitraux de leurs magnifiques édifices ?

Mais, dit-on, ils ne jouissaient pas de la liberté de la pensée. Ce que je sais, c’est que nous en avons le dévergondage. Ils vivaient dans l’oppression ; nous sommes ingouvernables. Ils étaient vêtus de bure ; nous portons du calicot. Ils se nourrissaient de pain noir ; nous mangeons des pommes de terre. Ils vivaient dans leurs familles comme des renards dans leurs tanières ; nous vivons dans l’atelier et nous n’avons plus de famille.

Auteur: Gaume Jean-Joseph

Info: "Le Ver rongeur"

[ moyen âge ] [ comparaison ] [ éloge ] [ dévaluation des contemporains ] [ plaidoyer ] [ monde d'hier ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

communauté religieuse

Le surlendemain, Marchenoir commençait à pied l’ascension du Désert de la Grande-Chartreuse. Lorsqu’il eut franchi ce qu’on appelle l’entrée de Fourvoirie, rainure imperceptible entre deux rocs monstrueux, au-delà desquels la vie moderne paraît brusquement s’interrompre, une sorte de paix joyeuse fondit sur lui. Il allait enfin savoir à quoi s’en tenir sur cette Maison fameuse dans la Chrétienté, — si bêtement entrevue, de nos jours, à travers les fumées de l’alcoolisme démocratique, — ruche alpestre des plus sublimes ouvriers de la prière, de ceux-là qu’un vieil écrivain comparaît aux Brûlants des cieux et qu’il appelait, pour cette raison, les "Séraphins de l’Église militante !"



Les gens badigeonnés d’une légère couche de christianisme, qui veulent que les pèlerinages soient commodes, affirment sous serment que le monastère est inaccessible dans la saison des neiges. L’effet heureux de ce préjugé est une restitution périodique de l’antique solitude cartusienne tant désirée par saint Bruno pour ses religieux !



L’énorme affluence des voyageurs, dans ce qu’on est convenu d’appeler la belle saison, doit être, pour les solitaires, une bien pesante importunité. La foi du plus grand nombre de ces curieux n’aurait certainement pas la force évangélique qui fait bondir les montagnes, et beaucoup viennent et s’en vont qui n’ont pas d’autre bagage spirituel que le très sot journal d’un touriste sans ingénuité. N’importe ! ils sont reçus comme s’ils tombaient du ciel, — aérolithes mondains de peu de fulgurance, qui ne déconcertent jamais l’accueillante résignation de ces moines hospitaliers



La Grande-Chartreuse doit donc être visitée en hiver par tous ceux qui veulent se faire une exacte idée de cette merveilleuse combinaison de la vie érémitique et de la vie commune qui caractérise essentiellement l’ordre cartusien, et dont la triomphante expérience accomplit, tout à l’heure, son huitième siècle.



Fondée, en 1084, la famille de saint Bruno, — rouvre glorieux qui couvrit le monde chrétien de sa puissante frondaison, — seule entre toutes les familles religieuses, a mérité ce témoignage de la Papauté : Cartusia nunquam reformata, quia nunquam deformata, l’ordre des Chartreux, ne s’étant point déformé, n’a jamais eu besoin d’être réformé.



Dans un siècle aussi jeté que le nôtre aux lamproies ou aux murènes de la définitive anarchie qui menace de faire ripaille du monde, il est au moins intéressant de contempler cet unique monument du passé chrétien de l’Europe, resté debout et intact, sans ébranlement et sans macule, dans le milieu du torrent des siècles.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 95-97

[ description ] [ historique ] [ admiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Il vit d’abord, non loin de lui, le roi des rois, l’Agamemnon littéraire, l’archi-célèbre, l’européen romancier, Gaston Chaudesaigues*, recruteur d’argent inégalable et respecté. Seul, le gibbeux Ohnet lui dame le pion et ratisse plus d’argent encore. Mais l’auteur du Maître de Forges est un mastroquet heureux qui mélange l’eau crasseuse des bains publics à un semblant de vieille vinasse, pour le rafraîchissement des trois ou quatre millions de bourgeois centre gauche qui vont se soûler à son abreuvoir, et il n’est pas autrement considéré. […]

Il est ce qu’on appelle, dans une langue peu noble, "une horrible tapette". En 1870, il avait attaqué Gambetta, dont il raillait, le mieux qu’il pouvait, la honteuse dictature. Quand la France républicaine eut décidé de coucher avec ce gros homme, sa nature de porte-chandelle se mit à crier en lui et il fit négocier une réconciliation, s’engageant provisoirement à ne plus éditer le volume où le persiflage était consigné.

Un peu avant le 16 mai, il s’en va trouver le directeur du Correspondant, revue tout aristocratique et religieuse, comme chacun sait. Il offre un roman : Les Rois sans patrie. Le thème était celui-ci : Montrer la royauté si divine que, même en exil et dans l’indigence, les rois dépossédés ne parviennent pas à devenir de simples particuliers, qu’ils sont encore plus augustes qu’avant, et que leur couronne repousse toute seule, comme des cheveux, sur leurs fronts sublimes, par-dessus le diadème de leurs vertus. On devine l’allégresse du Correspondant !… Mais le 16 mai raté, Chaudesaigues change son prospectus, réalise exactement le contraire de ce qu’il avait annoncé, et transfère sa copie dans un journal républicain.

Toutefois, ce n’est pas un traître pur, un traître pour le plaisir, à l’instar de Beauvivier. Il lui faut de l’argent, voilà tout, un argent infini, non seulement pour contenter les plus ataviques appétits de sa nature de fastueux satrape, mais afin d’élever, dans une occidentale innocence, les enfants à profil de chameau et à toison d’astrakan, qui trahissent, par le plus complet retour au type, l’infamante origine juive de leur père.

On n’avait peut-être jamais vu, avant lui, une littérature aussi âprement boutiquière. Son récent livre, Sancho Pança sur les Pyrénées, conçu commercialement, en forme de guide cocasse, d’un débit universel, avec des réclames pour des auberges et des fictions d’étrangers sympathiques, est, au point de vue de l’art, une honte indicible.

Son talent, d’ailleurs, dont les médiocres ont fait tant de bruit, est surtout, une incontestable dextérité de copiste et de démarqueur. Ce plagiaire, à la longue chevelure, paraît avoir été formé tout exprès pour démontrer expérimentalement notre profonde ignorance de la littérature étrangère. Armé d’un incroyable et confondant toupet, voilà quinze ans qu’il copie Dickens, outrageusement. Il l’écorche, il le dépèce, il le suce, il le râcle, il en fait des jus et des potages, sans que personne y trouve à reprendre, sans qu’on paraisse seulement s’en apercevoir.

Auteur: Bloy Léon

Info: *Pseudonyme pour Alphonse Daudet, dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 315-318

[ vacheries ] [ résumé de l'œuvre ] [ plagiaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexualité

"Ô hommes aveugles, vous seriez mieux avisés de placer votre organe de vie dans un four brûlant que dans le yoni de la femelle, vous seriez mieux avisés de glisser votre organe de vie dans la bouche d'un serpent venimeux que dans le yoni de la femelle". C'est ainsi que le Bouddha s'est adressé à des moines mendiant surpris en congrès sexuel. Je ne sais pas grand-chose sur la religion bouddhiste, mais le Bouddha est super. Je sais bien qu'il est super. Je l'admire en tant qu'homme sublime. Mais je n'aime pas tellement les bonzes. Peut-être que je les aimerais un peu plus s'ils produisaient quelque chose de leur propres mains. Gandhi respectait scrupuleusement le voeu de célibat des brahamanes Gandhi est un autre homme sublime que j'admire et il est vraiment super, autant que le Bouddha. Il s'est contenu jusqu'au bout. "The road of excess leads to the palace of wisdom". Dixit William Blake. Le sexe vu avec les yeux d'un saint est quelque chose de dégoûtant, manifestement une activité bestiale, mais c'est foutrement fragrant et une source de bonheur et félicité indescriptibles. J'ai fait l'expérience du bonheur sous bien des formes et bien des fois, mais quand j'essaie de mesurer la taille et le volume et la qualité de ces expériences, il se trouve que celles qui m'ont donné le plus de bonheur c'était lorsque je couchais avec une femme, non pas lorsque je suivais les préceptes out tâtais de l'opium de la marie-jeanne de l'héroïne de la philosophie des arts de la musique et de la littérature à la con. Avant de prendre l'habit, avec combien de femmes le Bouddha a-t-il couché? Essaie d'en faire le compte. Et il n'a jamais mis de femme enceinte - tu en es sûre? - mise à part Yasodhra, son épouse. En tant que prince, il lui revenait de procréer plusieurs autres petites princesses. Rahul n'était sans doute pas la seule chair de sa chair. Et sa progéniture née de ses nombreuses concubines a des descendants, aujourd'hui encore, dans le nord de l'Inde ou au Népal, tout comme la progéniture de Confucius, qui existe encore aujourd'hui. Ne vas pas croire que c'est une question historique, une question qui relève des sciences humaines. Passons. En tout cas, le sexe est quelque chose de merveilleux et qui vaut la peine qu'on s'y adonne. Mais le Bouddha l'a rejeté alors qu'il était encore dans la force de l'âge. Il n'était plus performant? C'est là un soupçon d'individu au coeur vil. Il a rejeté le monde des jouissances en tout genre car il savait qu'il est des choses plus sublimes, plus délicates, plus subtiles, plus profondes et c'est vers ces choses qu'il s'est tourné et il lui était indispensable de rejeter le mode de vie ancien. Parfois je me surprends à penser à lui, surtout quand je lis le Tripitaka en essayant de voir à travers le brouillard de l'illusion. Je sais. Il est vraiment super. J'essaie seulement de le voir de façon réaliste. Je ne suis pas du tout présomptueux.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: L'Ombre blanche : Portrait de l'artiste en jeune vaurien, pp. 357-358

[ littérature ] [ Asie ] [ fesse ] [ religion ]

 

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