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société

La civilisation, de nos jours, consiste à offrir quelques mètres carrés de terrain à chacun et à dire: "Faites ce que vous voulez sur ce terrain, que vous dormiez ou que vous restiez éveillé". Elle entoure de grillages ces quelques mètres carrés en vous interdisant, sous la menace, de faire un pas de plus, mais il est normal que ceux qui jouissaient de la liberté sur ces quelques mètres carrés désirent en jouir aussi au-delà de ces grillages. Les malheureux habitants de ces pays civilisés, du matin au soir, aboient en s'agrippant aux grillages. La civilisation, après avoir fait de chaque individu un tigre féroce en lui rendant la liberté, maintient la paix civile en le jetant dans une cage. Cette paix n'est pas la paix véritable. C'est celle d'un tigre au zoo, qui fixe les visiteurs, le corps tapi. Il suffirait qu'une seule barre de la cage cédât... et le monde serait sans dessus dessous.

Auteur: Natsume Soseki

Info: Oreiller d'herbes

[ prison ]

 

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subalterne

Issue de la recommandation, couramment pratiquée pendant tout le haut Moyen Age, la vassalité demeure un contrat conclu entre deux individus et n'engageant que deux personnes, au cours d'une cérémonie dont l'hommage est l'acte essentiel. Décrit par les chroniqueurs et les actes de la pratique, illustré par maintes représentations figurées, le rite comporte un don de soi-même du dépendant au seigneur. Le futur vassal se présente tête nue, sans armes, s'agenouille, place ses mains dans celles du seigneur (immixtio manuum), geste qui rappelle sans doute le mélange des sangs qui scellait les compagnonnages anciens ou le don total de soi-même puisque les mains sont sans armes. Il devient ainsi l'homme du seigneur. Ce geste rituel suffirait à créer les liens de subordination, mais afin de préciser que la dédition est l'acte volontaire d'un homme libre, il est souvent accompagné d'une déclaration de volonté qui en renforce la portée. La subordination du vassal, contrairement à celle de l'esclave, est librement consentie.

Auteur: Balard Michel

Info: Le Moyen Age en Occident

[ distinguo ] [ serviteur ] [ feudataire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

maison de retraite

C'est difficile d’être une bonne droguée, peu de gens y parviennent. Les bons drogués, comme les bons buveurs, sont ceux qui savent gérer leur consommation. C'est un point d’équilibre difficile à trouver - maîtriser la substance qu'on aime parce qu'elle vous fait perdre la tête. Elle faisait partie de cette élite. Mais à trente ans, elle a réalisé qu'une bonne gestion ne suffirait pas : elle vieillirait plus vite que les autres. Elle a décroché. Quinze ans plus tard, elle rêve encore de petites cuillères, de dealers en retard et de sommes en liquide. Elle verra, pour la ménopause. Si c’est si difficile qu'on le dit, elle envisage de se remettre aux drogues dures - maintenant que Lancelot est parti, et puisque de toutes façons sa beauté se débine -, pourquoi ne pas prendre du bon temps. Elle a toujours rêvé de maisons du troisième âge dans lesquelles on pourrait choisir sa médecine -MDMA cocaïne haschisch morphine ou crack... puisque c'est foutu, pourquoi ne s éclaterait-on pas ?

Auteur: Despentes Virginie

Info: Vernon Subutex, tome 1

[ rock and roll ] [ plaisir ] [ défonce consciente et organisée ]

 

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intelligence collective

Comment s'étonner alors que les comètes, spectacle si rare dans l'univers, ne soient pas connues, alors que leur récurrence est très grande ? ... Le temps viendra où des recherches assidues sur de longues périodes mettront en lumière des choses aujourd'hui cachées. Une seule vie, même entièrement consacrée au ciel, ne suffirait pas à l'étude d'un sujet aussi vaste... Aussi cette connaissance ne se dévoilera-t-elle qu'à travers de longs âges successifs. Il viendra un temps où nos descendants s'étonneront que nous n'ayons pas su des choses qui leur paraissent si évidentes .... De nombreuses découvertes sont réservées pour des âges encore à venir, lorsque notre mémoire aura été effacée. Notre univers est une bien piètre affaire s'il ne contient pas quelque chose à découvrir à chaque époque... La nature ne révèle pas ses mystères une fois pour toutes. Un jour, il y aura un homme qui montrera dans quelles régions les comètes ont leur orbite, pourquoi elles voyagent si loin des autres corps célestes, quelle est leur taille et quelle est leur nature.

Auteur: Sénèque

Info: Questions naturelles, livre 7. Traduit par Thomas H. Corcoran dans Seneca in Ten Volumes : Naturales Quaestiones II (1972), 279 et 293.

[ trans-époque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

héritage

Pour travailler il faut commencer par se saisir de la matière de son travail, c'est-à-dire de la terre, matière indispensable du travail agricole, ce qui fait que l'occupation doit être le premier acte par lequel commence la propriété, et le travail le second. Toute société présente au début ce phénomène de l'occupation plus ou moins violente, auquel succède peu à peu le phénomène d'une transmission régulière, au moyen de l'échange de la propriété contre le fruit légitime d'un travail quelconque. Pour rendre cet échange sûr, on suppose que toute propriété qui a été trente années dans les mêmes mains, sans aucune réclamation, y était légitimement, ou y a été légitimée par le travail. Les terres ainsi transmises continuellement, sous une législation fixe, représentent une propriété légitime, puisqu'elles ne sont dans aucune main sans avoir été échangées contre une valeur équivalente. Il suffirait d'une seule transmission pour les constituer la plus respectable des possessions, et il ne faut pas un siècle pour qu'elles changent plusieurs fois de maîtres, sauf quelques exceptions très-rares.

Auteur: Proudhon Pierre-Joseph

Info: Qu'est-ce que la propriété ?, 1840, Paris, M. Rivière 1926 <p.111>

 

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science-fiction

Peut-être devrais-je vous rappeler, avant d'argumenter plus loin, que la matière se caractérise par un aspect ondulatoire, de même que n'importe quelle particule, et possède, par conséquent, une potentialité à se conduire de manière probabiliste. Au final, ce n'est que la petitesse de la valeur de la constante de Planck - régissant le passage du monde des quantas au monde courant - qui occulte à notre échelle ses propriétés ondulatoires. Il suffirait que cette unité augmente pour qu'il en aille tout autrement. Selon nos déductions, les objets macroscopiques prisonniers d'une zone d'influence de forte intensité troqueraient leurs longueurs d'onde, très petites, pour des longueurs d'onde très grandes, s'apparentant à celles des particules. Le processus de réduction, également baptisé "décohérence" - qui intervient lorsque les particules, entrées en résonance avec l'environnement, perdent leur nature indéterminée pour revêtir celle d'objets concrets - , s'en trouve ainsi résolument entravé. C'est comme si nous nous retrouvions dans un gigantesque système quantique, un espace de Hilbert grandeur nature, dans lequel les ondes de matière exploreraient l'infinité des probables.

Auteur: Suhner Laurence

Info: QuanTika, Tome 1 : Vestiges P 272

 

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contre-sens métaphysique

De même que pour J. de Flore, l’œuvre de ce dernier [Jacob Boehme] fut très tôt mal interprétée et n’a pas cessé de l’être. Nous estimons par exemple que l’exégèse qu’en a fait A. Koyré demeure beaucoup trop influencée par les thèses de Hegel, comme l’atteste l’usage répété qu’il fait de la formule : "prendre conscience de soi", à propos de l’Etre divin. Déjà F. von Baader avait plaqué sur la doctrine de Bœhme un évolutionnisme historique dont il semble difficile de trouver la moindre trace chez le Philosophe Teutonique. C’est pourquoi l’hypothèse qui voit dans la mystique allemande, depuis Eckhart, l’origine de l’idéalisme pourra sembler forcée, voire peut-être suspecte. Il est probable, d’un autre côté, que bon nombre de penseurs du XIXe siècle ont procédé à une sorte de récupération du corpus ésotérique occidental au point d’aboutir à une "perversion" (J. Borella) de la gnose véritable. La seule conception d’une "béatitude qui s’ignore", utilisée par A. Koyré pour exprimer ce que serait l’Absolu selon J. Bœhme, suffirait pour établir l’inefficacité de la démarche philosophique classique dans le domaine initiatique.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 141

[ incompréhension ] [ interprétation hétérodoxe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

J'ai presque peur, en vérité,

Tant je sens ma vie enlacée

À la radieuse pensée

Qui m'a pris l'âme l'autre été,



Tant votre image, à jamais chère,

Habite en ce coeur tout à vous,

Mon cœur uniquement jaloux

De vous aimer et de vous plaire ;



Et je tremble, pardonnez-moi

D'aussi franchement vous le dire,

À penser qu'un mot, un sourire

De vous est désormais ma loi,



Et qu'il vous suffirait d'un geste.

D'une parole ou d'un clin d'oeil,

Pour mettre tout mon être en deuil

De son illusion céleste.



Mais plutôt je ne veux vous voir,

L'avenir dût-il m'être sombre

Et fécond en peines sans nombre,

Qu'à travers un immense espoir,



Plongé dans ce bonheur suprême

De me dire encore et toujours,

En dépit des mornes retours,

Que je vous aime, que je t'aime !

Auteur: Verlaine Paul

Info: la bonne chanson et autres poèmes (1870, 318 p.)

[ passion ] [ romantisme ] [ dimension sacrificielle ]

 

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sciences

Tout comme il était parvenu à allumer les lampes à fluorescence en utilisant sa bobine à haute fréquence et à haute tension sans fil, l'un des rêves de Tesla était d'éclairer l'atmosphère terrestre la nuit. Son projet, qui ne s'est jamais concrétisé, était dans un premier temps d'ioniser la haute atmosphère en utilisant un faisceau ultraviolet pour qu'elle devienne conductrice, avant d'envoyer de l'énergie électrique à très haute fréquence et tension pour "allumer l'atmosphère elle-même", exactement comme elle s'éclaire lorsqu'elle est touchée par les particules solaires qui provoquent les aurores polaires. Tesla tenait beaucoup à ce projet parce qu'il souhaitait aider les navigateurs la nuit, dans des conditions difficiles. A ce propos il déclara : "L'éclairage de l'océan... n'est que l'un des résultats les moins importants que l'on puisse obtenir avec cette invention. J'ai déjà planifié nombre des détails d'une centrale de transmission qui pourrait être érigée dans les Açores et qui suffirait amplement à éclairer tout l'océan afin que des désastres comme celui du Titanic ne se reproduisent plus. La lumière sera douce et d'intensité très faible, mais assez bien adaptée au but recherché."

Auteur: Teodorani Massimo

Info: Tesla, l'éclair du génie

[ anecdote ] [ marine ]

 

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psychanalyse

L’originalité de la découverte freudienne par rapport à ce que la psychiatrie jusqu’alors, chez Kraepelin par exemple, avait pu mettre en place, avait pu construire, c’est en effet de montrer que le symptôme du névrosé – Freud l’avait repéré chez les hystériques, en s’intéressant par exemple à l’origine de leurs paralysies – n’est rien d’autre que l’organisation, l’expression somatique d’une séquence langagière. Autrement dit, le symptôme – le bras paralysé de l’hystérique n’est pas le bras anatomique, c’est le bras tel qu’on en parle – est construit par de la parole, c’est une sorte de phrase, une jaculation verbale, c’est ce qui "nous coupe les bras" et – c’était là l’espoir initial de Freud – il suffirait de déchiffrer ce cryptogramme pour que le symptôme cède. Ce renversement est essentiel par rapport à ce qu’on pensait autrefois – où l’on attribuait une cause somatique ou pithiatique à l’hystérie et dont nous ne sommes pas encore venus tout à fait à bout. Cela tient au fait que le symptôme était construit par une séquence langagière, c’est par le pouvoir de la parole qu’il est capable d’être dissipé. D’où la cure "par la parole" qu’est, pour simplifier, la cure analytique.

Auteur: Melman Charles

Info: Dans "L'homme sans gravité", page 111

[ hypothèse centrale ] [ symbolique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson